Du rififi dans les instances dirigeantes :
SETF / France Galop : le torchon brûle
Sur fond de désaccords profonds quant à la manière de challenger le PMU, dont les enjeux dévissent depuis plusieurs mois, la tension est palpable en particulier depuis la dénonciation, par la Société d’Encouragement du Trotteur Français (SETF), d’une convention visant le partage, de façon équitable, des recettes de l’opérateur avec France Galop.
Le 50/50, sorte de pacte de non-agression permettant à chacune des deux sociétés mères de tirer le même profit des recettes du PMU, aurait du plomb dans l’aile surtout depuis que la SETF a décidé de dénoncer cette convention en raison d’une activité plus prolifique (50,5% contre 49,5% pour France Galop). Puisque chaque sou est compté dans un contexte (très) difficile où les enjeux du PMU continuent de dévisser, la SETF ne veut plus faire de cadeau. De quoi faire ressurgir les antagonismes. Interrogé, vendredi, par nos confrères de JDG (Jour de Galop), Patrick Klein, membre du Conseil d’Administration de France Galop, parle d’une “dégradation des relations qui atteint aujourd’hui des niveaux jamais connus en deux siècles de courses en France.” Ambiance.
Au-delà de la position, plus du tout partagée, entre la SETF et FG, autour d'un accord qui prévoit, depuis 2018, la recherche d'optimisation dans le choix des réunions de courses (toutes disciplines confondues) et la répartition - équitable - de la contribution du PMU, le climat est plombé par des conflits latents. “On ne s'est jamais aussi peu parlé depuis que l'on travaille dans le même immeuble” confiait récemment une huile de la maison mère. Réunie au siège commun de Thémis (Paris 17e) depuis 2023, la filière hippique (PMU, FG, SETF, Fédération Nationale des Courses Hippiques) n'a ni la même vision - ce qui, historiquement, n'a rien de forcément surprenant -, ni la même façon de challenger l'opérateur historique de paris. “Quand le PMU va mal, c'est toute la filière qui est en danger” rappelait, samedi, dans nos colonnes, Olivier de Seyssel (vice-président de la SETF) sommant l'institution “de sortir des guerres de clochers” et militant, notamment, pour la nomination “en interne, d'un chef d'entreprise à la tête du PMU.” Une façon, sans doute, d'accentuer la pression autour d'un binôme (Emmanuelle Mallecaze-Doublet/Richard Viel) qui paraît de plus en plus isolé.
La veille, en Conseil d'Administration, les membres de la SETF ont appelé de leurs vœux la mise en place, dès que possible, d'un comité de pilotage sur l'activité du PMU. Une ligne rouge que l'exécutif de France Galop se refuse à franchir, pour l'instant, selon nos informations, même si Guillaume de Saint-Seine (président de FG) n'a pas accordé de blanc-seing au PMU lors du vote du budget 2025. “Des erreurs stratégiques ont été commises dans le passé, comme l'aller/retour sur l'offre de courses aux parieurs, le recul assumé dans l'offre de paris sportifs online, l'effacement de la présence de la marque PMU en communication grand public. Nous avons voté le budget, assorti d'une demande d'audit sur 2024 et la construction du budget 2025 (...). Ce vote du budget est motivé par la volonté de ne pas paralyser l'activité du PMU à partir de janvier 2025.” Une ligne dure, l'autre moins, qui figent les positions et sèment la confusion à l'heure où la filière, en perte de vitesse, doit redresser la barre.
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