Autres sports

  • Messages : 4214
  • Remerciements reçus 6682

Réponse de altratus sur le sujet Autres sports

"mais sans aucun doute le plus grand joueur de l'histoire du club : Notre Gigi, Giresse "

Sans nul doute , le Gigi c’est vraiment le joueur emblématique du FCGB , bien + que ZZ , il a joué pour le club jusqu’a 34a , Zidane est partie tôt en Italie , vers 24 ans je crois

Pour l’ASSE , si l’on en croit les médias , le club serait sur le point d’être vendu à un milliardaire canadien , repris par tous les journaux :

"Pour se prendre à rêver d’un avenir avec un grand ciel bleu pour les Verts, il faut d’abord se tourner vers les présidents, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. Les deux actionnaires historiques du club stéphanois ont trouvé un accord en coulisses pour vendre l’ASSE à une société canadienne. Kilmer Group va en effet devenir propriétaire du bastion forézien contre un chèque de 30 millions d’euros. A sa tête, un milliardaire canadien qui sévit déjà en NBA, en MLS et dans la prestigieuse Ligue de Baseball aux États-Unis. Pour les supporters stéphanois, il y a de quoi saliver…"
Merci pour ce message de la part de : veve29, commandertilly
Dernière édition: 16 Mai 2024 14:59 par altratus.
16 Mai 2024 14:37 #1351

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 3075
  • Remerciements reçus 6242

Réponse de commandertilly sur le sujet Autres sports

Les supporters : il ya les 10-20 ans....Eux, si les Verts gagnent 2/3 matchs, ils vont saliver....
Puis les 20-30 ans, plus mesurés et qui suivront cela d'abord sur un écran, chez eux, en criant qd meme " allez les verts" a chaque but
Puis les quadras, qui en ont vus d'autres, et se douteront bien que si ca tourne mal, a l'instar d'autres clubs de légendes Francais, ( Nimes/Nancy/Bordeaux/Sochaux) ca se finira par un dépot de bilan
Enfin les quinquas, qui ont laissé tomber depuis belle lurette, nostalgique il est vrai d'une époque bénie ou les verts n'étaient pas seulement " une équipe de foot, mais la voix de la france, le rdv du peuple, avec des joueurs prets a mourir pour le maillot ( absent de toute publicité a l'époque)...Il est vrai que le Stetienne - Split ( 1-4 puis 5a1) le Stetienne -Kiev ( 0-2 puis 3a0) le terrible affrontement face au PSV ou chaque tacle, il y'en eut 76 dans le match, était "fait pour faire mal" ( 1-0 puis 0-0), sans compter les poteaux carrés bien sur...La france vivaient au rythme de cette équipe quand il s'agissait de sport...Le jour de la finale a Glasgow, une station de radio fit d'ailleurs une journée Non stop, sans autres infos, sans quasi aucune pubs, en direct de Hampden Park, et en l'occurence en pulverisant ses records d'audience, totalement imbattables aujourd'hui ( on parle de pics a 16 M d'auditeurs )...
Aujourd hui, comme tu le soulignes, un investisseur- a priori " pas au smig" ( mais on s'en serait douté 😊) débourse donc 30M..POUR COMMENCER, avant de devoir investir dans un capital " talent- intelligence"... car prendre des bons joueurs en les surpayant ne méne qu'a la déroute ( l'OM, en train de courir non seulement dans le vide mais a sa perte lui aussi)...
Souhaitons donc aux verts d'etre entre de "bonnes mains"
Mais en tant que Bordelaise d'origine, permets moi de me méfier des "investisseurs d'outre atlantique"...😊
Merci pour ce message de la part de : veve29, altratus
16 Mai 2024 15:13 #1352

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4214
  • Remerciements reçus 6682

Réponse de altratus sur le sujet Autres sports

J’avais posté un jour sur ce fil à propos de la popularité des verts et de leur cote d'amour auprès des français mais c’était un truc de dingue , franchement je ne vois aucun équivalent , rien qui s’en approche , même pas l’EDF 98 , ni aucun sportif individuel

Ils ont descendu les champs Elysées après avoir perdu , "l’Ange Vert" D. Rocheteau déclenchait des émeutes quand il apparaissait

Le foot français subissait une sacrée période de vaches maigres , la sélection était au fond du trou , quand cette équipe de club au style généreux et obtenant des résultats sur la scène internationale est apparue , alors les français se sont identifiés et l’ont suivie avec ferveur

"il est vrai d'une époque bénie ou les verts n'étaient pas seulement " une équipe de foot, mais la voix de la france, le rdv du peuple"

Bravo pour cette formule tellement juste 👍
Merci pour ce message de la part de : veve29, commandertilly
16 Mai 2024 17:42 #1353

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 3075
  • Remerciements reçus 6242

Réponse de commandertilly sur le sujet Autres sports

Tu a 1000 fois raison : il n'ya pas d'équivalent en effet
N'ayant pas connue cela, ni meme le Bordeaux 96 de " Zidane-Duga-Liza- Tholot et autre s cadors du foot, j'aie eue la chance de baigner dans ces ambiances dés mon plus jeune age, et surtout de connaitre des "anciens", abonnés a Lescure, et qui étaient, meme en tant que supporter Bordelais, du voyage a Glasgow
Puis j'aie pue contacter quelques "ultras" de l'époque , des stéphanois, des vrais, qui allaient au stade que ce soit contre une D4 en coupe sous la pluie, ou en coupe d'Europe et pour qui l'ASSE était TOUT
Jamais en France il n'ya eu cela..
ça provenait effectivement de " la sortie" d'une époque de vaches maigres, mais aussi d'une région en difficulté économique ( déja) et qui pouvait ainsi se faire connaitre et relever la tete..Une sorte de fierté régionale, puis nationale, enfin internationale
d'un seul coup, de Munich a Stocklolm, en passant par Rotterdam, on SAVAIENT ou était Stetienne, le situer sur une carte, et certains opportunistes en profitérent ( comme quoi c'est pas nouveau)...Le disque " Qui c'est les plus forts évidemment c'est les verts" battaient des records de ventes tels que meme Johnny Hallyday était " écrasé", la palme néanmoins revint a un petit malin qui eut l'idée de fabriquer ...Des bretelles ( ! ) a l'effigie des verts, accessoires encore a la mode a l'époque, et qu'il écoula, selon les souces a ...800.000 exemplaires ( !!!), s'ensuivit " ah qu'il est beau le petit Rocheteau", contre l'avis du joueur( qui dut déménager et aller habiter en lointaine banlieue " a l'abri"), auquel on ne demandait ( déja) pas son avis, et qui fit la aussi la fortune de ses auteurs
Les feux rouges les soirs de grands matchs étaient HS autour de G.Guichard, la ville s'arrétait, il n'yavait plus de circulation, les cinémas fermaient, et le stetienne kiev fut suivi, dit on- par prés de 19M de telespectateurs dans un pays d'a peine 50M...Le reste l'écoutait a la radio
Le lendemain de cet exploit, certaines usines ouvrirent ..1h plus tard et ces jours la le rendement était nul..
Les bars achetaient des verres..Verts, avec la tete des freres revelli dessus, et les supporters, totalement inconscients, couraient après l'avion sur l'aéroport a glasgow, envahissant ..La piste d'atterissage...On sut plus tard qu'il y'eut 2 morts, décapités par les ailes de l'avion...
Le vieil adage de Bill Shankly( entraineur de Liverpool) : " « Certains pensent que le football est une question de vie ou de mort. Cette attitude me déçoit. Je peux vous assurer que c'est bien plus important que ça." marchait a plein, Georgie Best le Ballon d'or pouvait encore déclarer : " “J’ai claqué beaucoup d’argent dans l’alcool, les filles et les voitures de sport, le reste je l’ai gaspillé."
Le foot était simplement une ode au talent, pas a "un format commercial et une recherche perpétuelle de rendement"...Stetienne était a fond la dedans, son public aussi...
Au dela du contexte que tu souligne a juste titre, qui est une partie de la raison, il y'en a une autre : ces joueurs, la plupart des vedettes internationales, avaient de leur métier une autre approche... ils étaient joueurs, n'avaient pas d'agents, d'avocats, de directeur de la communication, ne voulaient "que jouer le mieux possible..et pas pour partir au Real ou au Bayern"...La mentalitè était autre, le foot ressemblait en ce sens au Rugby, avec des valeurs tout aussi profondes...
Bien sur, le fric était la, a des degrés néanmoins qui ferait rire un club de L2 aujourd'hui...Mais meme s'ils n'avaient rien de petits anges et que la compéte faisait rage..Elle se jouait sur le terrain..
le championnat de france était d'un niveau stratosphérique, avec le soulier d'Or Européen ( l'argentin Yazalde) qui jouait a l'OM, (un peu comme si Harry Kane, CR7 ou Lewandowski aurait déboulés en France !)des internationaux Argentins ( Bianchi- Onnis-Piazza) de très haut niveau, le top 5 au ballon d'or Josip Katalinski a Nice, le club phocéen pouvant a l'époque se permettre d'acheter un champion d'Europe en titre ( !) en l'occurence le jeune VanDijk, qui venait au coté de Cruyff de gagner la C1...mais la concurrence était telle qu'il fallait autre chose que le talent : la rage de vaincre..En ce sens le 3 eme but contre Kiev, arraché a la 112eme mn d'un veritable " combat de rue", par le duo Patrick Revelli-Rocheteau, est un symbole de ce qu'il fallait : du courage, pas "+ de fric que l'adversaire"...

On ne savait VRAIMENT pas qui allait etre champion, chaque équipe avait sa chance, et pas beaucoup plus de tune que ses adversaires...
comme tu le dis il y'eut aussi le " phénomène EDF98", mais ce n'est pas comparable : il ne dura que 1 mois, et meme si cela fit un bruit considérable, il était deja empreint du plus puant marketing, car le but était en fait d'interesser les femmes, et le très grd public par la meme occasion, au foot... l'arret Bosman arrivant au meme moment et les stars ayant déja désertées le championnat, ce fut le début de la fin
Quand aux verts des années 70, rares, meme en Europe, peuvent lui etre comparés sur le plan de la passion qu'il déchaina, si ce n'est le Celtic Glasgow ou certains clubs anglais auquel finalement les Verts, dans l'état d'esprit, ressemblaient fortement..
Merci pour ce message de la part de : veve29, altratus
16 Mai 2024 18:39 #1354

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4755
  • Remerciements reçus 10270

Réponse de joyeuxrire sur le sujet Autres sports

Victoire de JULIAN ALLAPHILIPPE sur le GIRO presque un an après son dernier succès :bravo: LOULOU
Merci pour ce message de la part de : Gribouille29, veve29, altratus, TorontoPat
16 Mai 2024 21:13 #1355

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 7449
  • Remerciements reçus 11001

Réponse de Gribouille29 sur le sujet Autres sports

ça fait du bien, oui, bravo Juju!
17 Mai 2024 09:31 #1356

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 7449
  • Remerciements reçus 11001

Réponse de Gribouille29 sur le sujet Autres sports

"Stade Brestois, coupe d'Europe.....des champions"!!!! le tube de cet été aux jeudis du port et aux fêtes maritimes, après une saison de folie!
le SB29 bat le Téfécé 3-0 à Toulouse, Lille et Nice font match nul, Brest est donc 3e et qualifié directement!
Lorient relégué malgré son 5-0 contre Clermont :(
Rennes est 10e et ne jouera pas de coupe d'Europe, une première depuis quelques années...

Bravo les Ty Zef! :ola: (entraînés par un niçois, trop marrant, pour moi qui suis native de Nice, et plus bretonne que niçoise lol)
Merci pour ce message de la part de : Linamix, veve29, altratus
19 Mai 2024 23:09 #1357

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 12416
  • Remerciements reçus 12455

Réponse de Linamix sur le sujet Autres sports

x.com/ty_zefs/status/1792095623384072301


... et coïncidence, le Stade Brestois est le premier club français à se qualifier en Coupe d'Europe pour la première fois de son histoire depuis la Berrichonne de Châteauroux en 2004 ;)
Merci pour ce message de la part de : Gribouille29, veve29, altratus
Dernière édition: 19 Mai 2024 23:20 par Linamix.
19 Mai 2024 23:19 #1358
Pièces jointes :

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4214
  • Remerciements reçus 6682

Réponse de altratus sur le sujet Autres sports



Le petit a battu le grand (1m90 vs 2m06)
Usyk renversant les pronostiques a gagné aux points contre T.Fury , réunissant par ce coup les ceintures des 4 fédérations (!) chose qui n’avait pas été faite depuis longtemps me semble t’il

"Vainqueur face à Tyson Fury ce samedi soir à Ryad, unifiant ainsi les quatre ceintures chez les poids lourds, Oleksandr Usyk est passé proche de mettre KO son adversaire dans le neuvième round. Le Britannique a été sauvé par la cloche après avoir été mis en grande difficulté.

Fury sous-entend que les juges ont été influencés par la guerre en Ukraine
Tyson Fury a estimé que le contexte géopolitique avait pu nfluencer l'issue du combat: "Je pense que nous avons tous les deux livré un bon combat, le meilleur que nous pouvions faire. Et vous savez, son pays est en guerre. Les gens prennent le parti du pays en guerre."

Fury estime avoir gagné le combat et annonce une revanche
"C'était un combat fantastique. Je pense que j'ai gagné le combat, mais je ne vais pas m'asseoir ici, pleurer et trouver des excuses. Il a gagné quelques rounds, mais j'en ai pris la majorité! (...) Je serai de retour, j'ai une clause pour une revanche. (...) Ne vous y trompez pas, j'ai gagné ce combat et je reviendrai. Nous retrouvons nos familles et nous reviendrons en octobre".

Le promoteur confirme que si Fury souhaite la revanche, elle aura lieu en vertu du contrat passé.

Usyk déclaré vainqueur par les juges !
Les juges proclament vainqueur Oleksandr Usyk, qui devient le nouveau roi incontesté de la catégorie reine de la boxe !

Une victoire obtenue à la décision partagée: 115-112 et 114-113 de deux juges pour Usyk, 114-113 de l'autre juge pour Fury." RMC Sport
20 Mai 2024 10:28 #1359

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4214
  • Remerciements reçus 6682

Réponse de altratus sur le sujet Autres sports

Roland-Garros: Rafael Nadal, dernières gorgées de terre

Tel Sisyphe, Rafael Nadal a sué sang et eau, repoussé sans relâche l’idée confortable de la retraite pour tenter d’être (encore un peu) après avoir été, pour mettre une nouvelle fois son corps à l’épreuve, aller cueillir des vivats à l’écho d’éternité. À Barcelone, à Madrid et à Rome, il s’est, ces dernières semaines, heurté à ses limites, a effectué le cœur serré, un dernier tour de piste dans des lieux chers, comme un chanteur promenant avec une voix chancelante des chansons usées diffusant une émotion intacte. Il a pu mesurer le temps qui passe en jouant sous les yeux de son fils Rafael. Ou en affrontant le jeune Américain Darwin Blanch (16 ans) à Madrid, pour le plus grand écart d’âge entre deux joueurs lors d’un Masters 1000. Un rival qui n’était pas né lors de son premier titre à Roland-Garros…

Flashback. 5 juin 2005, quelques jours après une renversante finale de la Ligue des champions entre l’AC Milan et Liverpool qui restera comme le « miracle d’Istanbul », un joueur de 19 ans déboule en trombe dans le temple de la terre battue, fait craquer les coutures sages du lieu tiré à quatre épingles pour laisser s’engouffrer un vent de jeunesse sur Roland-Garros, comme avant lui Björn Borg et son bandeau ou Andre Agassi et son short en jean. Rafael Nadal, visage cuivré, longs cheveux de jais domptés dans un large bandeau, cuisses d’airain coincées dans un pantacourt, biceps gonflés giclant d’un tee-shirt sans manches, ponctue ses coups de puissants cris sauvages, enchaîne les courses folles pour maintenir la balle en vie, invente un style. Celui d’un timide qui se métamorphose sur le court, capable d’aller chercher l’énergie perchée sur les sièges du dernier rang et de la transformer en émotion. Dès sa première apparition, l’Espagnol escalade toutes les marches, résiste, en finale, à la perte du premier set. Comme Mats Wilander en 1982.

Au fil des éditions, comme Roland-Garros qui s’est étendu, modernisé, ouvert aux soirées, l’Espagnol a changé. Son dos s’est légèrement arrondi, son jeu s’est étoffé (lui permettant de triompher dans tous les autres tournois du Grand Chelem) et sa routine de préparation s’est encombrée d’une multitude de tics mais ses cheveux, même clairsemés, sont restés attachés dans un bandeau. Et son regard continue de projeter le même éclat, la même intensité, la même détermination, coiffé par des sourcils circonflexes. Au cœur du printemps, Rafael Nadal avait ses habitudes. Il s’avançait comme un épouvantail, se promenait toujours avec dans le dos une immense pancarte de favori qui ne l’encombrait pas. Il était (très) souvent à l’heure et a vu défiler pour lui remettre la coupe des Mousquetaires Zinédine Zidane (2005), Usain Bolt (2013) ou Billie Jean King (2022). Le 6 juin 2022, Rafael Nadal n’avait pas trouvé la force de s’allonger pour célébrer un nouveau titre. Il a savouré debout son quatorzième titre à Roland-Garros (soit autant de Ligues des champions que le Real Madrid, son club fétiche qui visera un nouveau trophée le 1er juin contre le Borussia Dortmund, à Wembley).

Borg, usé mentalement, s’était arrêté à six titres à 26 ans avec le titre de « roi de la terre ». Une couronne portée depuis longtemps par Rafael Nadal (63 de ses 92 titres remportés sur la surface ; 91,3 % de victoires sur terre battue). Ce jour-là, son discours fut suivi avec une attention toute particulière. La conquête, particulièrement éprouvante avec des injections répétées pour anesthésier la douleur d’un pied gauche meurtri par le syndrome de Müller-Weiss, allait peut-être laisser défiler le générique de fin : « C’est la plus émouvante et la plus inattendue des victoires. C’est inimaginable pour moi de me dire que j’ai gagné ce titre alors que je souffre. J’aimerais beaucoup revenir ici, mais la possibilité existe que je ne puisse pas. » La suite s’écrirait en pointillé. En se faufilant entre les blessures. Le fardeau de sa carrière. En deux ans, l’Espagnol n’a disputé que vingt-sept matchs (seize victoires - onze défaites). Seulement neuf en 2024 (six victoires - trois défaites). Avec la désagréable impression de jouer sur un fil. Contrarié et contraint de s’avouer souvent vaincu mais s’accrochant avec ténacité à l’idée d’une dernière danse à Roland-Garros. Au bout d’un voyage professionnel entamé en 2001.

Dans le stade et le tournoi qui ont bâti sa légende, Rafael Nadal (276e mondial) aura résisté à la chaleur, à l’adversité, au Covid, aux blessures, aux sous-entendus (Roselyne Bachelot, ancienne ministre des Sports, a été condamnée pour diffamation après l’avoir accusé de dopage). Il aurait pu être englouti par l’ennui né d’une domination étouffante ou être terrassé par l’usure qu’imposait son jeu, il a redoublé d’efforts pour repousser les vagues successives des nouvelles générations et écrire une folle saga. Une histoire presque sans fin. Roland-Garros sacre le joueur le plus solide physiquement et ne tolère pas de faille dans la cuirasse. Il en connaît les secrets, n’ignore rien du niveau d’exigence et d’excellence à atteindre. « Son rêve, c’est d’entendre à nouveau son nom prononcé à Roland‐Garros. Il ne va pas aller juste sur le court pour y être, il pense qu’il sera compétitif. Il veut avoir une autre chance. Gagner sera très difficile, mais pas impossible. Une personne comme Rafa doit et va croire en elle-même », avançait en décembre sur RMC Toni Nadal, l’oncle protecteur qui a accompagné une grande partie de sa carrière.

En espérant boucler la boucle d’une histoire sans égale dans l’ère Open (10 Opens d’Australie pour Djokovic, 8 Wimbledon pour Federer). Sur la route de son premier sacre à Roland-Garros en 2005, Rafael Nadal avait écarté sans ménagement Roger Federer en demi-finales. Le jour déclinait mais (comme plus tard lors de la finale de Wimbledon 2008), l’Espagnol jouait vite, fort et juste. Le Suisse (en six matchs, dont quatre finales) ne battrait jamais son meilleur rival Porte d’Auteuil. Il serait l’une des victimes de finales à sens unique à Paris. Balayé 6-1, 6-3, 6-0 en 2008 (comme ensuite Stan Wawrinka 6-2, 6-3, 6-1 en 2017, Novak Djokovic 6-0, 6-2, 7-5 en 2020 ou Casper Ruud 6-3, 6-3, 6-0 en 2022).

À Roland-Garros, Rafael Nadal qui a pris l’habitude d’y fêter son anniversaire (il aura 38 ans le 3 juin) jongle avec toutes sortes de records. S’il n’est pas le plus jeune lauréat (Michael Chang, 17 ans en 1989), il s’inscrit comme le joueur comptant le plus d’apparitions sur le court Philippe-Chatrier (91 ; plus 23 sur le court Suzanne-Lenglen et une sur le court n° 1, qui a aujourd’hui disparu, lors de son tout premier match). Il a compilé 39 matchs consécutifs victorieux entre 2010 et 2015 ; n’a jamais perdu en finale, a remporté l’une des deux finales ayant débordé du programme. En 1973, l’explication entre Ilie Nastase et Niki Pilic s’était terminée un mardi. En 2012, Rafael Nadal a eu le dernier mot contre Novak Djokovic un lundi, en raison des précipitations. Roland-Garros avait essayé de remplir le court Philippe-Chatrier, lui avait su ne pas se laisser déborder.

Rafael Nadal n’a perdu que trois fois en cent quinze matchs (contre le Suédois Robin Söderling en 8es de finale en 2009, face à Novak Djokovic en quarts de finale en 2015 et en demi-finales en 2021). L’Espagnol a remporté les trois matchs disputés en 5 sets : contre John Isner au 1er tour en 2011, contre Novak Djokovic en demi-finales en 2013, 9-7 au 5e set, (probablement son match le plus intense à Roland-Garros, un bras de fer qui avait longtemps laissé le public écrasé de chaleur, abasourdi, à la recherche d’un second souffle, au point de laisser filer l’autre demi-finale opposant Tsonga et Ferrer), face à Félix Auger-Aliassime (alors entraîné par son oncle Toni) en 8es de finale en 2022. Il a affronté soixante-seize adversaires (Djokovic, à dix reprises, s’inscrivant comme son rival le plus régulier). Il a remporté la première finale disputée sous le toit du court Philippe-Chatrier, en 2020, a disputé et remporté le match le plus tardif (à 1h26 du matin par 12 degrés) de l’histoire du tournoi parisien quand en octobre 2021, il avait dominé un jeune joueur monté sur des échasses qui assénait sans trembler les coups à plat, Jannik Sinner. Il a affronté huit Français (Richard Gasquet, à trois reprises, Sébastien Grosjean, Paul-Henri Mathieu, Nicolas Devilder, Gianni Mina, Quentin Halys, Benoît Paire et Corentin Moutet). Seuls Grosjean (en 8es de finale en 2005) et Mathieu (au 3e tour en 2006), au terme d’un match homérique, sont parvenus à lui prendre un set.

Rafael Nadal a fait, à plusieurs reprises, le tour de la terre. Mais il voulait, avant même de lorgner une nouvelle aventure olympique (il a été médaillé d’or du simple en 2008 et du double avec Marc Lopez en 2016), être une nouvelle fois à l’affiche. Et pas pour faire de la figuration. L’US Open se souvient toujours avec émotion de l’édition 1991 rendue électrique par les derniers rugissements d’un vieux lion légendaire Jimmy Connors qui avait rajeuni au fil des tours avant de voir le carrosse se transformer en citrouille en demi-finales. S’il s’invite sur la ligne de départ des Internationaux de France, Rafael Nadal manquera de repères, d’assurance, de fond, de match. L’Espagnol s’exposera, pourrait hériter d’un tirage et d’un tableau redoutables, ce jeudi. Son expérience et son cœur peuvent l’aider. Sans penser au lendemain. Sans redouter de faire le combat de trop. Tombé à genoux après son sixième et dernier titre Porte d’Auteuil en 1981 contre Ivan Lendl, Björn Borg n’a plus jamais joué Porte d’Auteuil. À l’ombre de ses heures de gloire, l’Argentin Guillermo Vilas aux bras d’acier n’a arraché que 8 jeux contre l’Italien Claudio Pistolesi (165e mondial) au 1er tour en 1989. Gustavo Kuerten ne figurait plus parmi les mille premiers joueurs du classement mondial quand le Brésilien est venu lâcher quelques revers recouverts de nostalgie et moins d’effets pour la dernière fois Porte d’Auteuil, sorti au 1er tour par Paul-Henri Mathieu en 2008. Roger Federer a, au bout de la nuit et d’une session nocturne à huis clos, dominé l’Allemand Dominik Koepfer en 2021 mais après plus de 3h30 de jeu, il ne put disputer son 8e de finale. Son regard traînait déjà vers Wimbledon. Un mois plus tard, le légendaire Suisse disputait le dernier match officiel de sa carrière, en quarts de finale encaissant un 6-0 pour boucler une défaite en trois sets contre le Polonais Hubert Hurkacz. Son corps privé de ressort avait fini par lui refuser des coups de raquette magiques. Soutenu par 6 000 personnes lors de son premier entraînement sur le Court central lundi, Rafael Nadal veut se poser au pied d’un défi à sa démesure sans vertige ou la peur du piège de cristal. Pour jouer. Pour tout donner. Pour le plaisir, l’honneur, l’histoire. Après, sa statue inaugurée en 2021 verra défiler les supporteurs en souvenir des exploits des années Nadal, d’une présence physique hors norme, des coups droits lasso qui fouettaient l’air, des revers flippers perforants, d’un sang-froid (aucune raquette cassée) et d’un fair-play légendaires, d’un palmarès épais comme une encyclopédie, d’une marque profonde creusée dans la terre à force de lifts répétés…

Le Figaro Sport
Merci pour ce message de la part de : veve29
22 Mai 2024 08:41 #1360

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: Gribouille29