Yoann Gourcuff restera comme l'un des grands talents du football français, qui illumina notamment la Ligue 1 en remportant le titre de champion avec Bordeaux en 2009. Une forme de sommet pour celui qui n'avait alors que 23 ans mais ne retrouvera plus son meilleur niveau sur la durée, de son époque lyonnaise très mitigée jusqu'à sa fin de carrière dans l'anonymat à Dijon, après avoir résilié son contrat en janvier 2019.
Inaboutie, sa carrière a été parasitée par des blessures à répétition qui lui valurent une réputation de joueur de cristal mais le fils de Christian, ancien entraîneur passé notamment par Lorient et Rennes, dut aussi surmonter des douleurs intimes et longtemps tues.
Dans le long récit que consacre « L'Équipe explore » à l'ancien joueur, qui vit aujourd'hui à l'abri des regards dans sa Bretagne natale, on apprend ainsi que l'état de santé de son frère Erwan, touchée par une maladie rénale diagnostiquée dès l'âge de 5 ans et décédé en 2020, a tourmenté le milieu de terrain tout au long de sa carrière. « Ce fut un traumatisme pour toute la famille et pas anodin pour Yoann », confie leur père.
Fustigé par Paolo Maldini qui lui reprochait de ne pas avoir voulu « se mettre à la disposition du groupe » et d'avoir « tout raté » au Milan AC, le joueur avait aussi fait face à la tentative de suicide d'Anne-Sophie, son amour de jeunesse, avec qui il avait emménagé en Italie.
Ces épreuves ont donc jalonné une carrière marquée de fulgurances qui lui vaudront d'être considéré comme le successeur de Zinédine Zidane mais Yoann Gourcuff ne se sera jamais fondu dans un milieu du foot professionnel qui en a fait une star.
Benoît Costil, l'un des rares joueurs à entretenir un contact régulier avec lui, résume : « Yo avait le talent pour jouer au Real Madrid et la mentalité pour jouer à Lorient. »