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Le père d’un copain possédait une Aronde qui n’en pouvait plus de grimper… la côte de Suresnes. Lorsque la ‘titine’ n’était pas en panne nous quittions le samedi midi notre ‘sentier’, quartier de Paris sympathique avec des personnages hauts en couleurs, afin de nous rendre à Auteuil ou à Saint Cloud.
Pendant ce temps ma mère se reposait de sa difficile semaine, puis préparait un dîner Royal.
Une fois le droit d’entrée payé, il ne me restait souvent de quoi jouer que deux courses, parfois même qu’une seule. Il ne s’agissait pas de se tromper. Aucun droit à l’erreur ! Combien de fois ai-je fait ‘tapis’ d’emblée?
Je me souviens que dans les années soixante dix, avoir, disons ‘chapardé’ des consignes de bouteilles de vin à des concierges du quartier des Halles, (qui n’avait pas bien compris que des voleurs pouvaient roder !) et les refourguer à un épicier qui me les reprenait moitié prix. Vu combien cela me rapportait, il me fallait quand même une certaine dose de courage pour en trouver jusqu’à ce que cela produise une ‘recette’ confortable!
Un bel après- midi de juin direction l’hippodrome d’Auteuil. Argenté grâce à l’argent des consignes, c’est- à- dire riche de dix francs et plein de rêves, je mettais cinq francs gagnant sur un dénommé, Samour, entraîné par Jean Laumain .Le cheval était à deux contre un. Mes cinq autres francs allant sur un jumelé avec Magog, le cheval le plus abandonné de l’épreuve.
Résultats des courses, premier Samour, deuxième Magog. Je ne me rappelle plus des rapports exacts, mais j’ai du toucher environ soixante francs.
J’ai remis quelques piécettes dans les courses suivantes, sortant plus riche d’environ cent francs, soit deux jours de travail !
Comment voulez- vous qu’après cela, que je ne sois pas convaincu que c’est le plus beau jeu du monde…mondial.
Dans les années soixante dix, j’avais une réussite insolente sur l’hippodrome de Saint- Cloud ou tous les samedis ( la fameuse Aronde tenait le coup) avec mes jeunes copains, je me rendais sur le champ de courses du Val d’or avec environ une cinquantaine de francs en poche. Je commençais à avoir de la monnaie grâce à mon travail dans le quartier du sentier. Je me suis payé une mobylette afin de pouvoir me déplacer plus facilement. Le reste de ma paie allait à ma mère afin de nous nourrir et payer les loyers. Dans ces cas-là mieux vaut toucher quelques gagnants.
J’allais à la sortie des chevaux lorsque ceux-ci partaient sur la piste et je demandais aux lads qui accompagnaient les chevaux s’ils avaient une chance de gagner. Je ne sais pas pourquoi, mais souvent ces braves gens nous disaient la vérité. Avec le papier que l’on avait fait le matin, plus les renseignements de dernière minute, nous sortions souvent les poches pleines. Certains jockeys discrètement nous faisaient signe de la tête.
Mes cracks dans le monde des courses s’appelaient, Easy Régent un galopeur (entraîné par E.Pollet, monté par un jockey que j’adorais: Billy William Pyers), sans oublier le crack de ma vie en obstacle, Pot d’or entraîné par Maurice Wallon, monté par Jean Jacques Declercq, appartenant à Robert Weill.
Ce Pot d’Or avait débuté sur l’hippodrome de Saint- Cloud en fin d’année de deux ans, l’emportant avec de la marge. En le voyant , je me suis dit s’il court en obstacle l’année prochaine ce sera un crack ! C’est souvent par flash , telles des apparitions, que j’ai touché mes plus beaux gagnants.
Dès le mois de mars, voici Pot d’Or engagé à Auteuil. Dix jours avant, j’annonçais, le crack va débuter. Je l’ai joué et il a gagné. Il n’a pas rapporté gros, qu’importe !
Je ne m’étais pas trompé ce jour de novembre à Saint- Cloud en voyant pour la première fois en compétition ce fils de Buisson d’or et d‘Appo !
Sa carrière fut exemplaire il enleva le prix Maurice Gillois, la plus grande épreuve pour les quatre ans en steeple, mais surtout le Grand steeple Chase d’Auteuil 1971 à cinq ans ! Ce fut un très grand moment, il battait des champions de la trempe de Huron, Haroué, Morgex. D’ailleurs ces trois chevaux cités ont gagné le Grand steeple!
Dans le programme des compétitions d’Auteuil, une course porte son nom: le prix Pot d’Or, MON CRACK !
Côté trotteurs, mes chouchous s’appelaient, Axius, appartenant à Bernard Desmontils, entraîné et drivé par Gérard Mascle, surnommé le ‘ musclé ‘ par les turfistes, car il portait le cheval sur ses épaules si celui-ci n’avançait pas ! He oui !
Le ‘ musclé ‘ montait un trotteur que j’aimais énormément, Borgia III, un petit alezan haut comme trois pommes mais avec un cœur plus gros que lui !
Je pourrais en citer des tas d’autres, Vestalat, Villequier B (je connaissais un peu son entourage). Il y avait aussi Véronique R, la Reine de Cagnes-sur-Mer, Amyot, la belle Vanina B qui mettra au monde le crack Jorky, Bellino II bien sûr, le crack des cracks et un certain petit Bill D qui a gagné le critérium des 5 ans, 1970 en devançant Buffet II, après une photo qui a duré quinze minutes. Pas de numérique en ces temps-là. Quelle angoisse ce jour-là pour mes vingt francs mis gagnant dessus !
Des anecdotes comme cela, tous les turfistes en ont des tonnes à raconter!
Combien de fois ai- je pus partir raide de chez moi ! (voici un mot que les flambeurs emploient très souvent) et revenir à la maison les poches pleines !
Par quelle sorte de miracle cela m’arrivait t –il, me direz-vous ?
Je vais vous confier la méthode, comptant sur votre discrétion, bien sûr ! Il suffit de trouver un mec plein aux as, de lui raconter que vous connaissait bien le gagnant de la première course. Vous lui faites mettre le paquet dessus, et si par bonheur ou bien par talent, votre ‘tuyau’ de dernière minute gagne votre client saura être généreux avec vous, s’il veut continuer d’avoir des caisses. Mais attention parfois on tombe sur des gens pas très droits ! Eh oui cela existe !
Vous voulez un exemple ? En 1976, je ‘tubais’ (donner des soi-disant coups sûrs aux autres), un marchand de fleurs en gros des Halles. Un dimanche matin d’avril, je rencontre mon client au coin de la rue où je résidais. Vu le métier que je commençais à avoir, ma réputation de connaisseur faisait écho dans le secteur !
- salut, tu vas bien, tu vois quoi aujourd’hui dans le tiercé, me demande t-il ?
Fier de mon savoir ! Je lui dis sans hésiter: Malacate, Rhum, Ciroy,
Heureux de connaître toute la vérité, mon client s’en va vers le bar ‘le Balto’ rue Réaumur, endroit très fréquenté par les tiercéistes car Le PMU se tenait dans ce café.
À seize heures, résultat des courses : premier Malacate, deuxième Rhum, troisième Ciroy, dans l’ordre en trois chevaux. Faut bien être le plus fort ! Mais je me tais car je n’aimerais pas énerver le lecteur qui pourrait croire que je suis narcissique… il s’en apercevra assez tôt!
J’étais fou de joie, surtout pour la commission que j’allais toucher. Je courais raconter mon exploit à qui voulait bien l’entendre. Je l’écrivait même à la craie sur le bitume de ma rue.
Le lendemain très tôt, je partais à la recherche de mon futur donateur…
Je le trouvais assez facilement, quoique ayant l’air de se planquer un peu.
Tiens salut, tu vas bien ? Me dit-il d’un air surpris
Très bien, et vous, bien dormi malgré tout ? ,
- Non pas vraiment, devine ce que j’ai fait comme connerie ?
- Quoi vous n’avez pas joué ce que je vous ai dit?
Si, mais figures-toi que j’ai changé l’ordre que tu m’avais donné, j’ai mis Rhum en premier!
- Il me prend pour un con ! me dis-je
- Ce n’est pas vrai, quelle poisse il fallait m’écouter !
- Je sais, que veux-tu c’est la vie, c’est déjà beau que je t’aie suivi !
La vie ! Le tiercé dans l’ordre faisait quatre mille huit cents francs. Au lieu de deux mille quatre cent francs pour moi comme promis (on devait faire moitie moitié si un jour je le faisais gagner), ce gentil client m’a donné tout simplement quatre cents balles puis ce que le tiercé rapportait dans le désordre huit cent francs….logique ! Je n’ai jamais trop été attiré par les maths, mais là je savais faire les comptes de tête, croyez-moi.
Le désordre, c’est l’ordre moins le pouvoir d’après le système anarchiste…pour moi le désordre c’est six fois moins d’oseille dans la poche !
Déjà que je ne supportais pas l’injustice, là, c’était trop fort.
- Faut qu’il paye ce salopard ! me jurais-je.
Comme vengeance ce fut simple ! Tous les dimanches, le malheureux avait le droit à des tocards qui n’avaient pas de chance de participer à l’arrivée du tiercé. Je lui disais que je les voyais bien faire l’arrivée, Résultat des courses: sans pompe le mec !
Mon petit manège n’a pas duré bien longtemps. Le type a vite compris qu’il payait cash sa méprisante erreur envers moi.
Il faut quand même, que je vous tienne au courant qu’il n’y a pas que des sœurs Térésa dans le milieu de l’hippisme. Pas mal de gratteurs, de ‘latteurs’, de mecs qui savent tout, histoire de pouvoir tondre, de plumer les gogos. Sans me donner de gants, je n’ai jamais pris les autres pour des pigeons étant bien trop fier de les faire gagner. Et puis, j’étais payé au rendement…
A suivre…
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Alors lançons-nous dans le grand bain. Comment ne pas avoir une pensée pour mes amis, Jean- Jacques dit le barbu, Jean-Luc, l’imprimeur, Jacques dit le casque, ces quatre-là m’ont appris beaucoup sur les courses. Je suis certain qu’ils vont se reconnaître sans problème en lisant cet énorme et futur Best-seller!
J’ai regardé avec attention comment ils repéraient les notes sur les hippodromes. Comment à chaque réunion, ils notaient soigneusement les noms des trotteurs ou bien des galopeurs qu’ils avaient jaugés au cours de leurs périples sur leurs petits carnets … intimes.
Et puis où j’ai le plus appris, c’est seul, avec mes méthodes que j’ai mises au point, à force de réflexions, de repaires.
Je crois que pour réussir aux courses c’est un peu comme à toute chose: il faut avoir une espèce de don au départ, bien qu’ aux courses, trois règles soient essentielles.
La première: regarder les courses, leurs déroulements, les analyser avec sérieux et toujours à froid.
La deuxième: avoir le feeling, sentir les chevaux, les respirer, je dirais même les transpirer.
La troisième: un peu de chance et un bon sens du rapport qualité-prix de votre pari.
Malgré cela, je ne peux pas dire que je me suis enrichi avec les courses. Disons plus humblement que j’ai passé des moments très excitants. En fait, je pense que grâce aux courses hippiques, j’ai eu l’impression de ne jamais perdre mon temps tout en donnant un sens à mon existence.
Grâce à des personnages connus sur le tard, ma vie de turfiste a bien changé au fil des années. Déjà je joue beaucoup moins souvent. J’essaie dans le domaine du possible de jouer ‘ à coup sur ‘.
Ensuite, je me suis lancé dans le délicat job de journaliste hippique. Croyez-moi que ce n’est pas le truc le plus facile du monde. Je dis ça pour ceux qui critiquent les chroniqueurs hippiques. Mais ce sont sûrement les mêmes qui se moquaient d’Alain Prost ou bien de Jean Alesi, quand ils faisaient ‘un trou’ dans leur métier de pilote automobile, alors qu’eux-mêmes n’ont même pas le permis de conduire !
Puis, acte suprême je suis passé de l’autre côté de la barrière, celle de propriétaire de chevaux ! Attention pas propriétaire avec les couleurs et tout ce qui va ensemble. Non copropriétaire avec des amis, des vrais. Il est recommandable d’ailleurs d’être associé sur la carrière de chevaux de course. Mieux vaut avoir quatre chevaux à quatre, qu’un tout seul.
Eh oui, c’est bien moi le morveux des halles qui rentre par l’entrée de l’hippodrome de Vincennes réservée aux propriétaires. Eh oui, c’est bien moi qui serre la main des drivers, entraîneurs, propriétaires, éleveurs.
Comment j’en suis arrivé là ? Moi-même me le demande et m’en étonne.
Mon regret éternel c’est que ma pauvre mère n’a pas eu le temps de voir son fils jeter une couverture sur le dos de sa jument, afin qu’elle ne prenne pas froid. Puis parader ensuite sur la photo prise aux balances cette fabuleuse nocturne où à Amiens je suis devenu le plus grand propriétaire du monde !
En effet, ma première victoire me fut offerte sur cet hippodrome nordiste, un samedi soir d’avril de l’an 2003, grâce à cette petite jument trotteuse de cinq ans, Ketty Mesloise. .
Quel pied ce retour aux balances où m’attendaient mes amis et associés! Enfin le jour de gloire était arrivé!
Mon rêve d’enfant de la balle venait de se réaliser, gagner une course! Bien sûr, j’aurais préféré que ce soit à Vincennes, voire à Enghien-les -bains, mais cette première victoire restera gravée à tout jamais dans ma tête, dans mes tripes, dans mon cœur ! Tout comme mon Paraf.
Après une carrière honnête dont une autre victoire à Gournay-en -Bray ( photo de couverture) et une troisième place à Vincennes, Ketty sera vendue pour l’élevage. Elle a mis au monde un certain Bixente, bon trotteur entraîné en début de carrière par Jean-Etienne Dubois. Bixente a terminé 4e du Critérium des jeunes battant notamment Bird Parker 5e.
Faire ce que l’on aime est une chose primordiale dans la vie. Ne croyez surtout pas que je me répète afin de remplir plus vite les pages de mon livre ! Non, mais seulement pour que cette petite maxime pénètre bien dans vos mœurs.
J’essaie au maximum de mes possibilités de faire ce que j’aime, mais la vie complique souvent l’affaire.
Un jour j’ai enfin franchi le pas: travailler dans le milieu hippique.
Lorsque l’on est enfant, on rêve souvent d’être pompier, coureur automobile etc. etc. Dès ma plus tendre enfance, je voulais être soit avocat, footballeur ou artiste. Je sais vous aller me dire que choix était très varié, mais, l’ennui ne naquit t-il donc pas un jour de l’uniformité ?
Puis, dès mon adolescence, j’ai pensé devenir lad ou bien chroniqueur hippique. Enfin, pratiquer une profession où chaque matin mes yeux scintilleraient de bonheur en croisant ceux des équidés. Maurice Bernardet, que j’ai côtoyé régulièrement sur les hippodromes, Léon Zitrone, faisaient partie des hommes à qui j’aurais bien aimé ressembler, tout au moins coté professionnel.
Grâce à l’une de mes connaissances, un journaliste hippique bien connu, j’ai trouvé mon premier job dans le monde équin. Je fus embauché comme pigiste pour un hebdomadaire, Province-courses, l’hebdomadaire du trot. Quel plaisir pour un narcissique de voir enfin son nom en bas d’un article !
Dés mon premier compte-rendu, je me sentis à l’aise dans ce travail, bien qu’étant un peu craintif. La peur de mal faire certainement.
J’ai toujours considéré que lorsque un être vous fait confiance à cent pour cent, on doit faire de son mieux pour réussir. Je pense que mes premiers écrits ne déplurent pas au patron du journal, la preuve, j’y suis resté plus de dix ans comme pigiste. Mais il est vrai que je travaillais avec un rédacteur en chef de haute qualité !
Comme un bonheur n’arrive jamais seul (ainsi qu’un malheur, pour les pessimistes). La bible du turfiste ‘Paris-turf’ s’intéressa ensuite à ma petite personne. Faut dire que comme dans toutes professions, une fois que l’on a un pied dans une maison, le second est toujours plus facile à poser.
Quelle sensation de grandeur, quelle fierté quand je suis arrivé pour me présenter aux dirigeants de l’hippodrome de Domfront dans l’Orne.
-Bonjour je suis le journaliste de Paris-turf. Je viens couvrir l’événement.
- Enchanté, je vais vous montrer comment que nous fonctionnons Monsieur.
Le frère du Roi vous dis-je !
Ensuite tout s’enchaîna très vite. Je fus embauché par mon premier contact hippique, comme pronostiqueur. Je m’occupais des courses d’obstacles, mon premier amour (on revient toujours à ses premiers amours). Je vendais mon ‘savoir’ sur un site, via minitel et téléphone audio.
C’est un grand bonheur de trouver la bonne combinaison du quinté. Savoir que des gens ont gagné grâce à vous est un bon speed. Ça vous fait avancer.
Vous voulez connaître la définition de ce qu’est un journaliste hippique?
Sûrement un reporter comme les autres, mais qui en plus doit connaître d’avance les résultats des compétitions. Un peu comme si P.P.D.A. devait annoncer le nombre de morts avant tout le monde, lorsque un tremblement de terre où un conflit survient dans un pays .
Un pronostiqueur hippique devrait gagner deux salaires. Le premier comme journaliste-hippique et un autre comme extra-lucide, une sorte de Madame Soleil de la chose hippique!
Découvrir la bonne solution est vraiment chose difficile. Il faut primo : avoir une profonde expérience du monde des courses et deuzio un halo au dessus de la tête, une sorte de grâce tombée sur votre berceau.
Comme tout le monde détient sa propre théorie, sa propre expérience pour dénicher les arrivées, il faut faire un choix Cornélien dans les méthodes.
Si je peux me permettre de vous donner quelques conseils pour vous éviter de perdre trop, voici en exclusivité ma méthode.
1e – aller aux courses le plus souvent possible afin de bien connaître les chevaux, les jockeys, entraîneurs ainsi que les pistes des hippodromes.
Chaque hippodrome possède ses particularités. Certains chevaux se plaisent sur certains champs de courses et sur d’autres ne sont que l’ombre d’eux même.
2e – Toujours laissez au moins une, voire deux chances à un cheval qui vous a déjà laissé entrevoir des possibilités.
3e- Ne pas trop s’occuper du poids, du terrain, et surtout des commentaires des entraîneurs sur leurs protégés.
4e- laissez le feeling faire. Essayer d’imaginer comment la course va se dérouler (c’est pour cela il faut bien connaître les chevaux et les pistes sur lesquelles vont se disputer les épreuves).
Enfin, essayer de trouver l’outsider de la course pour pimenter les rapports, mais ne jamais éliminer systématiquement le favori parce qu’il est favori.
Voilà, avec ces conseils avisés, vous pouvez vous défendre mais la tâche est rude…croyez-moi !
Les flambeurs n’ont aucune chance de gagner aux courses
La devise de Paris Turf est : « Les courses ne sont pas un jeu de hasard »
Tout a fait d’accord avec cette maxime, mais il faut quand même laisser une part du hasard faire son œuvre. Le jeu quel qui soit est fait pour rêver.
La vie est construite de surprises, bonnes ou mauvaises peu importe, du moment qu’elle nous fournisse notre adrénaline quotidienne. Faire un jeu sans laisser la moindre part à l’inconnu au beau milieu des plans les mieux établis n’est pas véritablement chose très excitante. !
Jouissons de l’inconnu mes chers frères humanoïdes.
D’ailleurs ce que nous appelons, inconnu, et qui nous fait tant peur, n’est pas obligatoirement inconnu pour d’autres.
L’ inconnu est plutôt excitant à vivre, à découvrir .
Vivre sans surprise avec son bien être intégré dans sa monotone destinée me fait penser à ces meubles ‘conforamisés’, qui, une fois montés sont indémontables, et ainsi vous êtes obligés de les supporter un long laps de temps, ternissant ainsi votre existence.
Ta vie arrive en kit .
T’as un certain temps pour la monter. Si tu l’installes en dix ans, avec une épouse, un mari, des gosses, une télé plasma grand écran, l’hiver au ski et l’été à Saint Tropez, que te reste t-il donc à inventer au bout de cette décade ?
On peut toujours mettre encore quelques décorations sur nos meubles. Mais ça ne prend pas longtemps à réaliser.
Alors c’est pour cela que ta vie, il faut la monter petit à petit afin qu’elle soit passionnante. Il faut même exprès visser les vis de travers, afin que tu ais quelque chose à redresser. En résumé faut toujours avoir quelque chose à faire dans son existence. Le temps joue contre nous.
Mais qu’est ce que le temps?
La notion du temps a été inventée par l’homme, afin de mettre des dates sur des caveaux de famille, sur des monuments aux morts ou pour que des ‘profs perroquets’ inculquent à des enfants que telles ou telles batailles ont servi grandement notre pays.
Une des chansons florilèges du répertoire Français ‘Avec le temps’ de Léo Ferré, devrait tout simplement nous servir d’hymne national. Ce serait quand même plus chouette que cette horreur où l’on apprend à des gamins qu’il faut que le sang d’autres humains abreuve nos sillons. C’est bien plus violent que de laissez des mômes regarder des films de guerre.
Nous pensons tous avoir encore le temps de faire ce que l’on ne fera jamais. Un grand penseur a dit : dépêchez-vous de vivre il est bien plus tard que vous ne le pensez …à méditer !
Pour vivre longtemps, prenons le temps de vivre. La mort semblera arriver moins vite. Ne brûlons pas notre capital existence terrienne, ni à trop en faire ni à rien en faire.
Calculons, chaque geste, chaque pas, pour vraiment savoir si ceux-ci sont véritablement utiles. Ne réglons pas trop vite nos comptes avec nos semblables sous prétextes que nous sommes différents.
Il n’y a rien de plus semblable qu’un être humain à un autre être humain. Les mêmes qualités, les mêmes défauts, les mêmes conneries, les mêmes maladies, les mêmes chagrins.
Les seules choses qui nous différencient au départ, c’est le compte en banque de papa et l’endroit où tu arrive au monde. Comme emmerdements pour certains c’est déjà un sacré handicap. Alors ne rajoutons pas notre grain sel, avec nos patries, drapeaux, religions. Basta, ça suffit les conneries, vous n’êtes plus des mômes messieurs.
Jouer à la guerre des boutons ou soumettre le copain de chambrée en lui tenant les couilles jusqu’à ce qu’il siffle, c’est lorsque l’on est gamin ou bien militaire. L’homme montre trop souvent l’étroitesse de son cerveau. lorsque l’on voit la coupe du monde de football voir autant de blaireaux dans les rues hurler de joie, le drapeau à la main, parce que soi-disant que leur équipe a vaincu, ça me glace d’effroi. Cette mascarade doit en faire rire beaucoup, bien installés, dans leurs bureaux climatisés en train de regarder leurs valeurs grossir, grossir, mais jusqu’où ? S’il pouvait y avoir autant de monde dans les rues pour lutter contre la famine dans le monde … !
Pour en revenir à mes moutons ou plus exactement à mes chevaux, ce que je trouve d’intéressant dans mon job, c’est cette éternelle requête de la ‘vérité’. Ceux qui croient tout connaître, tout diriger, tout contrôler n’ont qu’à devenir journaliste hippique.
Ils se rendront vite compte que ce n’est pas un métier pour eux. Au moment, à l’heure ou le résultat tombe, net, précis, comme le marteau du commissaire-priseur, qu’une fois de plus qu’ils ont été nuls, va les rendre un peu plus humbles, les ‘je te l’avait dit’.
Partir à la recherche du Graal, chaque jour avec ses jumelles astiquées, voilà de quoi en faire un métier des plus passionnants. Nous sommes des ‘ Indiana Jones ‘des hippodromes.
Pour ma petite personne qui aime tant la liberté, le grand air, c’était vraiment la marmite qu’il fallait faire bouillir.
Mais dans ce métier, la gamelle est assez goûteuse, il est alors très difficile d’avoir un bout du gâteau. Pour se frayer un chemin dans cette jungle, qui, disons le, n’en n’est pas quand même complètement une (il y a des métiers où les fauves sont bien plus affamés), il faut savoir bien se vendre…
Comme je n’ai jamais eu tellement la bosse commerciale, je reconnais que d’avoir connu des gens plutôt bien placés dans le milieu des courses hippiques m’a servi de pénétrer dans le monde du cheval.
Lorsque, j’étais de l’autre coté de la barrière, fier d’être ’pelousard’, j’admirais tant tous ces gens qui consignaient l’histoire des courses hippiques sur des journaux signés de leurs mains, qu’une fois arrivé au cœur de ce micro-cosmos, je fus étonné de m’y être si facilement acclimaté.
L’univers du trot est bien plus facile à pénétrer que celui du galop. Quoi qu’avec le temps, cela a changé pour beaucoup.
Chez les trotteurs, pas de Monsieur le Comte, ni d’Altesse, de sa Majesté.
Non, juste des femmes, des hommes qui pratiquent leur métier avec une grande passion et disons le clairement, un courage qui semble pas loin à ressembler à la folie.
Sillonner les routes de France, du Nord au sud, d’Est en Ouest est leur lot quotidien. Consacrer autant de temps à leurs chevaux mérite de temps à autre une grande récompense. Seule la victoire est l’antidote à leur fatigue.
Mais pour certains le succès est long à se dessiner. Et pourtant chaque matin, avec la même ferveur, ils remettent cent fois l’ouvrage sur le tapis.
Pour exercer cette passion, il faut une dose de courage digne de celle des mineurs de fond ou bien des chercheurs d’or d’Impala, enfin presque.
Le froid vif des petits matins d’hiver où il faut sortir coûte que coûte ses pensionnaires, les trotter, les laver, les nourrir, puis sauter au volant de son camion afin de courir la première épreuve qui se déroule à deux cents kilomètres de l’écurie n’est pas un travail de nantis.
Lorsque je vois que certains employés, dont je tairais la profession (je ne voudrais pas quand même perdre des lecteurs potentiels) sèment la zizanie dans la société pour dix minutes de travail demandées en plus de leurs sept petites heures prévues, cela me fais doucement rigoler (quoique !). Il faut dire à leur décharge, que de passer 35 heures par semaine devant une machine ou un ordinateur n’occasionne pas la même fatigue que de s’occuper d’équidés au grand air.
La fatigue est souvent psychologique. Pour preuve, il est bien plus facile de se lever à quatre heures du matin en plein hiver pour aller faire du ski que de se lever un lundi à sept heures du mat’ en plein été pour se rendre à son bureau.
Les chevaux me donnent bien plus de forces morales et physiques que la vitamine C, lorsque je suis, disons, en manque de bonne volonté. J’ai besoin de me ressourcer, de me mettre au vert. Trop délicat de vivre heureux sans les chevaux, mais ça vous l’avez déjà compris.
A suivre…
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Avec Bellino II commence le long règne des mâles au plus haut niveau du trot français ; après lui d’autres seigneurs viendront se faire admirer des foules de turfistes et amateurs de trotting : Eléazar, un fils du grand sire Kerjacques, Equiléo et Fakir du Vivier, tous deux appartenant à Alain Delon, Grandpré, Hadol du Vivier, Ianthin, Idéal du Gazeau, Jorky, autre fils de Kerjacques, Kaiser Trot, meilleur au trot monté, Lurabo, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Ourasi, enfin, peut-être le plus fameux de tous… sans oublier Iris de Vandel, qui lui avait le malheur d’être hongre.
Eléazar était un magnifique trotteur bai, grand et majestueux, né en 1970 de l’union de Kerjacques et de Quérida chez Monsieur Alec Weisweiller.
Son palmarès à lui seul parle pour lui, il est vraiment exceptionnel.
Et pourtant Eléazar connut de nombreux ennuis dans sa carrière à cause de ses jambes fragiles, qui lui valurent de longues périodes de convalescence.
Heureusement, Léopold Verroken, sans doute alors le meilleur entraîneur de trotteurs en France, avait des remèdes secrets pour soigner et consolider son « champion aux pieds d’argile ». Leur mérite à tous deux n’en fut que plus grand encore. Ils brillèrent sur toutes les pistes d’Europe.
Ainsi Eléazar remporta deux fois le Grand Circuit International Européen (1977 et 1978).
A son palmarès figurent un Prix d’Amérique, trois Prix de France, deux Prix de Paris, deux Grands Critériums de Vitesse de la Côte d’Azur, deux Grands Prix du Sud-Ouest, un Prix de l’Atlantique, un Prix de Sélection ; également le Prix de l’Elite Internationale (Elitloppet, éliminatoire et finale) à Stockholm, la Course des Elites (Elite Rennen) à Gelsenkirchen, le Grand Prix de Bavière et le Prix des Meilleurs à Munich, le Grand Prix d’Eté à Sterrebeek (hippodrome de Bruxelles), soient au total 36 victoires pour 6 731 685 francs de gains, ce qui fit de lui le troisième trotteur le plus riche de tous les temps après Bellino II et Une de Mai.
On gardera longtemps le souvenir de sa victoire dans le Prix d’Amérique 1980 alors qu’il avait dix ans, qu’on le croyait trop vieux, fini, usé par trop de durs combats.
Ainsi le public n’avait d’yeux que pour les deux jeunes étoiles montantes, Hadol du Vivier et Idéal du Gazeau, qui se livraient un duel à couteaux tirés depuis le départ de la course.
Or, Eléazar attendit sagement qu’ils se soient tous les deux mutuellement asphyxiés pour laisser Grandpré leur porter la première estocade, avant d’attaquer à son tour pour régler tout son monde dans une envolée éblouissante. Or, le dimanche suivant il confirma son succès en gagnant comme à la parade et encore plus facilement son troisième Prix de France, par lequel il choisit de faire ses adieux au public alors qu’il paraissait plus fort que jamais.
Aussi fût remise au goût du jour la question de savoir s’il était juste d’arrêter à dix ans la carrière d’un champion trotteur en pleine possession de ses moyens, polémique déjà évoquée pour Bellino II.
Grand (1,64 m au garrot) et majestueux, bai, avec une petite pelote sur le front et un chanfrein convexe, Eléazar est assez facile à reconnaître dans un peloton, d’autant qu’il est associé à la casaque grenat de son propriétaire éleveur, Monsieur Alec Weisweiller, et toujours mené en courses par son entraîneur Léopold Verroken, à la fine moustache, à la fois le rival et l’ami de Jean-René Gougeon.
Son lad attitré est Bernard Oger, à la grosse moustache, qui sera aussi celui du champion Jorky, avant de se distinguer au sulky de la championne Vourasie, la sœur d’Ourasi.
A la suite de Toscan et d’Une de Mai, Eléazar va contribuer à bâtir la renommée de son père, le grand sire Kerjacques en tant qu’étalon. Sa mère Quérida étant une fille du grand reproducteur Carioca II, Eléazar est particulièrement bien né.
Bien que souvent retardé dans sa carrière par des problèmes de jambes, Eléazar s’illustre au plus haut niveau dès l’âge de 4 ans et débute à La Capelle, dans le Nord, à 3 ans, le 13 mars 1973, par une deuxième place dans une course de débutants. En fin d’année, Eléazar fait déjà partie des meilleurs de sa génération ; il gagne le Prix Pierre Plazen (2 250 m), en 1’20’’3, devant Epigramme et Ebbon, puis participe au classique Critérium des 3 ans, dont il se classe quatrième derrière Ebbon, Espoir de Sée et Ecu de Retz.
Il fait mieux à 4 ans en gagnant le Prix Charles Tiercelin (2 250 m), en 1’19’’, devant Emone et Ephèse, le Prix Jules Thibault (2 350 m), en 1’22’’, devant Emone, et le classique Prix de Sélection (2 300 m), devant Catharina et Clissa.
Mais dans le classique Critérium des 4 ans (2 800 m), il est devancé par Espoir de Sée, Esquirol et Equiléo. Le 25 août 1974, il est à nouveau quatrième derrière Espoir de Sée, Ephèse et Equiléo, dans l’important Critérium Continental (2 050 m).
Mais il gagne le Prix Octave Douesnel (2 600 m), en 1'21’’2, le 23 novembre 1974, devant Edomerica, Espoir de Sée, Esquirol, Eleusienne…
L’année 1975 n’est pas celle d’Eléazar, mais celle d’Equiléo, qui gagne coup sur coup le Prix Jockey, le Critérium des 5 ans, le Prix de l’Etoile, le Prix d’Eté, et se distingue aussi à l’étranger. Mais Eléazar, qui a connu de sérieux problèmes à cause de ses jambes fragiles, se classe tout de même troisième d’Equiléo et Espoir de Sée dans le classique Critérium des 5 ans, et se retrouve en fin d’année pour gagner le Prix Marcel Laurent (2 300 m), en 1’20’’, prenant sa revanche à la fois sur Equiléo et sur Espoir de Sée, arrivés deuxième et troisième !
Durant le meeting d’hiver 1976, il se distingue dans les petits internationaux, gagnant le Prix de la Marne (2 250 m), en 1’19’’4, devant Ecu de Retz et Emone, et le Prix du Plateau de Gravelle (2 600 m), en 1’19’’4, devant Dark, Ejakval, Coppet, Colomba II, avant de se classer troisième derrière Bellino II et Catharina dans le Prix de Paris (3 150 mètres).
Dans le Prix René Ballière (2 350 m), disputé le 17 juin, aucun des meilleurs « E » ne peut contester l’écrasante supériorité de Bellino II, mais Eléazar se classe troisième dans la même battue que le deuxième, Espoir de Sée, devant Equiléo.
Durant l’été, il se met à l’honneur en remportant le clou du meeting estival d’Enghien, le Prix d’Europe (2 800 m), en 1’17’’6, battant ainsi le record détenu en 1’18’’ par Une de Mai et Tidalium Pélo, pour s’imposer devant Equiléo, Espoir de Sée, Colomba II, Clissa, Carlo d’Orsay, confirmant ainsi qu’il fait bien partie désormais de nos meilleurs trotteurs.
A Caen, dans le Prix des Ducs de Normandie (2 300 m), il se fait coiffer sur le poteau par Espoir de Sée, alors que Dei se classe troisième devant Feinte, Emone, Dona, Faro…
Deux déplacements à l’étranger lui permettent de s’illustrer hors de nos frontières, d’abord à La Haye, dans le Grand Prix des Pays-Bas (2 600 m), dans lequel, gêné par un adversaire, il est battu de peu par Dinès P, devançant Royal Port, tout en s’offrant le record de l’épreuve, qu’il partage avec la gagnante (1’17’’) ; puis en Allemagne, à Gelsenkirchen, dans l’Elite Rennen (Course de l'Elite) (2 500 m), qu’il remporte en 1’17’’4, devant Dalko II, Hassan Star, Bailly II…
Pour son retour à Vincennes, dans le Prix Thiéry de Cabanes (2 350 m), Eléazar s’impose mais de peu, en 1’17’’6, devant Ecu de Retz (même temps), puis Ejakval, Colomba II, Clissa…
Eléazar l'attentiste à la piscine privée
Eléazar était un magnifique trotteur bai, grand et majestueux, né en 1970 de l’union de Kerjacques et de Quérida chez Monsieur Alec Weisweiller.
Son palmarès à lui seul parle pour lui, il est vraiment exceptionnel.
Et pourtant Eléazar connut de nombreux ennuis dans sa carrière à cause de ses jambes fragiles, qui lui valurent de longues périodes de convalescence. Mais alors qu’un vétérinaire recommande de l’opérer pour de petites fêlures, Léopold Verroken entreprend de l’immobiliser pendant un mois avec des ballots de paille, pour lui permettre de re-trottiner doucement ensuite. Une piscine est même créée exprès pour lui. Une patience de son entourage qui va payer
Heureusement, Léopold Verroken, sans doute alors le meilleur entraîneur de trotteurs en France, avait des remèdes secrets pour soigner et consolider son « champion aux pieds d’argile ». Leur mérite à tous deux n’en fut que plus grand encore. Ils brillèrent sur toutes les pistes d’Europe.
Ainsi Eléazar remporta deux fois le Grand Circuit International Européen (1977 et 1978).
A son palmarès figurent un Prix d’Amérique, trois Prix de France, deux Prix de Paris, deuxGrands Critériums de Vitesse de la Côte d’Azur, deux Grands Prix du Sud-Ouest, un Prix de l’Atlantique, un Prix de Sélection ; également le Prix de l’Elite Internationale(Elitloppet, éliminatoire et finale) à Stockholm, la Course des Elites (Elite Rennen) à Gelsenkirchen, le Grand Prix de Bavière et le Prix des Meilleurs à Munich, le Grand Prix d’Eté à Sterrebeek (hippodrome de Bruxelles), soient au total 36 victoires pour 6 731 685 F de gains, ce qui fit de lui le troisième trotteur le plus riche de tous les temps après Bellino II et Une de Mai.
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Si , il y a bien une passion où il faut bien faire attention de ne pas se tromper car l’erreur coûte cher, c’est le monde des courses hippiques. Que ce soit lorsque l’on joue, pronostique, élève, monte, entraîne, achète, vend, il faut rester réaliste car on peut vite finir sans pompe…
Comment qu’avec les idées que j’ai sur la société, je peux bien être passionné par ce monde où l’argent est tout de même le nerf de la guerre ?
Il est vrai que l’argent est primordial dans cette branche, mais ce n’est quand même pas aussi abject que dans le milieu boursier. On ne licencie pas à tour de bras pour se faire du fric sur la tête des prolétaires et pouilleux de tous poils. Joue qui veut.
Bien évidemment le fil rouge du monde hippique est le cheval. Peut-on parler d’exploitation de l’animal dans cet univers-là ?
Sûrement, mais face aux corridas, aux chasses à courre pas vraiment. On ne fait pas naître les chevaux de course pour les mettre à mort, ni les bouffer, au contraire des taureaux.
Dans la grande majorité, les chevaux de course sont bien traités. Bien sûr quelques brebis galeuses subsistent dans les différents corps de métier ayant un rapport avec la filière équine. Il faut dire que parfois, le cheval est un animal qui peut rapidement devenir dangereux si on ne sévit pas rapidement avec lui, mais par contre quel compagnon !
Chez moi le cheval c’est comme l’eau, la terre, le soleil: un besoin vital.
L’unique chose certaine en tout cas, c’est que les chevaux par rapport aux êtres humains ne font pas semblant. Un cheval est prêt à laisser ses tripes sur le gazon ou bien sur le champ de bataille pour son maître. Lorsque’il ne donne pas son maximum, c’est qu’il y a problème de santé et là il faut savoir rapidement trouver le bon vétérinaire.
Quand le cheval vieilli parfois il attrape du vice, mais c’est de bonne guerre. J’ai connu un trotteur qui faisait semblant de boiter lorsqu’il arrivait sur la piste d’un hippodrome.
En règle générale, si l’animal est bien traité il donne bien plus que ses moyens ne lui permette.
Les chevaux de course, comme tout athlète sont bien sûr suivis médicalement. Mais le problème c’est qu’un risque de supposition de dopage existe. On ne peut pas administrer certains produits aux animaux, car il y a danger. Des règles bien établies et connues sont à respecter scrupuleusement par les soigneurs.
La différence avec bien d’autres sports et non des moindres, c’est que les courses de chevaux sont surveillées de façon draconiennes avec de multiples contrôles, sanguins, urinaires, salivaires.
Bien sûr quelques malins passent à travers les mailles du filet, mais un jour ou l’autre ils se font prendre, et là, la sanction tombe drue comme le couperet de Monsieur Guillotin.
De lourdes peines sont infligées à l’entourage du cheval réprimandé.
Un exemple flagrant: Jag de Bellouet vainqueur des deux plus grandes épreuves au trot du monde (Prix d’Amérique et Elitlopet en Suède) a été privé de ses deux victoires sur le tapis vert pour résultat de contrôle antidoping non conforme aux législations en vigueur par le code des courses. Son entourage était sûrement de bonne foi, vu qu’un laboratoire a reconnu son erreur sur certains produits vendus et utilisés par l’entraîneur du malheureux cheval discriminé.
Une preuve que le sport hippique est placé sous très haute vigilance. Avec les millions d’euros mis en jeu chaque année cela peut attirer quelques tricheurs. Jeux de mains, jeux de vilains, peut-être, mais jeux d’argent également.
Je trouve que vu les masses faramineuses d’argent que drainent les courses hippiques, peu d’arnaques ou de règlements de comptes éclatent. Dans le milieu du trot, on peut même parler d’une certaine fraternité entre les différents acteurs. On se prête volontiers un bandage, une roue,voire un sulky.
Le monde du galop lui n’est pas évident à pénétrer, car disons bien plus mondain, mais cela se démocratise depuis quelques années. On voit maintenant les entraîneurs de galopeurs et de trotteurs se parler, fraterniser, chose extrêmement rare il y avait encore seulement vingt ans. Il n’y a pas des lustres que le monde du trot apparaissait comme le parent pauvre des courses.
Mais il est vrai que pour coexister dans ce microcosme, il faut être passionné, sinon, on laisse rapidement tomber.
Quoi qu’il en soit, les courses hippiques étant ma grande passion tout en ayant été mon outil de travail, je ne vois pas comment je pourrais ne pas en être fervent.
Si pas grand-chose ne m’émeut au point de vue social, politique, patriotique ou religieux. Côté amitié: une fois que je suis pris dans la nasse, alors cela compte énormément pour moi. La chose principale restante dans mon existence est bien l’amour que je porte à mes chevaux vitamines qui me font encore aimer l’existence. Merci chers équidés. Vous pouvez être certains que mes remerciements sont loyaux. Grâce à vous aussi je suis devenu ami avec des personnes que je n’aurais jamais connues sans les équidés.
Si mon premier gagnant s’appelle Paraf, mon premier cheval en tant que copropriétaire s’appelle: Calumet. C’était un brave trotteur, ex pensionnaire de l’écurie Pierre Levesque de niveau quint, qui avait des problèmes de jambes. Avec comme entraîneur Valéry Goetz, je ne pouvais trouver mieux comme soigneur de chevaux. Calumet a prit des placettes et a fini 7è d’un quinté + sur l’hippodrome d’Enghien les Bains. Malheureusement Calumet a ‘cassé’ à Divonne-les-Bains alors qu’il semblait devoir l’emporter. Grâce à l’amour des chevaux, Maud, sœur de Valéry a pu sauver le frère d’Ingen.
Puis quelques déceptions côté achats au trot à part Ketty Mesloise, je me suis dirigé vers les galopeurs. De suite la réussite a sonné de façon plus clinquante dans mon porte-monnaie. Ma première victoire au galop a eu lieu sur l’hippodrome de Deauville. Excusez du peu! Mixedup monté par Alexis Achard a rendu fou de bonheur quatre amis. Ce cheval nous procuré beaucoup de joies. Très régulier, il nous a pris de nombreuses places et deux autres victoires à Amiens et à Loudéac. Christophe Soumillon s’est mis en selle deux fois à Vichy sur notre champion terminant deux fois troisième .
Pour anecdote et ainsi prouver que les chevaux m’ont permis de passer à travers pas mal d’embûches, en voici une très importante.
Hospitalisé pour un grave problème de santé, la veille d’être opéré, j’ai demandé une autorisation afin de me rendre chez moi voir sur Equidia, Mixedup en compétition sur l’hippodrome de Deauville. Le chirurgien, grand amateur de chevaux, a bien compris que cela était nécessaire de m’offrir cette petite sortie. Mixedup monté par Fabien Lefebvre fut battu ce jour-là d’un nez ! Mais pas grave, car le lendemain l’opération a réussi et j’ai pu quelques semaines plus tard venir embrasser mon crack.
Quelques placettes m’ont permis de continuer avec les galopeurs. Far Far Away, un cheval aux couleurs étranges, véritable vedette au rond de présentation, m’a permis d’apprécier de nouveau le goût de la victoire. lauréat à Chantilly avec Fabien Lefebvre, puis à Nantes avec Alexandre Roussel, Far Far Away a fini cheval de selle. Je pourrait consacrer un livre entier sur ce cheval exceptionnel par sa robe, mais aussi par sa vie remplie de mésaventure depuis sa naissance.
Goldtiming restera aussi l’une de mes chouchoutes. Vendue elle est devenue poulinière. Puis un break sans chevaux m’a remis le portefeuille étrangement à regonfler.
L’opportunité d’acheter de nouveau un trotteur m’est venu avec Vauban de Vrie. Celui-ci acheté à l’amiable 8000 euros, a gagné huit jours après son achat, 10000 euros sur l’hippodrome de Craignes drivé par Sylvain Devulder. Ce trotteur m’a permis de retrouver Virginie Couillaud, la jeune fille qui avait débuté au trot monté la petite Ketty Mesloise à Vincennes lors d’une nocturne où mon cœur a frisé les 200 pulsations minute.
Nous avons revendu Vauban de Vrie peu de temps après car son entraîneur quittait le métier.
Resté sans parts de chevaux quelque temps, un beau jour de septembre, Auteuil fut le théâtre d’une nouvelle aventure équine. Une fois que l’on a goûté aux joies et peines de propriétaire, il est difficile de ne pas se relancer dans une nouvelle aventure…
A suivre…
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