Au hasard de mes archives, en fouillant de vieux dossiers, je suis tombé sur un article d'un journal anglais au lendemain de l'impressionnante victoire du Fabre Zafonic dans les 2000 Guinées en 1993.
Un passage est particulièrement intéressant car il aborde deux thèmes :
Inévitablement, après une performance de cet acabit, les discussions allaient bon train sur les prochaines victoires de Zafonic, allant de la July Cup au Paris-Dakar. En réalité, la fourchette de ses objectifs devrait rester réduite et exclura probablement les courses dépassant un mile. Cela signifie que, quelque soit la carrière de Zafonic sur la distance des Guinées, il ne rejoindra jamais les Nijinsky ou Mill Reef, car la vraie grandeur n'est accordée qu'aux chevaux capables de tenir 2 400 m.
La première question abordée est celle dont on parle depuis le début de ce fil : la distance et la quasi impossibilité de sortir de son "bloc". Pour le coup, c'était encore pire pour Zafonic, scotché sur le mile. S'il ne s'était pas blessé dès la course suivante, mettant fin à sa carrière météoritique, l'aurait-on vu au moins sur 2 000 m ? Même pas sûr...
Le deuxième thème, c'est évidemment le lien entre distance et place dans l'Histoire. En Europe, 2 400 m est THE distance. Ce sont les courses les plus importantes, les plus prestigieuses, les événements qui ponctuent véritablement la saison.
Certains aiment bien discuter sans fin sur le "plus grand cheval de l'histoire", exercice illusoire et inutile. Mais une chose est sûre : malgré son exceptionnelle qualité, ça ne pourra de toute façon jamais être un Frankel, qui évoluait dans la seconde division du turf.
On regrette le temps où les journalistes/chroniqueurs hippiques faisaient leur boulot avec talent et pertinence, comme l'auteur de cet article. Ca nous aurait évité des mois de bourrage de crâne médiatique sur le champion de Cecil, "plus grand crack interstellaire de l'histoire universelle du galop"...
Allez, pour le plaisir, la victoire de Zafonic dans les Guinées :