A la Ferté-Fresnel (Orne), Thierry Duvaldestin forme des champions. Il aligne deux chevaux au départ du Grand Prix d'Amérique, Idao de Tillard, le favori, et Flamme du Goutier.
Trois semaines avant le départ du Grand Prix d’Amérique à Vincennes, les entraînements se poursuivent à la Ferté-Fresnel (Orne) et toutes les attentions se portent sur Idao de Tillard, le favori. « C’est plus difficile d’être favori, c’est mieux d’y aller en se cachant », explique Thierry Duvaldestin.
Un cheval d’un « calme olympien »
Pour Idao de Tillard et l’entraîneur, l’histoire commence quand ce dernier le repère. « Il me plaisait beaucoup, il se déplaçait super bien. Je regarde plus la façon de se déplacer que les origines ». Un flair infaillible puisque l’hiver dernier, Idao a montré ce dont il était capable.
A 5 ans, il s’est révélé comme étant le meilleur cheval que j’ai entraîné depuis Ready Cash.
Thierry Duvaldestin
Lors des entraînements, le mot d’ordre est de préserver le cheval, « on l’entraîne régulièrement et quand on voit qu’il est bien, on essaie de ne plus rien changer pour le préserver ». Les entraînements se font sur une piste souple, « on n’est pas dans les conditions d’une piste dure comme en course ».
Le but est d’éviter de faire mal aux articulations du cheval, « on le protège ».
Thierry Duvaldestin souhaite rester prudent, « le défaut que peuvent avoir les entraîneurs c’est de surentraîner, là il ne faut pas faire ça ».
L’objectif de l’entraîneur est que le cheval « dure, j’espère qu’il va aller loin ». Cette prudence s’explique car « l’on a vu par le passé de très bons chevaux qui ont eu des problèmes de santé ».
Idao commence à se faire connaître pour « son calme olympien » qui est « sa plus grande qualité », à l’opposé de Ready Cash, « chaque cheval a un caractère différent, comme les Hommes ». Le cheval est si calme que « tout le monde pourrait l’entraîner » plaisante Thierry Duvaldestin.
A l’approche de la course et alors qu’Idao est présenté comme le favori, l’entraîneur reste humble.
On n’est pas en position de force, il ne faut pas s’enflammer. Il faut respecter tout le monde et on espère que ça va aller.
Thierry Duvaldestin
Le point faible qui pourrait se mettre en travers du chemin d’Idao est « que l’on court ferrés avec du poids ». Ce sont 160 grammes qui seront aux sabots du cheval. « C’est très difficile de gagner un prix d’Amérique ferré. 160 grammes sur la distance, ça se ressent, ce sont des mini-haltères ».
Malgré cet inconvénient, ce n’est pas possible d’alléger encore un petit peu le cheval, « plus tard quand il sera plus vieux on essaiera, mais là non ».
L’histoire cette année est d’autant plus belle que ce seront ses fils, Théo et Clément Duvaldestin, qui driveront les chevaux.
Pour Thierry Duvaldestin, « c’est une énorme satisfaction » que de voir ses deux fils driver dans un Prix d’Amérique. « On a l’impression du devoir accompli et d’avoir bien emmené les chevaux comme les grands gamins ».
Clément et Théo drivent à Vincennes « une fois tous les quatre jours tandis que les autres pilotes drivent quatre fois par jour et c’est donc un gros avantage pour eux, car ils participent à toutes les courses, ils ont tous les automatismes ».
Pour Clément, ce sera le premier Grand Prix d’Amérique et l’appréhension ne se fait pas encore ressentir. Le driver affirme ne pas avoir « trop la pression ». Cela fait maintenant deux ans qu’il travaille avec Idao de Tillard.
Son frère, Théo avait déjà terminé troisième du Grand Prix d’Amérique 2022 avec Flamme du Goutier. Ce dernier espère faire aussi bien pour cette nouvelle édition.
L’expérience de deux victoires de Thierry Duvaldestin dans le Grand Prix sert « en amont pour l’entraînement », mais au moment de la course, « on a toujours l’appréhension d’avoir le mauvais parcours ». Les faits de course font que « l’on peut être le favori et finalement c’est l’outsider qui gagne. Ça ne va jamais comme on veut ».
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