Décidément, notre sport reprend de plus en plus les travers de notre époque...
On sait qu'en Occident, plusieurs sondages le montrent, une majorité de gens n'a plus aucune confiance dans les médias, coupables à leurs yeux de désinformer et de mentir sur un certain nombre de sujets.
On constate malheureusement de plus en plus que les médias hippiques commencent à suivre cette dangereuse tendance. Il semble fini le temps des Michel Morice, esprits indépendants qui n'hésitaient pas à critiquer tel cheval, telle course, telle écurie. Voici venu le temps des béni-oui-oui qui acquiescent à tout et trouvent tout a-bso-lu-ment géniaaaaaal.
Equidia symbolise à merveille cette servilité conformiste, sans jamais un mot plus haut que l'autre, sans jamais le moindre début d'esprit critique. Mais c'est loin d'être le seul média dans ce cas. En cause, presque toujours, l'argent. Il faut "créer l'événement" pour faire de l'audimat : les courses ordinaires deviennent "extraordinaires", les chevaux moyens des "champions", les flops des "journées incroyables"...
Il faut aussi être gentil tout plein avec les sponsors. Il n'y a plus un journal qui ose oublier le nom du sponsor dans son article, même si celui-ci devient illisible : Après sa victoire dans The Emirates Poule d'Essai, X tente sa chance dans le Diane Longines avant le Qatar prix de l'Arc de Triomphe.
Plus grave, le sponsoring réécrit carrément l'histoire et transforme les faits ! Après l'Arc 2010 de Workforce, Jour de Galop s'était permis une critique sur cette course d'auto-tamponneuses peu limpide. Dans l'édition du lendemain, surprise : la course avait été fabuleuse et Workforce était un grand champion. N'y comprenant rien, j'ai écrit au patron de JDG qui a eu le courage de me répondre : Workforce appartenait à Juddmonte et Juddmonte faisait de la pub dans le journal, donc... Un petit coup de fil menaçant avait été passé pour demander de changer radicalement le ton des articles c'est-à-dire, au final, de désinformer.
Difficile de croire que les tonnes de louanges médiatiques adressées à Galileo, malgré la relative banalité de sa production, n'ait rien à voir avec le sponsoring généralisé (certains diront corruption) de Coolmore.
C'est sans doute ce qui explique aussi les "oh" et les "ah" à chaque victoire du consortium irlandais, même quand ce succès pitoyable n'est dû qu'à l'avalanche de partants O'Brien. L'absence totale d'esprit critique vis-à-vis du Derby d'Epsom qui vient de se courir est flagrante, particulièrement ici :
https://twitter.com/RacingTV/status/1279446522812301312
En bon média servile, Racing TV a trouvé la course "absolument remarquable". A la lecture des commentaires, ce n'est visiblement pas le cas des passionnés : "farce", "ridicule", "merdique" sont les mots qui reviennent le plus souvent...
Nouvelle preuve que les médias hippiques sont de plus en plus déconnectés de la vie réelle.