"Impressionnant Golden Gio
Et le Franck Gio d'aujourd'hui"
Le trot en Italie
Les Romains, les Italiens de l’Antiquité, aimaient déjà les courses de chars attelés de chevaux rapides, héritage qu’ils devaient aux Grecs. Il est donc quasi-normal que les Italiens d’aujourd’hui se passionnent pour les courses de trotteurs attelés, héritage des courses de chars romains. N’ayant pas d’élevage de race italienne à proprement parlé, pendant de longues années, ils ont importé des Etats-Unis des trotteurs de race Standardbred, dont certains furent d’authentiques champions : Hazleton, Muscletone, De Sota, Mighty Ned, qui tous gagnèrent à deux reprises le fameux Prix d’Amérique, avant que l’on commence à parler de véritables trotteurs italiens, comme Mistero, vainqueur du Prix d’Amérique 1947, Oriolo, Tornese et Crevalcore, trois trotteurs légendaires en Italie.
Comme les Scandinaves et les Allemands, qui se passionnent aussi pour le trot, les Italiens eurent l’idée de croiser des trotteurs américains avec des trotteurs français, histoire d’allier la vitesse et la précocité des Standardbred, à l’endurance et la longévité des demi-sang trotteurs normands. C’est ainsi que naquit une race encore mal définie de « trotteur européen », dont Permit, en Allemagne, Tornese, en Italie, ont été pendant longtemps les exemples types les plus réussis.
Avec la création de l’U.N.I.R.E. et de l’E.N.C.A.T., équivalent en Italie de l’U.S.T.A. aux Etats-Unis et de la S.E.C.F. (Société d’Encouragement à l’Elevage du Cheval Français) en France, l’expansion, la gestion et l’organisation de programmes de courses pour trotteurs vont pouvoir se développer dans toute la Péninsule.
Les courses de trot telles qu’on peut les imaginer aujourd’hui apparaissent très tôt en Italie, dès 1808, à Padoue, un certain 13 août. Elles prirent de l’ampleur dans cette ville à partir de 1832. Les voitures servant alors de sulky pour ce genre de course étaient appelées « padovanelle ». Mais elles pesaient un poids énorme, près de 300 kg ; il n’était donc pas question de parler de « sulky ». L’harnachement lui-même pesait près de 30 kg. Dans ces conditions, il n’était pas encore question non plus de battre des records de vitesse.
Mais les courses se modernisèrent rapidement. En 1865, un nouveau type de voiture appelé « biroccino » apparut. Le siège du conducteur était placé plus haut et permettait de recevoir deux personnes. Les distances parcourues en course étaient de 2 000 à 2 400 mètres.
Le sénateur Breda eut le premier l’idée de créer une race de chevaux mieux adaptée pour courir au trot. Il fit d’abord appel aux fameux chevaux de race Orlov de Russie, qui étaient les plus rapides à l’époque. Il fit venir aussi des étalons des Etats-Unis, d’autres de Russie et aussi d’Autriche. En 1875, il acheta un trotteur Orlov du nom de Nagrad, qui descendait du fameux Bars I, le chef de race. En 1882, il augmenta son effectif en important d’autres trotteurs originaires des Etats-Unis.
Son exemple allait être suivi par le comte Orsi Mangelli au siècle suivant.
En 1929 fut créée « l’Association Nazionale Allevatori Del Cavallo Trottare » (l’A.N.A.C.T.). A partir de cette date sont inaugurés la plupart des grands hippodromes italiens comme : San Siro à Milan en 1925, Villa Glori à Rome en 1925, Agnano à Naples en 1935…
Dans les années 1930, les éleveurs italiens dominèrent le Prix d’Amérique, grâce aux trotteurs américains, qu’ils faisaient venir des Etats-Unis : Hazleton, vainqueur en 1931 et 1932, Muscletone, vainqueur en 1935 et 1937, De Sota, vainqueur en 1938 et 1939.
Le comte Paolo Orsi Mangelli lui-même, qui avait créé son élevage à partir de 1930, vit ses couleurs triompher avec De Sota, puis avec Mighty Ned, vainqueur en 1948 et 1951, mais aussi Mistero, vainqueur en 1947, qui lui était né en Italie.