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Tout ce que vous evoquez est tout simplement passionnant.
UaUka, vous connaissez ma jument, Jamaïque Donegal, descendante de Ludmilla II (propre sœur de Mousko Williams). Elle n'était pas un crack du tout mais une très honnête ouvrière. Si vous regardez son papier et le croisement auquel je tenais si fort (pas seulement au pedigree) est ce que l'on retrouve ce que défendez dans les qualités même s'il y a des choses qui vous deplairont (3 x Loudeac mais ce n' était pas du tout l'envie de renforcer, au contraire aller chercher Passionnant mais aussi les souches Macheret, et j'adore la mère d'Auxerrois.) Jamaïque a pris le côté physique du père avec l'envie de bien faire de la mère et le bout vite de certains descendants d'Ejakval. Elle n'a jamais été brusquee. 131 courses et je l'ai récupérée impeccable. Chapeau.
Je vous soumets ce pedigree pour mieux comprendre votre facon de lire les choses.

iroisebleue écrit: Tout ce que vous evoquez est tout simplement passionnant.
UaUka, vous connaissez ma jument, Jamaïque Donegal, descendante de Ludmilla II (propre sœur de Mousko Williams). Elle n'était pas un crack du tout mais une très honnête ouvrière. Si vous regardez son papier et le croisement auquel je tenais si fort (pas seulement au pedigree) est ce que l'on retrouve ce que défendez dans les qualités même s'il y a des choses qui vous deplairont (3 x Loudeac mais ce n' était pas du tout l'envie de renforcer, au contraire aller chercher Passionnant mais aussi les souches Macheret, et j'adore la mère d'Auxerrois.) Jamaïque a pris le côté physique du père avec l'envie de bien faire de la mère et le bout vite de certains descendants d'Ejakval. Elle n'a jamais été brusquee. 131 courses et je l'ai récupérée impeccable. Chapeau.
Je vous soumets ce pedigree pour mieux comprendre votre facon de lire les choses.

Tu as oublié le pedigree tête de linotte

moncourt écrit: merci pour vos encouragements.

Pour Arlette II n'oublions jamais et c'est pour moi l'essentiel que lorsque l'on prônait le croisement idéal dans les années 60/70 Kerjacques sur Fandango c'était surtout l'inbreeding sur Loudéac qui était recherché....sans parler avec Roquépine et ses fils des inbreeds sur Sa Bourbonnaise, sur Atus II, Hernani III et bien c'était archi faux.

L'inbreeding sur Sa Bourbonnaise pour elle-même n'aurait pas de sens ? si l'on regarde sa descendance valable dans plusieurs branches et selon moi
pas seulement avec Kairos (je trouve des qualités, certes moins denses dans la lignée Sandra par Jamin) ?
C'est pour comprendre, merci !

Vieborg, tu as raison . En fait j'allais laisser nos amis regarder par eux mêmes sur les sites qu'ils utilisent, le pedigree, l'idéal serait
de pouvoir bien remonter mais alors après pour afficher ici.
Je vais voir si je peux mettre un lien...

Pedigree développé (8 rangs) Jamaïque Donegal

blodbanken.nu:8080/servlet/GetBBData?typ...=5472162&showdepth=8

je ne sais pas si vous y accédez, un de mes navigateurs l'a bloqué.

Pour précision, si vous regardez sa descendance :

Jamaïque a eu d'énormes difficultés de reproduction. La première pouliche ne se livrait pas et la suite a expliqué : malpositions foetales probables, deux pouliches euthanasiées au naissant car non viables (malformations...). Le mâle B a donné quelques espoirs car très beau modèle et très musclé mais il souffrait lui aussi du râchis, réformé... à 3 ans (pourtant en location) car il montrait vraiment des choses mais il faut savoir constater son impuissance.
Je n'ai jamais fait reproduire sa soeur par Poroto par manque de moyens et doutes sur l'intérêt, les autres étaient vendues. La première pouliche ne nous appartenait pas et nous avons perdu les autres donc j'ai perdu la souche. Mais le démon de l'élevage, après une période où je pensais ne plus y toucher, revient, au grand trot... Il faudra réunir les conditions, comme nous le savons tous...

iroise le papier maternelle de votre Jamaique est trés intéressant..;du gagnant à tous les niveaux, une souche de grande qualité, une des plus grande du trot Harriet par Duégne, la belle famille des Williams....beaucoup de trés bons étalons classiques à chaque niveau jusqu'à Ejakval et Auxerrois (lui a été classique pas longtemps). curieux ce choix d'Auxerrois je n'aurai jamais été à cet étalon et votre sélection fut couronnée de succés puisque votre jument restera son meilleur produit sur 185 (d'ailleurs 4 seulement ont passé les 100 kEuros). Le choix de Blue dream (déjà agé cependant) et son trés bon rejeton Hulk des champs était une bonne idée amenant du sang nouveau avec des étalons aux souches maternelles sérieuses. Dommage.

Jag de bellouet est un bon étalon si on analyse ses résultats beaucoup de gagnants et un trés bon souvent (certes pas de crack) mais il restera améliorateur dans pas mal de papier maternel....sinon sa carrière est un peu oubliée il me semble...il fut trés bon jeune vainqueur du premier semi-classique monté Edouard Marcillac, 2ème du Prix Essai, puis disparaissant (fautes, surement pb de croissance) avant de réapparaître en mileiu d'année de 4 ans gagnant et placé semi-classique à l'attelé. Je pense qu'il était naturellement bon et son grand cadre lui permettait de battre les autres sur son physique. Mais c'est surtout sa rencontre avec Joss verbeeck qui déclencha sa seconde carrière. Donnant surement des conseils importants à son jeune entraineur amateur. Il fut ensuite catalogué de crack construit, peur étre mais la qualité était là comme chez Chambon P. Il ressemble le plus d'ailleurs àun Bellino II dans sa façon de courir. Par contre je ne le vois pas faire souche paternelle à long terme c'est sur. Mais son fils Opus Viervil était loin d'étre un manche. C'est un des chevaux qui m'avait le plus impressionné , j'ai d'ailleurs gardé une de ses premières victoires à Vincennes où il surclassait un lot intéressant de jeunes pousses gagnant de loin dans un style étourdissant. En plus il était semi-classique et bien souvent pas drivé au mieux de ses intéréts. Son pédigree est des plus intéressants et il le confirme en produisant meilleur que lui.

Jamaique Donegal: c'était ma chouchoute! une magnifique jument noire très fine, très racée.

Merci pour elle. Elle a toujours ce chic malgré un syndrome de Cushing et c'est une "Madame", qui veut toujours faire plaisir et être délicate avec ses soigneurs, mais il faut dire "s'il vous plaît."

Effectivement, Moncourt, j'ai choisi Auxerrois contre l'avis de tous. Mon père m'avait laissé deux fois croiser pour que je récupère une femelle... Et un mâle, brave et trotteur à chaque fois était arrivé, mais en plus pas le modèle dont je rêvais, cela ne m'a pas empêchée de les adorer. Je voulais absolument une descendante de Florestan et récupérer du cadre, donc Passionnant m'allait, un côté athlétique, et plus de mental.
Auxerrois avait ça, et j'avais la chance de bien connaître sa mère (le bon côté de souches Macheret et un métronome au haras, avec un charisme de matrone) et la fratrie. Il y a des fois où l'on pressent et laisse aussi parler l'affect... Bien plus qu'on intellectualise et rationalise. Ça a été le cas. J'ai répondu d'ailleurs à un pro qui me disait en gros que je gâchais le potentiel de notre poulinière "eh bien il n'y en aura peut-être qu'une de bonne chez Auxerrois, mais ce sera la mienne" (la jument n'avait pas encore pouline). L'insolence naïve de la jeunesse et de la passion.
Mais la suite m'a donné à peu près raison. Ceci dit il y a eu un jeu de chance très important : un entraîneur ultra soigneux a accepté de la prendre en location parce qu'il avait constaté la qualité des frères et avait eu chez lui une Auxerrois un an plus âgée montrant des dispositions. De plus il savait et acceptait de prendre son temps avec des juments délicates. Et lui aussi pensait qu'Auxerrois avait montré une classe certaine avant de saigner trop fort des poumons. 500K en 18 mois et de la chance ds le Prix de l'étoile mais qqes vrais bons adversaires tout de même.
J'ai regardé la production des très rares femelles d'Auxerrois gardées au haras, ce n'est pas ridicule.
Pour la souche de Quellia Williams c'est dommage, beaucoup de mortalités, de difficultés à la repro de toute évidence et cette branche est eteinte. J'ai eu beaucoup de mal avec la perte des 2 foals femelles de ma Jamaïque. Mon père a voulu absolument retenter de me laisser une femelle et comme Hulk avait donné un foal viable mais que nous étions très admiratifs de Blue Dream c'est lui qui a été retenu. Et là encore, un mâle. Et la fille de Hulk avait été retirée de la repro donc pas moyen de se rattraper comme ça en tentant de la racheter. Le destin s'exprime aussi parfois au delà de nos projections ! Il m'a fallu du temps pour envisager d'élever à nouveau (d'autant que j'entretiens toujours Jamaïque et notre première pouliche... 30 ans désormais) et avec une autre souche. Je suis probablement trop dans l'intuition pour être capable de travailler avec n'importe quelle souche et puis j'ai aussi besoin de me sentir à l'aise avec la poulinière et la descendance. J'admire certains chevaux mais n'ai aucun plaisir à les côtoyer. Or l'élevage étant tout de même fort sujet aux aléas il faut au moins avoir du plaisir simple auprès de ses chevaux, prendre plaisir à être leur valet avant de leur demander tous ces efforts.
Grand merci pour vos commentaires et observations. C'est très agréable pour moi de par exemple croiser quelqu'un qui a connu Jam et quelqu'un qui lit sa souche avec un avis convergent, même si c'est du passé.
Je suis amoureuse d'autres souches heureusement ! Et il n'y a rien de plus agréable que suivre les ressortissants en compétition voire au haras.

trés émouvant et sincère témoignage Iroise...je vous comprends mille fois....nous mêmes avons commencé l'élevage (sans sol) avec notre 1ère jument achetée...elle était grande, tardive mais assez exceptionnelle c'était la soeur de l'Atout un tout bon de l'écurie Hawas lui gagnait au monté semi classique et placé classique. Notre jument avait de gros moyens mais fut complétement ratée en courses. Nous étions totalement novices et sommes tombés dans un monde (irréel pour nous) de magouilles, de jeu et d'argent. L'Atout fut ensuite récupéré par René Sala (Bellino II) et ils nous avaient dit que ce cheval avait le potentiel d'un vainqueur de PA mais la santé n'a pas suivi. Notre premier poulain entrainé par un petit normand qui débutait remporta sa 1ère course en faisant grosse impression si bien qu'il se retrouva trés vite à Vincennes dans les courses mortelles de début d'année Monté , contre mon avis mais mes parents émoustillés par l'enjeu ont accepté de suivre l'avis de l'entraineur. Ce fut l'ERREUR fatale, aprés des 4éme, 5éme et 6éme places dures face à des tops de grandes écuries le cheval ne se remit jamais de tels combats. Le petit entraineur s'était étoffé et fait connaitre et nous avons perdu notre potentiel cheval. Et le chemin de croix a continué avec d'autres chevaux et entraineurs aussi irrespectueux les uns que les autres. Le seul pur fut Yves Boireau lui adorait son métier et les chevaux, un vrai passionné qui différent des autres ne pouvait réussir car trop honnète d'ailleurs sans JP Dubois cela a été trés dur pour lui.
J'ai connu le monde du foot et il y a beaucoup de similitudes entre ces deux univers l'argent d'abord et le jeu...la passion vient naturellement au début mais beaucoup trop la perde années après années.

Oui, Moncourt, je suis restée sobre sur les autres mésaventures vécues, mais j'en parle en MP avec les personnes qui viennent discuter élevage avec moi,
et c'est fort agréable de pouvoir partager.
C'est un drôle d'univers, il faut vraiment se faire le cuir, et trouver de vrais partenaires.
Nous naviguions entre l'élevage avec et sans sol, parce que trop novices. Désormais, je ne confierai plus une jument ou un poulain nulle part.
Non que je dénigre la profession en entier, mais c'est tellement difficile pour les petits passionnés, qui mettent leur coeur (et aussi des moyens qui pourraient
leur faciliter la vie par ailleurs) dans leur tentative d'élevage...et qui voient parfois voire souvent, leurs animaux traités très différemment de ce qu'ils souhaitent
et du prix qu'ils consentent. Alors évidemment, j'entends que nous ne pouvons pas voir les choses comme les pros, et qu'il faut savoir prendre du recul
et ne pas se mirer dans ses poulains : les stats parlent, la rentabilité est la plupart du temps faible, un gros tiers de qualifiés...une masse énorme qui courent sans jamais rembourser les frais, une petite portion qui "gagne son avoine" et une infime minorité de chevaux dont les perfs sont rentables. Le tout sous les aléas de santé, de qualité de dressage, d'exploitation sportive, de chances dans les parcours etc.
A titre personnel, je ne peux plus désormais envisager l'élevage qu'avec deux débouchés : la vente, et beaucoup de détachement, ou la location, si je retrouve un entraîneur aussi compatible avec ce que je suis que l'étais l'entraîneur de Jamaïque (ce n'est pas gagné). Et dans la vente... j'espère l'équilibre + 1 petit billet si possible...et si chance, quelques primes. Mais si je relance, je ne m'entêterai pas longtemps. Ca montre sur 3 saisons que c'est jouable, ou j'élève carrément autre chose.
Je pense que votre parallèle avec le monde du foot et très juste.
J'ai vu le monde du trot, déjà pas facile dans le 90's et début 2000, évoluer vers encore plus de financiarisation, les prix de saillie flamber, les juments se faire retoquer aux portes du haras ...et cela ne me dit rien qui vaille. Il faut être très prudent, pragmatique, se tenir au courant. Là il va falloir que je laisse l'affect beaucoup plus à sa place la plupart du temps (il sera dans le choix de la jument !).

Ou alors il faut faire totalement différemment, et s'orienter vers un élevage sport/loisir, proche de ce qui se passe en Suisse, Autriche, Allemagne, Belgique, Scandinavie pour partie, et viser la pratique jusqu'à l'entraînement amateur (c'est l'accès à des structures qui peut poser question mais...certains ont des pistes sans prétention ou vont en forêt ou sur la plage et ça va aussi ! et cela peut se mutualiser avec convivialité). Le coût d'entretien d'un cheval ne diminue pas mais si l'on est moins écrabouillé par des contraintes sur l'approbation des reproducteurs on peut travailler avec une génétique bien moins onéreuse, et adaptée à des objectifs sportifs nettement plus raisonnables pour tout le monde. L'espérance de gains est connue : des clopinettes, mais on tombe de moins haut et il y a peut-être plus de plaisir. Comme je l'évoquais dans mon précédent message : j'aime par dessous tout m'occuper de mes chevaux. Quand je les vois en bonne santé, bien dans leur peau, cela me fait du bien. Il se trouve que j'adore l'attelage et que l'attelage léger et de vitesse me séduit... Mon père avait peine à me convaincre sur les trotteurs au début (!!!), le tiercé ne me faisait pas d'effet. Mais il m'a emmenée au Croisé Laroche. Bord de piste, écuries...
Et là, j'étais "cuite".
Je dois cette passion à une jument très modeste en courses de Jean Lesne, "Une Source". Mais je n'avais jamais vu un cheval se donner avec autant d'envie de bien faire. Elle a gagné sa petite course ce jour là et j'avais les sangs retournés de bonheur.
En fait c'est ça que je cherche...