Rares dans l'histoire sont les films ayant engendrés une légende qui passe les obstacles du temps et on le devine, les passera à tout jamais.
Ici c'est de l' " être mysterieux et machiavélique, presque surnaturel" dont il s'agit, une " créature" qu'on ne voit jamais, mais dont tout le monde parle, comme d'un diable, et qui manipulerait tout le film et les persos qui vont avec..
Ceux ci sont personnifiés par 5 gangsters de haut vol, on est pas dans le " petit banditisme" la, qui finissent par accepter une "mission impossible" celle d'aller dérober une fortune sur un bateau..gardé par une véritable armée...tout en se doutant bien de plus qu'une "mauvaise surprise " pourrait les attendre a la sortie en cas d'un improbable succès..
Un scénario diabolique et une camèra virevoltante ont fait de ce film sans doute l'un des plus grand thriller de l'histoire, vu a travers les déclarations d'un témoins, rare survivant du massacre, témoins qui dit a peu près tout ..et son contraire...car tout le film repose sur les..Mensonges d'un témoins et les altermoiement d'une police dépassée par l'événement...
Derrière tout ça il ya, parmi cette galerie de " méchants dangereux", le pire : Keyser Sozë, un nom qui depuis est résté dans l'imaginaire collectif comme le compétiteur ultime, que rien ne peut abattre ( on se rappelle même d'au moins 2 chevaux de courses dans les années 90 qui portérent ce nom)..
Pour " corser" encore un peu plus son récit, Bryan Singer, le metteur en scène, ne dévoila a aucun des acteurs l'identité finale du fameux Keyser..Si bien que chacun joue comme si c'était lui et qu'il est bien difficile de cerner quoique ce soit, voir impossible, vu que le seul témoins raconte pour sa part..Ce qu'il veut bien raconter...
A voir, et revoir, sans jamais bien sur dévoiler la fin a vos proches, celle ci étant tellement énormissime qu'elle aussi n'est pas prête d'être oublièe
Pour ceux qui tenterait d'approfondir la chose, comme l'ont fait de multiples fans, l'une des analyses partielle de différents sites de cinéma :
Usual Suspects est un film complexe qui a suscité plusieurs analyses qui pour la plupart s'attardent sur la question du mensonge et de la véracité du récit filmique. En effet, le langage est mensonger qu'il soit filmique (le film en lui-même) ou verbal (le discours de Roger Kint) et le spectateur est manipulé par le réalisateur comme l'agent Kujan ( Chazz Palminteri) l'est par Kint ( Kevin Spacey). D'ailleurs, celui-ci a été comparé au plus grand des manipulateurs, à savoir le Diable. Cette manipulation du récit conduit à reconnaître l'impossibilité de séparer la vérité du mensonge, le réel de l'illusion.
Ce discours se rapproche de celui attribué aux sophistes, combattus par Platon, qui par leurs paroles empêchent la compréhension du réel. Le discours rhétorique est communément vu comme un moyen pour cacher la vérité or Verbal use de celui-ci pour manipuler Kujan comme le discours de Bryan Singer manipule le spectateur. En effet en semblant mettre en image le récit mensonger de Verbal, Singer est tout autant un manipulateur. Du moins c'est cela qui apparaît lors de la première vision du film.
Cependant, David Blakesley suggère une seconde approche qui peut se révéler lors des visionnements suivants. Le discours de Verbal se crée selon le désir de Kujan. Verbal ne dit que ce que Kujan souhaite entendre et les images ne sont pas des flashbacks mensongers mais des représentations des pensées de Kujan. Kujan se fait un film à partir du discours de Verbal et c'est ce film que le spectateur accepte comme étant la réalité.
Selon Bryan Singer lui-même, l'interrogatoire de Verbal Kint par l'agent Kujan « est le miroir du thème central du film : le point de vue, la perception, la différence entre ce qu'on croit et la réalité ». Les hypothèses de Kujan, présentées comme la réalité, sont contredites à mesure que le film avance. Ainsi, par son refus d'expliciter l'action par le récit ou de clarifier l'intrigue, Bryan Singer joue avec la convention que le récit ne peut pas mentir.
Dans L'Avant-scène cinéma, Claire Dixsaut analyse la structure du film et la compare à celle de la pièce de théâtre Richard III de William Shakespeare. Le pouvoir de Verbal, tout comme celui de Richard III, repose essentiellement sur la parole, sur son talent de conteur auquel le film rend hommage.
Le film met en lumière « la manipulation et l'asservissement des hommes par le pouvoir magique du récit » et la virtuosité de sa structure réside « dans l'apparente négligence qui masque sa rigueur ».
Hanna M. Roisman met également en avant le talent de conteur de Kint, en le comparant à celui d'Ulysse. Comme dans le récit que celui-ci fait aux Phéaciens, Kint s'adapte à son auditoire en permettant à Kujan de l'humilier et de le briser,. Il invente un méchant mythique auquel il semble croire crédulement, donnant à Kujan le rôle avantageux du sceptique.