Un collectif de 50 entraîneurs de l'Ouest interpelle la société mère à travers une lettre aussi offensive qu'alarmante. Publiée sur France Sire le 5 mai 2020, la voici :
Monsieur le Président,
Nous sommes conscients que la crise que nous traversons, liée au virus, est sans précédent en raison de son ampleur et des dégâts qu’elle cause et va encore causer. Nous sommes inquiets pour nos proches mais aussi, comme beaucoup de professionnels, pour nos entreprises, et c’est en ces périodes difficiles que nos dirigeants doivent répondre présents et proposer des pistes qui permettent au plus grand nombre de s’y retrouver.
Les informations que nous avons nous parviennent au compte-goutte (y compris en ce qui concerne nos représentants) et les décisions semblent prises par un groupe très restreint pour finalement essayer de nous mettre devant le fait accompli : le président du Galop de l’Ouest, entre autres, ne communique pas et est injoignable depuis le début de la crise.
Des allures d’omerta…
Pour rappel, voici les principales options retenues par France-Galop, si la reprise est validée par le Gouvernement :
Intégralité des courses annulées entre le 17 mars et le 11 mai
Sur PMH Ouest du 11.05 au 31.07.2020 : transfert (à huis-clos) de 7 réunions PMH sur 4 hippodromes de première catégorie de la Fédération Ouest et l’ensemble des autres courses supprimées : les Cross ont par ailleurs totalement disparu… On en serait à 183 courses P/O/Cross sur la période 17 mars à juillet.
Même processus envisagé pour août et septembre.
Pour les réunions Premium : allocations baissées de 20% jusqu’à fin 2020
2021 ?
On constate donc que tous les efforts reposent encore sur les seuls professionnels…
Résultat probable : faillite quasi certaine avant la fin de l’année d’un nombre significatif d’entraîneurs. Même les plus confirmés d’entre eux seront en difficulté s’ils sont privés d’une grande partie des ressources des courses PMH. Et ne parlons pas de ceux qui participent essentiellement à celles-ci : leur sort est d’ores et déjà scellé.
Cette approche est une mise à mort programmée de bon nombre de nos entreprises.
Face à l’ampleur de la crise, le Gouvernement a proposé à toutes les entreprises de profiter de mesures exceptionnelles pour éviter le plus possible les faillites qui s’annoncent si rien n’est fait. Cela concerne notamment la possibilité de bénéficier d’un prêt sur 5 ans à taux très faible (on parle de 0.25%), garanti à 90% par l’Etat.
France-Galop, à notre grande surprise, ne compterait pas demander ce prêt qui nous semble pourtant la principale option pouvant permettre à la profession de surmonter ce cap très difficile.
Si nos dirigeants s’étaient montrés depuis de nombreuses années habiles gestionnaires, fin stratèges ou visionnaires, nous leur aurions sans doute accordé crédit, mais aujourd’hui, la confiance a disparu.
Pourquoi nos dirigeants refusent de demander un prêt garanti par l’Etat ? Très probablement pour éviter que celui-ci ne regarde de trop près le fonctionnement de France-Galop (postes pour la plupart doublés, rémunération très supérieure au niveau de compétence des salariés dans leur majorité et train de vie des dirigeants, sur les deniers de l’Institution, pour le moins indécent !).
Les dirigeants du trot, après avoir consulté leur base l’ont écoutée et viennent de décider de la soutenir en limitant la baisse à 7.5% : bravo à M. Barjon et son équipe pour leur écoute et leur réactivité !
Messieurs les dirigeants de France-Galop, comprenez bien que nous sommes dans une situation proche du chaos et que nous exigeons un changement immédiat dans votre attitude et vos propositions.
Vous n’avez pas été élus pour prendre des décisions qui risquent de mettre nos entreprises en péril à court ou moyen terme.
On a le sentiment que vos décisions sont prises pour préserver vos prérogatives, votre confort et que les professionnels sont une nouvelle fois la variable d’ajustement. Où se situe votre effort ?
Votre gestion opaque des affaires et le message « faîtes-nous confiance » ne passe plus !
Nous exigeons que la question du prêt soit reconsidérée et que l’argent obtenu nous serve à essayer d’enrayer la disette qui nous guette...
Pour une fois, entendez-nous !
Un collectif de 50 entraîneurs du Grand Ouest.
50 ENTRAINEURS = 50 ENTREPRISES
Liste des entraîneurs à ce stade : Joël Boisnard, Cendra Laurent, Jean-Victor Chaignon, Philippe Chemin, Patrick Chevillard, Mireill Desvaux, Dominique Delorme, Sarah Duchesnay, Pierre Fertillet, Yannick Fertillet, Serge Foucher, Fabrice Foucher, Gwendolina Gadbled, Stéphane Gouyette, Christophe Herpin, Pascal Journiac, Bertrand Lefebvre, Grégoire Leenders, Pascal Leblanc, Armel Leclerc, Eric Lecoiffier, Charles Lécrivain, Xavier-Louis Le Stang, Christophe Lotoux, Guillaume Mousnier, Philippe Peltier, Jerry Planque, Thierry Poche, Sévérine Quéré, Patrice Quinton, Gaëtan Taupin et Laurent Viel.
