Bravo Gribouille !!!!!
Le tour.... Cet obscur objet du désir, reflet d'une vie de jeunesse, de soleil, de rêves d'enfance...
Mon grand père m'as ouvert ce livre, livre d'or, puisé dans ses souvenirs, ceux de ...1975 ... une époque révolue, de tours alors mythiques, si proches du public, encore "humains", avec des coureurs qui "remuaient des épaules" dans un effort titanesque, courant a l'instinct...
Cette annèe la, la France et tous ses vacanciers étrangers, furent gatés : ce fut celle d'une des plus grandes éditions de l'histoire, qui rima aussi avec Izoard, ou nous attendions depuis ...2h du matin, dans une atmosphère de fête, repas gigantesque, entre supporters, ceux de Thévenet bien sur, de l'indéracinable Poupou, des Belges partout aussi, comme aimantés par la légende Eddy, et par le lutin Van Impe, 1er porteur de l'histoire du maillot à pois, qui fera sa légende, des Hollandais, des Italiens, et au final, tous réunis sous la même envie : celle de saisir cette opportunité d'etre ensemble, à 1800M d'altitude, sans autre raison que " de les voir passer", héros antiques, a une époque ou la télé ne vampirisait pas encore tout, ne montrait que l'essentiel : la course..
Ainsi, " les voir en vrai" c'était autre chose, surtout que dans cette ambiance survoltée, " le pti Nanard" avait joué la veille, à lui tout seul, un épisode de " Mission Impossible" : celui de mettre Merckx, réputé Invincible, tout simplement parce qu'il l'était, à 2mn...
La sensation que le Tour allait se jouer LA, la ou on étaient tous, dans cette " Casse déserte", qui cette fois n'avait de déserte que le nom....
On ne sentait plus la fatigue, ca jouait de la musique, dans un bruit continu, et une odeur d'apéritif et de café mélés, ou chacun y allait de son pronostic, tout en essayant de se protéger d'un soleil assassin...
Nous avions dormis 1 h, peut être 2, mais quelle importance : Thévenet était en passe d'etre comme ce cosmonaute qui pour la première fois allait marcher sur la lune, en l'occurrence pour sa part d'aller "marcher sur Merckx"...ce qui revenait au même pour nous...
Le sommet de la journée fut bien sur leur passages à tous, dans cet indescriptible vacarme, et l'impression, le soir en rentrant, quand la fatigue ne peut plus se retenir de nous la faire sentir....d'avoir assisté à quelque chose d'inoui, alors que ce n'est finalement qu'une " course de vélo"..Le temps, en juillet, était ainsi suspendu, l'on ne " vieillissait pas", car pendant le Tour les horloges étaient comme arrêtées, et seuls comptaient les itinéraires et horaires des étapes...