Prix d'Amérique : Petites, et Grandes histoires

[b28 : SONGES D'UNE NUIT DES T

1963 fut sans doute l'une des plus grande année pour le trot Français...il y vit naitre une génération qui va littéralement écraser une concurrence pourtant redoutable, emmenée par Roquépine au début, puis par la fantastique Une de Mai...

Ces "T" en question s'appellaient Tabriz, Toscan, Tidalium Pélo et Tony M, et ils seront peu à leur résister, suscitant même la terreur à l'idée de les affronter chez leurs adversaires.....
Allant monté comme attelé, ces 4 phénomènes vont marquer le Prix d'Amérique (entre autres) comme sans doute aucune génération n'as pue le faire dans l'histoire.
La moisson commença en 1970, lorsque Toscan, profitant de la disqualification, dès le départ, du favori et tenant du titre Upsalin, ne se laisse jamais approcher, et remporte l'épreuve, offrant a Michel Marcel Gougeon son premier Prix d'Amérique.

Ce fils de Kerjacques, vainqueur des 3 critériums, des jeunes dès 3 ans et des 4 ans, n'en restera pas là en signant un doublé dans le prix de Paris.
L'année suivante verra l'avènement du roi Tidalium, le"diable noir", cheval à la silhouette dégingandée, mais d'une puissance peu ordinaire, préservé en courant toujours à bon escient, qui va écraser un P.A de haute voltige, ou il laisse dans le lointain les pourtant valeureuses Vanina B et Une de Mai, rien que ça...

Cette bande des quatre trustera également le Cornulier, en remportant quatre éditions, ne laissera que des miettes à ses adversaires, et Tidalium réalisera le doublé en 1972, à l'issue d'un affrontement pour lequel toute la France turfiste se passionne, contre Une de Mai...
Mais d'affrontement il n'y eut pas, la jument la plus populaire de l'histoire s'accroche avec Vismie, et Tidalium part seul, pulvérisant au passage le record de l'épreuve,  devenant cette année là le 3eme trotteur de l'histoire à réaliser le doublé "Cornulier-Amérique"....

  

3 Prix d'Amérique, 4 Prix du Cornulier, 3 Prix de France, 3 Prix de Paris, pour un total de ...28 podiums sur ces 4 épreuves (!), toutes les courses classiques au Monté, sans parler de titres glanés à l'étranger, tel l'Elitlopp ou l'Elite Rennen, cette génération aura enchantée la France turfiste, avec, en point d'orgue, comme pour souligner cette extraordinaire emprise, un record qui n'as jamais été égalé depuis, celui de 1970 ou ces 4 la réaliseront un ...quadruplé (1er/2eme/3eme/4eme) dans l'épreuve phare, ce qu'aucune génération n'as pue faire dans l'histoire, la fabuleuse histoire, celle du Prix d'Amérique....

29 : LES ROIS DU PODIUMS :

5 : OURASI ( 86/87/88/89/90)
4 : URANIE : (26/27/28/30)     HAZLETON (31/32/34/35)     RE MAC GREGOR (24/25/26/27)     IDEAL DU GAZEAU (79/81/82/83)     

30 : 1978 : P.D.A S'OFFRE LE P.D.A

"Il" ne se trompait pas, ou si peu, et en achetant, pour une somme des plus modique, ce cheval blessé et handicapé (il avait marché sur une herse), "il" savait ce qu'il faisait, ayant décelé chez lui un potentiel hors concours....Car Pierre Désiré Allaire, personnage hors norme dans le microcosme du trot, est un metteur au point exceptionnel, et va nous gratifier d'un superbe spectacle en cette fin janvier 1978, au sulky de Grandprè, sujet presque condamné à 4 ans, que le bonhomme a soigné, façonné, et poli, jusqu'a en faire une " bête de course" ultime...
Grandpré courait ainsi, muni de "ferrure orthopédique", avec beaucoup moins de clous, et réalisa une carrière de champion.
Dans cette édition, promise a Hadol du Vivier, voir au Fakir, du Vivier aussi, Grandprè prend la tête assez vite, et mène un train d'enfer, usant un a un ses adversaires, qui petit a petit voit s'envoler un véritable TGV, dans une ambiance de corrida......

Moment inoubliable, qui voit ce champion quelque peu délaissé par les parieurs, écraser au fil des mètres une opposition pourtant haut de gamme......Grandpré avait pourtant gagné 2 des 4 B, démontrant en l'occurence son énorme classe, mais avait les pieds fragiles.

Après avoir remporté cette édition dans un temps record, il fit 5eme l'année suivante, puis frôla la victoire en 80, finissant sur 3 pattes, ce qui lui couta peut être la réalisation d'un doublé dans l'épreuve phare...Au final , une édition 78 ou P.D.Allaire réalise le doublé en tant que propriétaire-entraineur, Fakir du Vivier prenant la 2eme place, exploit uniquement réalisé dans l'histoire par Henri Levesque....

  




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lors de l'édition 78 , Grandpré avait fait sensation en battant le record de l'épreuve en 1.16.9 , le 1er a passer sous la barre des 1.17 , ce record tiendra 8 ans , jusqu'au premier sacre d'Ourasi

31 : Une de Mai....maudite en Janvier...

Les années 70......Et ses dimanches ou l'on se levait un peu plus tard, mais pas trop tout de même, car les femmes allaient à la messe,ou au marché, ou chez le coiffeur... tandis que les hommes traversaient la rue, happés par ces 3 lettres, qui se trouvaient généralement en face....P.M.U.....

Des établissements immenses, ou tout le monde se rassemblait, pinces à la main, et prêts à échanger ses impressions avec ses amis, à n'en plus finir, alors que l'on ne voyait pas le plafond, envahi de fumée......les cafés s'infiltraient dans les tasses, car il était encore tôt, pour le tant attendu apéro.....

Tout en se désaltérant, on faisait, refaisait, et défaisait LA course, celle du sacro saint Tiercé..... car LA course, celle du Dimanche après midi était aussi sacrée que la messe de l'autre côté de la rue.......Et quand il s'agissait du Prix d'Amérique, le " ton" montait encore, et cette France, celle de nos grand parents, ou de nos parents, qui n'existe plus, s'arrêtait littéralement, dans l'attente de cet inoubliable moment, qui allait alimenter les conversations durant plusieurs semaines....

Les pronos allaient bon train, et sans doute qu'aucun cheval n'as connu durant cette période une popularité comme Une de Mai......cette jument majestueuse, au palmarès assez inoui, va pourtant batailler ferme à chaque édition, sans jamais connaître la réussite....
Pourtant, chaque année, tous les spécialistes sont d'accords : " Cette fois, c'est pour elle!"......elle frôle la victoire en 69, finissant juste derrière Upsalin, puis doit affronter les"T", conduits par Tidalium et Toscan....Le summum de cette rivalité sera atteinte en 72, mais accrochée par un autre concurrent (Vismie), elle ne peut défendre ses chances....Pourtant, Une de Mai gagne tout, partout, elle est une idole en France, une icône en Italie , une super star en Amérique........

Ainsi, ses 74 victoires (!) resteront à tout jamais dans les coeurs des turfistes du monde entier, même si l'Amérique manque à un palmarès absolument inimaginable, de cette fille de Kerjacques, qui ne mettra au monde qu'un seul poulain, du nom de May Flower, avant de décéder d'une déchirure à l'estomac en 78, 4 ans après la fin de sa carrière....Restée dans les mémoires de tous les passionnés de l'époque, elle a marquée de son empreinte le Prix d'Amérique tout autant que bon nombre de lauréats...

 

32 : TOUJOURS L'AMÉRIQUE ?
Pour l'immense majorité des turfistes, le Prix d'Amérique s'est toujours, bien évidemment, appelé ainsi...........et pourtant..Durant les années de guerre, celui ci fut rebaptisé dès 1942 " Grand prix d'Hiver" afin de ne pas déplaire à l'occupant.C'est ainsi que les éditions 1942/1943/1944 et même 1945 se sont courues sous cette appellation.....Elles furent remportées respectivement par Neulisse, Nebuleuse IV, Profane et le célèbre Ovidius Naso....

33 : AFFLUENCE (S)

Si certaines éditions , dans les années 50 et surtout 60 semblent tenir la corde question affluences, dépassant semble t-il pour quelques unes d'entre elles les 60.000 spectateurs, le record est bel et bien détenu par un Général........non pas du Lupin ou du Pommeau, mais................DeGaulle, qui, le 5 Octobre 1947, au lendemain de la victoire, choisit Vincennes pour y faire son allocution.......les estimations varient selon les sources, mais le chiffre de .......500.000(!) semble le plus proche de la réalité, certains organisateurs de l'époque avançant le chiffre de ...750.000(!!!)Quoiqu'il en soit, ce record ne sera jamais battu....










 

34 : L' ÉTOFFE DES HAIROS

1960 : Toute la France se passionne pour le Prix d'Amérique, mais encore plus pour celui ci, et en ce dernier dimanche de Janvier, ce sont des tribunes archi bondées qui piaffent d'impatience, et des guichets pris d'assaut par des turfistes de tous horizons, qui sont néanmoins confrontés à un casse tête parmi les plus "célèbre" de l'histoire de l'épreuve : en effet, le grand, l'illustre, et pour tout dire l'invincible Jamin, double tenant du titre, vient finalement relever le défi, celui de rejoindre la légendaire Uranie, en réalisant un historique triplé....

Mais voilà, en vertu des règlements de l'époque, l'icône doit rendre 50 M, et cette course fait partie de celles, qui vont précipiter un changement de règlement.....Au départ de cette édition, ses adversaires se nomment Jocrisse, Jour de Veine, Infante II et surtout le légendaire Tornese, l'un des chevaux les plus populaire de tous les temps, 3eme l'année précédente, et attendu par tout un pays...

Les "Experts" ne sont pas sans remarquer néanmoins la présence de cet "Ex-Français", passé sous bannière Hollandaise, et véritable bête noire du champion, a savoir Hairos II....ce dernier a déja battu l'idole, à plusieurs reprises, mais sur parcours de vitesse et à l'étranger...Aussi, peu de gens prennent sa candidature très au sérieux....

Mais ce jour là, ce cheval tardif ( il a 9 ans), va prendre tête et corde, et ne plus la lacher, finissant comme un boulet, résistant à l'attaque fulgurante de Tornese, tandis que Jamin, tout à l'extérieur, revenait comme un bolide, devenant le 1er cheval de l'histoire du Prix d'Amérique en dessous des 1'20 (1'19'9")....mais son handicap lui fut fatal, et il ne put que finir 3eme d'une édition de légende....car Hairos II n'en restera pas là, et va devenir ...Champion du Monde à New york,devant une foule estimée à ...114.000 spectateurs (!!!!!),  avant de battre à nouveau Jamin dans l'important, à l'époque, GP des Pays Bas, son pays d'adoption ou il connut une célébrité sans pareil, se produisant à chaque fois devant, la aussi, des foules énormes...ce champion révélé sur le tard va également rafler un Elite Rennen de légende, devant........Jamin...
+ que jamais il restera comme l'un des (très) rares sujet a avoir battu le phénomène de Jean Riaud a quelques reprises, ce qui relevait de l'exploit en ces temps de domination absolue du champion des "Rouges-Terres"...

Quand a ce dernier, il reprit le cours de ses succès, remportant à nouveau le Prix de France, avant de battre le record d'Europe à Enghien, lors d'un mythique Critérium International, ou il fit sensation, mais ou il laissa sans doute son coeur sur la piste, car ce fut aussi son chant du Cygne...Jamin ne reviendra plus au Prix d'Amérique, et sera vendu ...800.000$ aux Américains, une somme record à l'époque.....

isa_ écrit:

ivct écrit:

isa_ écrit: (2017 )

effectivement trouvable en ligne

rires ...fâchée avec les chiffres .... merci ! ♥

juste faute de frappe

sinon le livre est bien ?

alors je suis dessus et effectivement je le recommande chaleureusement comme l'a fait,fort aimablement , JORKY77 ♥ qui ns l'a fait connaître !
écrit par MR RAYNALDO : c'est du petit lait ....
photos de l'impression : caractères gras fort plaisants pour une lecture limpide,comme ça se fait maintenant ...

Ravi que ça vous ait plu !

35 : L'O.V.N.I est de retour

2014 : Par ce Dimanche pluvieux, toute la France turfiste attends le 3eme sacre de l'ogre Ready Cash....et le seul qui peut le battre, et partage le statut de favori c'est Up And Quick un solide combattant.....

Il ya certes Maharajah, ce Suédois que l'on ne voit jamais, ou presque, mais dont le potentiel ne fait aucun doute...Une classe et un talent qui lui avait permis notamment de prendre la 2eme place ici même en 2011, mais que cela parait déja loin.....Depuis?.....quelques places d'honneur, une victoire en G1 a l'Olympiatravet, et ...c'est à peu près tout....Autant dire que sa cote au départ, de 22/1 ne semble pas injustifiée, car le moins qu'on puisse dire, c'est que ce "cheval de course" ne passe pas vraiment de temps à ...faire des courses...
Pourtant son talent est énorme, mais son entourage a d'autres desseins pour lui....

Et puis...l'invraisemblable se produit : à seulement quelques minutes du départ, sa cote, d'un seul coup d'un seul, s'effondre totalement, passant de 22 à...9,4/1.......ce qui correspond à une chute de 56/100 en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire......tuyau de dernière minute?.....toujours est-il qu'un (très) gros parieur a senti dans quel sens allait "tourner le vent"...

Maharajah, un peu surgi de nulle part, est en effet au top de sa condition et démarre l'épreuve en prenant de suite les premières places, très vite relayé par un Up And Quick qui mène la danse avec une allure qui ne trompe pas : celle d'un vainqueur en puissance....

Seul Ready Cash, qui surgit aux abords du tournant final semble en mesure de venir l'attaquer, mais il se mets au galop, et c'est le moment que choisit Orjan Kihlstrom pour lancer sa "machine"...le duel est somptueux entre les deux champions, mais Maharajah finit par l'emporter, coiffant sur le poteau un Up And Quick...qui de son cotè l'emportera...l'année suivante..

Cette victoire d'un cheval quasi "invisible" une bonne partie de la saison, et ce pari "cataclysmique" sur ses chances au tout dernier moment ( 100 k gagnant sec), feront beaucoup parler...Maharajah lui, ne courra plus qu'une course après ce triomphe, et ....rentrera au haras....ni vu ni connu...un sujet qui aura, de temps à autre, éclaboussé le trotting de toute sa classe, (prix de Paris, de Belgique, Derby Suédois) mais bien trop absent le reste du temps pour entrer dans la légende des trotteurs ayant marqués leur époque...

 

36 : LA LETTRE MAUDITE

Des vainqueurs dont la première lettre est un "I" .....?......aussi incroyable que cela puisse paraître, il faut attendre ...40 ans pour en voir un, et un seul sur le podium (Icare IV en 59), mais strictement aucun lauréat.......jusqu'en 1981, et le triomphe du "géant" Ideal du Gazeau bien sur...Encore plus étrange, voir incroyable : si certains champions étrangers, dont le nom commence par un S, tels Sea Cove ou Scotch Fez, ont pu l'emporter,.....AUCUN cheval Français, commencant par cette lettre S n'as JAMAIS figuré ni à la première ni même à la 2eme place de l'épreuve en cent ans..... Une lettre S qui a pourtant donnée de nombreux lauréats au Cornulier (Singalo, Scarlet Turgot et le triple vainqueur de l'épreuve Souarus)

37 : DUO D'ENFER

On a bien souvent cette fascination pour les choses que l'on a pas vécues, et qui possèdent cette part d'inconnue, de mystère, et de ces champions dont on ne "sait pas tout".....mais plus tard, bien plus tard, lorsque nous dirons aux gosses : " l'édition 2018, j'y étais", ils nous regarderont sans doute avec la même fascination que nous ressentons, lorsque les " anciens" nous racontes Ourasi, Lutin d'Isigny, Ina Scot ou même Bellino II....Car elle n'est sans doute pas encore "assez vieille" cette édition, pour en faire une légende, mais qu'elle fut belle, sans doute l'une des plus belle de l'histoire...Bold Eagle, depuis 2 ans, a défaut de planer sur le trot International, règne sur le trot hexagonal comme peu l'ont fait dans l'histoire, et il a déja, a 6 ans seulement, 2 Prix d' Amérique au compteur.....et l'on ne voit pas très bien a vrai dire, qui peut l'empêcher de faire un triplé....

Certes il y'a ce Suédois, qui vient d'éblouir Vincennes quelques semaines auparavant dans un Prix Tenor de Baune de haute volée, mais l'entourage de Bold est tellement persuadé d'être imbattable......La course va se dérouler parfaitement pour le champion Français, qui prend la roue du Suédois, et la lutte dans la ligne droite demeure d'anthologie, chacun prenant et reprenant un court instant l'avantage.....

Sur le fil Readly l'emporte devant " l'imbattable" et offre à la Suède un triomphe comparable en popularité à celui de Scotch Fez en 1950 (1er trotteur scandinave à l'emporter)....cet immense champion, hélas bien fragile, va tout de même régner sur un Prix de France et un Critérium de vitesse ou il écrase ses adversaires, et prendra la 3eme place de l'édition suivante en 2019... avant de se blesser et de rentrer au haras...Mais quelle lutte, et quelle ambiance que cette épreuve de  2018....après laquelle on ne verra plus jamais Bold Eagle a son niveau d'antan....qui avait pourtant en cette édition égalé son record de l'année précédente...au final, du coté Français, 2018 sera "la tragique défaite" du champion....pour les Scandinaves l'avènement de l'un des plus redoutables trotteur de l'histoire... et pour tout le monde..un peu des deux a la fois......

  

38 : POUR LA PATRIE

Il est né en plein conflit mondial, en 1915, dans un haras du Calvados, et il sera à jamais celui qui va écrire, pour l'éternité son nom à la première ligne du palmarès du Prix d'AmériqueA cette époque, les chevaux servaient plutôt pour le travail, les militaires, et rarement pour les coursesMais Pro Patria, nommé ainsi par son éleveur, un certain Jean Cabrol, n'est pas qu'un cheval " de carriole" comme on les appelaient en ces " anciens temps"...

Alors qu'il a 5 ans, Pro Patria a démontré déjà tout son talent, dans des courses régionales, lorsque sous l'impulsion du Président de la société du Demi Sang ( ancêtre de la SECF), Emile Riotteau,  est créée LA course, celle qui devait supplanter toutes les autres, et permettre à Vincennes de devenir LE centre du Trot Européen ...cette épreuve s'appellera le Prix d'Amérique, en remerciement aux troupes Américaines venues prêter main forte aux combattants Français dans la terrible période 1914-1918..Mais cette course est aussi, ce que l'histoire dit moins, le plus vibrant des hommages aux.....9 millions de chevaux qui ont laissé leur vie dans cette saloperie que l'on appelle la guerre.

Ainsi, ce 1er Prix d'Amérique voit une foule absolument impressionnante prendre d'assaut les tribunes du plateau de Gravelle, et la bataille du succès est déjà gagnée dès sa 1ere édition....Le favori s'appelle Norbert, plébiscité par " La France Chevaline", un ancêtre de Paris Turf...
Ultra favori, ce champion de l'époque, qui collectionne les victoires, rate complètement son départ, et de + une des roues de son sulky crève ...la partie est perdue...Et c'est ainsi que le seul 5 ans au départ l'emporte, en ...1'31'4", entrant ainsi dans la légende, faisant la gloire de son driver Théodor Monsieur ( ça ne s'invente pas) et de son entraîneur Propriétaire, Jean Cabrol...La gloire et une certaine fortune, car le Prix de 20.000 Francs de l'époque correspondait à pas mal d'années de salaire d'un cultivateur en cette période...

15 jours plus tard eut lieu l'important Prix de Belgique, ou le grand perdant de l'Amérique, ce même Norbert, va prendre sa revanche, écrasant ses rivaux devant des turfistes un peu incrédules......l'explication, pourtant, sera simple : le vaillant Norbert avait été allégé dans sa ferrure avant la course, par un entourage malin qui avait compris avant tout le monde (nous sommes en 1920) les bienfaits de cet " allégement".....comme quoi le problème n'est pas nouveau...

L'année suivante, Pro Patria, a 6 ans re-tenta l'aventure, et il n'était pas favori ...mais, au sommet de sa forme,  il récidiva, résistant à toutes les attaques, dont celle de Norbert et de Passeport, futur vainqueur,  pulvérisant son record, ramené à 1'28" pile, soit + de 3 secondes de moins que l'année précédente...
Ce tout premier champion de l'Amérique fera encore de belles performances durant 2 ans, puis sera vendu à la Comtesse de Bellaigue, mais il s'avéra un piètre reproducteur...Pro Patria s'est éteint à 20 ans, en 1935, et restera à jamais le symbole de la renaissance du cheval, lui qui à l'instar de tous ces hommes auront payés un si lourd tribu en une époque parmi les plus dures de l'histoire.




39 : LE DIVIN LUTIN

La lutte, il connaît...Lutin d'Isigny un nom qui résonne aux oreilles des passionnés comme un cri, comme un soleil qui a illuminé les courses en ces années 80....et aucun adversaire ne lui a jamais fait peur au Lutin...

Il est vrai qu'il en a vu d'autres, ayant dans son plus jeune âge vaincu le tétanos, une maladie qui ne put rien contre sa force et son courage...

Ses adversaires pourtant se nommaient Jorky, Ideal du Gazeau, Lurabo et consorts.....
Pourtant, même quand il s'inclinait, ce n'était qu'après lutte, et sa popularité fut simplement phénoménale auprès des turfistes pour qui non seulement il était " un pénalty placé" mais aussi une source de plaisir à voir courir ce guerrier qui ne s'avouait jamais vaincu...

Cependant ce magnifique sujet, devint une star ...Aux U.S.A. ou il remporta devant des foules immense, l' International trot a deux reprises, devant le gratin des milers Américains et Scandinaves, suivi de deux "Challenge Cup", course qui était une forme de "revanche" proposée après cet officieux championnat du monde de l'époque....
Ainsi, Lutin d'Isigny est l'un des rare champion resté invaincu Outre Atlantique, 4 courses-4 victoires, qui eurent un énorme retentissement en France...mais le Prix d'Amérique 1985 va lui permettre de compléter ce palmarès hors concours.....

cela sera chose faite, avec une accélération dont il avait le secret, qui laisse sur place Lurabo et Minou du Donjon, ses plus vaillants adversaires, résistant au passage au splendide retour de Mon Tourbillon, qui finit 2eme...Vainqueur du Prix de Paris, double lauréat du prix R.Ballière, Lutin d'Isigny, infatigable voyageur, remportera également la Copenhagen Cup au Danemark et autres succès de prestige, avant de prendre une retraite bien méritée, ou comme étalon il donnera de superbes chevaux, tels Vrai Lutin, Kocabar, et surtout le légendaire Général du Lupin....

trotteur très régulier ,courageux , ayant dépassé les 10 million f de gains , ce qui à l'époque était beaucoup , Lutin d 'Isigny très populaire avec Jen-Paul André , n'a pourtant jamais accédé vraiment au rang de crack en France , il faut dire qu'il devait affronter de sacrés adversaires

il réalisera un exploit en remportant l'International Raceway à New York , puis le prix d' Amérique et de nouveau la grande course de New York ( très importante dans ces années là)

il a gagné un P.A 1985 composé d' un plateau très relevé , avec Lurabo , MInou du Donjon , Major de Brion (les 3 Peupion) Mon Tourbillon , Khalie de Vrie , Lapito , etc....

le grand champion Viel , Mon Tourbillon , ayant encore été malheureux ou mal drivé dans cette course , avait fini très vite


Lutin d'Isigny est le père du hongre phénomène au 58 victoires Général du Lupin , mené ( déjà lol ! ) par JM Bazire

Lutin nous a quitté en septembre 2004 , quelques heures après que son célèbre fils , Général du Lupin , n'ait une nouvelle fois pulvérisé l'opposition dans le prix d'été , à 10 ans , laissant les Love You , Jeanbat Du Vivier et autres dans le lointain