Paris Turf - Timoko face à un vélo...
Par Ludovic HELLIER | Publié le vendredi 4 août 2017 à 20:00
Alors qu’il ne lui reste plus que deux courses à disputer en France, Timoko aura une dernière occasion de se produire sur une piste dans le Sud-Ouest : il affronte le cycliste professionnel Romain Guillemois, mardi, à Langon.
Ne refusant jamais une sollicitation raisonnable, Richard Westerink a accepté le principe d’un match de son champion, Timoko, contre un cycliste : “Il faut jouer le jeu et faire partager au public l’histoire de Timoko. Sincèrement, on m’aurait proposé un tel défi il y a deux ans, je n’aurais pas pu l’accepter. Là , à quelques mois de la limite d’âge, c’est le moment de le faire. À quelques mois de la limite d’âge mais avec un Timoko meilleur que jamais. Il est étonnant. Quand il a commencé à faire la monte, il y a quelques saisons déjà , cela l’a même amélioré.” On ne reviendra pas sur son palmarès, si ce n’est en rappelant que Timoko a fait preuve d’une grande vélocité, avec un record établi à Solvalla, lors de sa victoire dans la finale de l’Elitloppet 2017 : 1’09’’. Une réduction kilométrique qui correspond à une vitesse moyenne supérieure à 52 km/h sur l’ensemble des 1.609 mètres du parcours. Mardi, à Langon, trotteur et cycliste feront un peu plus d’un tour, mais pas à pleine vitesse : le match ne battra réellement son plein que dans les trois cents derniers mètres de la longue ligne droite de l’hippodrome de La Bidane. Richard Westerink aborde le défi avec sérénité : “Il faut que je reste sage, avec la perspective de la prochaine course le 28 août, à Cagnes-sur-Mer. Mais j’espère bien que Timoko pourra gagner. Ce sera aussi l’opportunité d’utiliser un sulky que j’utilise à l’étranger mais qui n’est malheureusement pas homologué en France pour les courses. Dommage car ce type de sulky est utilisé à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, et permet de gagner quelques secondes.” Et si Richard Westerink aborde ce challenge amical avec une dose d’ambition, il pense aussi au public : “J’espère que nous allons donner un beau spectacle et que nous pourrons le fêter tous ensemble.”
Le challenger de Timoko : “Plaisir et motivation”
Vendredi 28 juillet, on assiste à un entraînement étonnant sur la piste de trot de l'hippodrome de Langon : un cycliste effectue trois tours de piste, se mettant deux fois “en danseuse” dans les deux cents derniers mètres de la ligne droite. Romain Guillemois vient faire du repérage avant son match contre Timoko. À 26 ans, natif de Marmande, le cycliste professionnel de l'équipe Direct Energie est un local, puisqu'il est licencié dans le club voisin de Bazas.
Il ne veut en tout cas rien laisser au hasard : “Cet entraînement correspond plus à du repérage, afin de faire les bons choix techniques. J'aurai des roues profilées, que je vais demander à mon mécano de préparer. Je pense avoir un grand plateau de 53 dents et, derrière, un 11 ou 12 dents. Il va me falloir gérer mon effort. Je pense que cela s'apparente à un lancement de sprint par un poisson pilote : je vais essayer d'accélérer au maximum en restant assis et de ne “lever le cul” que dans les deux cent cinquante ou trois cents derniers mètres pour atteindre ma vitesse de pointe.”
S'il ne connaît pas le monde des courses (“mais un peu celui du cheval car ma petite sœur monte en concours complet depuis une quinzaine d'années”), Romain a fait le papier : “J'avoue que je ne connaissais pas Timoko mais je me suis renseigné, notamment sur internet. J'ai même lu des commentaires où on me donne comme outsider. Ce n'est pas grave. Je suis déjà très content d'avoir été invité à participer à ce challenge. Affronter un crack est un honneur et j'avoue que cela augmente encore ma motivation...”