Paris Turf - Retour sur l'Elitloppet : Partenaire particulier
Un véritable conte de fées. Björn Goop, Richard Westerink et Timoko forment un trio exceptionnel et leur deuxième victoire dans l’Elitloppet est venu couronner leur travail.
Toujours être là où on ne l’attend pas. Voilà l’un des ingrédients principaux de la formidable recette concoctée par le crack driver Björn Goop ce dimanche à Solvalla. Qui aurait pu parier que Timoko, nanti du numéro 5 à l’autostart (à l’extérieur de Bold Eagle notamment), se rabatterait en tête dès le premier tournant ?
Trois années idylliques
C’est un doux vendredi soir que tout a commencé entre la star suédoise Björn Goop et le champion “haut-landais” Timoko. Le 2 mai 2014.  Une association qui s’est de suite révélée prolifique, puisque les deux partenaires s’imposent de toute une classe, dans le Prix Kerjacques, face à quelques-uns des meilleurs hongres du moment (Rapide Lebel, Roi du Lupin et autre Rapide du Digeon) sur la cendrée. Trois semaines plus tard, les voilà au départ du plus grand rendez-vous scandinave de l’année : l’édition 2014 de l’Elitloppet. Lauréat de sa batterie à l’arraché, Timoko avait, dans la finale, été propulsé (à la surprise générale) au commandement par Björn Goop, avant de repousser l’attaque du champion local du moment, Panne de Moteur. Un lion lorsqu’il peut dominer. “Timoko est un cheval très intelligent, certainement le plus malin que j’ai jamais drivé. Il aime bien dominer, mais il ne faut pas trop user de cette tactique avec lui, car il connait ça par cœur.”
Björn Goop voue une profonde admiration pour son champion et le respect qu’il a pour lui se retranscrit beaucoup dans sa façon de le driver. L’osmose parfaite.
Vaincus dans la bataille, mais pas dans la guerre
Pourtant nettement dominé dans la batterie par Nuncio et Propulsion, Timoko a obtenu son billet pour la finale fort courageusement. Mais il n’a puisé ni dans ses ressources physiques, ni dans ses capacités mentales. “C’est un vrai guerrier. Pour remporter l’Elitloppet à 10 ans après tout ce qu’il a traversé, il ne faut pas être un cheval normal !” Sitôt la course courue, Björn Goop s’est exprimé en ces termes, avant que l’émotion ne le submerge totalement. Les larmes aux yeux, il déclare : “Je suis aussi surpris que tout le monde. Et à cent mètres du poteau, je savais que c’était fait. Nous étions seuls au monde. Je regardais Bold Eagle, mais il n’a jamais pu nous rattraper”, avant de poursuivre : “Timoko est un être exceptionnel. Il se relève toujours. Se rappeler d’avoir été battu tant de fois par Bold Eagle et le devancer dans l’Elitloppet, il faut vraiment avoir un mental hors normes. Remporter cette épreuve maintenant a vraiment une saveur particulière, car plus le temps avance et plus la fin est proche...”
Troisième sacre pour l’enfant du pays
Lauréat de l’édition 2006 de cette épreuve, pour le compte de son père, avec Conny Nobell (après distancement pour contrôle positif de l’ogre Jag de Bellouet), l’homme aux douze casques d’or consécutifs tenait vraiment à remporter cette épreuve à la “régulière”, sans avoir à profiter du malheur des autres. Et en 2014, le fils d’Olle Goop a obtenu la consécration. “Goop ! Goop ! Goop !”, un public rallié à sa cause qui ne cesse de scander son nom à son retour devant les tribunes. Pourtant délaissé au betting (le public scandinave n’étant pas du genre à ne pas ovationner les lauréats, aussi abandonnés à la cote soient-ils), Timoko et son entourage ont donc pu jouir d’une standing-ovation mémorable.
À l’année prochaine ?
Loué en carrière de course par ses propriétaires à Richard Westerink, jusqu’au 31 décembre 2018, Timoko pourrait poursuivre sa carrière à l’étranger l’an prochain... Et si l’adage “jamais deux sans trois” se vérifiait ? Après être entré dans l’Histoire en étant le premier à remporter cette prestigieuse épreuve à l’âge de 10 ans, il pourrait marquer un peu plus de son empreinte le trotting européen et mondial. Comme l’a dit Richard Westerink après le sacre de son protégé, en s’adressant au public suédois : “C’est votre Timoko !”