Côté pros : Cécilia Poirier
Par Tanguy BERNIER | Publié le samedi 3 novembre 2018
Avec dix-huit succès depuis le début de l'année, Cécilia Poirier est l'une des révélations de la saison dans les pelotons de galop de l'Ouest. La jeune femme a de qui tenir...
“Mon papa, Olivier, était jockey ; il était deuxième monte derrière Yves Saint-Martin pour l'Aga Khan chez Monsieur Alain de Royer Dupré, et ma maman a toujours elle aussi travaillé dans le milieu. J'ai grandi sur les hippodromes. J'ai toujours su ce que je voulais faire : jockey ! Mais mes parents voulaient que j'aie un bagage scolaire. J'ai donc fait un BAC technologique, en ayant, en parallèle, ma licence de cavalière. À 18 ans, je suis entrée à la fac, mais je ne suis restée que deux mois... La passion était plus forte ! J'ai arrêté pour me consacrer pleinement aux chevaux.”
Après avoir travaillé chez Éric Leray, Pierre Fertillet, Pascal Fleurie et Jerry Planque, la jeune femme est entrée au service de Joël Boisnard, au mois de février dernier. “Cela se passe très bien. C'est ma première année complète en tant que professionnelle, puisque je suis passée jockey le 22 septembre 2017. J'ai fait mon premier gagnant le 6 mai et cela s'est enchaîné... Monsieur Boisnard me fait confiance et je suis sollicitée pour monter à l'extérieur ; cela se passe très bien.”
Au-delà même de ses espérances... “J'espérais pouvoir faire cinq ou six gagnants... Là, je me fixe comme objectif les 20 d'ici la fin de l'année ! J'espère y parvenir, même s'il y aura moins de courses.”
On parle, bien sûr, beaucoup de la décharge accordée aux femmes, mais cela ne justifie pas tout. “C'est vrai que cela aide, on ne peut pas le nier. Mais je trouve ça bien que les filles bénéficient d'une décharge. Cela permet d'avoir une chance un peu plus importante dans les pelotons, car on a quand même moins de force qu'un garçon, mais je pense aussi que 4 kilos, c'est un peu trop... Les apprentis garçons sont pénalisés, c'est dommage.”
Et l'avenir ? “Monter à Paris, c'est quand même un objectif, à terme, mais on va déjà essayer de faire sa place en province... Et j'espère pouvoir rester au service de Monsieur Boisnard le plus longtemps possible. Il donne beaucoup de conseils, explique les choses le matin. J'ai énormément progressé depuis que je travaille chez lui... Et il m'a donné ma chance ; je l'en remercie.”
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