Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

Sea Bird écrit: Ouais... je suis grosso modo d'accord avec vous ROBERTO, mais à vous lire, j'observe rétrospectivement l'importance du défunt Prix de La Salamandre dans la progression des 2ans français. Je redécouvre que décidément les ravages commencés sous la Présidence Lagardère puis parachevés par le couple Rothschild-Romanet ne s'arrêtent pas au seul calendrier des 3 ans...

Oh que oui, la Salamandre était l'alpha et l'oméga du programme des 2 ans. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir son palmarès : Blushing Groom, Irish River, Miesque, Hector Protector, Arazi, Zafonic, Pennekamp, Giant's Causeway, excusez du peu... Je crois qu'aucune course pour 2 an en Europe n'atteignait cette qualité.

En France, le programme des jeunes était du papier à musique : Robert Papin en juillet sur 1 100 m - Morny en août sur 1 200 m - Salamandre en septembre sur 1 400 m - Grand Critérium en octobre sur 1 600 m.
Une progressivité intelligente, logique, harmonieuse. C'est ce qu'a détruit le malfaisant Lagardère pour, j'imagine, avoir son nom associé au Grand Critérium sur 1 400 m le jour de l'Arc.
Ces saboteurs sont à vomir...:sick:
27 Jui 2020 10:39 #41

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

L'impératrice Zarkava a tellement éclaboussé l'année 2008 de sa classe qu'on en a un peu oublié les courses où elle ne participait pas. Quant à son éternelle dauphine Goldikova, recordwoman du plus grand nombre de victoires en Gr.I pour un cheval européen, c'est surtout la suite de sa carrière qui fera la Une, notamment son triplé historique dans la Breeders' Cup.
Pourtant, l'une de ses plus grandes victoires, si ce n'est sa plus grande, eut lieu dès son année de 3 ans. Le prix du Moulin de Longchamp 2008 restera comme l'une des éditions les plus relevées de l'histoire. Une kyrielle de champions au départ...

- Goldikova, enfin débarrassée de Zarkava qui préparait l'Arc, venait d'ouvrir son compteur dans l'Astarté deauvillais. Elle allait ensuite avoir la carrière que l'on sait, empochant la bagatelle de 14 Gr.I, record européen !
- Venu de ses vertes prairies irlandaises, Henrythenavigator était la terreur du mile outre-Manche. Le représentant de Ballydoyle restait sur quatre succès de prestige (2 000 Guinées, 2 000 Guinées irlandaises, St James Palace stakes et Sussex stakes).
- Désormais âgée de 4 ans, la tenante du titre Darjina avait dominé la distance l'année précédente (Poule d'Essai des pouliches, Astarté, Moulin de Longchamp). Cette année, elle collectionnait les deuxièmes places dans les principales courses (chose incroyable, elle terminera l'année n'ayant connu que la deuxième place, fait peut-être unique dans l'histoire des courses).
- Ce n'était pas le cas de l'étonnante Natagora, française lauréate des 1 000 Guinées de Newmarket. Elle semblait d'ailleurs aimer cet hippodrome puisqu'elle y avait remporté les Cheveley Park stakes l'année précédente, après avoir fait main basse sur le Robert Papin. Après son succès dans le classique anglais, son entourage a préféré éviter Zarkava dans le Diane pour... affronter les mâles dans le Jockey-Club ! La demoiselle ne s'en sortira pas si mal, terminant honorablement 3ème derrière Vision d'Etat.
- Concurrent sérieux, le solide Sageburg avait remporté en mai un Ispahan de qualité, devançant notamment Darjina et Literato.
- Pour compléter ce plateau de toute beauté, mentionnons enfin Paco Boy. Si l'élève de Richard Hannon n'avait pas encore ouvert son compteur de Gr.I, se contentant tout de même des importants Greenham stakes, il allait ensuite rattraper le temps perdu.

Un plateau exceptionnel, très ouvert, où chacun a sa chance. Henrythenavigator est favori mais il a tiré une place épouvantable dans les stalles et l'on sait que le parcours du mile sur la grande piste de Longchamp, dont le tournant arrive beaucoup trop vite, est biaisé.

Comme prévu, le navigateur, qui part en dehors, se rabat à l'arrière du peloton. Goldikova, elle, est idéalement placée juste derrière les leaders. Dans la ligne droite, les grands vont en découdre...

Les champions arrivent groupés, même Henrythenavigator qui a réussi à combler une partie de son retard. Les cinq premiers se tiennent en moins de quatre longueurs. Personne n'a fléchi, personne n'a déçu, chacun a couru sa valeur, sauf peut-être Natagora qui termine un tout petit peu plus loin, deux longueurs derrière la bande à Goldi.



Goldikova remporte cette course de haute lutte devant Darjina. Paco Boy, 3ème, sera ensuite disqualifié pour prise médicamenteuse et c'est Sageburg qui héritera du deuxième accésit devant le navigateur et Natagora.

Un Moulin en or pour une année en or...
Merci pour ce message de la part de : ivct
Dernière édition: 06 Juil 2020 20:47 par Roberto.
06 Juil 2020 20:40 #42

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

Nous avons parlé, quelques messages au-dessus, du très haut niveau du prix Ganay, course fondamentale dans le calendrier européen. Rarement une édition aura été aussi relevée que celle de 1992.

Au départ de la course, trois illustres représentants de la génération classique dorée de l'année précédente. Le superlatif n'est pas exagéré, tant le cru 1991 restera dans les annales.
De l'autre côté de la Manche, Generous avait réalisé un triplé exceptionnel : Derby d'Epsom, d'Irlande et King George. Mais il était tombé sur un os dans l'Arc, en la personne de l'inoubliable Suave Dancer. Vainqueur du Jockey-Club (le doux temps où la France avait encore un derby :pascontent: ), celui-ci était allé défier l'anglais au Curragh mais avait dû s'avouer vaincu. Après avoir repris des forces dans les Irish Champion stakes, le protégé de John Hammond avait remis les pendules dans l'Arc, dans lequel Generous s'était noyé.

Resté à l'entraînement à 4 ans, Suave Dancer fait donc sa course de rentrée dans le Ganay, mais il a fort à faire. Face à lui, point de Generous, parti au haras, mais ses éternels rivaux français.
2e du danseur suave dans le Jockey-Club, Subotica avait ensuite remporté le Grand prix de Paris puis le Niel, et faisait partie des favoris de l'Arc avant de se désister à la dernière minute. Lui aussi fait sa rentrée dans le Ganay.
Le troisième de la bande est Pistolet Bleu, vainqueur des préparatoires de l'année précédente (Noailles, Hocquart) où il avait à chaque fois devancé Subotica. N'ayant pu disputer les classiques, il avait fait sa rentrée dans le Niel, derrière Subotica cette fois, puis terminé bon 3e de l'Arc de Suave.
Tout ce beau monde se retrouve donc dans ce Ganay de très haute volée.

La course est limpide. Suave traîne à l'arrière-garde mais n'a plus le mordant de ses 3 ans et doit laisser ses rivaux en découdre dans une ligne droite de toute beauté. Après avoir longtemps mené, Pistolet Bleu voit finalement Subotica le dépasser sur le fil.


Ce sera la dernière course de Suave, qui se blessera peu après à l'entraînement. Pistolet Bleu dégainera plus vite que son ombre dans le Grand prix d'Evry et surtout dans le Grand prix de Saint-Cloud avant de mettre un terme prématuré à sa carrière. Quant à Subotica, il remportera tout simplement l'Arc, couronnant magnifiquement la génération dorée de 1991*.

* Acte fondateur, le Jockey-Club 1991 (Suave Dancer 1er - Subotica 2e) donna donc deux vainqueurs d'Arc.
Merci pour ce message de la part de : ivct, Anniec
16 Juil 2020 12:04 #43

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

Si la calamiteuse réforme de 2005 a détraqué le programme classique français, les traditionnelles préparatoires au Jockey-Club devenant plus ou moins inutiles, tel n'était pas le cas avant le pet du cerveau de France Galop.
Parmi ces préparatoires, appelées « poules de produits », le prix Greffulhe compte de fort jolis noms à son palmarès : Darshan, Suave Dancer, Peintre Célèbre, Montjeu, Dalakhani...

Mais rarement le Greffulhe aura été aussi fondateur qu'en 1999, millésime exceptionnel. Les deux premiers de cette édition iront en effet écumer les hippodromes européens, remportant à eux deux la bagatelle de 10 Groupes I.

On ne présente plus le vainqueur : le grand Montjeu. Après un accroc trois semaines plus tard dans le Lupin, il restera invaincu pendant six mois (seize mois sans son voyage exténuant au Japon pour une course inutile en toute fin de saison). Sa domination sans partage lui ramènera le Jockey-Club, l'Irish Derby et l'Arc. Il remet ça l'année suivante avec trois autres gr. I dont les King George.
Montjeu est à ce jour le seul cheval à avoir remporté le "carré d'as" du turf européen, même si c'est sur deux années.

Son dauphin n'est autre que Sendawar, champion miler qui restera invaincu pendant un an, enquillant la Poule d'essai, les St James Palace stakes, le Moulin de Longchamp puis, l'année suivante, l'Ispahan. Et encore aurait-il pu engranger plus de succès sans son aversion pour le terrain souple.

Jamais une poule de produit, visant à renforcer la sélection des chevaux de 3 ans, n'avant aussi bien justifié sa fonction...

Ajoutons, pour faire bonne mesure, que le 3e, l'alezan Gracioso, remportera lui aussi un Gr. I, justement contre Montjeu dans le Lupin. Quant au 4e, First Magnitude, il fera une honorable carrière au niveau Groupe (prix du Conseil de Paris, Jean de Chaudenay et d'Hédouville).

Merci pour ce message de la part de : isa_, ivct
Dernière édition: 08 Sep 2020 02:02 par Roberto.
08 Sep 2020 01:59 #44

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Un an après l'impératrice Zarkava et tombant la même année qu'un certain Sea the Stars, Stacelita est bien oubliée de nos jours. Pourtant, ce qu'elle a fait, du moins au début de sa carrière, n'est pas mince...

Venant directement de sa province, la belle remporte de toute une classe le Saint-Alary pour sa première tentative à Longchamp et au niveau Gr. I.



Toujours invaincue, son regard se tourne alors vers le Diane où elle pourrait rencontrer sa copine d'écurie Elusive Wave, elle aussi propriété de Martin Schwartz et gagnante de la Poule d'essai des pouliches (quelle année pour ce propriétaire américain qui n'a pourtant pas beaucoup de chevaux à l'entraînement en Europe !)
Quant à Jean-Claude Rouget, entraîneur des représentantes de Schwartz mais aussi de Le Havre (Jockey-Club), il se révèle enfin pleinement au plus haut niveau.

Stacelita lorgne donc vers Chantilly mais le doublé Saint-Alary/Diane est devenu rarissime, comme nous l'expliquait déjà dans les années 90 le toujours excellent Michel Morice :

Autrefois, l’allocation du Prix Saint-Alary était presque égale à celle de la Poule d’Essai des Pouliches (450 00O F contre 500 000 F). Depuis une dizaine d’années, le pourcentage d’écart entre les nominaux des deux courses a été volontairement multiplié par six, passant de 10 % à 60 % (400 000 F contre un million). Il s’agissait d’éviter que Longchamp fasse de l’ombre à Chantilly : le Prix de Diane ne devait pas être un simple remake du Prix Saint-Alary.
La manœuvre a été couronnée d’un succès immédiat : la passe de deux Saint-Alary-Diane a aussitôt disparu des tableaux d’honneur (elle était pourtant banale dans les années 1970). Simultanément, le doublé Poule d’Essai-Diane (rarissime auparavant) a commencé de s’affirmer.


Finalement, Elusive Wave va et perd à Ascot tandis que Stacelita survole le Diane par 4 longueurs :





Prenant exemple sur sa devancière Zarkava, Stacelita prend quelques mois de repos estival pour tenter le Vermeille sur la distance classique. Rarissime, le triplé Saint-Alary/Diane/Vermeille n'a été réalisé qu'une fois dans l'histoire, par Pistol Packer en 1971 !

Mais la comparaison avec la prodige de l'Aga Khan s'arrête là. Si Stacelita remporte bien la course, c'est sur tapis vert, les commissaires rétrogradant sévèrement Dar Re Mi (la 2e du fabuleux Vermeille de Zarkava l'année précédente).

Dès lors, les conversations vont bon train entre les pro-Stacelita, pensant que la pouliche de poche pourra suivre les traces des grandes championnes du passé malgré la victoire polémique du Vermeille, et les sceptiques qui la voient se faire écraser dans l'Arc par Sea the Stars.

Le miracle n'aura pas lieu. Si elle fait un instant illusion dans la ligne droite, à 300 m du but, elle se fait ensuite avaler par le champion à la casaque jaune...



Restée à l'entraînement par la suite, elle ne tutoiera plus jamais le ciel comme elle le fit au printemps classique de ses 3 ans, mais empochera tout de même le Jean Romanet à 4 ans et deux Gr. I aux Etats-Unis à 5 ans.
Merci pour ce message de la part de : Anniec
Dernière édition: 12 Sep 2020 19:44 par Roberto.
12 Sep 2020 19:42 #45

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Réponse de Sea Bird sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

ROBERTO : ...Si Stacelita remporte bien la course, c'est sur tapis vert, les commissaires rétrogradant sévèrement Dar Re Mi (la 2e du fabuleux Vermeille de Zarkava l'année précédente).

Je me souviens des mines figées de l'entourage de la pouliche lors de la remise des trophées accompagnée de sifflets provenant des gradins autours du rond de présentation. Toutefois ont était loin de la "bronca" produite lors du déclassement de SAGACE en 1985 !
Dernière édition: 14 Sep 2020 10:31 par Sea Bird.
14 Sep 2020 10:28 #46

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

Le vénérable Derby d'Epsom, créé en 1780, est un rendez-vous incontournable du calendrier, sur et en dehors de la piste. Force est de constater, cependant, que ce classique d'entre les classiques ne joue pas toujours son rôle de sélection. Si certaines années offrent un plateau extrêmement relevé, d'autres sont franchement à oublier.
Mais même les puristes les plus sceptiques ne pourront faire la fine bouche devant l'édition 2000, année bénie des Dieux, marquant en fanfare l'entrée dans le nouveau millénaire.

Alors que le grand Montjeu caracole dans la catégorie d'âge, les jeunes 3 ans aux dents longues comptent bien faire tomber le maître de son piédestal. Mais en attendant de voguer vers les courses intergénérationnelles, il faut en découdre dans un Derby qui consacrera le chef de file de la génération...



Au terme d'une ligne droite de toute beauté, Sinndar prend une longueur à Sakhee. Nous n'avons pas fini d'entendre parler d'eux...
Le premier remporte ensuite l'Irish Derby comme à la parade et le Niel avant de terrasser Montjeu dans l'Arc.
Blessé dans les Eclipse, le second mettra un an à revenir sur les pistes mais il ne fera pas le voyage pour rien, empochant le Juddmonte International et surtout l'Arc 2001.
Un derby qui donne deux vainqueurs d'Arc successifs, ça doit être du jamais vu !

Cerise sur le gâteau, le 3e de l'épreuve, Beat Hollow, remportera deux semaines plus tard le Grand prix de Paris (alors couru sur 2 000 m). De gros problèmes de santé l'écartant des pistes, il ne reviendra qu'à l'âge de 5 ans, aux Etats-Unis, gagnant quelques Gr. I. Quant au 4e, Best of the bests, il connaîtra une honorable carrière, empochant le Guillaume d'Ornano et l'Ispahan à 5 ans.

Un Derby exceptionnel à tout points de vue, mais pourtant presque passé aux oubliettes. En cause, sans aucun doute, le buzz autour de l'insupportable Galileo l'année suivante. Où l'on voit les liaisons dangereuses du turf entre la Merteuil médiatique et le Valmont pécuniaire...
Avant même qu'il ne court à Epsom, le futur "étalon exceptionnel" était l'objet de toutes les louanges, comme si sa carrière de reproducteur était déjà préparée à l'avance. Sa victoire, contre un lot pourtant infiniment moins relevé que l'année précédente, fit perdre à nos petits plumitifs toute retenue.

https://www.telegraph.co.uk/sport/horseracing/3007087/The-Derby-Galileos-genius-saves-Derby-day-from-freefall.html

Dommage pour le sport. Et dommage pour le Derby 2000, bien oublié de nos jours malgré sa qualité hors-normes...
Dernière édition: 24 Sep 2020 02:52 par Roberto.
24 Sep 2020 02:47 #47

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Réponse de Sea Bird sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

ROBERTO : ...Un Derby exceptionnel à tout points de vue, mais pourtant presque passé aux oubliettes. En cause, sans aucun doute, le buzz autour de l'insupportable Galileo l'année suivante. Où l'on voit les liaisons dangereuses du turf entre la Merteuil médiatique et le Valmont pécuniaire...
Avant même qu'il ne court à Epsom, le futur "étalon exceptionnel" était l'objet de toutes les louanges, comme si sa carrière de reproducteur était déjà préparée à l'avance. Sa victoire, contre un lot pourtant infiniment moins relevé que l'année précédente, fit perdre à nos petits plumitifs toute retenue.

Passé aux oubliettes...Surement pas par les contemporains qui ont vécu cette époque riche en évènements hippiques. J'ai plusieurs fois exprimé sur ce site tout le coté artificiel de l’encensement des perf' de GALILEO sanctionné d'un lâche forfait devant la perspective d'affronter SHAKEE à Longchamp et d'un naufrage dans la Breeders' cup...
Par contre, né dans la pourpre, il s'exprime comme un honnête reproducteur "Le meilleur du monde" diront certains, mais à un rythme de saillies qui aurait probablement inspiré Choderlos de Laclos...
Dernière édition: 24 Sep 2020 11:17 par Sea Bird.
24 Sep 2020 11:16 #48

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

Un derby qui donne deux vainqueurs d'Arc successifs, ça doit être du jamais vu !

J'aurais dû mettre un D majuscule à "derby", pour préciser que c'était celui d'Epsom.
Si on parle des derbies en général (Epsom ou Irish ou Jockey-Club ancienne formule), produire deux vainqueurs d'Arc successifs reste très rare mais c'est déjà arrivé. L'exceptionnel Jockey-Club 1991 a donné Suave Dancer et Subotica, j'en parle plus haut dans le fil...

Sea Bird écrit: Passé aux oubliettes...Surement pas par les contemporains qui ont vécu cette époque riche en évènements hippiques.

Certes, mais aujourd'hui, il est bien oublié. Comme d'ailleurs, plus généralement, la carrière de Sinndar. C'est presque ce qui m'a poussé à créer ce fil, je l'explique au début.
Il est vrai également que les chroniqueurs hippiques ont quasiment disparu. Ce sont eux qui faisaient vivre le turf du côté médiatique ; en n'hésitant pas à conserver leur esprit critique bien sûr, mais aussi en faisant des parallèles, en rappelant le passé... Aujourd'hui, c'est le plein pouvoir des télés (Equidia, Racing TV), avec de jeunes "kekos" tout frais émoulus, véritables béni oui oui qui trouvent tout beau tout gentil, vivent dans l'immédiateté et n'ont aucun recul historique. On dirait qu'ils sont nés avec Frankel... :lol:

J'ai plusieurs fois exprimé sur ce site tout le coté artificiel de l’encensement des perf' de GALILEO sanctionné d'un lâche forfait devant la perspective d'affronter SHAKEE à Longchamp et d'un naufrage dans la Breeders' cup... Par contre, né dans la pourpre, il s'exprime comme un honnête reproducteur "Le meilleur du monde" diront certains, mais à un rythme de saillies qui aurait probablement inspiré Choderlos de Laclos...

Ha ha ha
Sur le reste, tout à fait d'accord. On en avait d'ailleurs parlé il y a quelques mois...
Dernière édition: 24 Sep 2020 16:36 par Roberto.
24 Sep 2020 16:33 #49

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Réponse de Roberto sur le sujet Ces courses/champions outrageusement sous-estimés

Allez, oublions ce week-end de l'Arc qui s'est terminé en queue de poisson pour retrouver les grandes gloires du passé...

Le triplé historique d'Enable dans les King George a fait quelque peu oublier le doublé de l'adorable Swain à la fin des années 90. Sa première victoire dans la grande course d'Ascot a lieu en 1997 et le plateau est de toute beauté.

Swain a alors 5 ans. Tardif, il avait commencé doucement sa carrière à 3 ans, remportant le prix du Lys, le Grand prix de Deauville et terminant 3e du mémorable Arc de Lammtarra. Dur comme un roc, il ne terminera d'ailleurs jamais plus loin que 4e durant toute sa carrière (à une exception près).
L'année suivante, il remporte la Coronation Cup d'Epsom, le Foy devant le redoutable Pentire et termine 4e d'Helissio dans l'Arc. Laissé à l'entraînement à 5 ans, il se prépare à affronter une opposition exceptionnelle dans ces King George 1997...

Face à lui, Hélissio, qu'on ne présente plus. Vainqueur d'Arc, double vainqueur du Grand prix de Saint-Cloud, le gaillard a déjà 5 Gr. I dans sa poche.
Pilsudski est un dur. Venu sur le tard (il a lui aussi 5 ans), il a remporté la Breeders' Cup Turf, les Eclipse stakes, le Grand prix de Baden-Baden et terminé 2e de l'Arc d'Hélissio. Il finira l'année avec trois autres Gr. I (Irish Champion stakes, Champion stakes de Newmarket et Japan Cup).
Pas de quoi rendre jaloux Singspiel (lui aussi 5 ans) qui a déjà un joli petit palmarès : Japan Cup, Dubai World Cup, Coronation Cup, Canadian International.

L'opposition ne se résume pas à cet effrayant trio de fauves et compte également Shantou (St Léger de Doncaster) ou encore Strategic Choice (Irish St Léger, Grand prix de Deauville). Au départ, la course pèse 18 victoires en Gr. I, ce qui doit être un record pour les King George !

Déjà dans le dernier tournant, les grandes manœuvres s'annoncent entre les quatre grands qui distancent les autres et vont s'affronter dans la ligne droite. Une lutte terrible s'engage, seulement gâchée par le terrain lourd ce jour-là...


La presse de l'époque ne s'y trompe pas : Swain dompte le triumvirat.
www.independent.co.uk/sport/racing-swain...mvirate-1252731.html

Tout ce joli monde (sauf Singspiel) se retrouvera dans l'Arc mais tombera sur un os : Peintre Célèbre et sa légendaire double accélération.
Cela n'empêchera pas Swain de rester un an de plus à l'entraînement et de remporter, à 6 ans donc, les King George pour la deuxième fois et les Irish Champion stakes.
Merci pour ce message de la part de : isa_
05 Oct 2020 19:04 #50

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