Ou va l’OL de John Textor ?
Les perspectives d’introduction de la holding Eagle à la bourse de New York (marché liquide++) peut ouvrir des perspectives mais pour faire quoi ? Quelles retombées pour le club lyonnais et quel sera le succès de cette opération auprès des investisseurs ?
Pour bien comprendre ce qui suit :
EFH = Eagle Football Holding , soit le véhicule financier de Textor regroupant l'ensemble de ses participations dans les clubs
EFG = Eagle Football Group , c’est l’OL , anciennement dénommé OL Group
———————
Dans un communiqué du 23 septembre, Eagle Football Group a reconnu « des difficultés de trésorerie au cours des dernières semaines ». « Nos prestataires ont été mis sous stress » avait déjà confié John Textor le 11 septembre dernier.
Depuis plusieurs mois, le bruit monte dans la sphère lyonnaise : l’OL accumule les retards auprès de ses fournisseurs. Et ils seraient nombreux à être concernés. La plupart des secteurs d’activité seraient impliqués : l’alimentation, la sécurité, l’accueil, l’entretien, les spectacles et même les taxes (voir par ailleurs).
Le côté sportif a aussi été concerné, l’OL ayant eu du retard dans le premier versement au FC Metz de 8 M€ dans le cadre du transfert de Mikautadze. Des commissions d’agents auraient également été impactées.
Chez certains créanciers, dont la plupart sont des sociétés solidement implantées sur la région lyonnaise, les montants seraient significatifs. Selon nos informations, on peut estimer que l’OL a aujourd’hui pas loin de 20M€ de dettes fournisseurs. Un protocole d’étalement de la dette a d’ailleurs été signé avec l’un des plus gros créanciers de l’entité lyonnaise d’Eagle Football Groupe.
Que se passe-t-il donc pour que l’OL, si souvent cité en exemple sur l’aspect économique, se trouve dans cette situation ? Même s’il est loin d’être le seul dans ce cas en France.
Sollicité, le club nous a renvoyé à sa communication boursière. Qui pointe plusieurs facteurs. Dont bien sûr le nouveau contrat des droits télé domestiques, qui entraîne « une réduction significative des recettes des droits TV par rapport à l’année précédente », qui pourrait atteindre -60 % d’après nos informations. Mais aussi, comme l’avait déjà indiqué John Textor, le dernier mercato. « Le club a eu d’importantes opportunités de cessions de joueurs mais n’a pas atteint ses objectifs, principalement en raison de la décision de certains joueurs de rester à Lyon ». Sans les citer, l’OL pense forcément à Lacazette, Cherki, Nuamah ou Caqueret, le cas de Lopes étant différent.
« La balance des transferts du mercato d’été est déficitaire d’environ 106M€» précise le communiqué du 23 septembre, là où Eagle avait tablé sur un négatif de ‘‘seulement’’ 80M€.
Que prévoit la holding américaine pour combler ce passif ? Un apport de 40M€ au fonds de roulement effectué par Eagle Football Holdings (EFH), qui chapeaute Eagle Football Group, entité regroupant les différents clubs du groupe, « dans le cadre d’une gestion de trésorerie centralisée au sein du groupe EFH, afin de lui permettre de faire face à ses obligations. De plus amples détails sur ces contributions feront l’objet d’une communication dans les prochaines semaines ».
On peut en déduire que les créanciers devraient être réglés dans les semaines qui viennent. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs reçu des versements courant septembre.
Et, à en croire le groupe américain, les choses devraient encore s’améliorer par la suite. « EFH devrait également apporter des nouvelles sources de financement grâce à la vente de sa participation dans Crystal Palace et au lancement d’un processus formel d’introduction en Bourse sur le New York Stock exchange ».
Par ailleurs, des discussions ont débuté avec les partenaires sociaux et devraient aboutir, à terme, à un peu plus de 90 départs (73 postes concernés et 20 modifications de postes), sur les 617 salariés actuellement recensés à l’Olympique Lyonnais.
Parmi les secteurs concernés, la chaîne OLPlay devrait cesser d’émettre d’ici la fin de l’année. Ce qui ne changerait pour autant pas grand-chose sur les contenus, toujours accessibles en digital pour les abonnés.
Eagle cherche donc à rétablir l’équilibre financier - l’OL a perdu 300M€ sur les trois derniers exercices
- d’ici la fin de l’exercice budgétaire. Il lui faudra aussi rétablir la confiance de ses créanciers.
Le Progrès