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Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
L’ADIEU AUX ARMES
Ce dimanche 2 août 1987, à Deauville le soleil brûle les planches. La France somnole en attendant l’heure sacro-sainte du tiercé. RAS. L’actualité est en vacances. 13 h, le journal de TF1 ouvre avec un Yves Saint Martin très souriant : la main droite plâtrée, le visage reposé. Il a un peu grossi durant son repos forcé. Le plus grand jockey Français annonce très calmement : « J’ai décidé de raccrocher à la fin de l’année » Et pour se justifier, il ajoute « à quarante-six ans, j’ai tout gagné. Quinze cravaches d’or, près 3300 victoires. Je suis resté au plus haut niveau durant des années. Il est grand temps pour moi de partir et de laisser la place à mon fils Éric ».
L’adieu aux armes en plein mois d’août. Un scoop imprévisible. Les turfistes sont médusés. La France est sortie de sa digestion. Elle va bientôt perdre un homme qui l’a fait rêver depuis trente ans. Un sportif toujours sur la première marche du podium. Un exemple unique. Yves Saint Martin, c’est plus qu’un jockey : un artiste.
Carte postale réalisée à Agen pour la retraite d'Yves Saint Martin
"Je voulais travailler avec des chiens ou des chevaux"
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Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
LA VICTOIRE EN TÊTE
Du talent et une volonté à tous crins ! Et il lui en aura fallu à ce gamin arrivé tout droit d’Agen le 15 septembre 1955 au Clos du Roi près de Chantilly, dans l’écurie de François Mathet, « le sphinx de Gouvieux ». Il a quatorze ans, il mesure 1,32 m et pèse 30 kg. Il n’est pas du sérail. Il est né dans une famille modeste. C’est par hasard qu’il a découvert son premier amour : Margot, une jument sauvée de la boucherie. Ce premier contact charnel déclenchera chez le petit Agenais une passion qui ne va jamais s’éteindre. Le voilà garçon d’écurie. Il est, depuis deux ans et demi à pied une fourche à la main, lorsqu’on lui annonce : « Dimanche, tu monteras Good Lord à Soissons ». `
Catastrophe ! Saint Martin tombe avec ses illusions. KO. Tout a été trop vite. Le moral est atteint. Mais sa passion est intacte. Il remontera même sur Good Lord pour finir quatrième. Un déclic s’est produit. Le môme a respiré l’ambiance du peloton. Il comprend que le départ est un passage obligé que les bras ne suffisent pas pour devenir un vrai jockey. Il faut d’abord avoir la victoire dans sa tête. A la réflexion, durant toute sa carrière, Saint Martin aura toujours un coup d’avance.
Un jeune Yves Saint-Martin prépare la réouverture de l’hippodrome de Limoges
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[/quote]Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
LA VICTOIRE EN TÊTE
Du talent et une volonté à tous crins ! Et il lui en aura fallu à ce gamin arrivé tout droit d’Agen le 15 septembre 1955 au Clos du Roi près de Chantilly, dans l’écurie de François Mathet, « le sphinx de Gouvieux ». Il a quatorze ans, il mesure 1,32 m et pèse 30 kg. Il n’est pas du sérail. Il est né dans une famille modeste. C’est par hasard qu’il a découvert son premier amour : Margot, une jument sauvée de la boucherie. Ce premier contact charnel déclenchera chez le petit Agenais une passion qui ne va jamais s’éteindre. Le voilà garçon d’écurie. Il est, depuis deux ans et demi à pied une fourche à la main, lorsqu’on lui annonce : « Dimanche, tu monteras Good Lord à Soissons ». `
Catastrophe ! Saint Martin tombe avec ses illusions. KO. Tout a été trop vite. Le moral est atteint. Mais sa passion est intacte. Il remontera même sur Good Lord pour finir quatrième. Un déclic s’est produit. Le môme a respiré l’ambiance du peloton. Il comprend que le départ est un passage obligé que les bras ne suffisent pas pour devenir un vrai jockey. Il faut d’abord avoir la victoire dans sa tête. A la réflexion, durant toute sa carrière, Saint Martin aura toujours un coup d’avance.
Un jeune Yves Saint-Martin prépare la réouverture de l’hippodrome de Limoges
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Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
UN JEUNE PREMIER
Après trois ans comme simple lad chez François Mathet, Yves gagne à Paris en selle sur Royalic. Il porte la casaque de Madame Volterra. Son vrai départ. Nous sommes en 1959, il sort de l’anonymat. Il totalise 40 victoires. Il perd sa décharge d’apprenti pour devenir jockey à part entière. La grande aventure commence.
1960 : Une belle année, la première. Déjà un classique le prix d’Harcourt avec Regent. Un mois plus tard, coup double avec Negresco à l’arrivée du Grand Prix du Printemps. Tout s’enchaine très vite. La victoire appelle la victoire. François Mathet lui fait de plus en plus confiance.
Le maitre entraineur le regarde autrement. Il a compris qu’il a en face de lui un jeune prodige. Il ne le ménagera jamais mais il fera tout pour que Yves devienne Saint Martin. A la fin de cette année 1960 avec 107 victoires, le jeune premier remporte sa première cravache d’or. Il a dix-neuf ans.
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Avril, ParisLongchamp
Prix Allez France
Groupe 3, Juments de 4 ans et au-dessus, 2 000 mètres, 80 000 €
Créé en 2004
Tenante du titre : Morgan Le Faye (f5 GB par Shamardal et Molly Malone, par Lomitas), appartenant à Godolphin, élevée par Dieter Burkle, entraînée par André Fabre, montée par Michaël Barzalona.
Temps-record : 2'00''50 par Announce en 2011.
La course se déroulerait sous cette forme pour la 17ème fois en 2020
Historique
Cette course a été créée en 2004 dans le cadre du nouveau programme destiné aux juments de 4 ans et au-dessus, afin de les maintenir à l’entraînement en France en évitant, si possible, leur exportation aux Etats-Unis ou leur envoi précoce au haras. Choisie comme marraine de cette course, Allez France, une des plus célèbres juments ayant illustré le turf français au cours des dernières décennies.
Allez France (1970-1989)
Femelle baie née aux U.S.A le 24 mai 1970 par Sea Bird et Priceless Gem (Hail to Reason). Elevée par Bieber Jacob Stable. Acquise foal à l’amiable par Daniel Wildenstein pour $ 175,000, prix élevé pour l’époque.
Fait rarissime, à 2, 3, 4 et 5 ans, Allez France va s’avérer la meilleure femelle de sa génération. Sa carrière est dirigée par deux entraîneurs, Albert Klimscha à 2 et 3 ans, puis par Angel Penna.
D’un modèle sculptural, la fille de l’inoubliable Sea Bird est volontaire, généreuse, donc tendue, délicate à monter.
En Yves Saint-Martin, devenu jockey de l’écurie Wildenstein en 1971, elle possède le partenaire idéal.
A son actif, dès 2 ans le Critérium des Pouliches. A 3 ans, elle s’octroie la Triple Couronne des pouliches (Poule d’Essai, Prix de Diane, Prix Vermeille) et la deuxième place du Prix de l’Arc de Triomphe derrière le 5 ans britannique, Rheingold.
A 4 ans, ses cinq tentatives sont autant de victoires, c’est-à-dire, Prix d’Harcourt, Prix Ganay, Prix d’Ispahan, Prix Foy, Prix de l’Arc de Triomphe.
A 5 ans, encore trois succès, dans les Prix Ganay, Dollar et Foy et la cinquième place du Prix de l’Arc de Triomphe. Pour ses deux visites outre-Manche, deux places de deuxième dans les Champion Stakes, à 3 et 5 ans.
Au total, treize victoires (dont huit de Groupe 1), cinq places et trois échecs pour vingt et une courses, toutes sous la monte de Saint-Martin. Pour lui, Allez France est le meilleur cheval qu’il ait jamais monté
Pour le public de Longchamp, où elle remporte douze de ses treize victoires, elle est « la Reine ». Dans l’histoire de l’hippodrome, on ne relève, parmi les pouliches, qu’une seule ayant gagné plus souvent qu’elle. Il s’agit de La Camargo, dix-sept fois victorieuse, mais née soixante-douze ans plus tôt.
N.B. Ce texte est la reproduction intégrale du livre Un siècle de Galop par Guy Thibault (2001, Editions Filipacchi), disponible à la boutique des hippodromes de France Galop.
La carrière de poulinière d’Allez France fut décevante.
Elle donna naissance à cinq produits. Quatre d’entre eux coururent dont le meilleur fut Action Française (1985), lauréate du Prix de Sandringham (Groupe III) et mère d’Android (1993) gagnant du Prix de la Jonchère (Groupe III) et grand-mère d’Argentina (2002) 2ème des Prix de Diane et Saint-Alary.
Allez France mourut le 11 décembre 1989, des suites d’une fracture d’une jambe causée par une autre poulinière dans un herbage de Lanes End Farm au Kentucky.
Propriétaires
Aga Khan (2 victoires) : Shemima (2010), Shemiyla (2011).
Khaled Abdullah (2 victoires) : Announce (2011), Romantica (2013).
Godolphin (2 victoires) : Kitesurf (2018), Morgan Le Faye (2019).
Entraîneurs
André Fabre (5 victoires) : Macleya (2007), Announce (2011), Romantica (2013), Kitesurf (2018), Morgan Le Faye (2019).
Alain de Royer Dupré (3 victoires) : Pride (2004), Shemima (2010), Shemiyla (2011).
Jockeys
Stéphane Pasquier (2 victoires) : Macleya (2007), Mayhem (2015).
Maxime Guyon (2 victoires) : Romantica (2013), Marypop (2016).
Mickaël Barzalona (2 victoires) : Kitesurf (2018), Morgan Le Faye (2019).
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Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
GOLDEN BOY
1961 : La rencontre avec Match et Solitude, deux cracks. La France ne suffit plus à ce jeune talent, Saint Martin part à la conquête du monde. Avec Match, il remporte l’année suivante les King George à Ascot. Bis repetita, toujours en Angleterre, avec Dicta Drake dans la Coronation Cup et Monade dans les Oaks. Une première fois l’Amérique avec le Washington DC de Match.
A vingt et un ans, Yves obtient son visa pour la gloire et un surnom : le Golden Boy.
En 1963 avec 184 victoires il est devenu un crack jockey. Il décroche une nouvelle cravache d’or. Il se marie avec Michelle Lotte la fille de l’assistant de François Mathet. Un Bonheur parfait ! La lune de miel est de courte durée.
En Angleterre, c’est la douche écossaise. Relko vient de s’imposer dans le Derby d’Epsom de six longueurs. Tout à sa joie, Saint Martin reçoit la nouvelle frontalement : son champion est soupçonné de dopage. Après analyse et contre analyse, les censeurs reconnaitront leur erreur. Relko effacera cet affront en remportant le Prix Royal Oak à Longchamp. « C’est la seule fois de ma vie, dira Yves Saint Martin, que je verrai des larmes d’émotion dans les yeux de François Mathet ».
Derby d’Epsom 1963 Relko (YSM pour François Mathet)
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[Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
UN CHEF D’ŒUVRE
S’il y a une victoire qui doit le mieux illustrer le talent d’Yves Saint Martin, c’est celle de Rescousse dans le Prix de Diane en 1972. Cette pouliche est caractérielle, un paquet de nerfs. Elle a tendance à trop tirer, trop s’épuiser sur le mors. A priori, les 2100 mètres de ce classique sont limites. Formels les ordres avant la course : « Surtout, il faut à tout prix la cacher, la détendre. Sans cela, elle ne pas va tenir la distance ».
Dès l’ouverture des stalles, Rescousse gicle tout de go. Alors Yves va improviser. Il n’ira pas contre nature. Il va laisser faire. Ne pas se battre avec sa monture. Tout en douceur. Bien en équilibre sur l’encolure. Pas une fraction de seconde, Saint Martin ne cédera à la panique. Cool. Le courant va passer entre le jockey et la pouliche. Elle a lâché son mors. A l’entrée de la ligne droite, Rescousse, toutes ressources intactes, s’envole vers la victoire.
Ce Diane, Saint Martin l’a gagné. En état de grâce !/quote]
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Août 1987 au début de ce meeting de Deauville Yves Saint Martin annonce son intention de descendre de cheval. De prendre sa retraite. Les courses françaises perdent plus qu’un jockey : une cravache en or. Pendant trente ans cet artiste a été le numéro 1 dans notre monde hippique. Voici le film de sa vie.
LE DIVORCE SAINT MARTIN/MATHET
Les cracks succèdent aux cracks, les succès aux succès… Le 4 Mars 1967, le cap des 1000 victoires est franchi. Mais les orages s’accumulent dans un ciel apparemment serein. En 1970 c’est « le divorce » avec François Mathet. Ce père de substitution père est trop présent, son fils adoptif étouffe
Comme cadeau de rupture, Saint Martin remporte, un peu contre toute attente, l’Arc de Triomphe avec Sassafras.
Yves mystifie dans un tour de passe- passe le grand Lester Piggott en selle sur Nijinsky le phénomène Irlandais. Un tour de magie dont il a le secret !
Désormais Yves voit la vie en bleu : c’est le premier jockey de Daniel Wildenstein. Il est maintenant maitre de son destin.
C’est alors que va se produire la grande rencontre de sa carrière avec une pouliche exceptionnelle : Allez France. Elle possède un tempérament de feu, une intelligence rare et une pointe phénoménale. Il faudra toute la patience de Saint Martin pour l’amadouer, pour la canaliser.
Ce couple va devenir presque invincible.
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