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[Equidia]
Pas de courses en 2020 à Wissembourg : une décision contrainte
Alain Strasser, le président de l'hippodrome de Wissembourg, a dû se résoudre à ce que l'hippodrome verdoyant de Wissembourg n'ouvre pas ses portes cette saison. Une victime collatérale du Coronavirus.
Quatre réunions étaient prévues à Wissembourg. Après l’annonce du Président de la République, Alain Strasser a suivi l’exemple de nombre de festivals et grands événements estivaux. Il se projette sur 2021… avec quand même quelques craintes.
UNE ANNULATION CONTRAINTE ET FORCÉE
« Le président a dit que les manifestations publiques étaient interdites jusqu’à la mi-juillet, le préfet local a prolongé jusqu’au 30 juillet. Ce n’est pas comme si j’avais le choix. L’annulation de la saison à Wissembourg est contrainte et forcée ».
Si Wissembourg ne pense même pas à courir à huis clos, c’est que ses quatre réunions sont régionales et donc sans subsides nationaux de France Galop. « Si France Galop dit qu’il faut courir à huis clos pour les professionnels, je le ferai mais l’accueil du public représente nos seules ressources : courir à huis clos n’a aucun sens si ce n’est pas une demande spécifique de France Galop et avec les aides qui vont avec. Les pistes sont maintenues en état et elle sont entretenues en continu. J’ai eu ce matin mon ami le président de Vittel qui débute sa saison en juillet et on ne sait pas non plus comment on va courir. ».
Les quatre réunions de Wissembourg sont toutes placées à des dates stratégiques du calendrier : « Le 1er mai est l’ouverture et on a beaucoup de monde mais là, évidemment, on n’en parle plus, le Jeudi de l’ascension est une date où les gens n’ont pas grand chose à faire mais on va aux courses. Nous avons aussi la date la plus importante avec le traditionnel lundi de pentecôte où toute la ville de Wissembourg est en fête et il y avait le 27 juin en semi nocturne pour fêter la fin de saison ».
WISSEMBOURG, EN PLEIN DANS LE CLUSTER DU GRAND EST
Wissembourg, c’est le grand Est, une région particulièrement touchée par le Coronavirus. Ainsi, même si des courses devaient avoir lieu à huis clos, Alain Strasser souligne qu’il serait très difficile de trouver des bénévoles, des commissaires et des médecins pour que les courses se tiennent. Les mesures barrières dans les vestiaires des jockeys, si ces mesures doivent perdurer, seront aussi un challenge pour les hippodromes soulignent le président.
En dehors de l’annulation des courses 2020, d’autres mesures d’urgence oint aussi été prises. « Tous les investissements sont gelés pour l’année. Cela va être difficile pour certains hippodromes de survivre à 2020. On avait les premiers frémissements positifs du plan de relance. Mais pour l’heure, 80% des PDV sont des bars et restaurants donc fermés. Les paris ne sont plus là et personne ne me garantit que cela va reprendre ». Salarié dans une concession automobile, Alain Strasser voit bien que son activité se résume aujourd'hui aux dépannages et que l'annonce de la reprise des activités pour la mi mai n'a pas encore eu d'effet dans l'immédiat.
Même s’il se focalise sur 2021 désormais, Alain Strasser le martèle : « Je peux faire une année blanche mais pas deux. Si en 2021, je n’ai pas mes quatre réunions et du beau temps, je ne sais pas si je pourrais maintenir Wissembourg ».