🔗 [Le Parisien]
France Galop et LeTrot se préparent à vivre des mois difficiles
Le communiqué de Gérald Darmanin et Didier Guillaume, publié lundi matin, n’a pas réglé le casse-tête auquel vont être confrontées les courses hippiques dans les mois à venir. La déception règne et les coupes financières semblent inéluctables.
Même si elle n'est pas officiellement actée, la recevabilité d'une reprise des courses le 11 mai a donné satisfaction aux deux instances des courses hippiques. « Reprendre à cette date est une décision courageuse de notre part et faite pour les socioprofessionnels qui dépendent majoritairement des allocations », indique Jean-Pierre Barjon, président de LeTrot.
En revanche, la réponse apportée pour les aides financières demandées n'est pas celle espérée. « Nous avons été entendus sur la forme, un peu moins sur le fond », concède Edouard de Rothschild, le président de France Galop, en référence au fait que l'Etat a uniquement permis au PMU de reporter et étaler une partie des prélèvements sur les enjeux hippiques.
Le son de cloche est le même du côté de Jean-Pierre Barjon : « Nous avions deux demandes : l'une conjoncturelle, l'autre structurelle. Seule la première a été entendue. Toutes les équipes sont naturellement déçues mais l'Etat s'est comporté de la même manière avec tous les secteurs d'activité. »
Vers une réduction des allocations
Les quatre mois à venir s'annoncent déterminants pour une filière qui dépend des paris et donc de ses points de vente, lesquels représentant 90 % des enjeux. « Il ne faut se le cacher : nous allons naviguer à vue jusqu'à la fin de l'été, concède Jean-Pierre Barjon. Le montant des mises dépend principalement de trois facteurs : le nombre de points de vente, la qualité des courses, et le nombre de partants. Tant que les établissements autres que les buralistes n'auront pas l'autorisation de rouvrir, il sera impossible de revenir au niveau qui était celui du PMU avant le confinement. »
Ce manque à gagner « n'est ni compensé, ni compensable », dixit Edouard de Rothschild. Et de confier : « France Galop s'apprête à prendre des décisions équilibrées et raisonnables avec une réduction inévitable des allocations ».
Du côté de son homologue du trot, on ne se montre pas aussi affirmatif mais la tendance semble la même : « Nous avons à peine quatre mois de trésorerie pour relancer la machine. On se doit d'être solidaires dans ces moments-là et de mettre en place un système pour n'oublier personne sur la route. Les socioprofessionnels et le conseil d'administration sont propriétaires de leur institution. Ce sera donc à eux de donner la réponse quant à une éventuelle baisse des allocations. J'espère qu'on pourra faire de bonnes annonces mais nous traversons une période qu'on n'a jamais connue. »
Pas les mêmes remèdes
Les sociétés mères se félicitent du travail commun de leurs équipes mais, une fois les décisions gouvernementales communes annoncées, chacun gère la situation comme bon lui semble en matière de calendrier, de baisse d'allocations, d'organisation ou autre gestion financière.
D'ailleurs, selon nos informations, France Galop serait opposé à un recours au Prêt Garanti par l'Etat (PGE) au contraire de Le Trot qui a d'ores et déjà entamé les démarches en ce sens. L'un et l'autre ont la même ambition, celle de relancer un secteur à l'arrêt depuis le 17 mars et contraint d'avancer au ralenti dans les semaines à venir, mais ne vont visiblement pas utiliser les mêmes remèdes.
Qu'importe la manière, seul le résultat va compter pour une filière dont vivent « 21 000 socioprofessionnels et qui s'appuie sur 13 500 points de vente », comme l'ont rappelé lundi matin Gérald Darmanin et Didier Guillaume.