Connaissez-vous la drôle d'histoire de
Gérard Cholley (pilier du XV de France du grand chelem 1977) ?
Interrogé par L'Equipe :
— Cette façon d'affirmer sa force physique et de ne pas se laisser faire vous a-t-elle posé des problèmes hors des terrains ?
— Oui, j'ai même failli en mourir... mais je ne l'ai su qu'à retardement. C'était après ma carrière, je faisais partie du comité de sélection de l'équipe de France et, après une réunion à Muret, dans la banlieue de Toulouse, je me suis fait agresser sur un parking. J'étais seul, j'ouvrais ma portière quand un mec a surgi, un revolver à la main. Il l'a pointé sur moi et je lui ai dit :
« Tu crois que tu me fais peur avec ton flingue ? » Je me suis avancé et il m'a tiré entre les deux yeux. Il n'a pas eu le temps d'appuyer une deuxième fois car je l'ai aligné. Après, comme je saignais beaucoup, je suis rentré me soigner. J'ai fait ça tout seul, avec des mouchoirs. Je pensais qu'il m'avait envoyé de la grenaille...
— Et ça n'en était pas ?
— Non. Quelques mois plus tard, je me suis fait opérer du nez, pour le remettre droit après tant d'années de rugby et quand je me suis réveillé, le toubib m'a tendu quelque chose :
« il y avait ça dans votre front... » C'était une balle de 22 long rifle. Ce jour-là, j'ai eu peur de façon rétroactive. Je me suis dit que mon attitude aurait pu me coûter la vie. Pendant longtemps, j'ai porté la balle autour du cou, en pendantif, mais aujourd'hui elle est dans un coffre.
— Avez-vous su pourquoi elle n'avait pas traversé votre crâne ?
— Non, un peu plus à droite ou un peu plus à gauche, j'étais mort. Moi, je me dis qu'à force de faire des mêlées ça m'a épaissi le front, qu'il y avait comme un cal, une couche de peau très épaisse qui m'a protégé...