Prix d'Amérique : Petites, et Grandes histoires

Merci de ton commentaire Jorky, je ne le savais pas.
J'essaie de m'évertuer à en dire le plus possible et à faire de mon mieux pour raconter l'histoire de cette course, qui a un siècle. Apparemment, cela intéresse pas mal de gens, et c'est tant mieux.

Néanmoins, la précision que tu apportes, dépasse largement le cadre du P.A. et cela nécessiterait d'ouvrir quasiment une autre rubrique " que sont -ils devenus".

On pourrait parler de Rex Rodney, qui subit le même sort, pour les mêmes raisons, 35 ans plus tard, de ces millions de chevaux, et pour certains ultra connus, disparus pendant la guerre, comme Heinrich ou Walter Dear, mais au final, cette situation déborde du cadre du P.A, même si tu a raison d'apporter cette précision, pas très "jolie-jolie"....

"autre temps autre moeurs"..........................pour les cracks de cette envergure, oui bien sur.....mais personnellement j'aimerai vraiment savoir ce que sont devenus, tous ces hongres, qui dans les années 2005-2010 effectuaient de véritable razzias dans les quintés ou gnt, achetés pour la plupart une bouchée de pain, et qui finissaient leur carrière a 700-800k de gains.....le cheval, meme de course, est tellement tributaire de son entourage au final.....


Enfin, merci a toi d'apporter tes commentaires...ça en fait au moins un

Oh, il n'y a aucun reproche à te faire ; ce n'est pas le genre de truc qu'on trouve en premier dans les anthologies... Le destin de Venutar, je l'ai trouvé dans "Le Trotteur Français". J'aime bien chercher la petite histoire qui nous en dit un peu plus sur les personnalités. Celles des hommes, bien sûr, mais surtout celles des chevaux qui ne sont pas les moins attachantes.

C'est vrai que cela dépasse souvent le cadre qu'on s'est fixé, mais cela dévoile un peu la coulisse et ce qui s'y passe ; ça dessille les yeux... peut-être cela aide-t-il à comprendre que le "métier" de cheval de course, d'obstacle, de travail ou même de loisir n'est pas une sinécure. Mais tout n'est pas forcément négatif ; la tendresse que j'ai pour les trotteurs me vient de ceux que je peux câliner chaque jour et qui n'ont pas fait d'étincelles sur les hippodromes. Ce n'est pas désagréable de se dire qu'eux au moins vivent paisiblement, et qu'avec Maya du Lorault, par exemple, c'est un peu Gélinotte, Uranie, Fandango, Uno Atout et quelques autres anonymes qui sont dans le pré... Fin de la parenthèse !

t'inquiète que quand je vois Quokin d'Avranches dans son pré en Limousin , roi dans 1 troupeau de 60 chevaux en liberté ....j'y pense à tous ceux-là ...qui ont été lâchement abandonnés chez 1 marchand ...comme lui ....c'est une honte !!!

elle est belle Maya du Lorault !! ♥
on dirait mon Quokin...quand il dort ...♥ la liste en moins ....même longs crins ...un amour ces chevaux ... ♥

Quant à votre inquiétude pour les vieux hongres,je peux vous citer l'exemple de HAMILTON D'ISQUES. Sans être un grand chamion, il avait beaucoup aidé Dirk et Luc Roelens quand ils ont choisi le chemin de la France. Plus de quinze ans après sa retraite, il est toujours chez eux, rond comme un cochon et toujours dominaant les chevaux qu'on met avec lui.

25 : LA BELLE AMÉRICAINE.....

JMB est jeune, bien jeune, mais il est déjà présenté comme la future star du trot.......même s'il est encore loin d'être...celui qu'il va devenir, il vient de glaner son premier sulky d'or, et en ce dernier dimanche de janvier, on lui confie " ZE MACHINE", un phénomène qui n'as , déjà, plus grand chose à prouver, ayant à peine 6 ans, (5 ans et 11 mois), elle incarne la perfection. Son nom : Moni Maker....

Ce duo va exploser le Prix d'Amérique 1999, dans une France " championne du monde"....

Si le weekend avait mal commencé, JMB n'ayant raflé qu'une seule victoire la veille, pour 4 défaites, il va néanmoins démontrer tout son sang froid et son calme sous la pression, en drivant une course parfaite, au sulky de cette fille de Speedy Crown, qui a commencée sa carrière par 20 courses, 19 victoires ( dont l'Hambletonian), et une 2eme place......puis, n'ayant pas pour habitude de "traîner", elle est allée visiter la Suède, le temps de pulvériser l'opposition a l'Elitlopp......

Cette incroyable jument avait pour habitude d'attendre, avant de placer une irrémédiable accélération dans le dernier tournant précédant la ligne droite finale....JMB, derrière elle, boit du petit lait, et la connaissant bien, passe le turbo au moment voulu......
Moni alors, "mange littéralement la piste", et laisse ses adversaires, qui semblent arrêtés, dans le lointain, presque "hors caméra"....seule, Lovely Godiva résistera quelque peu, mais sans illusions.....

Une championne phénoménale, avec un ...phénoménal driver....Ce duo de stars, 2 semaines plus tard, écrasera le Prix de France, avant que la belle ne parte vers d'autres cieux, Italiens la plupart du temps, ou elle effectuera également une razzia, avant de repasser une dernière fois, en 2000, vers la France, le temps de gagner le Critérium de vitesse.....
et de devenir le trotteur le plus riche de tous les temps, forte de + de 5 Millions d'Euros, avant d'être détrônée par l'ogre Varenne quelques années plus tard.....

  

Moni Maker et JMB ont survolé cette édition 1999 du P.A

la jument américaine était une machine , JM Bazire placera une terrible accélération dans le dernier virage , cette action fera ensuite un peu sa réputation à Vincennes , sa tactique favorite

S' ils ont brillamment remporté cette course , le lot 99 n'était pas extraordinaire , un peu une année creuse , il n'y avait pas de gros cracks français au départ

l'autre favori , le champion de la marquise de Moratalla , Remington Crown , sera disqualifié en partant , Moni Maker et JMB n'avaient plus alors d'adversaires à leurs mesures

quoi qu'il en soit et même si l'opposition n'était pas fantastique , Moni Maker aura marqué l'histoire du P.A vu son énorme supériorité démontrée ce jour là , sans oublier JMB qui a fait la course parfaite


l'année suivante la championne américaine reviendra à Vincennes , partante dans le prix de France , elle finira 3ème , battue par Giant Cat et Remington Crown

6 : PROFIL TYPE 

l'Age moyen du vainqueur est de 6,8 ans.
Sur 99 éditions, 75 victoires sont revenues aux mâles pour 24 aux femelles
l'Age du vainqueur le plus souvent à l'arrivée est 6 ans (26 fois)

27 : "LA MORT QUI RAMPE"

1958 : Le prix d'Amérique vit une époque dorée, même si Gélinotte n'est plus la, ou presque, mais dans cette profusion de champions, à peine un crack s'efface qu'un autre arrive tout aussi vite...

Il s'appelle Jamin, dont la légende dit que son vrai nom fut Jasmin, mais que l'employé du haras devant déclarer son nom, ne comprit pas très bien à cause d'une mauvaise liaison téléphonique, et " oublia" le S....

Légende ou réalité, un crack venait néanmoins de naître en cette année 53, comme il y'en a eu peu, très peu, dans l'histoire du trotting international...En effet, il écrasa 2 Prix d'Amérique, dont le premier a 5 ans, ou il battait Jariolain et Icare IV, qui furent parmi ses adversaires les plus coriaces.
Mais il devint surtout une légende...aux U.S.A, quand l'année suivante, il partit défier les Américains sur leur sol, et remporta le premier International Trot, considéré alors comme l'officieux championnat du monde des trotteurs...

Son style lui valut ce surnom de " The creeping death", la mort qui rampe, car il avait un façon de fondre sur ses "proies" pour le moins fascinante...Mais cette victoire magistrale, avec 105.000 spectateurs et des places arrachées à prix d'or dit-on,  acquise devant l'idole Italienne, Tornese, et l'Américain The Trader Horn, fut si impressionnante qu'un journaliste U.S titra le lendemain : " Les jambes de Jamin sont aussi belles que celles de Brigitte Bardot"....

Ce grand voyageur fut également un immense champion sur toutes distances, et son entourage n'hésitait pas à aller lui faire affronter ce qui se faisait de mieux au niveau mondial.....de ce fait, même s'il perdit le GP d'Aby, il remporta l'Elitlopp de haute lutte...car c'est bien ainsi qu'on rentre dans la légende...

Sa popularité gigantesque grimpa encore lorsqu'il réalisa le doublé au Prix d'Amérique, battant ses adversaires de toujours, Icare IV et Tornese, l'un des champions Italien les plus populaire de l'histoire.....

Egalement triple vainqueur du Prix de France, Jamin a l'orée de 1960 va alors réaliser, à Enghien l'une de ses plus grande performance en enlevant " à l'arraché" le Critérium International en ...1'14'4", ce qui constituait le record d'Europe...

Son entraîneur-driver Jean Riaud, refusa de prendre part au Prix d'Amérique 1960 pour un éventuel triplé, estimant à juste titre que 50 Mètres de handicap étaient insurmontables...mais les propriétaires ne l'entendaient pas de cette oreille, et Jamin courut encore, reprenant en l'occasion...43 Mètres a ses rivaux, pour finir 3eme...

Blessé, il mit un terme à sa carrière, et nous quitta, à 29 ans, au Haras des Rouges Terre, lieu de sa naissance.

  

Jamin... dont la grand-mère maternelle, Gladys, était une Pur-Sang... Intéressante généalogie ; le secret de sa force était-il là ? Le croisement PS/TF, pas réputé pour donner des résultats intéressants nous a pourtant donné, dans un autre registre, un autre cheval de légende lui aussi toujours bien présent dans la mémoire collective...