Paris Turf - Sébastien Guarato : “Tout va bien pour Bold Eagle !”
Par David FRICAUX | Publié le jeudi 22 juin 2017 à 19:55
Quatre semaines après avoir échoué dans la finale de l'Elitloppet, Bold Eagle sera en piste à Vincennes, dimanche, pour défendre son titre dans le Prix René Ballière. Entretien avec Sébastien Guarato, qui sera également représenté dans le Prix du Président de la République et dans le Prix Albert Viel...
Sébastien, dans quel état d'esprit êtes-vous à trois jours de la candidature de Bold Eagle dans le Prix René Ballière ?
Franchement, je suis assez confiant car le cheval a parfaitement récupéré de son déplacement en Suède. Ses derniers boulots sont bons. Tout va bien…
Justement, comment se sont passées ses dernières séances d'entraînement ?
Très bien. Il a bien travaillé tout au long de la semaine passée et son entraînement de lundi matin m'a confirmé qu'il était en pleine forme. Comme il est en piste très tôt en ce moment, je n'ai pas changé ma façon de l'entraîner malgré la canicule. Il fait toujours quatre montées et il est parfait dès qu'il est bien chaud.
La chaleur n'a donc pas contrarié sa préparation ?
Non car, avec les fortes températures des derniers jours, Bold Eagle travaille le matin vers 5 h 30, comme l'ensemble de mon effectif d'ailleurs. Et, vers minuit, je me lève pour le mettre au paddock jusqu'à 4 heures ou 5 heures du matin, afin qu'il profite de la fraîcheur de la nuit. Il passe ensuite sa journée dans un box frais, à la maison...
Pensez-vous qu'il puisse avoir pris un coup moralement lors de la finale de l'Elitlopp ?
Je ne pense pas car il avait été battu un peu de cette façon, en début d'hiver, dans le Prix Marcel Laurent, ce qui ne l'avait pas empêché de reprendre le cours de ses succès ensuite et d'enchaîner des victoires assez faciles. C'est un cheval qui a un très bon mental.
Avec le recul, comment analysez-vous sa défaite de Solvalla ?
Pour être honnête, après sa victoire dans sa batterie qualificative, on se demandait un peu comment il allait pouvoir être battu dans la finale. Mais, dès le départ, j'ai vu qu'il n'avait pas d'influx et que c'était mort. Le cheval n'a pas compris ce qu'il avait à faire et il pensait avoir fini son travail après s'être imposé dans sa batterie. Peut-être avons-nous également fait un heat de trop et trop “envoyé” dans la demi-finale où il a marché 1'08''4. Il faudra changer notre façon de faire l'année prochaine si nous retournons là-bas…
Allez-vous donner des consignes particulières à Franck Nivard, dimanche, afin de préserver au maximum le cheval dans le parcours, contrairement à l'année passée où il avait gagné en allant devant ?
Avec la présence d'un cheval comme Amiral Sacha, qui aime bien démarrer et aller devant, cela ne servirait à rien de se battre dans les premiers mètres de toute façon. Surtout si c'est pour que Bélina Josselyn vienne nous attaquer ensuite ! On le sait, Bold Eagle est un cheval qui a cinq cents mètres exceptionnels quand il ne fait rien durant le premier tiers du parcours. Cela peut suffire pour gagner…
Pensez-vous que Bold Eagle va être à 100 % de ses moyens pour défendre son titre ?
Même s'il n'est que quatrième, le cheval n'a pas démérité dans la finale à Solvalla, sachant qu'il a effectué ses derniers cinq cents mètres sur le pied de 1'06''5. Et, lorsque l'on sait qu'il avait marché 1'08''5 deux heures plus tôt, il est forcément au top. Après avoir décompressé quelques jours à son retour, il a repris le travail normalement et nous devrions voir le Bold Eagle que tout le monde connaît...
Aurez-vous tout de même une certaine appréhension dimanche ? Car, après Solvalla, vous aviez indiqué que vous hésitiez à disputer le Prix René Ballière...
Non, je n'aurai aucune appréhension. Pour moi, le cheval n'a pas mal couru à Solvalla. Il n'a simplement pas compris ce qu'on lui demandait dans la finale. Sur le moment, j'avoue avoir déclaré qu'il ne disputerait peut-être pas le Prix René Ballière mais, le soir même, il a dévoré. Il a mangé tout son foin et toute sa ration comme si de rien n'était. Et huit jours plus tard, il recommençait à faire l'imbécile au sulky. C'est ce qui m'a incité à le préparer pour le René Ballière.
Dans le Prix du Président de la République, vous présenterez Dreamer Delo, qui fera sa rentrée, mais aussi Darling de Reux, qui vient de remporter le Critérium des 4 Ans. Quelles seront vos ambitions ?
Dreamer Delo va faire sa rentrée. Il sera associé à Damien Bonne. Il est resté sur la touche, à la suite d'une fêlure d'un boulet. Il a été arrêté assez longtemps mais cela fait déjà un bon moment qu'il a repris le travail et il devrait bien courir. C'est un cheval énergique et dur mais, avant le coup, il visera la sixième ou septième place. Darling de Reux, elle, est restée en très belle condition depuis sa victoire dans le Critérium. Sans négliger l'opposition, ce sera un peu quitte ou double avec elle. Soit elle va “s'envoler”, soit ça ne va pas aller et elle ne recourra plus dans cette spécialité. Elle n'a pas travaillé au trot monté, n'ayant fait que de la promenade, mais elle a pris de la force depuis son unique essai sous la selle, l'été dernier, à Enghien où elle avait été sanctionnée pour ses allures.
Et, dans le Prix Albert Viel, vous aurez Ecu Pierji, qui vient de faire impression. Peut-il faire aussi bien que dans le Critérium des Jeunes ?
Le cheval est resté en très belle forme depuis sa victoire dans le Prix Kalmia. Il est nettement mieux depuis qu'il évolue sans enrênement. Il s'est vraiment baladé la dernière fois, faisant ses derniers huit cents mètres sur le pied de 1'08''5. Il a franchi un palier ces dernières semaines et, s'il peut bénéficier d'un bon parcours, il ne devrait pas être loin de la vérité...