Aga Khan

Une page se tourne avec le décès de l'homme qui a fait de la casaque verte épaulettes rouges, la plus prestigieuse de l'histoire moderne des courses en Europe.

Karim Aga Khan après la victoire d'Ervedya dans la Poule d'Essai des Pouliches 2015

Victoires de Groupe I

🇫🇷 France
Prix de l'Arc de Triomphe – 4 – Akiyda (1982), Sinndar (2000), Dalakhani (2003), Zarkava (2008)
Prix du Jockey Club – 7 – Top Ville (1979), Darshaan (1983), Mouktar (1985), Natroun (1987), Dalakhani (2003), Darsi (2006), Vadeni (2022)
Prix de Diane – 7 – Shemaka (1993), Vereva (1997), Zainta (1998), Daryaba (1999), Zarkava (2008), Sarafina (2010), Valyra (2012)
Poule d'Essai des Poulains – 7 – Zeddaan (1968), Kalamoun (1973), Blushing Groom (1977), Nishapour (1978), Ashkalani (1996), Daylami (1997), Sendawar (1999)
Poule d'Essai des Pouliches – 5 – Masarika (1984), Zalaiyka (1998), Darjina (2007), Zarkava (2008), Ervedya (2015)
Prix Saint-Alary – 8 – Cervinia (1963), Behera (1989), Zainta (1998), Vadawina (2005), Sarafina (2010), Sagawara (2012), Vazira (2014), Siyarafina (2019)
Grand Prix de Paris – 7 – Charlottesville (1960), Sumayr (1985), Valanour (1995), Khalkevi (2002), Montmartre (2008), Behkabad (2010), Shakeel (2017)
Prix Vermeille – 7 – Sharaya (1983), Darara (1986), Daryaba (1999), Shawanda (2005), Zarkava (2008), Shareta (2012), Tarnawa (2020)
Prix d'Ispahan – 6 – Jour et Nuit (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), Sendawar (2000), Valixir (2005), Sageburg (2008)
Prix Lupin – 4 – Charlottesville (1960), Kalamoun (1973), Top Ville (1979), Dalakhani (2003)
Prix du Moulin de Longchamp – 4 – Silver Shark (1966), Ashkalani (1996), Sendawar (1999), Ervedya (2015)
Prix Royal-Oak – 4 – Ebadiyla (1997), Tiraaz (1998), Vazirabad (2015, 2016)
Prix Ganay – 4 – Kartajana (1991), Valanour (1996), Astarabad (1998), Dariyan (2016)
Grand Prix de Saint-Cloud – 4 – Shakapour (1980), Akarad (1981), Sarafina (2011), Zarak (2017)
Prix de l'Opéra – 4 – Shalanaya (2009), Ridasiyna (2012), Dalkala (2013), Tarnawa (2020)
Prix Robert Papin – 3 – Zeddaan (1967), Blushing Groom (1976), Masarika (1983)
Prix Jean-Luc Lagardère – 3 – Blushing Groom (1976), Danishkada (1986), Siyouni (2009)
Prix du Cadran – 3 – Tajoun (1999), Alandi (2009), Vazirabad (2017)
Prix Morny – 2 – Darannour (1962), Blushing Groom (1976)
Critérium International – 2 – Dalakhani (2002), Carlotamix (2005)
Prix Marcel Boussac – 2 – Zarkava (2007), Rosanara (2009)
Prix Jacques le Marois – 1 – Kalamoun (1973)
Prix de l'Abbaye de Longchamp – 1 – Moubariz (1974)
Prix de la Salamandre – 1 – Blushing Groom (1976)
Prix de la Forêt – 1 – Varenar (2009)

🇬🇧 Royaume-Uni
Derby d'Epsom – 5 – Shergar (1981), Shahrastani (1986), Kahyasi (1988), Sinndar (2000), Harzand (2016)
2000 Guinées – 1 – Doyoun (1988)
Oaks – 1 – Ezeliya (2024)
King George VI & Queen Elizabeth II Diamond Stakes – 3 – Shergar (1981), Alamshar (2003), Azamour (2005)
Coronation Cup – 2 – Petite Étoile (1961), Daliapour (2000)
Champion Stakes – 2 – Vayrann (1981), Kalanisi (2000)
St. James's Palace Stakes – 2 – Sendawar (1999), Azamour (2004)
Coronation Stakes – 2 – Ervedya (2015), Tahiyra (2023)
Sussex Stakes – 1 – Venture (1960)
International Stakes – 1 – Shardari (1986)
Ascot Gold Cup – 1 – Enzeli (1999)
Prince of Wales's Stakes – 1 – Azamour (2005)
Queen Anne Stakes – 1 – Valixir (2005)
Yorkshire Oaks – 1 – Shareta (2012)

🇮🇪 Irlande
Irish Derby – 6 – Shergar (1981), Shahrastani (1986), Kahyasi (1988), Sinndar (2000), Alamshar (2003), Harzand (2016)
Irish Oaks – 2 – Ebadiyla (1997), Shawanda (2005)
Irish St Leger – 2 – Kastoria (2006), Alandi (2009)
National Stakes – 2 – Manntari (1993), Sinndar (1999)
Irish Champion Stakes – 2 – Timarida (1996), Azamour (2004)
Moyglare Stud Stakes – 2 – Edabiya (1998), Tahiyra (2022)
Irish 1000 Guineas – 1 – Tahiyra (2023)
Matron Stakes – 1 – Tahiyra (2023)

🇩🇪 Allemagne
Bayerisches Zuchtrennen – 2 – Kartajana (1991), Timarida (1996)
Preis von Europa – 1 – Sumayr (1985)

🇮🇹 Italie
Gran Criterium – 1 – Danishkada (1986)
Grand Prix de Milan – 1 – Shamdala (2006)

🇺🇸 États-Unis
Breeders' Cup Turf – 2 – Lashkari (1984), Tarnawa (2020)
Matchmaker International – 1 – Lashkari (1986)
Beverly D. Stakes – 1 – Timarida (1996)
Secretariat Stakes – 1 – Bayrir (2012)
Jockey Club Oaks – 1 – Edisa (2019)

🇨🇦 Canada
E.P. Taylor Stakes – 2 – Khariya (1987), Timarida (1995)

🇦🇪 Dubaï
Dubaï Sheema Classic – 1 – Dolniya (2015)

🇭🇰 Hong Kong
Hong Kong Vase – 1 – Daryakana (2009)

Hommage de France Galop à 𝐒𝐨𝐧 𝐀𝐥𝐭𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐥𝐞 𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞 𝐊𝐚𝐫𝐢𝐦 𝐀𝐠𝐚 𝐊𝐡𝐚𝐧 𝐈𝐕

Horse Racing Ireland's tribute to His Highness the Aga Khan

Décès de l'Aga Khan, figure du chiisme et philanthrope influent • FRANCE 24

RIP your Highness

Merci Linamox
Nous ne pouvons qu'ajouter nos marques de respect, c'est une énorme page des courses, pour nous...
🎩🎩🎩

L'histoire de Shergar a été déplacée dans un nouveau sujet

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Quelques réactions à la disparition de Karim Aga Khan :

Fédération des éleveurs du galop :

Son Altesse le Prince Aga Khan, nos courses et notre élevage lui doivent tellement !

Pendant plus de six décennies, Son Altesse le prince Aga Khan a développé, façonné et fait perdurer un élevage et une écurie de courses au rayonnement international unique.

Son esprit visionnaire, sa passion jamais démentie pour le cheval, sa fidélité aux plus hautes valeurs ont définitivement marqué l’histoire de l’élevage et des courses en France et dans le monde entier.

En témoignent les innombrables champions nés dans ses haras, qui ont fait briller ses célèbres couleurs sur les plus belles pistes. Ils constituent aujourd’hui un patrimoine génétique incomparable, dont il a été l’instigateur inspiré.

Son intelligence acérée, son immense culture hippique l’ont poussé à investir dans des achats d’élevages entiers, afin d’élargir et diversifier le capital génétique légué par ses glorieux ascendants, les sangs Boussac, Dupré, Lagardère étant venus à point nommé renforcer la magnifique réussite de l’écurie du prince Aga Khan.

La création d’Arqana, qui a propulsé nos ventes au plus haut rang européen, la rénovation de l’hippodrome de Chantilly et du Château sont d’autres preuves de son attachement à la France, ainsi que le maintien sur le sol normand des étalons phares Siyouni et Zarak.

Pour tout cela, Monseigneur, un immense et respectueux Merci de la part de tous les éleveurs français !

À sa famille, à ses amis, aux équipes des Aga Khan Studs, la Fédération des Éleveurs du Galop adresse ses plus sincères condoléances.

Christophe Lemaire :

Ému par l’annonce de la disparition de Son Altesse le prince Karim Aga Khan. Ce fut un honneur et un privilège d’avoir porté sa casaque verte, épaulettes rouges, iconique. Toutes mes condoléances à sa famille et ses proches.

Dermot Weld :

J'ai dû gagner 10 groupes I pour le prince Aga Khan. Il était un homme de peu de mots, mais son engagement pour les courses et l'élevage était absolu. C'était vraiment un plaisir d'être son entraîneur tant il comprenait bien les chevaux. Je savais que le prince appréciait particulièrement le Derby d'Epsom et j'ai été heureux de lui apporter un succès dans cette épreuve (avec Harzand en 2016), d'autant que trois semaines plus tard, nous remportions le Derby irlandais. Et puis, s'il fallait ressortir un troisième moment, il y aurait bien sûr la victoire l'an passé dans les Oaks d'Epsom avec Ezeliya.

Aga Khan Studs :

Toutes les équipes des Aga Khan Studs, basées en Normandie, à Chantilly et en Irlande adressent leurs plus sincères condoléances à la famille de Son Altesse Aga Khan et à ses proches suite à l’annonce de sa disparition le 4 février 2025.

À la tête de l’élevage familial depuis 1960, Son Altesse a construit l’une des plus remarquables opérations de course et d’élevage au cours des 65 dernières années. Guidé par sa passion pour les chevaux et les courses, il a développé ses haras et ses lignées pour atteindre l’excellence, tout en œuvrant pour le développement et la pérennité des courses en Europe.

Sa mémoire perdurera au sein des Aga Khan Studs à travers les chevaux qu’il a élevés et les familles qu’il a patiemment façonnées. Ce fut un honneur et un privilège pour tous les membres des équipes des haras en France, en Irlande et au sein du centre d’entraînement d’Aiglemont de travailler sous la direction de Son Altesse, qui laisse derrière lui un héritage d’excellence qui continuera d’inspirer les générations futures.

Emmanuel Macron :

Le prince Aga Khan a consacré sa vie à promouvoir la paix, la tolérance et le développement. Son engagement pour le dialogue entre les cultures restera une source d’inspiration pour nous tous. À sa famille et à ses proches, mes condoléances.

Yves Saint-Martin :

Je suis attristé d’apprendre son décès. C’était un grand monsieur, extraordinaire. Il comprenait très bien les courses. C’était un très grand et bon patron, qui savait toujours bien placer ses collaborateurs. Il a eu une très grande réussite dans tout ce qu’il gérait. Il a fait beaucoup de bien partout où il passait, que ce soit pour ses fidèles et adeptes ou dans tout autre domaine. J’ai fait les ¾ de ma carrière sous sa casaque. Je m’étais fâché avec François Mathet en 1970, qui était alors son entraîneur, et Son Altesse était venu me chercher huit ans après en me disant qu’il fallait que je retourne chez François Mathet et qu’il voulait que je monte ses chevaux. Je lui ai répondu que nous étions fâchés, mais Son Altesse m’avait répondu : “Je m’occupe de François !” J’ai donc remonté cinq ans pour François Mathet qui, paraît-il, était heureux que je revienne aux sources. En 1985, je préviens le prince que je veux mettre un terme à ma carrière, mais il désire que je la poursuive encore. J’ai donc prolongé mon contrat de deux ans et il m’avait alors précisé que je pouvais encore rajouter une année supplémentaire si je restais chez lui. Je crois que cela lui tenait à cœur que je stoppe ma carrière en lui étant toujours associé. C'était tout de même un grand honneur qu’on me propose cela. Finalement, je n’ai pas fait la troisième année, car le seul groupe I qui me manquait, je l’ai remporté en 1986. Alain de Royer Dupré avait proposé à son Altesse d’y mettre Danishkada, initialement prévue dans le “Boussac”. La proposition a été acceptée et j’ai pu gagner ; c’était un beau cadeau ! Et lors de ma dernière année, en 1987, je montais un poulain qui me plaisait beaucoup. Il n’était pas engagé dans le Prix du Jockey-Club. Je dis à Son Altesse : “Je suis prêt à payer la supplémentation pour le voir courir à Chantilly” et le prince, après avoir réfléchi, lance en riant : “Nous allons mettre la main à la poche !” Nous avons finalement gagné le Jockey-Club, avec Natroun. Non, il n’y a pas à dire, c’était un grand homme.

Georges Rimaud :

Je suis profondément ému à l'annonce de cette disparition. Mes pensées vont vers ses enfants et la princesse Zahra en particulier, dont la peine doit être immense aujourd'hui. Ce fut un privilège de travailler pendant vingt-quatre ans avec un tel homme, un vrai leader et un visionnaire, doté d'un immense charisme. Je garde en mémoire tant de moments précieux en sa compagnie, pas forcément lors des grandes victoires, mais plutôt au haras à regarder les chevaux, à évoquer le développement de la structure. Il laissera un grand vide, dans sa famille, dans son écurie et son haras, mais aussi dans le monde des courses dans son ensemble.
Beaucoup de gens, passionnés par les courses, se sentent un peu orphelins aujourd'hui, car même si le prince était une personnalité exceptionnelle, il était quelqu'un d'abordable et de respectueux, et le public ressentait et appréciait cela. Je suis dans l'espérance d'une continuité avec une présence toujours aussi forte dans les courses et l'élevage, il faut poursuivre ce pour quoi il a œuvré tout au long de son existence. Ce ne sera pas simple de succéder à une telle personnalité, mais c'est important de le faire. Il nous a transmis sa passion et c'est notre devoir de continuer à l'animer.

Criquette Head :

Cela m'attriste énormément, parce que c’était quelqu'un que j'aimais beaucoup. C'est un grand Monsieur qui disparaît, une perte énorme, que ce soit pour sa famille bien sûr, mais aussi pour l’univers des courses. À mes yeux, il sera irremplaçable. Il a fait tellement de choses pour beaucoup de monde… Quand son père, Ali Khan, est décédé en 1960, le prince Karim était tout jeune, il avait 24 ans et il a repris l’écurie pour travailler avec mon père. Ils ont eu beaucoup de réussite à l’époque. En 1960, Charlottesville remportait ainsi le Prix du Jockey-Club et le Grand Prix de Paris. Le prince Karim Aga Khan était quelqu’un de très abordable et de très gentil, tout à fait simple, qui adorait les chevaux. Il a vraiment construit un empire.

Johnn Oxx :

Je viens d’apprendre la disparation de Son Altesse Aga Khan. C’est un moment terrible. Nous savions que cela allait arriver un jour... C’est peut-être un cliché, mais c’est la fin d’une époque. Il a été une force motrice dans l’industrie des courses et de l’élevage. Beaucoup d’entraîneurs, moi le premier, ont des raisons de lui être reconnaissant, car tous ceux qui ont entraîné pour lui avaient des bons chevaux et ont connu des victoires importantes. J’imagine que Sinndar a été le cheval le plus important que j’aie entraîné pour lui. Il a remporté le Derby d’Epsom, l’Irish Derby, puis le Prix de l’Arc de Triomphe. C’était un cheval qui ne cessait de progresser à chacune de ses sorties. On ne trouve pas beaucoup de chevaux meilleurs que lui. Il y a, bien sûr, aussi eu Azamour qui a gagné, les St James’s Palace, les Irish Champion Stakes, les Prince of Wales’s Stakes et les King George. J’ai entraîné pendant vingt-cinq ans pour lui et j’ai toujours trouvé qu’il était très simple de travailler avec le prince. Il était très réaliste quant aux talents de ses chevaux. Évidemment, il espérait toujours que le cheval allait être un champion, mais il était réaliste. J’ai toujours apprécié d’échanger avec lui. Bien sûr, il venait chez nous pour parler de ses chevaux, mais j’ai adoré l’écouter sur ce qui se passait dans le monde. Il était tellement intéressant et a fait tellement de bien dans le monde entier. En fait, nous, dans le monde des courses, nous ne connaîtrons jamais l’étendue de ses actes de bonté.

Alain de Royer-Dupré :

C’était un propriétaire pour lequel j’avais une grande admiration parce que tout ce qu’il a fait dans sa vie a toujours été fait avec une grande précision, notamment avec les chevaux. Tout était très bien pensé et il était un visionnaire. Il prenait son temps pour faire ses choix, mais savait faire confiance. Il savait aussi – surtout quand j’étais jeune entraîneur -, ne pas me mettre de pression, ce que j’ai beaucoup apprécié. Lui-même ayant été un grand sportif (en ski alpin, ndlr), il savait que c’était négatif de mettre de la pression sur quelqu’un. Il faut bien noter aussi que c’était un éleveur dans l’âme ; c’est avant tout un éleveur. Il appréciait bien plus de s’imposer avec un cheval qu’il avait élevé, avec un pedigree qu’il avait pensé et construit ; c’était très important pour lui. Il avait une chose qui est très rare chez les propriétaires, c’est qu’il voyait très bien les galops et les courses. Je pense qu’il avait été certainement initié à cela par François Mathet. Il venait presque toujours voir les bons chevaux galoper. C’était vraiment des moments privilégiés pour nous et travailler pour quelqu’un qu’on admire est quelque chose de très agréable. Il était aussi très attaché avec ses jockeys. On sentait un rapport de sportif à sportif, puisque lui-même avait été un sportif. Je savais qu’il avait beaucoup de choses sur les épaules dans sa vie, et les courses, je pense, devaient être un moment de détente pour lui. On peut espérer que son héritage perdure grâce notamment à la princesse Zahra, qui est très impliquée. Précisons aussi qu’il laisse une très belle valeur génétique aussi au haras. Zarkava est, d’ailleurs, la continuité de l’élevage de son grand-père, qui avait fait naître Petite Etoile...

Edouard de Rothschild :

C'était un des plus grands seigneurs de l'élevage et des courses de tous les temps. Il fut un fervent “contradicteur” au changement de la distance du Prix du Jockey Club, ce qui ne l'a pas empêché de le courir et de le remporter à plusieurs reprises par la suite et de nous retrouver à ce moment. J'ai connu Son Altesse Aga Khan quand mon père avait des chevaux chez François Mathet en même temps que lui. Je me souviens qu'il était présent le jour où j'ai soufflé mes 60 bougies. C'était un homme très passionné dans le domaine des courses et de l'élevage, quelqu'un doté d'énormément d'expérience sur la vie en général.

Francis-Henri Graffard :

Quand j’étais jeune et passionné de courses, je passais mon temps à lire les “Courses et Elevage” et cette casaque de Son Altesse Aga Khan faisait rêver. Le prince était vraiment une personne emblématique dans ce milieu. J’ai eu la chance de le rencontrer à son haras et de passer un peu de temps avec lui au moment où j’allais prendre la suite d’Alain de Royer Dupré à Aiglemont. Et cela a été un moment inoubliable pour moi, car il avait beaucoup de charisme, une joie de vivre et une intelligence remarquable. Il a vraiment été très inspirant pour moi. Il a énormément contribué dans l’industrie des courses et aussi pour Chantilly en particulier. C’était vraiment une personne incroyable.

Christophe Soumillon :

C'est avec une immense tristesse que j’ai appris la disparition de Son Altesse Aga Khan. Je n’aurai malheureusement plus l’opportunité de lui exprimer à nouveau tout mon respect et mon admiration pour l’homme extraordinaire qu’il était, ni de le remercier pour son rôle essentiel dans ma carrière. Il a été bien plus qu’un propriétaire exceptionnel, il a changé ma vie. Toujours présent, dans les moments de succès comme dans les périodes difficiles, il a aussi partagé des instants précieux de ma vie personnelle. Il était là pour notre mariage avec Sophie et a toujours eu une attention particulière pour la naissance de nos enfants. Son Altesse était, avant tout, un passionné de chevaux et de courses, ce qui faisait de lui un éleveur unique. Lui-même athlète de haut niveau, il comprenait à la perfection l’entraînement et la compétition. Il acceptait la défaite et les aléas des courses, mais il ne supportait ni la prise de risques inconsidérés d’un jockey ni qu’on tente de lui dissimuler la vérité. Je garderai à jamais en mémoire la fierté d’avoir porté sa mythique casaque verte à épaulettes rouges, celle qui m’a permis de vivre mes plus grands rêves et d’atteindre les sommets de la compétition à travers le monde. Dès mon plus jeune âge, cette casaque me faisait déjà rêver, et elle m’a offert tant de succès: Zarkava, Dalakhani, Khalkevi, Shawanda, Darsi, Vadawina, Valixir, Ervedya, Vadeni, Zarak, Tarnawa, Montmartre, Dariyan, Vazira, Siyarafina, Dalkala, Vazirabad, Rosanara, Shamdala, Dolniya, Carlotamix, Shakeel… Chacun d’eux a écrit une page de cette formidable histoire que j’ai eu le bonheur de partager avec le prince et ses équipes. Ses paroles avant les courses résonneront toujours en moi, elles me donnaient confiance et me permettaient de monter ses chevaux comme s’ils étaient les miens. En 2009, lorsque mon contrat de première monte n’a pas été reconduit, il m’a encouragé à ne pas baisser les bras. Il m’a rappelé que d’autres jockeys avaient traversé la même épreuve et que cela devait devenir une force, une nouvelle source de motivation. Avec bienveillance, il m’a assuré que notre collaboration continuerait, qu’il y avait encore de grandes choses à accomplir ensemble. Son Altesse était bien plus qu’un employeur, il était un véritable protecteur. J’ai eu la chance de vivre aussi des moments privilégiés avec lui, hors courses, et j’ai découvert un homme admirable, animé par une volonté constante de faire le bien autour de lui. Merci, Monseigneur, pour ces instants inoubliables qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. J’adresse mes plus sincères condoléances à ses enfants, à sa famille, ses proches, en leur souhaitant de perpétuer avec succès sa mémoire, et cet élevage qu’il a su rendre exceptionnel à tous les niveaux. Son héritage restera impérissable.

Gérald Mossé :

C'est évidemment une triste nouvelle. Nous sommes malheureusement tous appelés à partir, mais c'est toujours trop tôt. Le prince Aga Khan est l'une des personnes avec laquelle j’ai le plus apprécié de travailler. C'était un homme hors norme, exceptionnel. C'était l'une des personnes les plus intelligentes que j'aie pu rencontrer dans mon parcours professionnel. Nous avons eu une grande complicité et l'opportunité de remporter de grandes épreuves un peu partout dans le monde. Je suis très touché d'apprendre sa disparition et il m'est difficile de trouver les mots. Je garderai en tout cas le prince en mémoire pour toujours.

Merci beaucoup... J'ai pu voir une bonne partie de la soirée hommage préparée par Equidia, des reportages de qualité, passionnants, qui ne font que renforcer l'admiration que j'avais déjà pour ce grand homme... Les mots de ceux qui ont travaillé pour lui disent beaucoup.
Un immense respect.