Et tu connais bien La Capelle, Toronto, si je ne m'abuse ? Il y a d'autres nordistes par ici ? des Belges (j'ai vécu 4 ans à Liège) ?
Je ne suis pas allée souvent en Thiérache mais j'y ai vu la belle course avec Peace Corps, Quellou, Poroto... peu avant la disparition
de celui-ci d'ailleurs. C'était important de le voir de très près et avec la disposition des écuries c'était possible et l'équipe
de Louis Boulard n'était pas du tout opposée à ce que les gens approchent (avec précautions) le champion. Poroto avait
quelque chose de spécial dans le regard, un peu de folie, beaucoup de sensibilité, de la noblesse. Un port toujours altier même
sans harnachement. Le voir sans bonnet a été une chance. La petite pouliche alezane née de ses oeuvres et qui a 30 ans aujourd'hui
ne lui ressemble pas, il lui a seulement légué ses mauvais pieds, hihihi. Elle est une des plus "riches" (c'est beaucoup dire) de ses peu
nombreux rejetons, qui n'étaient de toute évidence pas faciles. Dune était mignonne mais très intelligente et d'une paresse folle.
Un bout très vite oui, mais une vraie course fallait pas pousser
A La Capelle ils proposaient un truc super, c'était une camionnette qui suivait celle des commissaires. Voir le départ autostart de Peace Corps comme ça,
un régal. C'est un chouette hippodrome.
Mais mon repaire, c'était Le Croisé Laroche, j'habitais Marcq en Baroeul, ado. C'était gratuit pour les mineurs, j'avais le droit d'y aller après les cours...
J'ai vu des centaines de chevaux de près là-bas, des qualifs aussi, ça fait l'oeil, du moins, on s'entraîne comme on peut, j'essayais de deviner les ascendances en regardant les modèles. Et puis j'ai pu aller mener un peu à l'entraînement chez Michel Lordenimus,
je le remercie lui et sa famille, très accueillants et qui m'ont appris plein de choses.
La suite s'est passée pour moi en Basse-Normandie, l'été suivant la naissance du 2e foal, nous ne voulions pas rester loin de nos chevaux,
et l'Orne a su nous attirer. L'objectif était de progressivement faire beaucoup de choses nous-mêmes. Et j'ai eu la chance d'y faire de très belles
rencontres. Le choix d'Auxerrois était lié à mon admiration pour la personne qui l'a élevé et a scellé ma passion pour l'élevage (j'aimais aussi driver,
j'ai songé aux courses d'amateurs en ayant appris dans une école ornaise, avec un très bon pédagogue, qui avait mis au point Dimitria avant sa belle carrière, mais c'est un investissement différent et à choisir, je préférais réserver mon temps aux chevaux à l'élevage).
Je pense que driver en amateur est un super précédent à l'élevage, certains ici peuvent en témoigner.
On fait mieux nos croisements (du moins, on essaie de rassembler un max de paramètres) en connaissant le plus possible ce qu'est un athlète.
J'ai choisi la voie des soins, étudier l'anatomie, passer beaucoup de temps à regarder, toucher les chevaux. Malheureusement je n'ai pas pu aller jusqu'au bout d"études véto. Mais étudier sert toujours et dans les cliniques vous comprenez les conséquences d'une part de prédispositions individuelles aux blessures ou maladies, et d'autre part les effets de l'action de l'homme. Parfois une simple ferrure approximative change la carrière d'un poulain au potentiel valable.