47 : TORNESE (ITALIE):
Déchirée plus que jamais par une rivalité Bartali-Coppi, l'Italie de cette période d'après guerre se relève lentement, mais sûrement, et son amour du sport va trouver-outre sur les routes cyclistes, un "Everest" également dans les hippodromes, quand 2 champions font leur apparitions, qui vont diviser le pays tout entier dans des proportions bien difficiles à imaginer tant elle atteignirent des sommets du genre.
L'un s'appelait Crevalcore, sorte de titan brun, puissant et racé, l'autre Tornese, un blondinet des plus élégants, dont la paternité encore aujourd'hui est sujette à caution....
Ces deux là vont se partager quasiment toutes les épreuves Italiennes, mais si le premier nommé ne sortait que très peu de son territoire, même s'il gagna aux Etats-Unis, Tornese lui, fut un "Globe-Trotteur" qui se fit une réputation mondiale aux 4 coins de la planète : triple vainqueur de la Loterie, ou peu de monde osait le défier, meme l'illustre Gélinotte s'y cassa les dents, Tornese courut partout, toujours, ivre de vitesse.....
Cela dit, et pour son malheur, il "tomba" sur une génération d'adversaires que l'on peut qualifier d'unique au sein de l'histoire du trot : Outre son rival national, il dut affronter lorsqu'il sortait de ses frontières : Gélinotte, Jamin, Hairos II, Masina, Kracovie ou SuMcLad aux Etats Unis.... on ne peut pas dire qu'il fut gaté.
S'il ne parvint jamais à l'emporter au GP d'Amérique, totalisant 3 podiums, il n'en demeura pas moins un adversaire contre lequel la peur envahissait ses adversaires lorsqu'il fallait croiser le fer chez lui...
Car de Milan à Naples en passant par Rome ou Turin, Tornese fit se lever des hippodromes bondés, terminant ses courses à une vitesse inconnue à l'époque, et plus grand monde ne voulait l'affronter en ces lieux...Plus grand monde excépté son rival Crevalcore, dans des duels qui font partie de la légende du trot, comme dans ces Grand prix des Nations, ou a l'instar du football les deux clans de supporters étaient séparés par des tribunes fermées afin de ne pas générer d'incidents...
Mais tout à une fin, et la fin est souvent cruelle : a l'instar de Coppi, qui embrasa l'Italie cycliste, Tornese courut sans discontinuer ( de 3 a 10 ans), quelquefois 4 fois par mois, 10 mois durant, totalisant la bagatelle de ......229 courses (20 fois seulement non placé) pour .....130 victoires( et 79 places) ( !!), inutile de préciser que son compte en banque avoisinant les..340 Millions de lires, représentaient une véritable fortune en ces années...
De ce fait, comme le coureur, dont il fut une sorte de copie(sans jeu de mot) animale, il en mourut très jeune, l'organisme usé, et épuisé, à 14 ans...
Tornese fut si populaire, et surtout inoubliable, qu'en 2003 la poste de St Marin, établit un timbre à son effigie, aux côtés de trois autres légendes des courses de la péninsule ( Molvedo-Ribot-Varenne).
Encore aujourd'hui, malgré le temps qui passe, il demeure très connu-car le temps qui passe en l'occurrence, n'as pas d'emprise quand on est entré dans la légende de son vivant...