Un plan de relance pour le Galop discuté en Comité et dont les grandes lignes pour 2021 ont été approuvées par le Conseil d’administration
Lundi 12 octobre 2020 - Le Comité de France Galop s’est réuni ce matin sur l’hippodrome de ParisLongchamp. Cette session a été l’occasion de prendre connaissance de la stratégie digitale du PMU, de faire un point de situation sur l’activité des paris hippiques et de discuter en détails d’un plan de relance et des premières mesures proposées pour l’année 2021.
Sept mois après son déclenchement, les impacts de la crise du COVID-19 sont désormais mieux connus. Le retard d’enjeux hippiques par rapport à 2019 est de l’ordre d’un milliard d’euros. Le manque à gagner en Produit Brut des Paris, la marge du PMU, est d’environ 300 millions. Pour les propriétaires et les professionnels, la baisse de l’enveloppe d’encouragements distribués est de 69 millions dont 39 proviennent de l’absence de courses pendant deux mois. D’autres signaux inquiétants pour l’avenir sont apparus, en particulier la baisse des effectifs des 2 ans déclarés à l’entraînement. Au 1er octobre, ceux-ci sont en retrait de 4% par rapport à 2019. Prolongée sur les prochaines années, cette diminution aurait de fortes répercussions sur le nombre total de chevaux déclarés à l’entraînement, donc le nombre de partants et inévitablement les enjeux réalisés sur les courses au galop. Le PMU considère qu’une baisse des effectifs de 10% se traduirait par une baisse des paris hippiques de plus de 200 millions d’euros.
Les équipes de France Galop ont donc travaillé à un projet de relance sur les quatre prochains exercices. Ce plan portera sur les deux disciplines dans le respect des équilibres d’encouragements en vigueur.
La première étape de ce plan pluriannuel vise à soutenir tous les acteurs faisant l’effort d’envoyer de jeunes chevaux à l’entraînement. Il s’agit donc d’un véritable programme d’encouragement des propriétaires dans toute leur diversité. Ce projet qui avait déjà fait l’objet d’une consultation du Conseil du Plat a été accueilli de façon très constructive par le Comité de France Galop dont les membres ont souligné la nécessité tout en apportant des contributions complémentaires. Le Conseil d’administration qui s’est réuni à l’issue du Comité a confirmé son objectif de revenir dès l’an prochain à l’enveloppe d’encouragements initialement budgétée en 2020 (250 millions) et a arrêté les nouvelles mesures suivantes pour 2021 :
- Une augmentation de la prime propriétaire pour les chevaux de 2 ans. Celle-ci passera de 60% à 70%. Cette augmentation sera également appliquée aux chevaux de 3 ans dès 2022. Le Conseil se réserve toutefois l’option d’augmenter la prime propriétaire pour les 3 ans dès 2021 si le budget du PMU en donne les moyens à France Galop.
- Deux aménagements de programme pour les 2 ans destinés à offrir plus d’opportunités à un plus grand nombre de propriétaires ; si le principe général a été acté, les conditions détaillées de ces nouveaux maidens seront discutées lors du prochain Conseil du Plat ainsi qu’au sein de la Commission Technique :
- La création de 25 nouveaux maidens réservés à des chevaux ayant déjà couru au moins à deux reprises. Ces courses seront programmées en régions et à Paris en substitution d’une partie du programme de courses à réclamer qui compte aujourd’hui 120 épreuves par an chez les 2 ans. Une réflexion est d’ailleurs engagée sur l’optimisation de ce programme de courses à réclamer afin que celles-ci remplissent mieux leur fonction de commercialisation des chevaux que les propriétaires souhaitent vendre.
- La création de maidens « filière » réservés aux produits issus d’étalons faisant la monte, en France ou à l’étranger, au moment de leur conception, pour moins de 10 000 euros.
- La suspension des cotisations prélevées par les centres d’entraînement pour les chevaux de 2 ans jusqu’en mars : cette mesure vise elle aussi à soutenir les propriétaires qui envoient des jeunes chevaux à l’entraînement, qu’ils les aient élevés ou achetés.
- La création d’une nouvelle piste en copeaux sur le centre d’entraînement de Chantilly qui accueille 840 chevaux de 2 ans, soit près de 40% des effectifs nationaux. Cette piste de 1600m sera aménagée le long de la ligne droite des Réservoirs. Elle sera d’une conception analogue aux pistes en copeaux de dernière génération qui ont vu le jour en Irlande et en Grande Bretagne. De nombreux entraîneurs appelaient de leurs vœux la création d’une telle piste pour façonner leurs jeunes chevaux ; elle sera opérationnelle au printemps de 2021.
Le plan de relance comporte aussi un volet marketing à destination des propriétaires. Comme cela a été initié cet été, France Galop va intensifier sa communication auprès des cibles étrangères afin d’inciter des propriétaires faisant courir à l’étranger à faire de même en France. La qualité des professionnels français, des infrastructures, du programme ainsi que le niveau d’allocations et de primes distribuées rendent la « destination France » particulièrement attrayante en cette période de crise pour l’Europe des courses.
Un projet de création d’une plateforme digitale de syndication a également été présenté au Comité. L’objectif est d’aider les propriétaires, éleveurs et entraîneurs à fluidifier la commercialisation de parts dans les chevaux qu’ils détiennent. L’association entre propriétaires s’est beaucoup développée depuis quelques années, la procédure d’agrément a été considérablement simplifiée pour les associés ; l’accès à une offre de parts dans des jeunes chevaux doit constituer un levier efficace de rétention mais aussi accélérer le recrutement de nouveaux propriétaires.
En parallèle de ces mesures à caractère commercial qui serviront l’intérêt général dans les deux disciplines, Jacques Détré, présentera lors du prochain Conseil de l’obstacle qu’il préside des mesures spécifiques pour sa discipline en matière de programme et d’encouragements. Ce plan sera ensuite proposé au onseil d’administration fin novembre.
Les encouragements qui découlent de ce plan de relance viendront s’ajouter à l’enveloppe de 250 millions que le Conseil d’administration s’est fixé pour objectif de voter lors du prochain budget.
Ces mesures constituent la première partie d’un plan de relance plus global qui va se construire progressivement, dans la concertation avec les acteurs du galop représentés au Comité de la société-mère.
France Galop