John Gosden

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JOHN GOSDEN : "CHAQUE GÉNÉRATION À SES PROPRES DÉFIS À RELEVER".
Par Liz PRICE | Publié le samedi 25 juillet 2020 à 09:14


www.paris-turf.com/actualites/john-gosde...fis-a-relever-257633



Même s'il est toujours prêt à s’engager et n’a pas peur de donner son avis, c’est néanmoins à contre-cœur que John Gosden accepte d'endosser ce rôle, souhaitant avant tout se concentrer sur ses pensionnaires et son métier d’entraîneur.

Un métier que son père, également entraîneur, lui avait d’ailleurs fortement déconseillé. Évidemment, comme beaucoup d’enfants, John ne l’a pas écouté, tout comme son fils Thady, son assistant, ne l’écoute pas plus aujourd’hui. En fait, à vingt-cinq ans, Thady n’attend qu’une chose, c’est de rejoindre la liste croissante des pères et fils qui entraînent ensemble. Mais John Gosden, qui va fêter son soixante-dixième anniversaire l’année prochaine, n’est pas encore prêt à lâcher les rênes et rigole quand il dit : “C’est une bonne chose que le système ait changé et que nous puissions aujourd’hui prendre une licence commune, mais c’est moi qui déciderai du moment où j’échangerai ma licence de John Gosden contre celle de John et Thaddeus Gosden. Cela arrivera d’une manière naturelle, certes, mais ce n’est pas tout de suite.”

John Gosden sait que tout est une question de moment opportun.

Si son Écurie de Clarehaven, à Newmarket, est aujourd’hui garnie de champions, comme Enable, double lauréate du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe et qui va tenter ce samedi d’enlever les King George VI and Queen Elizabeth Stakes pour une troisième fois consécutive, Stradivarius, triple vainqueur de l’Ascot Gold Cup qui fera peut-être partie de l’opposition à Enable dans l’édition 2020 du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, ainsi que Mishriff et Palace Pier, la nouvelle génération classique aux grandes ambitions, John Gosden a néanmoins connu des débuts difficiles.

Dans les années 70, l’Angleterre était ravagée par le chômage et comme John n’avait pas les moyens pour s’installer, il est parti chercher son bonheur en Californie où il a débuté sa carrière en louant trois boxes pour ses trois chevaux. C’était sans doute une bonne décision, puisque c’était l’âge d’or des courses américaines grâce à la lignée de sang prestigieuse de Northern Dancer et à une génération de jockeys extraordinaires.

Son retour en Angleterre, dans les années 80, a coïncidé avec l’arrivée des gros investisseurs venant du Moyen Orient, qui ont changé le paysage des courses d’une manière importante.
Aujourd’hui, quarante ans après ses débuts, la situation a encore évolué et ce n’est plus seulement l’Angleterre qui est menacée par l’augmentation du chômage, mais le monde entier. Ainsi, comme son père avant lui, il envisage avec inquiétude l’avenir et même s’il n’essaie pas d’empêcher son fils de poursuivre le métier d’entraîneur, il lance quand même un avertissement quand il dit : “Pour moi, la situation actuelle a malheureusement un caractère très familier. Je pense qu’en Angleterre, mais j’imagine aussi en France, nous avons de grands problèmes structurels.

Cependant, notre plus grand souci est probablement que le propriétaire/éleveur traditionnel, la base de l’industrie, est aujourd’hui dans la dernière phase de sa vie. Ici, comme aussi en France, ces personnes-là sont irremplaçables.

Leurs enfants s’intéressent aux courses, mais ils n’ont pas la même passion et ils n’ont probablement pas les mêmes capacités d’investissement. C’est une pression financière importante que de faire marcher une jumenterie.”

Il marque une pause, puis il ajoute : “Dans les années 80 nous avons vu l’arrivée des investisseurs du Moyen Orient. Il n’y a aucun doute que l’Angleterre, et aussi la France, ont grandement bénéficié de ces investisseurs pendant plus de quarante ans. Mais ces grands propriétaires ne sont plus des jeunes hommes et nous allons voir un grand changement dans les cinq années à venir.

J’ai été choqué, lors de ma dernière visite en Californie, de voir des boxes vides, ainsi que la qualité moindre des pur sang. Je ne suis pas négatif, mais réaliste quand je dis qu’il va être difficile de trouver des chevaux de qualité pour répondre au programme actuel. Et le BHA (British Horseracing Authority) a beau dire que nous allons créer des syndicats de propriétaires, cela ne règle pas le problème car la structuration des allocations actuelles n’est pas viable. Nous ne sommes pas en Australie. Je pense qu’il faut restructurer l’industrie, en Angleterre comme dans d’autres pays, mais aujourd’hui il n’y a aucun doute que la Covid-19 et le Brexit retiennent toute notre attention.”

La situation est difficile, mais en même temps, elle n’est pas sans espoir et il poursuit : “Mon père a fait faillite durant la crise économique des années 20, puis au moment où il était à nouveau sur ses pieds, la Deuxième Guerre Mondiale a eu lieu et il a dû recommencer encore une fois à zéro, avant de mourir quelque temps plus tard d’une crise cardiaque, à 62 ans. Donc, chaque génération a ses propres défis à relever, mais pour moi, cela reste le même métier. Le travail avec des animaux comme les chevaux de course est très difficile, mais c’est une activité extrêmement fascinante. Avec l’âge, je commence à connaître les souches et j’apprends comment les entraîner, ce que j’adore.”

Une famille qu’il connaît par cœur, c'est celle d’Enable qui sera au départ des King George : “Évidemment, Enable est une jument de 6 ans désormais et il a été plus difficile que d’habitude de l’avoir au top de sa forme. Son métabolisme a changé et elle a plus de difficultés à retrouver sa condition idéale pour courir. Je l’ai dit clairement avant les “Eclipse” qu’elle avait besoin de cette sortie et qu’elle allait progresser, ce qu’elle a fait. Elle est en belle forme et la course s’annonce très intéressante ce samedi puisqu’il y aura elle, trois O’Brien et personne d’autre.”

Que la “Reine” de Clarehaven Stables s’aligne encore une fois au départ du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe n’a jamais été un secret, mais que Stradivarius puisse être également de la partie, est une petite surprise. John confirme : “Bjorn Nielsen a toujours voulu élever un cheval pour le Derby, mais, au final, il a élevé un stayer fantastique. Stradivarius va courir la Goodwood Cup (mardi prochain), puis le plan est de lui donner une petite pause et ensuite son propriétaire voudrait bien qu’il se dirige vers le Prix Foy.”

Et la génération des 3 ans ? “Après les St James’s Palace Stakes, j’ai tout de suite dit que Palace Pier allait envisager le Prix Jacques le Marois et cela n’a pas changé. Il est comme son père Kingman. Il est assez décontracté et possède une belle pointe de vitesse. Je pense que le mile sur la ligne droite lui conviendra. Ensuite, il envisagera les Queen Elisabeth II Stakes.

Quant à Mishriff, en France, vous avez un très bon programme pour les 3 ans en fin d’année, programme qui existe également aux États-Unis, mais pas en Angleterre où nous les forçons à courir contre leurs aînés. Donc je vais envisager une course comme le Prix Guillaume d’Ornano, un groupe II où il ne sera pas pénalisé. Il va certainement être engagé dans les Juddmonte International Stakes, mais je penche plutôt vers Deauville.

J’ai aussi Nazeef qui pourrait courir le Prix Rothschild et quelques pouliches pour le Prix Jean Romanet.”

John Gosden a donc des projets ambitieux en tête pour ses pensionnaires et alors que Thady va certainement être à Goodwood, Deauville ou Paris, il devra encore attendre un peu avant de voir son nom à côté de celui de son père sur les programmes.

“Charlie Whittingham, l’entraîneur américain, qui a été une personne importante dans ma vie, a remporté son premier Kentucky Derby à l’âge de 74 ou 75 ans, confie John Gosden en rigolant. Je n’ai pas l’intention d’essayer de suivre ses traces, mais j’aime mon métier et j’ai encore beaucoup de choses à faire.”



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25 Juil 2020 13:29 #1
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Le mot de la fin : Choc

Nos confrères du Racing Post n’avaient pas d’autre mot pour qualifier l’annonce tombée ce matin : Investec, l’institution bancaire qui sponsorise depuis 2009 le Derby, les Oaks et la Coronation Cup (Grs1), met fin à son contrat qui le liait normalement jusqu’en 2026 à ces trois épreuves.

Si tout pouvait laisser croire que la crise de la Covid-19 et les pertes financières causées notamment par le huis clos étaient responsables de cette décision, en réalité, il n’en est rien, comme l’a déclaré Malcolm Fried, directeur marketing d’Investec : « Fin 2019, nous avons commencé à revoir nos objectifs marketing. Nous travaillons maintenant sur de nouveaux projets. C’est pourquoi nous et le Jockey Club avons donc convenu de conclure le parrainage plus tôt que prévu. »

La course la plus riche du Royaume-Uni, le Derby, avec ses 1,5 million de livres (en 2019), ainsi que les Oaks (500.000 £) et la Coronation Cup (420.000 £), va devoir rapidement retrouver un sponsor. Mais les temps sont difficiles.

Un autre classique historique du calendrier britannique, le St Leger (Gr1) n’est toujours pas parvenu à trouver un parrain, alors qu’il se dispute le 12 septembre prochain à Doncaster…

L’Arena Racing Company (ARC) est sur les rangs.

Les Guinées sont pour l’instant les seuls Classiques anglais à avoir encore un sponsor avec Qipco, qui a arrêté de parrainer notre Prix du Jockey Club en 2020.
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25 Juil 2020 13:37 #2
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Dernière édition: 03 Oct 2020 17:44 par Linamix.
25 Juil 2020 21:19 #3
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26 Juil 2020 00:39 #4
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:bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo:
26 Juil 2020 17:35 #5

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INTERNATIONAL / 28.09.2020
JDG

JOHN GOSDEN : « ENABLE VA DONNER LE MEILLEUR D’ELLE-MÊME »
À cinq jours de l’Arc, John Gosden a accordé une interview à notre confrère Jaime Salvador, de Black Type Magazine.

Black Type Magazine. – Comment va Enable ?

John Gosden. – Elle va très bien ! Elle est à son poids de forme, elle est heureuse. Nous avons eu un peu de mal à l’avoir vraiment fit cette année, car elle a pris de l’âge et de la masse. Mais là, elle est top. Nous sommes donc confiants. Elle n’a jamais fait de contre-performance. Elle répond toujours présent. Elle est prête à fournir une grande course.

Cet Arc, ce sera définitivement sa dernière course ?

Ce n’est pas à moi de prendre cette décision. C’est le prince Abdullah qui décidera de cela.

Vous avez choisi Olivier Peslier pour piloter Stradivarius. Un choix évident ?

Stradivarius a travaillé samedi, et il était vraiment très bien. Nous avons pensé qu’il était temps de réserver un jockey ! Olivier est un grand jockey, qui a souvent monté pour moi, qui connaît évidemment la piste et qui est sur place, donc sans tous ces soucis de quarantaine…

On a appris lundi matin que 22 chevaux figuraient encore sur la liste de l’Arc. Comment jugez-vous cette édition ?

L’Arc est toujours une épreuve très exigeante pour les chevaux. C’est le test ultime. Je crois que le terrain va être souple, ce qui leur demandera encore plus de classe et de tenue. Je pense que nous nous dirigeons vers une superbe édition, avec beaucoup de chevaux qui devraient avoir leur mot à dire. Pour le challenge d’Enable, c’est encore mieux !

Beaucoup d’entourages craignent que le terrain ne s’assouplisse considérablement. Pour vos deux chevaux, Enable et Stradivarius, est-ce que cela pourrait devenir un problème ?

Enable a déjà bien couru sur le terrain très souple, mais comme beaucoup de chevaux, elle préfère le bon terrain. Elle peut se sortir des pistes pénibles, mais cela rend sa tâche plus difficile : c’est plus exigeant au niveau de la tenue. Stradivarius a toujours été un cheval de terrain rapide, mais il nous a surpris le jour de la Gold Cup quand il a réussi à s’imposer malgré l’état de la piste, sur 4.000m. Donc s’il pleut, nous espérons que les deux chevaux puissent malgré tout s’en sortir.

L’an dernier, vous aviez reconnu qu’essayer de ne pas laisser filer Ghaiyyath avait peut-être été une erreur. Cette année, Serpentine pourrait aller devant comme il l’a fait dans le Derby d’Epsom. Comment imaginez-vous le scenario ?

L’avantage d’être entraîneur, c’est que je ne serai pas sur les chevaux ! Je laisse ce genre de décisions aux jockeys. C’est eux qui doivent juger à quelle allure ils vont, où ils doivent se placer, quel effort demander à leurs chevaux… Il peut être dangereux de laisser un cheval prendre trop d’avance, comme il peut être tout aussi dangereux d’essayer de le suivre quitte à se couper la gorge.

Love est-elle pour vous la principale rivale d’Enable ?

Il y a deux choses. La première, c’est le risque d’une course bizarre, avec un cheval prenant beaucoup d’avance, comme dans le Derby. La seconde, c’est évidemment le grand talent de Love, qui aura un avantage au poids sur nous. Nous savons bien, puisqu’Enable a gagné l’Arc à 3ans à Chantilly, à quel point cela peut jouer… Nous avons conscience de cela, mais nous verrons bien après la course.

Regrettez-vous que cet Arc qui s’annonce grandiose se dispute devant un public si restreint ?

Pour les chevaux, c’est mieux, ils seront plus calmes ! Pour nous, écoutez, il faut faire avec… Nous vivons une période compliquée. Je regarderai la course de la télé, comme tout le monde ou presque.

Si Enable venait à remporter un troisième Arc, qu’est-ce que cela représenterait pour vous ?

Mon équipe et moi-même, nous avons eu l’extrême privilège et la responsabilité de s’occuper d’une telle jument pendant toutes ces années. Pour le prince, ce triplé serait en quelque sorte un accomplissement. L’aventure vécue avec Enable est fantastique et, si elle gagne dimanche, cela serait magnifique. Mais, avant tout, la seule chose que l’on puisse lui demander c’est de donner le meilleur d’elle-même. Et c’est ce qu’elle fera, j’en suis certain.

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Merci pour ce message de la part de : isa_
29 Sep 2020 02:17 #6

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Modérateurs: Gribouille29