Dans Trot Infos n° 242 paru en mars 2017, Jean-Pascal Bragato, natif d’Auch (d’où le célèbre affixe « Gers ») revient sur l’origine de sa passion pour le trotteur et le croisement d’Aubrion du Gers, fruit de l’union de Memphis du Rib et J’Arrive du Gers. Extraits.
C’est à son grand-père, Marino Bragato, d’origine italienne, qu’il doit son amour pour le cheval. « On faisait le papier ensemble, se souvient avec nostalgie Jean-Pascal Bragato. Je lui lisais le journal, et puis une fois que l’on avait fait notre sélection, je pinçais les tickets pour aller les valider. C’est avec mon grand-père que j’ai vu mes premiers hippodromes, ceux d'Auch, de Mauvezin, de Beaumont-de-Lomagne, de Vic-Fezensac. J’ai très vite attrapé le “virus” ! » Il le reconnaît, le jeu a longtemps été un moyen d’assouvir sa passion jusqu’à ce qu’il se décide à franchir un cap. « C’était lors du meeting de Biarritz en 1985, précise-t-il. Avec deux autres propriétaires, on a décidé de s’associer pour faire l’acquisition d’Ouragan Royal. Ce n’était pas un champion mais il m’a marqué, car j’ai connu de nouvelles sensations grâce à lui. » Dix ans plus tard, le marchand de biens passe la vitesse supérieure et se lance dans l’élevage. « J’avais repéré une jument dans le catalogue de la réduction d’effectif du Haras du Petit Rocher en 1994, se remémore-t-il. Mon ami, le regretté Michel Bazire, s’y rendait et je lui avais demandé de me l’acheter. Il s’agissait de Targa du Chalange, une fille de Jorky. Moi qui me lançais sans trop m’y connaître, on peut dire que j’ai eu du nez et énormément de chance ! » En effet, Targa du Chalange est la première matrone de son élevage, aujourd’hui basé au Haras du Pont chez Jean-Yves Rayon. « Elle a notamment produit J’Arrive du Gers, qui a gagné une dizaine de courses à Vincennes et pris plus de 300 000 €, et surtout Quinoa du Gers, analyse- t-il. J’ai vécu de grands moments avec ce cheval... Au-delà de son palmarès riche de 22 victoires dont 10 Groupes, ce que je retiens surtout, c’est le fait d’avoir couru le Prix d’Amérique. Pour un éleveur-propriétaire, c’est une fierté et même une consécration, car “Quinoa” est devenu mon premier étalon. » Jean-Pascal Bragato a appris à ses dépens qu’en matière d’élevage, il n’existe pas de règle absolue et qu’il faut savoir faire preuve de persévérance. « Aubrion du Gers est le neveu de “Quinoa”, mais il faut bien avouer que sa mère, J’Arrive du Gers, n’a pas été aussi performante au haras qu’en piste, concède-t-il. Son premier produit, Si J’Arrive du Gers, s’est accidenté le jour de sa qualification et les poulains suivants n’ont rien donné. Pour “Aubrion”, j’ai décidé de remettre du sang de Kerjacques, raison pour laquelle j’ai choisi Memphis du Rib dont les deux parents sont issus de cet étalon. Et ça a payé ! »
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