Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Ils sont fous, ces Japonais !
Imaginez, en France, des gens dormant dehors par des tempĂ©ratures frĂŽlant les 0 °C afin dâavoir la meilleure place possible, dâĂȘtre le premier⊠Cela arrive pour les concerts des superstars â une bonne place en fosse nâa pas de prix â ou alors pour la sortie du smartphone derniĂšre gĂ©nĂ©ration, par exemple. Câest ce quâil se passe Ă Tokyo pour la Japan Cup. Presque une semaine avant la course, les passionnĂ©s dĂ©posent des couvertures dans les couloirs menant aux portes dâentrĂ©e de lâhippodrome, pour marquer leur place. La veille de la course, ils passent la nuit dehors. Et Ă Tokyo, en novembre, ça caille !
Si vous avez la chance dâassister Ă la Japan Cup ou Ă une journĂ©e de Gr1 au Japon, il faut arriver tĂŽt, trĂšs tĂŽt sur lâhippodrome : la premiĂšre course a lieu entre 7 h 45 et 8 h du matin, lorsque les portes sont ouvertes. Par vagues successives, afin dâĂ©viter les bousculades ou quâune personne tombe et se fasse piĂ©tiner, les fans entrent en courant sur lâhippodrome : lorsque vous ĂȘtes juste Ă cĂŽtĂ© de ce rush, câest extrĂȘmement impressionnant⊠Voire un peu flippant car vous nâĂȘtes pas Ă lâabri dâavoir un spectateur qui se dĂ©robe et vous tamponne !
Chacun veut sa place de prĂ©dilection ! Pour certains, câest un siĂšge en tribune. Pour dâautres, câest en face du poteau dâarrivĂ©e, autour du rond des vainqueurs, dans lâespoir dâattraper un autographe dâun jockey, ou prĂšs du rond de prĂ©sentation.
Câest toute une cĂ©rĂ©monie, le rond de prĂ©sentation ! Les fans crĂ©ent des banniĂšres en lâhonneur dâun cheval, dâun jockey ou dâun propriĂ©taire et ils attendent que les employĂ©s de lâhippodrome les aident Ă les attacher le long des barriĂšres du rond : câest un moment de fiertĂ© que dâavoir sa banniĂšre accrochĂ©e. Une fois que tout le monde a trouvĂ© sa place, les spectateurs ne restent pas immobiles pendant les douze courses du programme. Ce serait dommage, il y a tant Ă faire sur lâhippodrome de Tokyo⊠Ils laissent une couverture au sol pour indiquer que la place est prise et personne ne la leur prendra !
Lâhippodrome de Tokyo, câest gĂ©ant
Lâhippodrome de Tokyo vaut Ă lui seul le dĂ©tour. DĂ©jĂ , pour son emplacement. Les Japonais ne sâen rendent peut-ĂȘtre pas compte, de mĂȘme que nous ne nous Ă©merveillons plus vraiment devant la tour Eiffel, qui pointe le bout de son nez Ă ParisLongchamp ou Ă Auteuil, ou de la beautĂ© des Grandes Ăcuries de Chantilly⊠Mais ĂȘtre Ă lâhippodrome de Tokyo (ou de Fuchu, plus prĂ©cisĂ©ment), câest ĂȘtre presque au pied du mont Fuji. Le magnifique volcan nâest pas tout prĂšs, câest vrai, mais il y a quelque chose dâĂ©mouvant Ă le voir surgir lĂ -bas, recouvert de neige, au niveau du tournant juste aprĂšs le poteau.
Lâhippodrome de Tokyo est⊠gĂ©ant : tribunes immenses, sur six Ă©tages. En un week-end, vous aurez dĂ©jĂ du mal Ă en faire tout le tour. Conseil dâamie : Ă©vitez les talons hauts car cela nâaide pas Ă la dĂ©couverte du complexe ! Sur lâhippodrome de Tokyo, cela sent bon les nouilles soba, ou le burger, ou ce que vous voulez manger. Il y a de tout ! Les salles avec les bornes pour les paris sont immenses, Ă tel point que lâon se croirait dans un aĂ©roport, impression peut-ĂȘtre encore renforcĂ©e par les espaces fumoirs. Au grĂ© de vos dĂ©ambulations, vous tombez sur un coin rendant hommage Ă Deep Impact, ou une exposition retraçant lâhistoire de la Japan Cup. Cela, câest juste pour les tribunesâŠ
Tokyo, câest aussi lâhippodrome oĂč les entraĂźneurs doivent sauter sur un vĂ©lo pour aller seller leur cheval ! Les Ă©curies sont loin, bien loin de la salle des balances et ce serait bien trop long Ă pied. Donc tout le monde fait du sport et hop, Ă bicyclette ! Quelle vision presque cocasse de voir un entraĂźneur tirĂ© Ă quatre Ă©pingles monter sur son vĂ©lo, la selle sous le bras !
Je peux vous parler de lâimmense rond de prĂ©sentation, avec un Ă©cran gĂ©ant qui mĂ©rite cet adjectif "gĂ©ant". Pareil pour lâĂ©cran Ă lâintĂ©rieur de la piste. Je pourrais vous parler du jardin japonais de lâhippodrome, mais je nâai pas eu le temps dâen faire le tour complet⊠Je pourrais aussi vous parler du musĂ©e prĂ©sent dans lâenceinte de lâhippodrome, dont jâai malheureusement dĂ©couvert lâexistence trop tard pour mây rendre. Une chose est certaine : aprĂšs un week-end Ă lâhippodrome de Tokyo, je nâai pas eu le temps de tout dĂ©couvrir. Câest une bonne raison pour y retourner, non ?
Disney version hippique
Il faut ĂȘtre honnĂȘte⊠Jâaurais certainement eu plus de temps pour dĂ©couvrir un peu plus lâhippodrome si je nâavais pas pris un peu de temps pour flĂąner au⊠Turfy Shop ! Niveau merchandising, on ne fait pas mieux que les Japonais : je me suis sentie comme la gamine que jâavais Ă©tĂ© Ă Disneyland. Peluches Ă lâeffigie des chevaux, porte-clĂ©s, stylos, vaisselle, mais aussi tapis de selle au nom des chevaux⊠Il y a tout ! La surprise a lieu Ă la caisse car, avec les yens et donc tous les zĂ©ros, on perd vite le fil du montant de tout ce que lâon achĂšte ! En faisant la conversion en sortant du Turfy Shop, on se rend soudainement compte que la facture est finalement assez salĂ©e, mĂȘme si les prix sont raisonnables. Pardon, monsieur le banquier, on ne va pas tous les ans Ă la Japan Cup⊠Au bout dâun moment, il fallait bien sâarrĂȘter pour une bonne raison pragmatique. Non, pas le compte en banque⊠Mais je ne suis pas Marie Poppins : je nâai pas de valise magique !
Entre communion et tremblement de terre
Ămotionnellement, la Japan Cup, câest les montagnes russes. Outre les grandes courses françaises, au galop comme au trot, jâai eu la chance dâaller au Festival de Cheltenham, au Derby dâEpsom, Ă Royal Ascot, au Champions Day⊠à Cheltenham, jâai assistĂ© Ă lâune des plus grandes ovations que jâaie pu entendre, lorsque le miraculĂ© Sprinter SacrĂ© (Network) a remportĂ© son second Champion Chase (Gr1). Je nâai pas encore connu les ambiances dâun Kentucky Derby, dâune Melbourne Cup ou des grandes courses Ă Hongkong, mais ce que jâai ressenti Ă la Japan Cup, je ne lâavais jamais ressenti avant et je ne sais pas si cela arrive ailleurs que lors des grandes courses japonaises.
Au Japon, les chevaux tournent trĂšs longtemps dans le rond de prĂ©sentation, environ trente minutes voire plus. Lorsque nous Ă©tions autour du rond Ă regarder les partants, il y avait quelque chose dâĂ©trange, dâanormal mĂȘme, que jâai mis un peu de temps Ă saisir. Puis jâai compris : je nâentendais rien, Ă part le bruit des sabots. Pourtant, je me suis retournĂ©e, jâai regardĂ© autour de moi. Il y avait une foule immense autour du rond, Ă quoi il faut ajouter toutes les personnes aux balcons des multiples Ă©tages de la tribune. Plus de 100.000 personnes Ă©taient prĂ©sentes sur lâhippodrome⊠et je pouvais entendre une mouche voler. Câest le seul jour de course oĂč jâai senti quelque chose de quasiment mystique. Plus de 100.000 personnes ensemble, en communion, partageant en silence et en respect une mĂȘme passion : celle des chevaux, celle des courses.
Nous sommes ensuite allĂ©s voir la course en bord de piste devant le poteau, si ce nâest mĂȘme sur la piste, devant les barriĂšres contenant le public, nous accroupissant sous la lice extĂ©rieure pour ne pas gĂȘner les spectateurs : rappelez-vous, ils ont dormi dehors et sprintĂ© Ă lâouverture des portes de lâhippodrome pour avoir cette place. Nous avons suivi les chevaux qui se rendaient sur la piste, marchĂ© dans leurs traces. Une fois en place, devant des tribunes pleines, toujours ce silence, toujours cette communion. Et, soudain, la fanfare qui annonce lâapproche de lâentrĂ©e dans les stalles a retenti. Du silence, nous sommes passĂ©s quasiment Ă un tremblement de terre : le son de plus de 100.000 personnes qui crient en accompagnant la fanfare, le son de milliers de programmes roulĂ©s dans les mains avec lesquels on applaudit. Quand les chevaux partent, la foule explose encore. La Japan Cup a cela de fantastique que le dĂ©part est donnĂ© devant les tribunes. Ă lâarrivĂ©e, la folie aussi, au retour du gagnant idem : mĂȘme le cĂ©lĂšbre Roar de Cheltenham est un peu pĂąlot comparĂ© aux Japonais encourageant leurs chevaux. Ce fut une expĂ©rience bouleversante qui, sur le moment, mâa mĂȘme entraĂźnĂ©e dans une petite dĂ©pression ! Le sentiment que jamais, en Europe, je ne pourrais ressentir cela.
Tout Tokyo aux couleurs de la Japan Cup
La Japan Cup est aussi lâoccasion de dĂ©couvrir Tokyo. Le Japon nâest probablement pas un pays qui plaira Ă tous. Mon ami Franco Raimondi, par exemple, nâa pas Ă©tĂ© vraiment convaincu ! Tokyo, câest une autre planĂšte, oĂč nos repĂšres occidentaux sont bien dĂ©boussolĂ©s. Je pourrais vous parler de la fois oĂč nous devions rejoindre, avec Scott Burton du Racing Post, notre ami Satoshi Hiramatsu pour un dĂźner et que nous sommes arrivĂ©s avec plus de trente minutes de retard car â outre une attaque dâun rat â nous cherchions un restaurant traditionnel, câest-Ă -dire donnant sur la rue, et non pas un restaurant cachĂ© au quinziĂšme Ă©tage dâune tour !
Mais je vais plutĂŽt vous parler de la Japan Cup dans les rues de Tokyo. En tant quâEuropĂ©enne allant Ă Tokyo, je voulais notamment voir Shibuya : vous savez, cet immense carrefour que des milliers de personnes traversent en lâespace dâune minute. Lâun des cĆurs de Tokyo. Quelle ne fut pas ma surprise en sortant de la gare de voir que la Japan Cup sâaffichait partout. Dans la gare dĂ©jĂ , mais aussi sur des affiches gĂ©antes surplombant le carrefour, tout comme un Ă©cran gĂ©ant qui diffusait une vidĂ©o pour la course. Dans beaucoup des gares de Tokyo, la Japan Cup Ă©tait partout : Ă Shinbashi, avec une rĂ©plique de Kitasan Black, sur lequel les gens pouvaient monter et prendre des photos, ainsi que jouer Ă quelques activitĂ©s. Ou mĂȘme dans lâimmense gare de Shinjuku.
Câest un autre monde, Shinjuku : Ă cĂŽtĂ©, ChĂątelet-les-Halles a lâair dâune gare taillĂ©e pour le monde de Oui-Oui⊠à Shinjuku, il y avait partout des affiches pour la Japan Cup, avec les prĂ©cĂ©dents gagnants par exemple, des Ă©crans publicitaires aux couleurs de la Japan Cup. Il y avait aussi une animation avec un robot de la JRA, rĂ©plique du cheval Success Broken, que nous voulions voir. Mais imaginez devoir retrouver cela dans une gare qui est presque une ville, qui brasse 3,5 millions de passagers par jour ! Nous voilĂ donc Ă demander Ă des Japonais Ă©berluĂ©s, aux diffĂ©rents stands dâinformation de la gare, oĂč il est possible de trouver le "robot horse", en prĂ©sentant une photo sur notre tĂ©lĂ©phone⊠Nous avons fini par trouver lâendroit et lĂ , surprise⊠Plus de robot ! Nous avons craint quâil ait Ă©tĂ© dĂ©finitivement dĂ©sactivĂ©, ou "retire" par des Blade Runners. Mais nous lâavons finalement retrouvĂ© en pleine forme sur lâhippodrome de Tokyo.
Un monde Ă partâŠ
La Japan Cup, câĂ©tait mieux avant ?
Les chevaux internationaux ne veulent (presque) plus affronter les japonais Ă domicile. Or câĂ©tait ce qui diffĂ©renciait la Japan Cup de lâArima Kinen, qui se dispute fin dĂ©cembre : le monde entier versus les japonais ! Nous avons demandĂ© au journaliste Satoshi Hiramatsu ce quâil pensait de la Japan Cup actuelle. Vous le connaissez : chapeau sur la tĂȘte, lunettes, carnet Ă la main, il voyage dans les valises de tous les chevaux japonais. En Europe, aux Ămirats arabes unis, en Australie, aux Ătats-UnisâŠ
« Jâai suivi la Japan Cup depuis sa toute premiĂšre Ă©dition, en 1981. Dans les premiĂšres annĂ©es, jâĂ©tais surpris de voir que les chevaux japonais nâarrivaient pas Ă gagner la course ! Cela a changĂ© ensuite. Ă lâĂ©poque, la Japan Cup Ă©tait ma course favorite. Je lâadorais : jâattendais avec impatience de pouvoir y assister ! Voir de trĂšs bons concurrents internationaux venir dĂ©fier les chevaux japonais chez eux : câĂ©tait un grand moment. Mais, au fur et Ă mesure des annĂ©es, le niveau des chevaux japonais a beaucoup progressĂ© et le rĂŽle de la Japan Cup a changé⊠Les meilleurs chevaux internationaux ont de moins en moins fait le dĂ©placement, voire ne viennent plus. Pour cette raison, la Japan Cup a un peu perdu de ce qui la rendait si unique, si spĂ©ciale.
Câest bien entendu toujours une grande course, mais elle est devenue un Gr1 un peu plus comme les autres. LâArima Kinen est plus populaire auprĂšs des Japonais, elle reçoit encore plus dâattention des mĂ©dias locaux et elle est la course qui attire le plus dâenjeux au Japon [elle est dâailleurs numĂ©ro 1 en termes dâenjeux dans le monde entier, ndlr]. LâArima Kinen a rĂ©ussi Ă sâĂ©tablir auprĂšs des Japonais comme lâĂ©vĂ©nement majeur de la fin de lâannĂ©e. Cela Ă©tant dit, la Japan Cup 2020 attire Ă©normĂ©ment dâattention cette annĂ©e, et Ă raison ! Pour tous ceux qui connaissent les courses hippiques, la Japan Cup 2020 est beaucoup plus attendue que lâArima Kinen, puisquâil y aura les adieux dâAlmond Eye et la prĂ©sence de Contrail et de Daring Tact, les poulains de Triple Couronne. »
Une derniĂšre question, Satoshi : qui va gagner ? « Je crois quâAlmond Eye peut gagner ! Et Contrail deuxiĂšme⊠Daring Tact ? Peut-ĂȘtre quatriĂšme ou cinquiĂšme ! »
Rendez-vous sur Equidia dĂšs 7 h 20
Equidia prendra lâantenne dimanche Ă 7 h 20 pour la retransmission de la Japan Cup, dont le dĂ©part sera donnĂ© Ă 7 h 40.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Japan Cup (Gr1)
JDG
Une Ă©dition dâanthologie
Ă lâoccasion de son quarantiĂšme anniversaire, nous allons assister Ă une Ă©dition de rĂȘve de la Japan Cup (Gr1).
Pour la premiĂšre fois, le gagnant invaincu de la triple couronne des mĂąles, Contrail (Deep Impact) va affronter celle des femelles Daring Tact (Epiphaneia). Lâarbitre de ce match entre deux invaincues de 3ans sera la championne Almond Eyes (Lord Kanaloa). Cette derniĂšre avait rĂ©alisĂ© une saison parfaite Ă 3ans avant de sâimposer dans la Japan Cup 2018, avec Ă la clĂ© un chrono record (2â20ââ60). Pour les parieurs japonais, lâissue de la course ne fait aucun doute. Vendredi, quand ils se sont couchĂ©s, Contrail Ă©tait favori Ă 0,5/1, Almond Eyes Ă 2,8/1 et Daring Tact Ă 3,3/1. Ajoutons aussi que le quatriĂšme cheval au betting est Glory Vase (Deep Impact). ĂgĂ© de 5ans, câest un laurĂ©at du Hong Kong Vase (Gr1) et il compte douze sorties. Cette annĂ©e, il a couru Ă deux reprises. Il a remportĂ© sa prĂ©paratoire et affiche un rating de 119. Sâil a tout du prĂ©tendant sĂ©rieux Ă la victoire, il est, malgrĂ© tout, Ă 37,6/1. Tandis que huit des quinze partants sont Ă plus de 150/1.
MĂȘme Deep Impact nâavait pas rĂ©ussi.
Câest un dĂ©fi historique qui attend Contrail. Les poulains de 3ans entraĂźnĂ©s au Japon ont gagnĂ© Ă quatre reprises la Japan Cup. Un seul dâentre eux, Jungle Pocket (Tony Bin), avait remportĂ© le Derby. Le grand Deep Impact (Sunday Silence), aprĂšs avoir dĂ©crochĂ© en invaincu la triple couronne, avait fait lâimpasse sur la Japan Cup. Lors de son premier essai face aux chevaux dâĂąge, il avait essuyĂ© sa seule dĂ©faite japonaise, dans lâArima Kinen (Gr1). Le Kikuka Sho (Gr1), le St Leger japonais, est une course dure. Et Contrail a dĂ» se battre pour la remporter, sur une distance trop longue pour ses aptitudes. Le poulain, qui a survolĂ© le Derby japonais (Gr1) â le Tokyo Yushun si vous prĂ©fĂ©rez â peut rĂ©ussir cet exploit.
Almond Eye revient sur 2.400m.
Sur lâĂ©chelle des ratings, en considĂ©rant que les femelles bĂ©nĂ©ficient de 2 kg de dĂ©charge, sa tĂąche sâannonce compliquĂ©e. Il est pris Ă 122, alors quâAlmond Eye est Ă 124 et Daring Tact Ă 115. Almond Eye a fait sa meilleure valeur de la saison dans le Victoria Mile (Gr1) lors de sa rentrĂ©e, mais rĂ©cemment elle a remportĂ© le Tenno Sho (Gr1, 2.000m) en affichant un rating autour de 120. Et sur 2.400m alors ? Elle a gagnĂ© sur ce parcours mais son entourage lâa toujours prĂ©fĂ©rĂ©e sur plus court.
Daring Tact, difficile mais jouable.
Deux pouliches de 3ans ont remportĂ© la Japan Cup : Almond Eye et Gentildonna (Deep Impact). Elles avaient aussi dĂ©crochĂ© la triple tiara (la triple couronne des femelles). Daring Tact nâa pas eu de courses trĂšs dures jusquâĂ maintenant, devançant trois rivales diffĂ©rentes qui nâont pas vraiment brillĂ© par la suite. Elle passe ici son premier vrai test face Ă des chevaux plus ĂągĂ©s. Difficile donc, mais jouable quand mĂȘme. Son rating est un peu bas, mais rappelons-nous quâavant la Japan Cup 2018, Almond Eye Ă©tait elle aussi Ă 115âŠ
Way to Paris, quinze ans aprĂšs Alkaased.
La Japan Cup a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour que les locaux puissent affronter les Ă©trangers. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, elle est cependant devenue une course japonaise. Le dernier succĂšs Ă©tranger remonte Ă 2005, quand lâanglais Alkaased (Kingmambo) avait battu dâun petit nez Heartâs Cry (Sunday Silence). Il Ă©tait entraĂźnĂ© Ă Newmarket par le Milanais Luca Cumani et montĂ© par Lanfranco Dettori. Ajoutons aussi quâil avait gagnĂ© le Grand Prix de Saint-Cloud (Gr1). Tout cela ne vous rappelle pas quelquâun ? Le français Way to Paris (Champs ĂlysĂ©es) bien sĂ»r, qui est entraĂźnĂ© Ă Chantilly par le Milanais Andrea Marcialis. Il sera montĂ© par lâItalien expatriĂ© Mirco Demuro et sâest imposĂ© dans le Grand Prix de Saint-Cloud (Gr1). Celui qui figure en huitiĂšme position dans le betting, Ă 157/1, a par ailleurs dĂ©jĂ conquis le cĆur des fans japonais Ă cause de sa robe.
Mission impossible, mais trĂšs rentable.
Remporter la Japan Cup est mission impossible pour les Ă©trangers. Plus mesurĂ©, Luca Cumani nous avait confiĂ© : « Câest difficile, pas impossible. Il faut avoir un vrai cheval de Gr1 en Europe, Ă son aise en bon terrain et capable de tenir un vrai parcours de 2.400m dur. Il faut bien anticiper ce dĂ©placement, en renonçant Ă pas mal de courses. Et aussi avoir beaucoup de chance. »
La Japan Racing Association a mis en place un programme avec bonus pour attirer les Ă©trangers, mais les vocations se font de plus en plus rares. Les laurĂ©ats des vingt-quatre courses qualificatives ont droit Ă une prime de 200.000 $ (167.800 âŹ), mĂȘme sâils terminent Ă la derniĂšre place. Le gagnant dâune de ces courses bĂ©nĂ©ficie dâun autre bonus sâil se classe dans les trois premiers. Cela signifie que la victoire finale permet de dĂ©crocher un pactole de 4,8 millions dâeuros, sachant Ă©galement que les places de la sixiĂšme Ă la dixiĂšme sont payĂ©es.
Le meilleur classement des europĂ©ens ces dix derniĂšres Ă©ditions est la cinquiĂšme place dâIdaho (Galileo) en 2017. Way to Paris, en se classant sixiĂšme, peut rapporter Ă son propriĂ©taire, Paolo Ferrario, 367.000 âŹ. Câest beaucoup et en mĂȘme temps pas grand-chose si on compare cela au plaisir pris par le doyen des propriĂ©taires ces six derniĂšres saisons.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.