Coronavirus

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16 Mar 2020 01:28 #1
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Des vétos reprennent la gynéco, contre leur gré mais pour la santé animale
19/03/2020 - Focus divers

L'une des plus grandes cliniques vétérinaires equines de France, Meslay-du-Maine annonce ce soir du 18 mars reprendre la pratique de la gynécologie, contre le propre gré des praticiens, mais pour des raisons de santé animale.

36 heures après une 1e annonce d'arrêt de la pratique, et alors qu'ils auraient objectivement préféré que la saison de monte soit complètement stoppée pour une période donnée, de 2 à 3 semaines, les vétérinaires de la clinique de Meslay-du-Maine tout comme plusieurs homologues reprennent finalement la gynécologie chez les éleveurs et dans les haras, dans des conditions restreintes.

En tout cas jusqu'à nouvel ordre.

Les associés ont parlé avec de nombreux collègues, qui vont également reprendre la gynéco, comme la clinique Boulin à Laval, ou le Livet en Normandie. De son côté, la cinique du Dr Plainfossé en Normandie poursuit aussi la gynéco, selon l'un de ses clients, le Haras d'Annebault, une fois de plus jusqu'à nouvel ordre.

Dans la pratique, les visites ne seront plus quotidiennes mais limitées à 2 visites par semaine. Lors des examens, il ne doit y avoir qu'un seul accompagnant avec les chevaux, tenu à bonne distance. Les vétérinaires porteront un masque.

Cette décision est prise après moults débats internes et malgré les avis personnels des intéressés.

Mais les praticiens ont préféré cette option face au flou juridique actuel, contre les ordres du conseil mais compte-tenu aussi des derniers propos du ministre de l'Agriculture qui déclare qu'il faut protégér à tout prix la filière.

Il s'agit non seulement de protéger l'économie des acteurs l'élevage, mais aussi d'éviter des pratiques jugées délirantes et dangereuses par les professionnels de santé, qui sont pourtant en train de se mettre en place, comme des interventions effectuées par des personnes non habilitées, recevant soudainement de nombreuses juments dans le cadre de mouvements de chevaux massifs, sachant que la notion même de mouvement accélère la propagation du coronavirus.

La pratique de la gynéco " à l'ancienne" n'est bien sûr pas insensée, puisqu'elle a longtemps eu lieu avant les progrès scientifiques, mais elle a ses limites, et surtout elle plonge les éleveurs dans un contexte d'inégalité criante face à la possibilité de se fournir d'un souffleur et d'avoir accès aisemént à un étalon proche et disponible.

Pour faire bref, les petits éleveurs seraient violemment les victimes.

Il faut également noter les cas de jumeaux qui, non détectés, mettent en péril la vie de nombreuses juments.

Plus généralement, la France de l'élevage en pâtirait gravement dans la mesure où l'élevage se poursuit normalement Outre-Manche, avec des "fuites" de juments observées sur les routes normandes tout dernièrement.

A noter qu'en Italie, selon les informations livrées encore ce soir par les Dr Vigliani et Dr Romano, contactés directement par l'italien Niccolo Riva, spécialistes équins du trot et du galop, la gyneco se poursuit suite à une décision prise par le Ministère de l'Agriculture dans les 48 heures après le déclenchement de l'épidémie, afin de protéger la filière.

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18 Mar 2020 23:19 #2

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Ecuries : les mesures à prendre, les documents nécessaires
17/03/2020 - Focus divers


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18 Mar 2020 23:23 #3

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Les chevaux peuvent traverser la Manche
17/03/2020 - Focus divers

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18 Mar 2020 23:24 #4

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www.equidia.fr/articles/actualite/pandem...vue-des-veterinaires

PANDÉMIE DU COVID 19 : LE POINT DE VUE DES VÉTÉRINAIRES ÉQUINS

MALGRÉ LES DIFFICULTÉS LIÉES AUX RESTRICTIONS ET AUX RÈGLES DE CONFINEMENT, LES VÉTÉRINAIRES CONTINUENT HEUREUSEMENT À TRAVAILLER.

CEUX SPÉCIALISÉS DANS LES CHEVAUX NOUS ONT LIVRÉ LEUR SENTIMENT SUR LA SITUATION.

LUCILE FALQUE, VÉTÉRINAIRE ÉQUIN À CHANTILLY

Equidia.fr - Depuis le début du confinement votre quotidien professionnel a t-il changé avec toutes les restrictions?

"Nous sommes fin mars début avril et c'est la pleine saison d'habitude. Et là, je peux vous dire que notre activité a vraiment diminué. Nous avons moins d'appels. Nous ne gérons que les cas urgents. En ce moment je suis sur la route pour soigner un cheval qui a des coliques mais il faut aussi assurer le suivi des vaccinations. Vous savez, nous sommes habitués à ce genre de situation, nous avons déjà vécu les cas d'épidémie de grippe équine notamment. Ce que je veux dire, c'est que nous sommes très précautionneux et nous sommes conscients de ce que l'on peut faire ou ne pas faire. Dans les clubs hippiques, les propriétaires n'ont plus le droit d'aller voir leurs chevaux, nous sommes donc aussi un peu le relais pour les surveiller".

Equidia.fr : Comment trouvez-vous les chevaux de courses actuellement sachant que leur travail est nettement ralenti?

"Pour le moment, à Chantilly, on ne constate pas de souci particulier car les entraîneurs sortent et travaillent leurs chevaux tous les matins. Bien sûr, il s'agit d'un travail d'entretien. Les chevaux font des canters, pas de travail poussé. Le principal, est que le rythme d'entraînement ne soit pas rompu. Ensuite, lorsque l'on sortira de cette période, il faudra reprendre une montée en puissance progressive du travail. Pour les chevaux d'âge, il n'y a pas de souci. En revanche pour les jeunes chevaux c'est plus compliqué car il n'auront couru aucune épreuve préparatoire. Donc là, il faudra voir si on reprogramme ces courses mais le changement de rythme ne devra en tout cas pas être brutal pour eux".

Equidia.fr : Que peut-on espérer ou craindre dans les prochaines semaines ?

"On peut espérer que cette crise sanitaire sans précédent, ne soit pas plus longue qu'on ne l'imagine aujourd'hui. Sinon, cela pourrait avoir des conséquences beaucoup plus lourdes. Ce qui serait dramatique, c'est que cette situation se prolonge et que les mesures gouvernementales soient encore plus strictes. Si il y avait moins de personnel dans les écuries et que les entraîneurs soient contraints de mettre une partie de leurs chevaux au pré, là, ce serait catastrophique. J'ai entendu dire qu'à Maisons-Laffitte, certains ont déjà déferrés une partie de leur chevaux et qu'ils les laissent sortir dans les paddocks faute de personnel".

ANNE-SOPHIE MONCELET, CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DE GROSBOIS

Equidia.fr - Depuis le début du confinement votre quotidien professionnel a-t-il changé avec toutes les restrictions?

"Ce n'est pas tant les restrictions de circulation qui nous posent problème car nous avons des autorisations spéciales mais nous essayons de limiter nos déplacements au maximum pour éviter les contacts et respecter les gestes barrière. Nous ne pratiquons plus d'opérations notamment. Du coup nos réserves de masques sont suffisantes. Nous avons heureusement tout le matériel nécessaire à notre protection. Il y a les chevaux que nous avons en surveillance à la clinique de Grosbois et là les contacts avec l'extérieur sont réduits évidemment et puis j'ai aussi des consultations extérieures durant lesquelles, je respecte bien sûr toutes les précautions qui s'imposent.

Equidia.fr - Comment trouvez-vous les chevaux de courses actuellement sachant que leur travail est nettement ralenti?

"Je connais moins le domaine des galopeurs car moi je ne m'occupe que des trotteurs. A Grosbois, les entraîneurs travaillent les chevaux assez normalement, il font de l'entretien avec les vieux chevaux et ils passent plus de temps avec les poulains l'après-midi parfois. Certains ont des écuries de 30 ou 40 chevaux donc le travail ne manque pas".

Equidia.fr - Que peut-on espérer ou craindre dans les prochaines semaines ?

"Ce qui serait catastrophique serait que la situation se prolonge et se détériore mais j'espère qu'on en arrivera pas là".

HÉLÈNE MENNESSIER, VÉTÉRINAIRE À CHANTILLY

Equidia.fr - Depuis le début du confinement votre quotidien professionnel a t-il changé avec toutes les restrictions?

"Notre activité est considérablement réduite actuellement. Pour vous donner un ordre d'idée, j'ai treize salariés, dont six vétérinaires assistants et des secrétaires. Aujourd'hui, l'essentiel de ces personnes sont confinées et nous ne sommes que deux vétérinaires titulaires et deux assistants vétérinaires pour assurer la permanence quotidienne. Nous intervenons principalement pour des boiteries ou des poulains qui ont de la température. Nous avions fait une bonne première quinzaine en mars au niveau de la charge de travail mais là on sait que le mois d'avril sera catastrophique pour le cabinet vétérinaire. Je vais devoir mettre des gens chômage partiel comme bon nombre de chefs d'entreprise".

Equidia.fr : Comment trouvez-vous les chevaux de courses actuellement sachant que leur travail est nettement ralenti?

"Pour l'instant, les entraîneurs font progresser les poulains et avec les chevaux plus âgés, il font un travail d'entretien. Bien sûr, comme je le disais, il peut y avoir quelques désagréments comme des boiteries pour des chevaux qui n'ont plus le même rythme qu'avant mais dans l'ensemble, pour l'instant, cela se passe plutôt bien. Le personnel est au complet et sur ce que j'ai pu constater dans les écuries, chacun respecte les distances de sécurité et semble appliquer les mesures à la lettre. Les entraîneurs sont très vigilants à propos de cela. On parle avant tout de santé humaine".

Equidia.fr : Que peut-on espérer ou craindre dans les prochaines semaines ?

"Ce qu'il faut espérer c'est qu'après tout ceci, la filière ne soit pas trop atteinte. L'arrêt des courses est un coup dur pour tout le monde. Et évidemment, l'enjeu économique est énorme, pour les propriétaires, les éleveurs, les entraîneurs, les jockeys, les parieurs, l'institution et la filière du cheval toute entière. Le scénario catastrophe serait que les mesures soient encore plus strictes et empêchent les personnel et les entraîneurs de pouvoir sortir les chevaux. Les pur-sang ne peuvent pas rester au box et très rapidement on constaterait des lésions (fractures irréversibles par exemple). Pour finir, il faut essayer de positiver. Les anciens sont moins inquiets que les plus jeunes car il se souviennent des épidémies de grippe équine et de rhinopneumonie qui avaient conduit à interrompre les courses pendant trois semaines. J'en profite aussi pour rappeler que les animaux domestiques chevaux, chiens et chats ne peuvent pas transmettre à l'homme ce type de virus Covid 19".


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27 Mar 2020 00:24 #5

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Gynécologie : trouver le sain équilibre entre la méthode ancienne et le " tout véto "

12/04/2020 -
Sujet délicat, la gynécologie équine a vu ses méthodes bouleversées ces 20 dernières années, passant d'une pratique à l'ancienne à un probable excès de science qui peut finir par dénaturer l'animal. Comment faire, dans la théorie et la pratique, pour trouver l'équilibre le plus sain pour féconder les juments tout en limitant la chimie et la dépendance aux échographies à répétition, avec les problèmes de confinement de chevaux qui en découlent ?

Tout comme l'Homme, le cheval par nature nomade n'est pas fait pour le confinement ! La réduction de l'espace et de la mobilité est pourtant une conséquence plus perfide encore que l'excès de chimie dans une gynécologie équine, qui présente donc une double forme de difficulté. Ainsi, il faut bien prendre garde à ne pas glisser dans le confort apparent que proposent les progrès scientiques en la matière. Car, au contraire de ce qui était annoncé il y a 10 ans, les faits du quotidien sur le terrain font apparaître que les injections d'hormones, pour déclencher les chaleurs ou l'ovulation, finissent par dérégler certaines juments, sans que ce soit le cas pour toutes. Comme tous les mammifères, les chevaux ne sont pas égaux dans leur physiologie. Donc parfois, les traitements étirent la saison de monte en longueur au lieu de la raccourcir comme prévu.

LA PROBLEMATIQUE DES ELEVEURS


En même temps, la dépendance au suivi gynécologique, tombant dans l'excès du " tout véto", s'il est rassurant pour l'éleveur qui s'en remet ainsi au savoir de l'homme de science, a pour conséquence la multiplication des visites et examens de la part du praticien. Les débats internes sont nombreux, entre les vétérinaires eux-mêmes, leurs habitudes et les désideratas des éleveurs qui sont leurs clients. Et dans le cas d'un confinement, comme on l'a vu à la mi-mars et comme cela pourra malheureusement se répéter, c'est la panique à bord.

Non seulement la répétition des examens n'arrange pas forcément le praticien. En effet, le règlement au forfait est beaucoup plus répandu qu'à l'intervention. Mais surtout, à défaut d'avoir un personnel pléthorique pour assurer les déplacements, cela contraint les éleveurs à conserver les juments et leur jeune progéniture à proximité immédiate des structures équipées, souvent dans des petits paddocks rapidement dénués d'herbe. Tout pendant ce temps là, mères et petits ne se déplacent pas et ne profitent pas de la fameuse pousse d'herbe du printemps.

LE CERCLE VICIEUX À EVITER


Physiquement, à cause de la concentration d'animaux, les foals se retrouvent plus que jamais exposés aux dangers du parasitisme et des bactéries néfastes comme la Rhodococose (maladie comparable à la tuberculose pour les chevaux) qui sévit cruellement depuis près de 10 ans. Psychologie, et même si les chevaux ne parlent pas, on a du mal à penser que des juments ne vivraient pas mieux leurs cycles printaniers au calme dans les vertes prairies plutôt qu'autour d'écuries transformées entre février et juin en cliniques de campagne agitées en permanence, à se faire faire des coloscopies tous les 2 jours et parfois des piqures par dessus le marché. Côté poulain, prévu pour devenir un phénomène de vitesse, c'est une mauvaise habitude que de commencer sa vie par tourner en espace restreint pendant ses 3 premiers mois de vie sinon plus. Evidemment, c'est plus facile à dire qu'à appliquer dans la pratique pour le commun des éleveurs, à moins d'avoir des équipes et des camions et/ou un vaste domaine d'un seul tenant.

UNE METHODE ANTI-DOGME


Après des mois de questionnement auprès d'éleveurs, petits et grands et de toutes régions, des vétérinaires et des étalonniers, voici un bilan des pratiques possibles et efficaces afin de sortir d'un cercle vicieux que l'ami Rabelais avait déjà prévu il y a 500 ans : " Science sans conscience n'est que ruine de l'âme." A noter que ce ne sont ni des conseils ni des avis révolutionnaires, mais juste un recueil cohérent de pratiques de bon sens qui bien sûr comportent moults exceptions et ne fonctionneront jamais à 100%...


CE N'ETAIT PAS QUE MIEUX AVANT


La pratique de la gynécologie purement à l'ancienne a ses limites, ne serait-ce qu'en terme de chiffres. Le retour strict de son application impliquerait que les étalons redeviendraient liste pleine à 40 juments, que les juments en question ne produisent qu'exceptionnellement plus de 6 ou 7 poulains dans leur carrière, et qu'elles ne saillissent le plus souvent que dans les cantons voisins. Impensable !. Comme toujours, le fameux " C'était mieux avant " ne vaut rien. Mais à l'heure des pollutions, du dérèglement climatique et des virus, il est sans doute temps de passer à l'époque " post moderne", tout en évitant soigneusement les idéologues, les dogmatiques et les donneurs de leçons. Bref, de faire simple en essayant déjà de copier la nature, ce que le génial et humble Gaudi fit pour l'architecture à Barcelone.

SOUFFLEUR : LE MOINS BEAU METIER DU MONDE

Symbole de l'élevage à l'ancienne, l'utilisation du souffleur a été largement mis de côté au profit de l'amélioration de la science gynécologique. En effet, avoir un souffleur implique des contraintes. Cela nécessite non seulement de trouver l'animal adéquat, souvent un mâle double poney avec du sang arabe particulièrement agile et malin, mais aussi de l'entretenir à l'année sans trop savoir quoi en faire à l'arrière saison, et d'avoir des structures qui permettent de souffler ses juments en sécurité. La pratique engendre quelques coups de pieds intempestifs...Pour faire au plus simple, il faut pouvoir faire passer le souffleur le long des prés où stationnent les juments à saillir. Celles concernées se déplaceront toutes seules du milieu du champ vers l'objet du désir. Quant à celles qui restent obstinément à distance, mieux vaut ne pas insister...

Sans apporter de garantie absolue, car il a été constaté sur le terrain qu'un nombre non négligeable de juments se font "mal voir"au souffleur, celui-ci reste le meilleur testeur et même provoquateur de chaleurs. Des expériences de remises de juments très compliquées en contact du souffleur prouvent que des poulinières retrouvent leur comportement ancestral et retombent en chaleur naturellement. Le souffleur aide donc la jument à se cycler toute seule. Sur certaines juments jeunes, caractérielles ou réfractaires, le souffleur insistant finit par leur faire "ouvrir les chakras" (NDLR: que les feministes ne s'offusquent pas...). Dans certains cas, l'examen vétérinaire pourrait indiquer que le jument est objectivement prête à être saillie à un moment précis alors qu'en réalité, elle ne l'est pas encore et seul le souffleur peut donner cette indication. Enfin, le souffleur peut éviter une échographie deux semaines après la saillie pour savoir si elle est pleine ou pas. Car si elle montre à nouveau des signes de chaleur, c'est qu'elle n'est pas pleine, et dans le cas contraire, c'est qu'elle est pleine et nul besoin de se précipiter vers l'échographe. Là encore, le souffleur aide l'éleveur à se reconnecter avec la réalité en se sortant de la prison dorée du "tout véto".

LA CHALEUR DE LAIT :

Voilà un sujet qui fâche ! L'utilisation de la chaleur de lait, réputée moins fertile et plus propice à la perte d'embryron, fait débat depuis des décennies. Il y a des contres, nombreux chez les étalonniers notamment qui font face à un "doublement" très problématiques pour un étalon liste pleine, ou à des refus de saillie de la part de certains étalons rebutés par certaines odeurs caractéristiques de la période post poulinage. Il y a des pour, comme Patrick Davezac, le roi de l'Anglo-Arabie au Haras du Pécos, qui continue d'obtenir d'excellents résultats tous les ans avec cette pratique initiée par... son grand-père !

La chaleur de lait, si elle ne présente pas de garantie, offre un triple avantage:

1 - Exploiter intelligemment le temps que le foal doit passer à consolider ses articulations dans ses 1e jours au boxe ou au petit paddock avec sa mère,

2 - Réduire possiblement le délai entre le poulinage et la nouvelle fécondation, donc éloigner au plus vite le foal et sa mère des écuries où tout le monde passe,

3 - Epargner à la mère, en cas de réussite, des futurs traitements chimiques pour la remplir avant qu'il ne soit trop tard.

Mais le fait est que l'exploitation d'une chaleur de lait doit se traiter au cas par cas, avec une assistance particulièrement pointue du vétérinaire. En effet, pour réussir, il faut impérativement que la jument présente un appareil génital propre et un utérus assez bien remis en place, ce qui n'est pas du tout une évidence quelques jours après un poulinage. Donc pour commencer, il faut que le poulinage se soit bien passé, puis que la jument ait pu marcher suffisamment pour se nettoyer naturellement dans les jours suivants, et donc que le poulain soit assez stable pour la suivre, qu'elle soit aidée dans l'effort de contraction de l'utérus par l'injonction quotidienne d'ocytocine (produit qui ne présente aucun risque de rejet). On peut aussi ajouter un lavement, mais une récente étude australienne a démontré qu'un lavement utérin à 3 jours n'apportait pas de bénéfice.

Une fois ces conditions réunies, il faut que l'éleveur garde patience quand la jument présente les premiers signes de chaleur. Car si relle survient 5 jours seulement après le poulinage, la jument ne devra jamais être saillie avant 8 jours post naissance et parfois jusqu'à 13 jours après. Il faut donc viser juste et propre, et n'aller à la rencontre de l'étalon qu'après l'aval ferme de son vétérinaire.

Attention toutefois, la chaleur de lait augmente le risque de résorption embryronnaire, c'est à dire la "casse" constatée lors de la confirmation 2 semaines après la 1e échographie quand la jument est testée pleine. Cela provient du fait que l'environnement utérin peut conserver quelques fonds de germe ou saletés diverses qui viennent attaquer l'embryon. Une fois de plus, la chaleur de lait doit être utilisée avec parcimonie au cas par cas, au risque de perdre du temps à tout recommencer à zéro, plutôt qu'en gagner.

L'EXAMEN DU COL

Le "tout véto" se traduit parfois par l'excès d'examens de col obligeant le praticien à passer par le vagin, qui comporte une 1e partie sceptique puis une 2e patrtie stérile. Très rigoureux pour éviter l'infection, le protocole n'est pas facile à respecter strictement sur le terrain. Le risque ainsi est d'amener des germes en zone stérile. C'est ce que fait la verge à la pénétration, sauf qu'à ce moment l'appareil génital est parfaitement prêt pour cela. L'intérêt de cet examen du col est qu'il permet de déceler les juments qui sont en chaleur mais dont le follicule n'est pas prêt à craquer. C'est un type de tri qui peut être fait par un souffleur. Pour résumer, il est préférable que l'examen du col reste seulement un examen complémentaire aux images échographiques s'il y a une mauvaise concordance entre follicule et oedème utérin, ou si justement il y a une mauvaise concordance avec comportement au souffleur.

L'ECHOGRAPHIE à 15 JOURS :

Si on souhaite limiter le nombre d'interventions du vétérinaire sur une jument à saillir, il est possible d'éviter la 1e échographie devenue habituelle, celle dite des 15 jours, qui correspond au délai d'intercycle. En effet, une jument qui se révèlerait bonne à saillir à seulement 15 jours de la fin de la chaleur précédente serait saillie inutilement car la chaleur dans ce cas est très mauvaise. L'échographie a pour but de voir venir le cycle (si la jument n'est pas encore pleine) et aussi d'avoir plus de facilité d'accès aux jumeaux, qui se "promènent" dans l'utérus entre le 15e et le 18e jour. Au contraire, des vétos préfèrent attendre le 18e jour pour écraser l'un des deux jumeaux, car ils sont plus gros.

LA PROSTAGLANDINE :

La prostaglandine est une hormone qui provoque la mise en chaleur, grâce à l'accélération de l'élimination du corps jaune qui la bloque pendant les 15 jours de l'intercycle ovarien. Ainsi, on pique parfois 4 ou 5 jours après l'ovulation pour assurer le retour rapide de la suivante. Autre méthode, on pique à l'aveugle 18 jours après le poulinage, de façon à ce que la jument revienne en chaleur dans la foulée, sans qu'on ait eu besoin de suivre la jument au souffleur. Quand il est sorti, ce traitement était donc très séduisant dans la théorie et la pratique. Mais au bout d'un moment, des utilisateurs ont constaté des effets inverses à la facilité escomptée : cycles perturbés, mauvaises chaleurs avec des follicules qui se bloquent dans leur évolution empêchant une bonne ovulation. Sans être banni, la prostaglandine devrait donc être utilisée non pas systématiquement mais seulement en dernier recours, par exemple en fin de saison de monte quand l'horloge tourne. Par exemple, au Haras de Grandcamp, Eric Lhermite s'est donné pour règle de ne jamais intervenir chimiquement avant la 3e chaleur post poulinage, laissant la chance aux cycles naturels d'agir en priorité.

LE CHORULON ND :

Stimulateur hormonal, le chorulon est un booster pour pousser l'ovulation quand le follicule a du mal à exploser tout seul. Il provoque un pic d'ovulation dans les 36h après injection, avec une garantie dans les 48H. Il est utilisé juste en amont du saut la veille ou le matin d'une saillie, quand le vétérinaire estime qu'il est préférable d'assurer l'ovulation dans les délais souhaités. Là encore, la perspective est très séduisante à priori, d'autant plus qu'il fut clairement affirmé, dans les milieux autorisés que certaines juments seulement s'immuniseraient en cours de saison contre le Chorulon, et qu'un report sur la saison suivante était impossible. Toutefois, les faits constatés de plus en plus sur le terrain font battre en brêche ces affirmations. Et là encore, afin d'éviter les contre-réactions conséquentes d'un usage trop fréquent, le Chorulon peut n'être utilisé que dans les cas de longs voyages avec des juments pour des saillies à des étalons si pleins qu'ils ne peuvent pas doubler la saillie.

Outre le Chorulon ND, le Suprefact ND et Decapeptyl ND sont utilisés hors cadre légal car non autorisés pour chevaux normalement. La responsabilité du vétérinaire ou du détenteur peut être mise en jeu en cas de problème. Les 2 produits ne sont pas forcément plus puissants, mais utiles sur des juments qui ne répondent justement plus au Chorulon. Le Décapeptyl étant un médicament pour les femmes et non pour les juments, il contraint à faire sortir les animaux du circuit de la consommation.

ON EST DES ENFANTS DE CHOEUR

L'assistance gynécologique dans le monde du pur-sang, où seule la monte naturelle est autorisée, reste très limitée par rapport aux trotteurs, aux bovins mais surtout aux chevaux arabes et aux chevaux de sports où tout est pratiqué jusqu'aux transferts d'embryons, et même la transplation ovicitaire sur des pouliches âgée de seulement un an, devenant déjà mère grâce à des juments porteuses. Dernière technique en fort développement chez les chevaux de selle: la ponction de follicules qui vont être ensuite fécondés in vitro. L'embryon obtenu est reimplanté dans une porteuse, la "mère" pouvant en parallèle de tout ça continuer par exemple sa vie de compétitrice, en ayant juste subi une aspiration de ses follicules en début de saison.

"all we are:just a dust in the wind"
14 Avr 2020 13:52 #6

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Dernière édition: 27 Nov 2020 14:22 par Linamix.
14 Avr 2020 13:57 #7

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20 Avr 2020 14:16 #8

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23 Oct 2020 00:23 #9

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Modérateurs: Gribouille29