Chère Tilly,
merci pour ce message, mais permettez-moi d'être tout de même en léger désaccord avec vous. J'ai commencé ma passion hippique par le trot avant de me convertir, dans les années 90, au galop. Du coup, j'ai une certaine connaissance des deux disciplines...
Jusque dans les années 90, il était presque inconcevable de voir un cheval de sang américain (c'est-à-dire américain, suédois, italien etc.) courir le prix d'Amérique. Je dirais même qu'il était tout simplement très rare de voir un cheval étranger à Vincennes, même sur courte distance, à cause de la fameuse montée.
De même, un cheval français qui tentait sa chance à l'étranger sur le mile, c'était tout un événement, on en parlait des mois à l'avance...
Avouez que tout cela a bien changé. La piste de Vincennes a été dénaturée, les sangs se sont mêlés, et on a depuis une vingtaine d'années des chevaux qui font les deux. Si je me souviens bien, ça a commencé avec Varenne, vainqueur du prix d'Amérique, de l'Elittlop, de la Loterie etc. Chose absolument inimaginable encore dix ans auparavant.
Certes, ce n'est pas à la portée du premier venu, mais il y a quand même plusieurs cas et vous citez d'ailleurs plusieurs chevaux. Par contre, au galop, comme dans le trot d'avant les années 90, ça reste totalement impossible. Un miler ne participera JAMAIS à l'Arc ou à toute autre course sur la distance classique. Il aurait été plus probable de voir le Vatican battre les All Blacks en rugby que de voir Arazi, Frankel ou Goldikova se présenter au départ du grand rendez-vous de Longchamp le premier dimanche d'octobre...
NB : C'est pour cela que le programme d'une saison de galop est d'une importance cruciale, sans doute plus qu'au trot. Tout changement de distance d'une grande course a des répercussions immenses, qui a des conséquences sur plusieurs générations.
La calamiteuse réforme de France Galop en 2005, amputant le Jockey-Club de 300 mètres, se fait sentir jusqu'à nos jours et pour encore longtemps. La distance classique, distance reine du turf européen, a été littéralement sabotée en France et plus aucun poulain français de 3 ans ne peut désormais remporter l'Arc.
Même si, par miracle, France Galop revenait enfin sur sa désastreuse décision, il faudrait des générations pour que les poulains français redeviennent performants sur la distance classique...