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Le billet d'Arsène Abitbol, journaliste
Lorsqu’on évoque le nom de la championne Winx et que l’on n’est pas Australien mais Européen, une interrogation survient, de manière presque automatique : sur une distance “dénominateur commun” de 2.000 mètres, où elle a gagné
9 groupes I, qu’aurait fait Winx contre les Frankel, Zarkava,Enable ou Roaring Lion ? On ne le saura jamais, même si certains auront un avis bien tranché.
À la limite, ce n’est pas la question majeure à son sujet, car elle évolue aux Antipodes... Alors, une des questions autour de Winx est peut-être la suivante : comment est-ce possible qu’un cheval gagne 28 courses d’affilée au plus haut niveau ? Et en “déposant” ses rivaux à chaque fois. On est à 78 longueurs en distance cumulée à ce jour. Soit 160 mètres… Certes, l’opposition en Australie est moins relevée, mais le fait qu’elle parvienne à répéter ces performances, sur la durée, sans jamais mollir, est vraiment extraordinaire. Cela veut dire qu’elle sait se préserver en course, y compris dans un groupe I. C’est comme s’il n’y avait pas de phénomène d’usure avec elle. Elle a quand même 7 ans. Les athlètes, les champions, ont toujours beaucoup de choses en plus, que ce soit au niveau cardiaque, respiratoire, mental, musculaire, et autres. Et voilà , après 300 ans d’élevage, Winx est arrivée. Et sa différence, son unicité, réside sûrement dans la cadence de ses foulées selon le Dr Graeme Putt de l’Université d’Auckland . La longueur de sa foulée est un peu au-dessus de la moyenne 6,53 mètres (contre 8,42 pour Black Caviar). Jusque-là , rien d’extraordinaire. Mais c’est sa fréquence qui est ahurissante : 2,7 foulées par seconde (17,6 m.) contre 2,3 en moyenne pour un pur-sang lambda (15 m.). “L’extraordinaire atout de Winx est sa capacité à changer la longueur et la fréquence de sa foulée, à volonté. Cela veut aussi dire qu’elle peut attendre ou accélérer à n’importe quel moment. Cela la rend unique.” On comprend mieux pourquoi son changement de vitesse laisse ses adversaires sur place. On comprend mieux, aussi, pourquoi elle a trois Cox Plate à son nom, et qu’elle a toutes les chances d’en gagner un quatrième d’affilée, samedi, à Moonee Valley. Si c’est le cas, la jument de tous les records aura aussi celui de victoires dans l’Arc australien.
WINX en chiffres
NĂ©e le 14/09/2011 Ă Coolmore Stud Austalia
Entraîneur : Chris Waller
38 courses - 32 victoires dont 29 d'affilée
21 groupes I (record mondial)
Gains : 19.884.925 AUS$ (soit environ 12.275.655 €)
A gagné de 1.100 à 2.200 mètres
Rating : 130 (valeur 59)
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Chris Waller, l’entraîneur de la championne australienne Winx, âgée désormais de 8 ans, affirme que la fille de Street Cry est prête pour une nouvelle saison. Insatiable, la partenaire du crack-jockey Hugh Bowman, est en mesure de repousser encore ses limites et de porter ses records à une barre qu’il sera difficile d’égaler avant longtemps ! « Je ne sens chez elle pas le moindre signe qu’elle est sur le déclin, explique Waller. Elle a toujours envie de courir ! Elle va marquer l’Histoire pour longtemps !»
Certains estiment qu’à « vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Certes, quand on voit avec quelle facilité elle « avale » ses adversaires dans la ligne droite, alignant les petits bâtons de 1400 à 2000m comme à la « foire à neuneu », on peut penser que la jument n’a pas d’opposition digne de ce nom en Australie. OK, mais tout de même, remporter 29 courses de suite dont une douzaine de groupes I et se permettre d’enlever quatre Cox Plate (l’Arc australien) consécutivement depuis 2015, année où elle laissait un certain Highland Reel à cinq longueurs (!), cela mérite le respect. On eût aimé la voir quitter son box douillet pour venir défier les Européens à Ascot, les Américains dans la Breeders Cup Classic, où le gratin mondial dans la Dubaï World Cup, par exemple. Mais cela n’entre pas dans les plans ni de son mentor, ni de ses propriétaires, Magic Bloodstock Racing, R G Treweeke & D N Kepitis.
Mais si la championne est casanière, elle ne refuse pas de se heurter à quelques européens de bonne valeur comme l’an dernier dans le Cox Plate où elle a nettement dominé le pourtant très bon Benbatl (lauréat de groupes I à Dubaï, en Allemagne et en Australie), alors que le second de l’irish Derby, Rostropovitch se classait 6e… Lors de son 4e succès d’affilée dans le Cox Plate, elle devançait aussi un certain Avilius, invaincu depuis son « exil » en Australie. Toujours l’an dernier, Winx a effacé des tablettes l’autre idole locale, Black Caviar (25 succès d’affilée) avant de porter son record à 29 victoires de suite. Une Black Caviar qui avait remporté son 22e succès à Ascot en enlevant les Diamond Jubilee Stakes, après lutte avec la Française Moonlight Cloud.
Régulièrement classée meilleure cheval sur gazon de l’année par les Longines Awards, dotée du rating excellent de 132 depuis deux ans, elle sera en concurrence cette année avec l’Anglais Cracksman pour le titre de « horse of the year » sur le turf, qui sera décerné le 23 janvier à Londres. En tout cas, Chris Waller n’a rien caché des objectifs de sa superstar cette année. Elle visera un cinquième succès consécutif dans le Cox Plate, mais suivra auparavant le programme suivant lors du premier semestre : une course de rentrée le 15 janvier à Rosehill Gardens, puis les Apollo Stakes, le 16 février à Royal Randwick, les Chipping Norton Stakes, le 2 mars toujours à Randwick, les George Ryder Stakes le 18 mars à Rosehill, et les Queen Elizabeth Stakes le 13 avril à Randwick…
Un mot enfin sur le père de Winx, Street Cry, qui fut l’un des étalons les plus prisés au monde jusqu’à sa mort en 2014 (150.000 $ US et 110.000 $ australiens la saillie). Vainqueur de la Dubaï World Cup en 2002, il fut le géniteur de cracks comme Street Sense (Kentucky Derby), Shocking (Melbourne Cup) ou encore l’inimitable Zenyatta.
Guy Mislin
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On dira bientôt des champions "C'est une Winx" car aucun adjectif, aucun superlatif ne semble plus pouvoir définir cette jument australienne qui a signé un succès facile pour sa rentrée dans les Apollo Stakes, ce groupe 2 qu'elle avait déjà remporté les deux dernières années.
L'hippodrome de Randwick à Sydney a frôlé l'hystérie dans la ligne droite en voyant se détacher irrémédiablement la meilleure jument du monde qui a dominé Happy Clapper et Egg Tart, son compagnon d'écurie.
81 secondes de bonheur pour cette jument de 7 ans qui est devenue un symbole et dont l'aura commence enfin à dépasser celle de Black Caviar. Et pourtant, la laisser encore à l'entraînement n'a pas été une décision facile : "Nous prenons tout très personnellement, a déclaré son entraîneur Chris Waller à la presse. Elle ne peut pas nous dire si elle en a assez. Nous avons pris cette décision de continuer et ce que je ressens après cette victoire, c'est surtout un immense soulagement. Ce qu'elle réalise pour le monde des courses me rend si fier".
Winx est le premier cheval de l'histoire des courses australiennes à remporter à 30 courses de suite. IL est peu probables qu'elle s'attaque au record du monde détenu par le cheval sud américain Camarero avec ses 56 succès mais gagner au top niveau est d'une autre trempe. La fée des courses australiennes sera de retour à Randwick dans deux petites semaines dans les Chipping Norton Stakes.
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