Paris Turf - Jean-Michel Baudouin : “Eugenito sera au top...”
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Jean-François MEYER | Publié le mercredi 28 août 2019
Eugenito du Noyer
Depuis plusieurs années, Jean-Michel Baudouin sélectionne de plus en plus les chevaux. Avec son nouveau pensionnaire, Eugenito du Noyer, il retrouve le haut niveau, côtoyé il y a peu, grâce à Best of Jets, qui défendait ses couleurs. Celles du fils de Saxo de Vandel (Écurie Ostheimer) ont été rendues célèbre par le crack, Ourasi. Le Breton a tout fait pour qu'elles brillent à nouveau sur la cendrée...
• Comment Eugenito du Noyer est-il arrivé dans vos boxes ?
Après les ventes du Prix d'Amérique cette année, Thierry Logre (Écurie Ostheimer) m'avait proposé deux “G” dont Golden Renka. Ça se passait bien et en février, il m'a demandé si Eugenito du Noyer m'intéressait. Jean-Michel Bazire m'a dit : “Il est magnifique. Prends-le...” Je n'ai pas hésité. Je crois que j'ai eu de la chance. Il a été beaucoup préservé par Franck Marty et aussi Vincent Lacroix. Il avait beaucoup de vitesse et ils n'en ont pas abusé, tout comme du déferrage. Il est arrivé au bon âge à la maison.
• Vous vous souvenez de sa première sortie sous votre responsabilité en avril ?
Avec mon fils, Louis, il effectuait une très bonne rentrée à Vincennes (9e). Ensuite, nous étions un peu déçus à Enghien (4e). Après, muni d'un bonnet fermé, il était plus concentré. Cela lui a changé un peu la vie.
• Dans la foulée, il a gagné un groupe II, devant Enino du Pommereux, parti aux vingt-cinq mètres. Étiez-vous surpris ?
Oui puisque, le lundi auparavant, sur le plateau de Soisy, même s'il était devancé par trois étrangers, il m'avait laissé sur ma faim, contrairement à son driver, Éric Raffin.
• 1’12”5 sur les 2.850 mètres. Le “chrono” était là !
Sur la longue distance, il lui faut un leader et il l'a eu avec Étonnant, fautif à l'entrée de la ligne droite.
• Puis en juin, il battait “Enino” à poteau égal sur les 2.175 mètres...
C'est un cheval qui a une certaine facilité et une vitesse énorme. Il est très à l'aise sur cette courte distance et là, il peut aller devant comme il l'a fait, en se sauvant. Les 3.000 mètres de ce Critérium ne représentent pas le bout du monde. Il n'y a que cent cinquante mètres de plus que lors de son premier succès dans un groupe II, mais il faut le préserver un peu durant le parcours. Il a une chance pour lui aussi, c'est qu'il s'élance très bien. Éric ne devrait pas être mal “pris” dans les trois cents premiers mètres.
• Pourquoi avoir fait l'impasse sur le Prix Jockey ?
J'avais une possibilité de le présenter le 8 août à Enghien (1er). Et puis, avec Best of Jets (le meilleur cheval monté qu'il a entraîné), nous avions gagné les deux épreuves préparatoires au Prix du Président de la République et il était fatigué pour ce groupe I. Je m'étais dit que si je retouchais un bon cheval, je ne referais pas la même erreur, en disputant l'ultime préparatoire. J'ai pu faire l'impasse avec cette course à Enghien. Cela le met à trois semaines d'intervalle. C'est très bien.
• Samedi, c'est votre première participation au Critérium des 5 Ans.
J'ai déjà eu l'occasion de courir le Critérium des Jeunes à plusieurs reprises mais celui-là, pour une écurie comme la mienne, c'est extraordinaire. Je vais voir jusqu'au dernier jour mais pour l'instant, nous n'avons pas eu du tout de problème de préparation. C'est hyper important. Il a super bien récupéré de sa course d'Enghien et il monte en puissance. Je suis serein pour le moment. Après, il faut voir le déroulement de course.
• Peut-il vous apporter un premier groupe I à l'attelage ?
Éric Raffin et Jean-Michel Baudouin sont des gagneurs. Nous sommes conscients qu'il ne sera pas favori et que s'il termine quatrième, nous ne serons pas déçus. Maintenant, nous allons tout faire pour l'emporter. “Eugenito” est invaincu avec le bonnet fermé... (rires) L'opposition, c'est “Enino” bien sûr, mais j'ai adoré la rentrée d'Erminig d'Oliverie dans le Prix Jockey. De plus, Franck Leblanc est un très grand préparateur. Laurent Abrivard en est un “Excellent” aussi. Earl Simon est D4 pour la première fois. Dans ce Critérium, il y a souvent des surprises mais si tout reste comme ça, “Eugenito” sera au top pour le jour J.
• Sinon, vous avez beaucoup moins de propriétaires depuis quelque temps, avec la restructuration de votre écurie et des travaux importants.
En 2012, nous avions gagné 103 courses avec une cinquième place en tant qu'entraîneur. J'avais pas mal de salariés et il n'en restait pas plus, malgré beaucoup de travail. J'en avais aussi un peu marre de la pression des propriétaires, préférant travailler alors qu'avec mes amis et mes chevaux. J'ai eu la chance d'avoir Jean-Michel Bazire et Sébastien Moureaux, qui m'ont beaucoup aidé, sans me mettre de la pression. Cela a été bénéfique pour moi.
• Comment jugez-vous votre année 2019 ?
Elle est très bonne (30 victoires et près d'un million d'euros de gains). Nous tournons avec une trentaine de chevaux. Avec les “H”, ça se passe très bien. J'ai aussi la chance d'en avoir un peu de tous les âges avec aussi les “vieux”, Vertige de Chenu, Calou Renardière et Cocktail Desbois.
• Un ou deux gagnants à venir pour nos amis.
Hirondelle Sibey et Gitane du Bois.