🇸🇪 Elitloppet 2020 (G1, attelé, Solvalla) : Propulsion

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LES EXPLICATIONS DE LA DISQUALIFICATION D’EARL SIMON

LES CINQ COMMISSAIRES QUI OFFICIAIENT LORS DE LA RÉUNION DE SOLVALLA CE DIMANCHE ÉTAIENT D’ACCORD À L’UNANIMITÉ SUR LE FAIT DE DISQUALIFIER EARL SIMON.
UNE DÉCISION QUI FAIT COULER BEAUCOUP D'ENCRE EN FRANCE.

Disqualifié Earl Simon de la 3e place pour avoir gêné le futur 2e, voilà une décision qui fait beaucoup parler, en France. Allant même jusqu'à crier "au scandale". Le responsable de la salle de presse digitale mise en place par l’hippodrome de Solvalla ce dimanche a été en contact permanent avec Björn Wikander, le responsable des commissaires. Il revient sur cet incident.

"TROIS SITUATIONS ONT RETENU LEUR ATTENTION"

"Devant les tribunes, Joakim Lövgren choisit de quitter le dos de l’animateur et propose à ce moment un dos à Earl Simon et Franck Ouvrie qui avaient Cokstile dans son dos. Aux 700 mètres, quand Christoffer Eriksson s’est décalé en troisième épaisseur, il laisse l’occasion à Franck Ouvrie de sortir avouant "qu'il avait tenté de provoquer sa sortie pour pouvoir bénéficier ensuite de son dos". Mais Franck Ouvrie reste à sa place tout en se déportant quand Cokstile avance. C'est surtout dans le dernier tournant, quand Earl Simon et Franck Ouvrie forcent le passage et provoquent aussi Cokstile à se décaler d'une épaisseur. C'est cette situation qui est retenue. Dans la ligne droite, Cokstile est également serré."

A chaud, Franck Ouvrie déclare dans la presse locale, Travronden: « L'autre cheval (Cokstile) fatiguait et là j’ai essayé de sortir. Puis il est revenu. Je comprend que ce sont les règles même si je ne lui ai pas coupé les jambes ». Et d'ajouter : « Si j’étais sorti devant Cokstile j’aurais peut être terminé quatrième. On n’aurait pas gagné quoiqu’il arrive. C’est la vie et c’est dommage. Je suis triste pour le cheval, le propriétaire et l’entraîneur, c’est dur ».

Earl Simon est donc disqualifié pour gêne, les commissaires ont jugé qu’il n’aurait pas obtenu ce classement s’il n’avait pas forcé le passage. Franck Ouvrie écope de 30.000 couronnes suédoises d’amende (environ 3.000€), 30.000 supplémentaires pour la façon dont il a sollicité son cheval, le règlement suédois interdit en effet d'utiliser les deux mains en même temps lorsque l'on sollicite un cheval. Franck Ouvrie ajoutant à nos contrères de Travronden : « on les sollicite différemment en France, on bouge certainement plus les bras en Suède et c’est sur que dans une course comme celle là on est enthousiastes. Mais je n’étais pas dur envers le cheval. Je sais que ce n’est pas beau, j’ai eu des grosses amendes et je dois l’accepter ». En plus des 6.000 € dont il a écopé en finale, le pilote tricolore avait déjà subi dans la batterie avec 1.000 € d'amende pour avoir drivé "à demi". Cela peut paraître énorme, mais un peu comme en France avec les faux départs, en Suède, les amendes sont proportionnelles aux allocations des courses.

Le responsable de la salle de presse rappelle qu’il y avait un briefing avant la course à laquelle les drivers ont participé avec une traduction. Ils ont aussi eu un texte expliquant le règlement suédois.

DICK SJÖBERG, JUGE SUÉDOIS : "S'IL ÉTAIT RESTÉ À SA PLACE, IL N'AURAIT PAS OBTENU LE MÊME CLASSEMENT"
« On a fait un jugement. S'il restait en deuxième épaisseur, pouvait-il prétendre au même classement ? Nous estimons que non. C’est dans la ligne droite, on ne peut pas rétrograder mais on peut seulement disqualifier. Nous avons regardé plusieurs fois, il n’a pas la possibilité de sortir, il a un cheval à son extérieur, il force le passage sur Christoffer Eriksson à plusieurs reprises ». dit Dick Sjöberg, juge suédois qui officiait dimanche à Solvalla, dans une vidéo sur Travronden.

Rappellons qu’en Suède, comme d’ailleurs dans toute la Scandinavie et aux Etats-Unis, on ne peut pas s’engager sans avoir entièrement la place, qu’il est formellement interdit de driver « à demi », il faut garder sa ligne et n’utiliser qu’une épaisseur. Comme le stipule le code des courses en Suède : « Changer de ligne, bousculer ou pousser un concurrent, de même que l’usage abusif et intempestif de la cravache sont des actes susceptibles d’entraîner des sanctions. »

7000 balles de prunes en plus , c'est hallucinant !!

Même si je suis d'accord pour dire que la disqualification de Earl Simon est sévère je dois reconnaître que les règles suédoises lorsqu"elles sont correctement appliquées, rendent les courses plus régulières ..Ce qui n’est pas toujours le cas en France,en particulier sur les changements de lignes ,pas assez souvent sanctionnées et les drive à demi ...

altratus écrit: 7000 balles de prunes en plus , c'est hallucinant !!

... et après deux mois sans courses, c'est à dire sans revenus, ou presque... JMB va faire des émules !

JORKY77 écrit: JMB va faire des émules !

Je pense que lui n'y retournera plus ''jamais'', sinon il l'aurait déjà fait l'année dernière avec Aubrion. Et vu le palmarès qu'il a là-bas, ça facilite sa décision !!!
Maintenant, tous les autres qui se sont déjà fait '' Estropier'' là-bas, mais sans le palmarès... . Pas sur qu'ils n'y retournent pas, même si ça pique.

dura lex sed lex ........ Franck Ouvrie a joué : il a perdu , sûrement les mauvaises habitudes prises en France de driver à 1/2 ou 1 et demi ... difficile de se corriger même si les règles ont été clairement expliquées avant la course.On ferait bien d'appliquer cette règle sur nos hippodromes , cette pratique souvent utilisée notamment par JMB (avec vice et talent) nuit à la régularité des compétitions .

commandertilly écrit: Merci !
La passion des courses, fait que l'on s'en étonnes encore, alors qu'a l'arrivée de certains prix du Luxembourg, notamment, le ciel nous tombait également sur la tete...
Mais tout cela n'empechera pas que l'an prochain, Solvalla sera plein...show must go on
Pour ma part, ayant vagabondée dans d'autres sports individuels, et en ayant vue "bien d'autres", je ne peut que m'incliner...
Aujourd'hui c'est un fait : PLUS BESOIN de compéte pour gagner l'Elitlopp ou , bientot, le P.A.....ce sera la norme...une "autre" forme de préparation, qui, petit a petit, fera bel et bien disparaitre toutes les épreuves secondaires...ainsi, les 3 premiers de l'Olympiatravet, soit ne sont pas la, soit son littéralement écrasés.....il en ira de meme, bientot, pour les 4B en France....

Ce qui n'empeche pas d'Applaudir l'un des plus immense champion du trot de l'histoire...prop est un king...

Il ne faut peut-être pas exagérer... Les deux systèmes, Suédois et Français, ne sont pas vraiment comparables. L'Elitloppet est une course sur invitation ouverte aux femelles mâles et hongres, le Prix d'Amérique fait appel à des courses qualificatives et aux gains. Dans le premier cas, on pourrait se dire un peu vite qu'on a un plateau composé des meilleurs ; mais en poussant à l'extrême, le choix des invités peut aussi être assez parlant sur l'orientation qu'on souhaite donner à l’édition de l'année en cours. Spectacle et/ou compétition ; voire même, si l'on a l'esprit un peu tordu, choix du ou des vainqueurs potentiels souhaités (mais je ne pense pas que ce soit le cas). Le PA, avec son système de qualifications, sélectionne parmi l'élite les chevaux en forme du moment, à la notoire exception des hongres. Evidemment, tous les qualifiés aux gains ne sont pas toujours forcément à la hauteur... Chaque système, imparfait, a ses avantages et ses inconvénients.
Ce qu'on a un peu de mal à comprendre, me semble-t-il, c'est la spécificité des courses au trot de notre pays. De leur but originel au choix de l'hippodrome de Vincennes en passant par l'élaboration de la race Trotteur Français, on voit bien ce qui différencie notre petit univers du reste du monde. "L'écosystème" et ses règles n'étant pas tout à fait les mêmes qu'ailleurs, il est logique que ses acteurs aient développé des comportements et des us et coutumes différents. Pas incompatibles, mais différents. Ce qui ne manque pas de générer de part et d'autre une inévitable incompréhension ; il n'y a qu'à lire pour s'en convaincre, les commentaires de la presse nordique à propos de ce qui est généralement admis chez nous...
Notre "Temple du Trot" est la meilleure illustration de ce que je veux dire : C'est une piste à nulle autre pareille où se disputent tous les Gr1, sauf un, et la plupart des courses importantes : un boulevard de cendrée de 1 975 m, avec une montée et une descente, munie d'une aire réservée aux départs voltés (pas beaucoup pratiqués ailleurs que chez nous), portant la longueur totale maxi à 3000 mètres. La topographie des lieux, la largeur de la piste, la longueur des épreuves ont été et sont toujours propices à certaines habitudes et comportements qui ne peuvent que difficilement être tolérés sur les petites pistes plates de 1000 mètres et encore moins sur celles de 800. Ajoutez à cela notre tempérament pas très porté sur la discipline comparé à la raideur nordique, et vous comprendrez ce qui rend l'adaptation difficile des uns au système des autres ; ou si vous préférez, ce qui fait la difficulté pour les drivers français de se faire, à l'occasion, aux règlements tatillons à l'étranger. Et aux Suédois comme Kilström de composer avec la libre interprétation qu'on en fait ici dans nos pelotons...
A titre personnel, j'ai bien-sûr une nette préférence pour ce qui se fait chez nous, même si je souhaiterais parfois un peu plus de discipline (et de respect du cheval). Car il s'agit avant-tout d'une compétition, avec ses aléas, ses faits de courses et ses imperfections qui ne facilitent certes pas la vie du parieur, mais qui font aussi tout le sel du jeu. A trop vouloir lisser et discipliner les comportements, les courses qui sont aussi un sport risquent de devenir insipides et perdre beaucoup de leur intérêt. La rationalisation du travail du cheval, l'approche scientifique de son entraînement et de la course ne feront que renforcer cela... mais ce n'est que mon avis.

caribou écrit:

JORKY77 écrit: JMB va faire des émules !

Je pense que lui n'y retournera plus ''jamais'', sinon il l'aurait déjà fait l'année dernière avec Aubrion. Et vu le palmarès qu'il a là-bas, ça facilite sa décision !!!
Maintenant, tous les autres qui se sont déjà fait '' Estropier'' là-bas, mais sans le palmarès... . Pas sur qu'ils n'y retournent pas, même si ça pique.

Le Sarthois est têtu ! Et économe...

JORKY77 écrit: Il ne faut peut-être pas exagérer... Les deux systèmes, Suédois et Français, ne sont pas vraiment comparables. L'Elitloppet est une course sur invitation ouverte aux femelles mâles et hongres, le Prix d'Amérique fait appel à des courses qualificatives et aux gains. (...)
La topographie des lieux, la largeur de la piste, la longueur des épreuves ont été et sont toujours propices à certaines habitudes et comportements qui ne peuvent que difficilement être tolérés sur les petites pistes plates de 1000 mètres et encore moins sur celles de 800. Ajoutez à cela notre tempérament pas très porté sur la discipline comparé à la raideur nordique, et vous comprendrez ce qui rend l'adaptation difficile des uns au système des autres ; ou si vous préférez, ce qui fait la difficulté pour les drivers français de se faire, à l'occasion, aux règlements tatillons à l'étranger. Et aux Suédois comme Kilström de composer avec la libre interprétation qu'on en fait ici dans nos pelotons...
A titre personnel, j'ai bien-sûr une nette préférence pour ce qui se fait chez nous, même si je souhaiterais parfois un peu plus de discipline (et de respect du cheval). Car il s'agit avant-tout d'une compétition, avec ses aléas, ses faits de courses et ses imperfections qui ne facilitent certes pas la vie du parieur, mais qui font aussi tout le sel du jeu. A trop vouloir lisser et discipliner les comportements, les courses qui sont aussi un sport risquent de devenir insipides et perdre beaucoup de leur intérêt. La rationalisation du travail du cheval, l'approche scientifique de son entraînement et de la course ne feront que renforcer cela... mais ce n'est que mon avis.

Oui, une participation à L'Elitloppet n'est possible que sur invitation ... des invitations qui font suite à une série de courses de "qualification", des performances récentes ou, heureusement pour le vainqueur d'hier, sur la base de leur palmarès. J'y vois là un avantage notable par rapport à notre modèle français, la prime va réellement aux chevaux en forme du moment, d'ailleurs le seul des 16 invités hier qui n'avait pas de performance de premier plan ou une forme évidente depuis ce début de printemps était Propulsion. Peut-on en dire autant sur les 18 partants du PA où une partie notable du peloton participe grâce à ses gains (?) puisqu'il suffit d'avoir gagné 16.000 euros dans l'année qui a précédé.
A titre personnel, il me semble que le respect des hommes ET des chevaux est une valeur qui devrait faire passer toute autre considération au second plan. D'ailleurs je ne suis pas loin de penser que l'absence de réussite d'un "monstre" comme Orjan Kihlström sur nos terres n'est pas étrangère aux méthodes de voyous que l'on voit parfois dans nos pelotons. Le seul viking qui a appris nos règles implicites/non dites plus vite que n'importe qui, c'est sans doute Björn Goop, et je préfère ne pas dire ce que j'en pense. Alors oui, voir ces courses suédoises où aucun driver n'osera solliciter son partenaire plus que raison et encore moins couper la route à un adversaire en espérant échapper aux foudres des commissaires m'a réconcilié avec le trot au début des années 2000. D'ailleurs le tour en 3ème épaisseur d'OK avec Propulsion hier dans la 2ème batterie est symptomatique, un franchouillard bien de chez nous aurait joué des coudes pour trouver sa place ... et aurait fait semblant de ne pas comprendre pourquoi il a été distancé à l'arrivée.
Quant à savoir pourquoi certains crient haut et fort qu'ils ne retourneront jamais courir en Suède, je ne sais pas vous mais moi ça fait un peu tilt si on rembobine le fil de l'histoire depuis 2016. Des entraîneurs-drivers incapables de se maîtriser en course ? La bonne blague !
Je serais très intéressé d'avoir l'avis de Kristin Riise Odegard qui doit encore avoir un souvenir ému des pressions dont elle a été victime de la part de hauts dirigeants du trot français lorsqu'elle a, ingénue, remué la fange autour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Plus-Prononcer-Le-Nom, le Voldemort du trot des années 2000, alias "Mr Cobalt".

Pour vous avoir lu à plusieurs reprises sur ce post, je partage votre vision sur un nombre conséquent de points (et non, pas seulement Proppen, ça, je n'attends jamais personne pour apprécier un cheval, de premier rang, de province, ou de fond de pré).
Je ne parlerai pas des courses françaises, ni de leurs principaux acteurs, parfois écrasants ils ont suffisamment de place par ailleurs.

Le point qui m'a le plus intéressée c'est quand vous avez évoqué votre propre entraînement sportif (il y a longtemps, je nageais,
et je savais aussi ce que je pouvais faire dans un bassin contre d'autres...il y a longtemps aussi, je passais du temps à poser des cardio-fréquence-mètre
sur des trotteurs pour essayer de comprendre quelques trucs...)
Je suis de ceux qui pensent qu'il y a deux écoles, une fois qu'on a un cheval ayant appris ses gammes sur les hippodromes
au niveau comportemental et délivrance d'effort, un cheval qui soit en outre mature.
Donc un cheval de 6 ans bien sonnés et plus.
Soit on se sert en (grosse) partie des courses pour monter en condition,
Soit, pour peu que
1) on ait le cheval qui en ait la capacité voire le besoin
2) on ait suffisamment de connaissances en physio, locomotion...
3) on dispose des sparring partners ad hoc
4) on dispose des équipements ad hoc
(ça fait beaucoup)...
et,en outre (!!!), que l'on ait plus à gagner, en ayant pris du recul, à bosser à la maison et viser quelques gros événements (sans en faire la seule façon de faire
mais cela peut être valable pour des courses d'exception comme le PA et l'Elitloppet)...
on reste bosser dur à la maison et on ne court que si, au bon moment, le très bon cheval d'âge que l'on a nous montre qu'il est prêt, avec tous
les paramètres accumulés pendant des années pour le lire.

La seconde solution ne me paraît en aucun cas aberrante avec un étalon de 9 ans en pleine saison de monte et entraîné depuis des années
dans une maison qui a des moyens énormes et avait 3 partants dans la finale hier.