Sharmila,
Tu sais que je respecte ton travail et que j'aime tes cheveux.
J'ai déjà expliqué récemment ma façon de voir l'élevage.
Je ne fonctionne absolument pas avec les statistiques, ou toute sorte de calcul mathématique.
Et avec le temps je me suis beaucoup éloignée de l'étude centrée sur les pedigrees purs. Je n'ai jamais utilisé la méthode linéaire ni aucune autre. Et je ne suis pas intéressée par les tests synchrogait.
Évidemment si certaines affinités semblent fortes, je considère. Mais derrière ces affinités il peut y avoir des constructions commerciales... Et j'aime essayer de comprendre les affinités. Dans le réel.
Parce que j'ai passé des milliers d'heures aux côtés des chevaux et c'est ça qui m'intéresse.
J'ai étudié des centaines d'heures l'anatomie, la physiologie, observé des vétérinaires. Ce qui m'intéresse c'est l'athlète sur pied. Et quand je le regarde, là je cherche ce que tel ou tel reproducteur mâle ou femelle a tendance à transmettre, et il y en a des paramètres à observer.
Ce qui m'intéresse c'est faire avec ce que j'ai (là c'est simple, j'ai perdu ma souche et pas pu me relancer avec une jument qui me convienne). Je n'ai pas peur de dire que l'affectif compte aussi dans mes choix parce que j'ai besoin d'aimer, et croire en mes chevaux. Ça coûte très cher, c'est une astreinte énorme quand on s'occupe de l'élevage et des phases de soin et repos, on vit forcément de très grosses difficultés. Alors franchement s'il n'y a pas de plaisir mais je fais autre chose !
Si je devais reprendre ce serait pour élever et mettre en location. Cela suppose beaucoup de paramètres et trouver une entente avec un entraîneur. Et pour que cela fonctionne, je discuterais de mes croisements avec mon partenaire ou mes partenaires entraîneurs, ils ont besoin d'y croire également et que le poulain leur plaise physiquement et dans ses déplacements, son caractère. Sinon c'est très compliqué.
Donc je ne vais me priver d'aucune information (mais je ne paierai pas de test génétique), mais je n'eleverai jamais un produit de statistiques pures.
Je ne cherche aucunement à prédire la réussite de tel ou tel étalon. Il y a trop de paramètres et de biais financiers.
Et je me répète la santé de la race est importante. Alors prendre plus de "risques" avec des pedigrees et profils moins répandus est important.
Je veux des chevaux aptes à leur sport, sains et le mieux possible dans leur tête (il y a du travail humain aussi pour ça).
Mais franchement les saillies sont devenues bien trop chères, et le coût d'élevage, même avec sol, également. Le niveau est ultra sélectif... Il faut être solide pour élever. Je crois que j'ai eu ma chance et une petite réussite à une époque complètement révolue. Et il faut penser à la gestion des réformés, au coût d'entretien d'une poulinière retraitée (je prends un engagement avec mes chevaux).
Pour autant j'aime regarder la descendance de chevaux que j'ai apprécié en compétition, mâles et femelles.
Et je suis curieuse de voir si certains étalons beaucoup moins soutenus financièrement transmettent des aptitudes intéressantes. C'est pourquoi l'observation des qualifs reste un moment important.