Lorsque l’on a goûté aux joies, angoisses et souvent (trop) aux déceptions en tant que propriétaire, il est malgré tout difficile de tout abandonner. Mais sans se mettre en danger en tant que copropriétaire, une solution est née: les écuries de groupe.
Connaissant depuis quelques années Didier, Jérôme et Clément Marion, un beau jour de juillet je décide de participer à une nouvelle aventure. La création de l’écurie Anjou Passion. Bien que celle-ci s’adresse à des Angevins, je suis accepté en tant que…Parisien.
Cette expérience me permet à moindre frais de continuer de suivre les courses. Je fais ainsi la connaissance de gens passionnés dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce jour.
Chaque fois que je suis sur un hippodrome où l’un de nos chevaux est inscrits sur le programme, mon cœur ne bat pas comme d’habitude. Bien que la scoumoune nous poursuive depuis trois ans pour la gagne, les très nombreuses deuxièmes places nous réunissent souvent en cours de réunion devant une bonne bière.
Lorsque Jennychope a débuté pour nous à Auteuil, je ne regardais pas lorsque la fifille sautait une haie. Ça fait peur l’obstacle. Pourtant cela ne s’est pas si mal passé puisque la pouliche finit quatrième. Cette aventure m’a permis aussi de connaître de nouveaux hippodromes. Jennychope, Defi Chope, El Tango Bello, Anodinio, Cheecky Boum, Faro des Malbereaux, m’ont rajeuni de quelques années, me faisant lever aux aurores afin de les voir en compétition.
Étant de moins en moins en configuration joueur, je suis par contre devenu encore plus admirateur de ces ‘peintures’ que sont les chevaux.
Je passe plus de temps aux écuries, puis dans les ronds de présentations où je m’amuse à prendre des photos. Même avec un appareil à 100 euros, je trouve que c’est assez simple de ne pas être trop nul. Faut dire que les chevaux sont photogéniques.
Et puis le talent compte peu lorsque l’on est passionné. Évidemment la technique aide dans la réussite d’une photo, mais n’est-ce pas l’œil guidé par le cœur qui est meilleur conseiller?
Dans la vie ce ne sont pas ceux qui ont appris dans les livres, ni fréquenté les grandes écoles qui sont les plus intéressants à connaître. Les gens qui m’ont montré la route à suivre la mieux éclairée sortaient du peuple, ceux qui savent le prix du pain. Ceux qui connaissent les nuits d’angoisses à rêver que demain sera jour de paie.
La vie ne fait pas de cadeau comme chantait Jacques Brel. Les courses de chevaux en font à quelques-uns, mais pour être tout à fait honnête, j’ai connu quand- même quelques joueurs qui ont connu des vies et fin de vies dignes de figurer dans les écrits de Zola.
Bien que certains ne fassent plus partie de cette boule en fusion, je ne peux me permettre d’en parler.
Mais lorsque je vois certains proprios, entraîneurs, parader avec leurs jumelles décorées de cartes d’hippodromes avec cigare au bec, je ne peux que penser à des gens comme les dits ‘ bananes’, ‘le Merlan’ etc etc. Ces gens-là me rappellent une anecdote.
Longchamp accueille une course de groupe I. Beaucoup de monde dans le rond de présentation cet après-midi là sous le soleil. Tout va bien. Le gratin hippique est présent. Les Altesses, Prince, Duchesse sont accompagnés de leurs entraîneurs. Mais malgré cette vie de rêve, tout le monde semble aller ou revenir d’un enterrement.
Heureusement qu’un certain Sidney, bien connu des turfistes et boxeurs, lance de sa voix puissante:
- Allons Mesdames et Messieurs un petit sourire s’il vous plaît. N’oubliez pas que parmi nous (les turfistes) certains ont plusieurs mois de retard de loyer !
Et là, certains se sont retournés en direction de Sidney en esquivant un léger sourire afin de paraître compatissants ou plus humains !
Des hommes comme Sidney sont des purs. On sent bien que le temps n’a aucune emprise sur sa folie. Nous les vrais passionnés des courses hippiques nous sommes des fous.
- La folie qui m’accompagne, et jamais ne m’a trahi chante un autre grand Jacques (Higelin) . Pour mon cas cette phrase peut s’adapter parfaitement à mon existence. Le problème c’est que je connais des plus dingues que moi et cela me contrarie. Mais la passion n’est-elle pas une folie non déclarée?
Des cas de folie extrêmes peuvent exister aux courses. Un jour d’ultime réunion de l’année à Auteuil à la limite du zéro degré, un homme a mis son manteau en vente. Tout cela pour essayer de se refaire dans la dernière…Heureusement qu’aucun turfiste ne lui a acheté. Un autre faisait la manche à ses copains afin de rentrer chez lui avec le lait et le pain, sa femme lui ayant donné l’argent pour les acheter. Des fous, vous dis-je !
Dans les années 1975, j’ai connu un fabricant de sacs de cuir faire faillite. Comme c’était un artiste de ses mains, il a facilement retrouvé du travail comme coupeur dans une maroquinerie de renom.
Et bien me direz-vous et alors, beaucoup d’entrepreneurs font faillite, mais lui c’était à cause des courses et aussi ( les petites nanas). Il était tellement endetté que son patron lui avait avancé ses futurs congés payés des 2 prochaines années. Et oui les courses hippiques c’est aussi cela. Faut pas se voiler la face.
C’est pour cela que les courses de chevaux doivent absolument rester une passion. N’oublions pas que le jeu ne profite qu’à celui qui le crée…
Pour ma part, ma folie est contrôlée par mon savoir du prix de l’argent. Pour moi, il est interdit de perdre aux courses l’argent si durement gagné. Disons, qu’entre immenses parenthèses, je consacre le surplus aux courses soit en tant que joueur ou copropriétaire. Il faut bien aussi faire vivre les chevaux.
Lorsque l’on est jeune et pas très argenté, il vous arrive des tas de choses. Les courses de chevaux m’ont mis dans des situations inconfortables. Pour économiser le prix des entrées, il m’est arrivé de perdre le fond d’un pantalon sur les barbelés de l’hippodrome de Vernon (fermé). De finir les deux pieds dans la vase à Abbeville. La SNCF m’a aussi pas mal sponsorisé sans le savoir. Les aller pour Caen n’était payé que jusqu’à Rouen. Pour aller à Rouen sur l’hippodrome des Bruyères, un aller Vernon suffisait. Des techniciens de l’arnaque m’avaient expliqué qu’à midi les contrôleurs descendaient tous à Vernon afin de déjeuner. Le train repartait sans personne jusqu’à Rouen…
Afin d’économiser un ticket de bus, je descendais à la ‘station stade de Rouen’ et finissais à pied (600 M ), puis ensuite fallait essayer de rentrer par- derrière les écuries sans se faire repérer par le garde-chiourme…Et voilà pourquoi Rouen et Vernon ont fermé me direz-vous. Parfois je me demande si je n’ai pas coulé aussi la SNCF et les bus de Lecanuet !
Rouen-les-Bruyères était mon hippodrome préféré et de loin. Je loupais peu de réunions. J’ai vu le phénomène Ourasi disputer sa deuxième course après ses débuts ratés à Caen. Ce jour-là Ourasi a rendu l’hippodrome. J’ai touché une belle place. La légende veut que Monsieur Pierre-Désiré Allaire a proposé une somme très, très rondelette à son entraîneur, propriétaire et driver, Monsieur Raoul Ostheimer…
Sur ce même hippodrome, je me souviens très bien des premiers pas du champion, Minou du Donjon. Il m’a affiché une quinzaine de jours après un magnifique 18/1 à Enghien-les- Bains…
En ces temps-là, pas de TV, les performances des chevaux ayant couru le dimanche étaient lisibles aux fainéants que 3 jours ou même parfois plus. C’est ainsi que j’ai touché une certaine Jéremice (l’une des meilleures J de la génération de Jorky) à Vincennes en nocturne. Sur le Turf aucune note sur la victoire de la jument de Monsieur Rézé, alors qu’elle venait d’effectuer une rentrée victorieuse à Rouen 5 jours auparavant. Bien que déclassée, elle afficha un joli 8/1. J’en ai juste parlé à deux amis avant le départ afin que le ‘secret’ ne soit pas dispersé à travers la France…n’oublions jamais que les courses de chevaux, c’est chacun pour soi…c’est du mutuel non?
Tous les mardis, j’allais au centre Pompidou afin de lire et de relever les pages hippiques. En effet tous les journaux régionaux dont le Ouest-France et Paris-Normandie étaient gratuits à la lecture. Je passais mon temps du déjeuner à noter sur un carnet les chevaux repérés.
Le Vendredi soir, lorsque la poste n’était pas en grêve, mais plus souvent le samedi, L’hebdomadaire Province-courses m’était d’un bien précieux. Faut dire que les pigistes étaient des cracks de la découverte. Je ne dis pas cela pour moi qui suis arrivé à ce journal bien plus tard. Vincent Béguin faisait le bonheur des joueurs avant de rejoindre Paris-Turf. Certains même le maudissait car il repérait les mêmes notes qu’eux…
Le vrai turfiste ne peut être que solitaire, voire en couple..mais jamais très bavard envers les autres. les courses hippiques ce n’est pas du social …faut payer pour voir.
Et puis c’est tellement beau de toucher sans aucun renseignement, grâce seulement à sa science hippique.
A suivre…
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Quelques noms restent gravés au fond de mon cortex cérébral comme des souvenirs inoubliables.
Gamine d’Ici, ma plus belle gagne à 98/1, montée par Pascal Godey sur l’hippodrome de Vincennes. Fast Action que j’avais repéré deux semaines auparavant et qui l’emporte à Longchamp dans un Tiercé à 67/1. Son entraîneur était Henri Van Poêle et son jockey, Robert Couteleau.
Comment ne pas se souvenir d’Ivanjica lauréate de l’Arc de Triomphe et qui m’a fait trembler le poteau passé…Freddy Head étant éjecté après avoir salué la foule. Brao Kerveyer, trotteur sympathique à l’image de Bill D , dont je vous ai parlé plus haut. Toronja une jument Allemande lauréate du Maurice Gillois, Tétrac, un Jean Sens.
Riverqueen et Pistol Packer, Détroit, des pouliches de cœur que je jouai les yeux fermés. Ivory Queen lauréate du Critérium des 3 ans devant le célèbre Idéal du Gazeau . Les Bison Futé, Soyor, un ‘Gaumondy’, comme MON Paraf, Monquier qui m’avait fait de l’œil sur l’ancien hippodrome de Laval etc etc.. J’en passe et des meilleurs.
Et de nos jours, me direz-vous ?
Maintenant, il est délicat de tomber amoureux d’un cheval.
Varenne étant l’un des rares de la nouvelle ère à m’avoir fait applaudir.
Al Capone II et Face Time Bourbon sont deux guerriers, simples, sans frime.
Enable aussi m’émeut par sa longévité.
Si un coursier a montré ces dernières années ce qu’était un cheval de course, c’est bien Cirrus des Aigles.
Et puis, la belle Trêve reste un exemple à montrer à de nouveaux passionnés…
Les courses ont beaucoup changé. Je m’intéresse moins aux courses de trot où j’ai jeté l’éponge, côté jeux. Au galop et en obstacles beaucoup de chevaux me donnent envie de les suivre, mais je n’arrive pas à en faire des idoles comme autrefois.
N’ayant jamais été un pur du papier, je joue plus au feeling. le rond de présentation m’étant d’une grande importance. Je regarde bien plus qu’autrefois les cotes. Les chevaux qui doivent être à 3/1, doivent être à 3/1. Si ce n’est pas le cas, on dit que ça doit être un ‘mort’. Maintenant, on ne peut jouer sans les cotes. Trop de joueurs ‘sont au parfum’. Cela est indéniable lorsque l’on regarde certains rapports.
Il m’a été très difficile de m’adapter à cette nouvelle version courses. Le Quinté depuis sa création, j’ai dû déposer 20 euros aux caisses du PMU. Je suis toujours convaincu que seul le jeu simple avec mises de 1 fois 3 fois est la seule solution pour ne pas perdre. Un jumelé en deux et parfois ainsi que des reports par deux chevaux et ça s’arrête comme jeux pour moi. J’ai été éduqué ainsi…
Je peux vous paraître amer envers ma passion, style ‘vieux con’ mais ceux qui ont connu la ‘belle époque’ ne me contrediront pas. Maintenant seule la province me rappelle le bon vieux temps ou l’expression course- école s’appelait bigorne. On appelait un chat, un chat !
Finalement je pense que la télévision n’a pas fait que du bien aux courses, surtout aux hippodromes où l’accueil laisse tant à désirer. Comme je vous l’écrivais en début de ce livre, que c’était bon de se taper une bonne tartine de rillettes sous une toile de tente. Les sorties de Longchamp avec le casse-croûte qui attendait le long de la petite rivière. Rien à voir croyez-moi avec la brasserie de Longchamp (surtout les tarifs ). Et même si c’était dans un endroit un chouia sordide, mais qui se souvient après une victoire du petit bar sur le parking d’Enghien- les- Bains destiné aux propriétaires?
Dès les premières fermetures des pelouses, plus graves celles des hippodromes d’Evry (véritable scandale) , d’Enghien-obstacle, j’ai senti un vent contraire souffler fort afin de vouloir éteindre ma passion. Je me suis accroché peut-être plus par habitude qu’autre-chose.
Voilà toutes les bonnes choses ont une fin! On arrive à la fin de mon odyssée où je vous ai proposé de lire quelques phases de ma vie de turfiste, de passionné. En cette occasion, sournoisement, j’allais écrire en traîtrise, j’ai dévoilé aussi quelques peu mes joies, mes peines, mes idées sur la société qui en définitive n’a de nom que société. Le chacun pour soi est une évidence dans ce monde.
Mon histoire a commencé à Auteuil, où se terminera t’-elle? Nul ne le sait. Mais elle aura au moins eu le mérite d’exister et de me procurer une vie de rêve qui avait pourtant bien mal débuté. Comme écrit sur l’affiche du film chef-d’oeuvre: Midnight Express : l’important est de ne jamais désespérer…
Je souhaite à tous les passionnés des courtines de vivre à fond leur passion, leur sacerdoce, leur foi dans ces majestueux animaux que sont les chevaux. Mais attention il y a danger, certains tapent et d’autres mordent…dans les portefeuilles !
Fin
Vouloir nager avec les dauphins tout en ne quittant pas sa baignoire, c’est le pire qu’il puisse arriver à l’être humain .
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Son parcours professionnel
J’ai commencé à 14 ans à l’École Afasec de Mont-de-Marsan et mon maître d’apprentissage était Henri Sistac, lequel était à la tête d’une des plus grosses écuries du Sud-Ouest. J’y ai passé quatre ans. Ensuite, j’ai rejoint Cagnes-sur-Mer où mes parents étaient installés et j’ai alors travaillé chez Henri Estable avant de passer par chez Stéphane Guelpa à Fréjus. Enfin, j’ai atterri à Grosbois, suivant mon épouse, vétérinaire de métier qui avait trouvé un emploi à la clinique du centre d’entraînement. J’ai longtemps collaboré avec Patrick Bac puis avec Yves-Marie Houssin. Puis ce fut le grand saut : je me suis installé le 1er janvier 2013, avec un cheval, puis trois, puis cinq...
Mon premier cheval s’appelait Pacha des Douets. Grâce aux 5000€ pris par Pacha pour mon compte, j’ai acheté Roxane Fontfroide, ma jument de base, elle qui a fait toutes les arrivées durant sa saison. Elle m’a donné quelques moyens pour faire grandir l’écurie.
M. Gaguech, dont j’avais fait connaissance par le biais de M. Konjovic, m’a ensuite confié Uramino qui a bien performé et ça s’est bien enchaîné.
Son côté turfiste
J’ai beaucoup beaucoup fréquenté les courses-par-courses, quand j’étais salarié dans les écuries aussi : je ne loupais quasiment aucune nocturne. Plus tard, j’allais à celui de Nice avec mon père, malgré le fait que je n’avais pas tout à fait l’âge pour entrer, mais bon... On appelait ce lieu « la baraque ». Il n’y avait alors pas de télé : le départ était annoncé et ensuite l’arrivée. Je me rappelle avoir touché de jolies cotes sur les premières réunions de Vichy en nocturne. J’y ai passé beaucoup de temps surtout que j’aime les deux disciplines, trot et galop.
Est-ce là que vous avez le plus appris ?
Non, pour mon métier, j’ai plus appris en observant les professionnels. Mais j’ai alors appris à faire le papier et à juger les valeurs. Aujourd’hui, ça me permet de mieux connaître la concurrence dans les courses auxquelles je participe. Quand je communique avec mes drivers, je m’en sers. Je ne comprends pas ceux qui ne font pas le papier avant leurs courses : c’est ce qui a fait et fait encore une partie de la grande force d’un gars comme Jean-Michel Bazire. Il a une connaissance parfaite de la concurrence, doublée d’un pouvoir d’observation très au-dessus de la moyenne. Jean-Michel, il sait toujours tout dans les moindres détails des chevaux qui l’entourent dans un peloton ! Mon côté turfiste me permet aussi d’affirmer que je « sais voir » une course. C’est très important.
Lui et ses propriétaires
Tout d’abord il y a la convivialité. J’aime avoir un propriétaire qui reste déjeuner au couscous le midi quand il est venu le matin voir ses chevaux. Par ailleurs, je souhaite être associé à l’achat des chevaux. J’ai peut-être utilisé parfois le mot client mais ce n’est pas la réalité de mon état d’esprit. Je recherche plus de l’amical, du partage, de l’aventure mutuelle. J’aime dialoguer, m’amuser et quand le courant passe, ça marche ! Et franchement, je me mets à leur place : si j’étais propriétaire et qu’il fallait prendre rendez-vous pour venir à l’écurie, ou que j’avais du mal à discuter avec l’entraîneur, je ne serais pas propriétaire longtemps. Maintenant, je prends garde que chacun reste dans son rôle. À l’écurie, le propriétaire est toujours le bienvenu, mais à l’écurie c’est moi le patron. Et les engagements, c’est moi aussi.
L'intégralité de l'interview est à retrouver dans le numéro 261 du Magazine TROT INFOS.
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ELEVAGE
IDOLE DE TUGERAS BRILLE À TRAVERS FLAMME DU GOUTIER
Flamme du Goutier s'est imposée samedi 12 septembre dans le Groupe I Prix de Normandie. Nous nous intéressons ici à Idole de Tugeras, sa talentueuse et prolifique grand-mère.
Idole de Tugeras 1’13’’ a d’abord été une bonne jument de course, qu’exploita, dans un premier temps, Jean-Etienne Dubois. Celui-ci lui fit gagner sept courses, de 3 à 5 ans, dont quatre à Vincennes, dans des lots intéressants. Après quoi, la jument rejoignit le Midi et les boxes d’Eric Prudhon, pour lequel elle allait s’imposer à trois reprises principalement dans le Grand Prix d’Automne (Groupe III), à Marseille-Borély. Cela situe la qualité d’Idole de Tugeras, qui excellait sur les tracés plats et sur les parcours de vitesse, à Vincennes. Arrêtant sa carrière à 6 ans, elle s’en allait sur dix succès et ayant amassé, pratiquement, 200 000 euros. Outre ses vertus de compétitrice, Idole de Tugeras pouvait compter sur sa naissance, puisque fille de Coktail Jet 1’10’’ et de la classique Uka des Champs 1’15’’ (1986-Jet de Prapin). On se souvient que cette dernière fit le bonheur de son jeune mentor d’alors, Thierry Leveau, gagnant dix courses, dont le Prix de Bourgogne (Groupe II) et se classant deuxième du Prix de Sélection (Groupe I). Idole de Tugeras a été la meilleur, d’assez loin, de ses cinq vainqueurs. Lorsqu’il a acquis cette dernière pour l’élevage, Jean Cottin, l’homme des « Goutier » avait eu ce raisonnement simple : « J’achetais une bonne jument de course, fille d’un étalon champion et d’une compétitrice classique. J’espérais bien ne pas me tromper ! » Il ne croyait pas si bien penser.
D’emblée, Idole de Tugeras lui a procuré l’excellent Quido du Goutier 1’12’’, vainqueur de six semi-classiques, dans les deux disciplines, et triple placé classique, comme deuxième du Critérium des Jeunes (Groupe I), du Prix de l’Etoile (Groupe I), et troisième du Prix Albert Viel (Groupe I). Cinq autres bons gagnants allaient suivre, parmi lesquels le hongre Bosco du Goutier 1’12’’ (sept victoires et 178 340 euros) et, plus encore, les pouliches semi-classiques Utopie du Goutier 1’13’’ (deux victoires et 156 700 euros), troisième du Prix Paul Leguerney (Groupe II) et sixième du Prix Albert Viel (Groupe I), et Galaxie du Goutier 1’12’’ (cinq succès et 105 950 euros), placée du Prix Guy Deloison (Groupe II).
« Utopie » et « Galaxie » sont des trois quarts soeurs de Quido du Goutier, sachant qu’elles sont par Kaisy Dream, là où le mâle est par le père de celui-ci, Extreme Dream. Dans les pas de leur mère, les filles d’Idole de Tugeras produisent bien, à commencer par Utopie du Goutier, à laquelle on doit Flamme du Goutier 1’12’’ a.-m., qui vient donc de se révéler dans les deux classiques pour 5 ans du programme, en concluant troisième du Critérium des 5 Ans, puis en fournissant la lauréate du Prix de Normandie, les deux fois sur le pied de 1’12’’ et fractions. Ce faisant, la fille de Ready Cash a, du reste, pulvérisé, de près d’une seconde, le record du classique monté de samedi (1’12’’7, au lieu de 1’13’’5).
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Equidia
#Trot #News La lauréate du Prix de Normandie Gr.1, FLAMME DU GOUTIER, devrait être au départ du Prix des Élites Gr.1, le 27 septembre. Elle devra alors rendre 50m aux 3 ans (H).
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