Basé à Grosbois, Pierre Vercruysse continue de préparer ses pensionnaires pour la reprise. Au calme, avant le redémarrage qui comporte encore beaucoup d’inconnues.
Il a terminé son métier de catch driver par un magnifique coup de trois sur la Riviera. Depuis, il a rangé ses bottes de courses, et enfile chaque jour sa combinaison d’entraîneur. à Grosbois, l’activité a été conservée.
• Comment se passe la vie à Grosbois depuis le début du confinement ?
Plutôt bien. Le domaine a tourné au ralenti, puisque tous les professionnels qui avaient demeure à l’extérieur sont partis plus rapidement que prévu. Il ne reste plus que les sédentaires, même un entraîneur comme Jörgen Westholm, avec la poursuite des courses en Suède, est reparti dans son pays. Une poignée d’employés est encore en poste sur le site et nous continuons de travailler. La grande piste et celle du milieu sont excellentes, le mur de Boissy également et toutes les allées sont faites le soir, ce qui fait que, le matin, elles ne se défont pas. Tout le monde respecte les mesures. On a demandé à notre personnel de rester sur place, car au moindre cas positif cela deviendra compliqué. Pour l’instant, il n’y en a pas, ce qui est déjà une bonne nouvelle.
• Comment s’organise votre écurie à l’heure actuelle ?
Pour ma part, j’avais renvoyé des chevaux chez Reynald Coppens. J’ai une employée qui est partie au haras de la Perrière pour s’occuper de Drôle de Jet et Express Jet, qui font la monte. À mes côtés, j’ai Bryan et Théo, et on travaille les quatorze chevaux qu’il me reste en ce moment. On sera opérationnel dès que cela pourra reprendre. Pour l’instant, ils sont à “feu doux”.
•Avez-vous des craintes ?
Cela va être dur pour tout le monde. Nos propriétaires ont également une activité à l’arrêt. Pour eux, avoir un cheval de course, c’est un loisir, il ne faut pas l’oublier. Tout le monde essaye de faire le moins de dépenses pour gérer sa petite entreprise au mieux. Pour les courses, le gouvernement donnera le “go”, mais cela se fera d’une façon progressive.
• À huis clos ?
Ce sera peut-être une façon de repartir dans un premier temps, mais pour les “petits” champs de courses, qui sont normalement en plein dans leur période d’activité, cela signifie ne plus avoir de recette.
• Le programme va être bouleversé et très chargé pour la reprise…
À événement exceptionnel, conditions exceptionnelles. On le voit dans le sport, avec par exemple les JO qui sont reportés. Je ne suis plus dans l’équipe dirigeante, mais si j’avais une proposition à faire ce serait de mettre un système en place pour que tout le monde puisse courir. Quand on va repartir, tout le monde sera archi-prêt, mais il n’y aura pas de place pour tous, même si on grossira le programme des réunions. Les gars auront besoin d’argent et il y aura un afflux terrible. Il faut étudier, mais dans beaucoup de catégories, comme il y a en province, j’ajouterais une “priorité aux chevaux n’ayant pas couru depuis une semaine”, exception faite sans doute des groupes. À réfléchir ensuite, pour qu’il n’y ait pas de faille dans la règle, afin que chacun ne soit pas éliminé plusieurs fois de suite. Il sera nécessaire que tout le monde “mange”, sinon il y aura des “morts”.
Auteur du sujet
