La saison cycliste est lancée et le ton est déjà donné :
«Pogacar et Vingegaard , deux têtes au-dessus du peloton.
À quelques jours de distance, le Slovène et le Danois ont, sur la route du Tour, profondément marqué les esprits.
Mars est un carrefour dans la saison cycliste. Celui des traditions et des ambitions. La période au cours de laquelle se croisent les spécialistes des classiques et où pointent les nez les habitués des courses par étapes, avec en parallèle Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Tadej Pogacar, membre atypique des deux familles, a ouvert le bal de façon magistrale le 2 mars lors des Strade Bianche. Le Slovène (UAE Team Emirates) a avalé les routes (et pierres) blanches et laissé ses rivaux avaler la poussière. 81 km d’échappée solitaire. Un raid victorieux digne d’Eddy Merckx (Tour des Flandres 1969), Fausto Coppi (Milan-San Remo 1946 et La Flèche Wallonne 1950) ou Bernard Hinault (Liège-Bastogne-Liège en 1980, rebaptisée « Neige-Bastogne-Neige » cette année-là en raison de conditions climatiques épouvantables).
Jonas Vingegaard (Team Visma Lease a bike) a vite pris le relais lors de Tirreno-Adriatico. Le Danois, lors d’une semaine marquée par l’épisode des casques extra-larges tombant sur les épaules (l’équipe néerlandaise a, sur le contre-la-montre individuel de Tirreno-Adriatico et lors du contre-la-montre par équipes de Paris-Nice, coiffé des casques qui ont déclenché la polémique, amusé les réseaux sociaux qui y ont vu les Daft Punk ou Star Wars en selle, avant que l’union cycliste internationale annonce sa volonté de légiférer pour mettre un frein aux excès), a coupé les ailes de ses rivaux en rappelant qu’il était le meilleur grimpeur du monde. Le leader de l’omnipotente équipe Jumbo-Visma a remporté les deux étapes clés de la « course des deux mers », étranglé le suspense. Et gravé, pour la première fois, son nom au palmarès de l’épreuve. Il poursuit de façon méticuleuse sa collection de succès en 2024 (sept victoires en douze jours de course). À l’arrivée, dimanche à San Benedetto del Tronto, Vingegaard a devancé Juan Ayuso de 1 min 24. L’Espagnol (UAE) a, impuissant, résumé le poids de la domination du Danois : « Je suis content, je suis le premier des humains. » Jumbo-UAE, le bras de fer. Sur tous les terrains.
T.Pogacar (un seul jour de course en 2024) s’apprête à poser son ambition au départ de Milan-San Remo (16 mars), avant de se mesurer au Tour d’Italie (4 au 26 mai) en rêvant d’un doublé Giro-Tour oublié depuis Marco Pantani en 1998. Jonas Vingegaard suivra, lui, un programme plus traditionnel (Tour du Pays basque et Critérium du Dauphiné, notamment). À un peu plus de cent jours du grand départ du Tour de France (29 juin-21 juillet), les derniers lauréats de ce Tour (2020 et 2021 pour le Slovène ; 2022 et 2023 pour le Danois) ont rapidement confirmé leur emprise sur le peloton. Le Tour de France qui, en raison des Jeux olympiques, vivra son épilogue à Nice, se réjouit de la magistrale bande-annonce d’un duel au soleil.»
Figaro sport