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le talent de Jean-Michel Bazire a encore frappé
SI
Davidson du Pont est parvenu à prendre sa revanche sur
Face Time Bourbon, le mérite en revient à son driver.
Paris Vincennes, le 9 février. Au sulky de
Davidson du Pont, Jean-Michel Bazire a offert un récital dans le Prix de France. Scoopdyga/Jean-Philippe Martini.
Par
Kévin Romain avec C. H. Le 9 février 2020 à 19h09
La revanche tant attendue du Prix d'Amérique a bien eu lieu dans le Prix de France. Dans des conditions climatiques difficiles, avec un fort vent qui a empêché le chronomètre de s'affoler, le spectacle sur la piste a été grandiose avec deux grands champions. Si la drive de Björn Goop, au sulky de
Face Time Bourbon, dans le Prix d'Amérique avait été saluée, que dire de celle de Jean-Michel Bazire ce dimanche ?
Le tirage au sort des places derrière l'autostart avait offert un avantage à Davidson du Pont, nanti du 4 quand son rival était contraint de partir du couloir 8. Mais le sens tactique, inégalé à Vincennes, du pilote français a sublimé cet atout. Du travail millimétré pour se placer devant son adversaire, le laisser dans l'emprise du peloton avant de démarrer au moment parfait pour se mettre hors de portée... ou presque. « Si on échange les numéros,
Face Time Bourbon aurait peut-être gagné, lance l'homme aux 20 Sulkys d'or. À mi-tournant final, je le pensais cadenassé. Mais il a fini comme une fusée, me faisant douter à 100 mètres du poteau. »
« On ne va pas le battre tous les jours »
L'incroyable retour de
Face Time Bourbon, venu échouer à une encolure de son rival après avoir compté dix mètres de retard à l'entrée de la ligne droite, laisse à penser que le meilleur driver a gagné, mais probablement pas le meilleur cheval. «Je ne le pensais pas aussi bon, mais il est sans doute le meilleur cheval du monde actuellement, constate JMB sur le podium des vainqueurs en évoquant
Face Time Bourbon. On ne va pas le battre tous les jours... »
Du côté des vaincus, cette défaite est presque vécue comme une victoire. « Je ne voulais pas que Björn Goop lui donne une course dure quinze jours après l' « Amérique », avoue Sébastien Guarato, entraîneur de
Face Time Bourbon. Je pense que mon cheval a montré qu'il était le meilleur. » Mais, à la fin d'une course, c'est souvent Jean-Michel Bazire qui gagne.
L’émotion de Jean-Yves Rayon
« Je suis content, délivré » confie Jean-Yves Rayon après le triomphe de
Davidson du Pont dans la Prix de France. « Nous avons manqué la belle de peu, cette victoire est un aboutissement. Le cheval ne doit rien à personne. Il a couru tête et corde malgré la météo peu favorable », poursuit le propriétaire et éleveur du lauréat.
Sur le podium, des larmes de joie ruisselaient sur son visage. Levant les yeux au ciel au moment où il s’emparait de la coupe, Jean-Yves Rayon confesse avoir eu à ce moment une pensée pour son père, Albert, initiateur de l’élevage basé dans l’Orne dont est issu le héros du jour. «Mes parents n’ont jamais vécu un moment aussi fort. Cette victoire fait remonter tout d’un tas de souvenirs, raconte l’ancien entraîneur de 72 ans. Je me souviens de la première poulinière de l’élevage. Elle s’appelait
Fleur du Pont. Elle a été la première à courir à Vincennes. C’était en août 1957.» Six décennies plus tard, il connaît enfin la consécration.