Hippisme : Equistratis plaide pour un audit complet du PMU
François BOSCHER.
Pour enrayer le déclin des paris hippiques, l’association de socio-professionnels Equistratis souhaite que l’État se penche sur la politique du PMU. Et que l’opérateur laisse tomber le poker et les paris sportifs. C’est ce que le laboratoire d’idées de la filière équine a redit avec force, mercredi 15 novembre 2017 à Alençon (Orne).
Forte de 700 adhérents, l’association Equistratis rassemble des socio-professionnels de la filière équine qui cherchent des solutions à la crise traversée depuis plusieurs années. Mercredi 15 novembre 2017, certains grands noms du turf (Franck Nivard, Thierry Duvaldestin, Pierre Belloche, Franck Blandin, Laurent Viel…) faisaient partie des 140 personnes réunies à Alençon (Orne) pour faire le point sur l’évolution de la situation, six mois après une réunion similaire au même endroit.
Haro sur le poker en ligne
« À un moment donné, il faut dire que certains choix stratégiques n’ont pas été les bons », clame Jacques Carles. Le secrétaire général d’Equistratis pointe essentiellement la politique de diversification du PMU sur les paris sportifs et le poker en ligne. « Ça a coûté 115 M € en cinq ans, soit un tiers des pertes du PMU ! Contrairement à ce qui a pu être espéré, cela n’a pas amené les parieurs à devenir des turfistes… Il faut céder les paris sportifs et le poker ! » Les socio-professionnels regrettent le manque de dialogue avec le PMU, et la récente démission surprise de son président Xavier Hürstel vient ajouter à une situation pour le moins tendue.
Interrogations sur les paris de l’étranger
Le bureau d’Equistratis estime également que les jeux à l’international (7 % du PMU) sont « mortifères ». Alors que 27 % des sommes jouées en France reviennent dans l’escarcelle du PMU, ce ratio tombe à 5 % quand les paris sont effectués hors des frontières. « Car la plupart de ces parieurs sont des joueurs professionnels », annonce Jacques Carles qui s’inquiète de cette « captation » de cet argent qui alimente normalement la filière française. « De plus, la vérification de la provenance des fonds pariés hors frontière est moins rigoureuse que chez nous… »
Un audit souhaité
Comme il y a six mois, Equistratis souhaite que l’État diligente un audit à propos du PMU et qu’il confie cette mission à un chef d’entreprise pendant un ou deux ans. « Au ministère des Sports et à celui de l’Intérieur, nous avons une écoute attentive. Et lundi prochain (19 novembre), nous serons reçus au ministère du Budget ».
Quelle serait la personne idéale ? « On a des pistes et des profils, mais c’est l’Etat qui a la clé. En tant que tutelle de la filière équine, lui seul peut imposer sa volonté au PMU ».Les turfistes ont aussi prêché pour leur paroisse : « Interrogeons-nous sur les attentes des parieurs. On se lasse des courses de trot avec 7 partants, voire 4 ou 5 sur des épreuves de galop ! »
Au petit trot… ?
Plusieurs voix ont regretté que cela n’aille pas plus vite. « Equistratis n’a qu’un an d’existence, on ne va pas révolutionner un secteur enlisé depuis sept ans, a répondu Jacques Carles. Notre objectif est de faire en sorte qu’il y ait des conducteurs capables de sortir le camion de l’ornière, pas de prendre le volant ».
« On fait un travail colossal : on a trouvé plus de solutions que les deux sociétés mères (Le Trot et France Galop) en vingt ans », insiste le vice-président Donatien Sourdeau de Beauregard. « Il faut faire vite, convient néanmoins le secrétaire Christian Le Barbey, car le système est à bout de souffle. Dans 15 mois il n’y aura plus de cash dans les caisses ! »
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