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Son nom figure aux palmarès des plus grandes épreuves françaises lors des décennies 1960 et 1970. Vainqueur du Prix d’Amérique avec Upsalin (Ecusson), pour le compte et sous les couleurs de Henri Levesque, il compte aussi quatre Prix de Cornulier, avec Ledollar (Dollar III), en 1960 pour son propre entraînement, Quérido II (Fandango), en 1967 pour celui de Georges Dreux, et Fanacques (Kerjacques), en 1977 et 1979 pour le même Georges Dreux. Avec Upsalin, il s’est imposé notamment dans le Prix du Président de la République et de Normandie sous la selle et le Critérium des 5 Ans à l’attelé. Ledollar qui lui appartenait et avec lequel il a aussi remporté le Prix de Normandie aura particulièrement compté lui permettant de lancer tôt, à moins de 30 ans, sa carrière. Il dira à son sujet dans la Saga du trot de Pierre Joly (éditions Ouest-France) : "Il m’a vraiment sorti la tête de l’eau. À partir de 1960, mon écurie a progressé…"
Louis Sauvé faisait partie d’une génération dorée, celle représentée aussi par Roger Baudron par exemple. En 1969, dans son plus grand succès avec Upsalin dans le Prix d’Amérique, il battait "JR" (Jean-René Gougeon) qui drivait Une de Mai, Minou (Michel-Marcel Gougeon) qui pilotait Toscan et Roger Baudron aux commandes de la championne Roquépine, sur le déclin, pour les mêmes couleurs Levesque qu’Upsalin. Sur son ami et collègue, Roger Baudron confiait à Pierre Joly il y a quelques années : "Louis Sauvé mérite tous les hommages parce que pendant des années et des années, il a été le plus talentueux d’entre nous."
Louis Sauvé a stoppé sa carrière de driver en 2003, peu avant son 70ème anniversaire, s’imposant encore en juin à Caen avec Julia Tango (As du Clos). L’une des plus fines cravaches de son époque aura remporté près de 1.500 courses. Il a continué son activité d’entraîneur une petite décennie supplémentaire, avec des partants jusqu’en 2012, en collaboration avec sa fille Josiane, laquelle a continué à faire vivre le nom Sauvé sur les programmes, s’imposant deux fois l’an dernier avec Fakir Bleu (Quip du Beauvoisin). Les derniers bons chevaux de Louis Sauvé ont eu pour noms O Ciudad (Valmont), Salomon (Képi Vert) et American Flower (Niflosac) à la fin des années 1980 et début 1990.
Né en 1934, à Bacilly, dans le sud-Manche, Louis Sauvé a grandi dans une ferme traditionnelle de l’époque, avec trois ou quatre trotteurs. Il apprend jeune et vite. Après les courses de pays, l’école des courses de l’époque, auxquelles il participe dès l’âge de 12 ans, il obtient sa licence d’apprenti à 14 ans et remporte en l’espace de dix mois 25 courses. Par la suite, en quatre décennies, il s’est construit l’un des plus beaux palmarès du XXème siècle. Il se produira aussi lors de sa carrière à l’étranger, s’imposant notamment en Italie avec Amyot. L’homme qui disait que la plus grande qualité du jockey était la patience aura suivi pendant sa retraite, dans son village de naissance, les courses avec son assiduité de toujours. Dans un portrait que lui avait consacré Ouest-France en 2018, il avait déclaré : "Pour réussir [dans les courses], il fallait bosser et respecter les chevaux". Une maxime que peuvent reprendre, plus que jamais, à leur compte les générations présentes.