Vendredi 27 juillet : comment contempler et photographier l'éclipse totale de Lune
En France, la Lune éclipsée sera visible non loin de l'horizon sud, avec Mars à ses côtés, éblouissante. Quelques conseils pour contempler et photographier ce spectaculaire rendez-vous céleste.
L'idéal, si vous voulez profiter pleinement de ce magnifique happening cosmique, c'est d'y assister depuis... l'océan indien ! La Réunion, l'Île Maurice, Rodrigues, les Seychelles, les Maldives... Ou encore l'Inde, l'Afrique de l'est, le Moyen-Orient. En Europe, plus vous serez à l'est, mieux ce sera, Italie, Suisse, Allemagne, plutôt que Portugal, Espagne, Angleterre.
Et la France métropolitaine, alors ? Eh bien, si les conditions météo s'y prêtent, là encore, il vaudra mieux être en Alsace qu'en Bretagne. Les meilleurs spots d'observation s'il fait beau dans nos régions ? La Corse et la Côte d'Azur. Mais la France entière profitera, de toute façon, du spectacle, à la condition expresse, bien sûr, qu'il fasse beau... La météo sera d'autant plus cruciale que l'éclipse sera visible seulement très près de l'horizon, c'est-à-dire là où l'atmosphère terrestre est la plus dense, la plus épaisse.
Bon, que se passera-t-il ce 27 juillet au soir ? Comme chacun sait, une éclipse totale de Lune survient quand notre étoile, la Terre et la Lune sont parfaitement alignées : la Pleine Lune traverse l'ombre de la Terre, c'est l'éclipse ! Un phénomène d'autant plus magnifique que la Lune dans l'ombre demeure éclairée par mille levers et couchers de Soleil sur la Terre : les rayons du soleil traversant l'atmosphère terrestre sont réfractés comme par un prisme et illuminent doucement la Lune...
Donc ce 27 juillet 2018, la Lune entre dans l'ombre de la Terre à 20 h 25 : en France, c'est en plein jour, la Lune n'est pas levée, on ne verra rien. Puis c'est l'éclipse totale qui commence : 21 h 30. 21 h 30, c'est le moment où la Lune se lève à Paris ! Autrement dit, on ne verra... rien. A Nice, la Lune se lève à 20 h 52, c'est un peu plus favorable.
Dans le ciel, la planète Mars sera plus brillante que la Lune !
Heureusement, l'éclipse totale dure 1 h 43 minutes ! En France métropolitaine, donc, la Lune éclipsée, mais très basse, sortira progressivement des brumes de l'horizon et deviendra visible, soit à l'œil nu, soit aux jumelles. Dans tous les cas, le spectacle sera le plus beau dans des jumelles, qui amplifient lumière, contraste et couleurs... La Lune, pendant une éclipse totale, peut être jusqu'à cent mille fois plus sombre que la Pleine Lune, autrement dit, insistons sur ce point, si le ciel n'est pas parfaitement dégagé, il sera difficile de l'observer. En revanche si l'atmosphère est transparente, le spectacle sera un pur enchantement, jusqu'à 23 h 13, fin de l'éclipse totale, et même jusqu'à minuit, moment où la Lune sortira progressivement de l'ombre de la Terre...
Cette éclipse sera exceptionnelle, car elle coïncidera avec le rapprochement maximal de la planète Mars : la planète rouge, éblouissant rubis, brillera, bien plus lumineuse que la Lune, juste à ses côtés, un spectacle qui sous un ciel clair, sera magique...
En principe, il est très facile, vu la sensibilité des appareils photo numériques modernes, de photographier une éclipse de Lune. Celle-ci, bien sûr, fait exception, encore une fois, car elle aura lieu très près de l'horizon, en fin de crépuscule et en tout début de nuit. Cela dit, entre 22 h et 23 h, lorsque la Lune se sera suffisamment dégagée de l'horizon, et encore une fois si l'atmosphère est claire et pure, la Lune éclipsée et l'éclatante Mars feront un sujet de photo nocturne magnifique.
Il y a deux façons de photographier le ciel nocturne : à l'aide d'un simple pied photo, en utilisant des temps de pose assez courts et des objectifs de faible distance focale, ou à l'aide d'une monture équatoriale électrique, et tous les temps de poses et focales possibles et imaginables.
Dans le premier cas, le pied photo, on l'a compris, la limite à la prise de vue, c'est le mouvement apparent des astres dans le ciel. Si le temps de pose est trop long, la photographie est bougée... C'est pourquoi, si vous ne disposez pas de monture équatoriale (qui suit automatiquement le mouvement des astres dans le ciel) essayez de saisir la Lune éclipsée et Mars en arrière-plan d'un beau paysage terrestre. La Terre, la Lune et Mars entreront facilement dans le champ d'un appareil photo muni d'un objectif de 50 à 100 mm de focale dont vous ouvrirez le diaphragme complètement, ou presque : F/1.8, F/2.8 par exemple. Pour réussir votre image, cherchez le meilleur compromis entre temps de pose et sensibilité. En effet, il est nécessaire de trouver le plus long temps de pose possible, sans que l'image soit bougée, afin de limiter le plus possible la sensibilité. Pour 50 mm à 100 mm, le temps de pose maximal se trouve entre 5 et 10 secondes. Il suffit de vérifier sur l'écran de l'appareil que les étoiles, ou Mars, ou la Lune, ne sont pas bougées pour ajuster ce temps de pose maximal.
Une fois ce temps de pose maxi trouvé, ajustez la sensibilité, 1000, 2000, 4000 ISO... Si vous avez un déclencheur à distance, utilisez-le, bien sûr, sinon, cochez l'option « retardateur ». Si vous ne disposez pas d'un appareil photo reflex manuel, mais un petit « compact » automatique, décochez l'option « flash » bien sûr, faites confiance à votre appareil et priez Séléné, la muse des astronomes, pour obtenir une belle photo...
Enfin, avec une monture équatoriale, la photographie des éclipses totales est un jeu d'enfant : n'importe quel temps de pose peut être utilisé avec une faible sensibilité, l'image sera parfaite... Pour obtenir le portrait de la Lune et de Mars ensemble, optez pour un téléobjectif de 100 à 300 mm de focale. Pour réussir une belle image de la Lune éclipsée, avec le détail de sa surface, optez pour une focale de 300 à 1200 mm. Si votre monture équatoriale est bien réglée, n'oubliez pas de cocher « vitesse lunaire », et n'hésitez pas à poser 10 à 30 secondes, avec une sensibilité de 200 à 1000 ISO.
Dans tous les cas, vous devrez vous adapter aux conditions de cette nuit très particulière, en effet, il est impossible de prévoir à l'avance la luminosité et la couleur d'une éclipse totale de Lune ; c'est là la magie de l'un des plus beaux phénomènes célestes...
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bretagne : plein de nuage avec pluie...donc je n'y pensais même plus ...23h30 ...tiens mais on voit ls étoiles !!! dehors jusqu'à maintenant minuit 30 ....ai commencé par voir un croissant qui était sorti de l'ombre de la terre ....pas mal de nuages mais des éclaicies ...communion avec l'univers...immensité où circulent énormément de monde ...c'est le cas de le dire...mais la seule planète habitée pour le moment : c'est la nôtre...merveilleuse dans sa complexité et sa diversité...et les hommes sont entrain de la détruire par ignorance et par cupidité ....elle rejoindra un jour ces astres qui peuplent l'univers et qui avancent inexorablement vers leur destin mais sans être vivant dessus ...que des molécules qui ensemenceront l'univers et formeront d'autres entités ...notre planète est un trésor unique ...on ferait bien de s'en souvenir ...
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Gribouille29 écrit: pfffff je suis navrée.....pas de nuages pendant des semaines SAUF depuis vendredi, résultat, rien vu du tout!!!!!
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Pour la première fois, le LHC a accéléré des « atomes » entiers
Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) de Genève (Suisse) vient d’accélérer ses premiers « atomes » à une vitesse proche de celle de la lumière, et les résultats ont même dépassé les attentes. Une preuve de concept passionnante, qui pourrait conduire à une nouvelle série d’expériences révolutionnaires.
Au LHC, les scientifiques travaillent normalement avec des protons, en les accélérant à des vitesses proches de celle de la lumière, mais cela ne signifie pas que les chercheurs n’ont pas la possibilité d’expérimenter de nouveaux horizons.
Le mercredi 25 juillet 2018, les opérateurs ont injecté dans le LHC, pour la toute première fois, des noyaux atomiques ainsi que des « atomes » contenant un seul électron. Ce fut l’un des premiers tests de preuve de concept pour une nouvelle idée appelée Gamma Factory, qui fait partie du projet Physics Beyond Colliders du CERN.
« Nous étudions de nouvelles idées sur la façon dont nous pourrions élargir le programme de recherche et l’infrastructure actuels du CERN », explique Michaela Schaumann, ingénieur en charge du LHC. « Découvrir ce qui est faisable est la première étape » ajoute-t-elle.
Les expériences menées au LHC ont conduit à la découverte du boson de Higgs en 2012, et depuis lors, un tas de nouvelles particules subatomiques étranges ont été découvertes.
Durant une expérience « standard », le LHC produit un flux régulier de collisions proton-proton, puis comprime les noyaux atomiques ensemble pendant environ trois à quatre semaines, juste avant la fermeture annuelle hivernale. Mais durant quelques jours de l’année (ce qui n’est pas beaucoup au final), les physiciens ont la possibilité d’essayer de nouvelles idées pendant les périodes de développement de la machine.
Par exemple, lors d’une expérience précédente, les physiciens avaient accéléré des noyaux de xénon dans le LHC et ont aussi testé, dans l’accélérateur SPS, d’autres types d’ions de plomb partiellement extraits.
« Cet essai spécial au LHC était la dernière étape d’une série de tests », explique le physicien Witold Krasny, qui coordonne un groupe d’étude d’environ 50 chercheurs, dans le but de développer de nouvelles façons de produire des rayons gamma de haute énergie.
Accélérer les noyaux de plomb avec un électron restant peut être difficile en raison de la fragilité de ces atomes. « Il est très probable que l’électron soit retiré accidentellement », explique Schaumann. « Lorsque cela se produit, le noyau s’écrase dans la paroi du tube du faisceau car sa charge n’est plus synchronisée avec le champ magnétique du LHC » précise-t-il.
Au cours du premier cycle, les opérateurs ont injecté 24 paquets d’atomes et ont obtenu un faisceau stable à basse énergie pendant environ une heure. Ils ont ensuite paramétré le LHC à sa pleine puissance et maintenu le faisceau pendant environ deux minutes avant qu’il ne soit éjecté dans la décharge du faisceau. « Si trop de particules se détachent, le LHC rejette automatiquement le faisceau », explique Schaumann. « Notre priorité principale est de protéger le LHC et ses aimants ».
Après avoir activé les aimants pendant le cycle de redémarrage, Schaumann et ses collègues ont retenté l’expérience, cette fois avec seulement six paquets d’atomes. Ils ont gardé le faisceau en circulation pendant deux heures avant de l’interrompre.
« Nous avions prédit que la durée de vie de ce faisceau spécial à l’intérieur du LHC serait d’au moins 15 heures », explique Krasny. « Nous avons été surpris d’apprendre que la durée de vie pouvait atteindre 40 heures, mais nous pouvons maintenant conserver la même durée de vie du faisceau à une intensité plus élevée en optimisant les paramètres du collimateur, qui étaient encore configurés pour les protons durant ce test ».
Ces essais sont effectués pour déterminer si le LHC pourrait un jour fonctionner comme une sorte « d’usine à rayons gamma ». Dans ce scénario, les scientifiques tireraient sur les « atomes » circulants avec un laser, faisant sauter l’électron dans un niveau d’énergie plus élevé.
Puis lorsque l’électron reviendrait à son niveau d’énergie initial, il éjecterait une particule de lumière (photon). Dans des circonstances normales, cette particule de lumière ne serait pas très énergétique, mais comme l’atome se déplacerait déjà à une vitesse proche de celle de la lumière, l’énergie du photon émis serait amplifiée et sa longueur d’onde comprimée (effet Doppler).
Ces rayons gamma auraient une énergie suffisante pour produire des particules de « matière » normales telles que des quarks, des électrons et même des muons. Parce que la matière et l’énergie sont physiquement liées, ces rayons gamma de haute énergie se transformeraient en particules massives et pourraient même donner naissance à de nouveaux types de matière, comme la matière noire. Ils pourraient également être la source de nouveaux types de faisceaux de particules, tels qu’un faisceau de muons.
Les scientifiques du CERN ont encore un long chemin à parcourir avant d’y arriver, mais c’est une première étape passionnante qui pourrait mener à une nouvelle ère scientifique au LHC.
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