Dimanche à Mons (Belgique), Grand Prix de Wallonie (groupe I) - S'il s'est mis dans le rouge à La Capelle, Bold Eagle trouve l'occasion (en or) de décrocher le vingtième groupe I de sa carrière face à une opposition semble-t-il largement dans ses cordes. En dépit de son numéro 8 derrière l'autostart, saisira-t-il cette opportunité ?
C'est l'histoire d'une excellence perpétuelle. D'une constante remise en question. Dans trente ans, lorsque les turfistes évoqueront la carrière de Bold Eagle, ils garderont le souvenir d'un champion hors catégorie. Si on ne sait pas de quoi demain sera fait et qu'à 8 ans, le lauréat de l'édition 2017 de la triple couronne a tant donné que chacune de ses tentatives le rapproche un peu plus de la fin, l'occasion lui est offerte d'enregistrer un vingtième succès de groupe I dans un Grand Prix de Wallonie (2.300 mètres - autostart) que le fils de Ready Cash a déjà gagné en 2017, mais qui ne figurait pas, initialement, sur sa feuille de route, cette saison. “Il a fait très chaud, ces derniers temps, et l'idée d'effectuer un long déplacement en camion jusqu'en Suède (dans l'Âby Stora Pris, le 10 août, N.D.L.R.) nous a convaincus de rester par ici et de valider la possibilité de courir à Mons”, explique-t-on dans son entourage. Un changement de cap qui a pris à contre-pied Björn Goop, appelé au chevet de l'aigle de Vincennes après sa déroute azuréenne, au printemps dernier. Dimanche, le Scandinave se produira à six reprises du côté de Bergsaker, à un peu plus de 2.000 kilomètres de Ghlin. À Tony Le Beller de se muer en joker de luxe. “S'il ne fait pas partie des pilotes que je sollicite le plus régulièrement, je connais ses qualités de catch-driver ; ça va coller avec Bold”, assure Sébastien Guarato, lequel a carrément fait dans l'originalité en confiant trois de ses cinq pensionnaires à des jockeys qu'il ne sollicite pour ainsi dire jamais, de Marius Coignard (Valko Jenilat) à Vincenzo Dell'Annunziata Jr (Tony Gio) en passant par Hanna Huygens (Romanesque). Le reflet, sans doute, du désintérêt des fines cravaches françaises pour une course se disputant le même jour que la réunion d'Enghien, où Philippe Allaire présente - entre autres - Gotland, ce qui ne l'empêchera pas de suivre (à distance) le comportement de Bugsy Malone. “Si ce groupe I s'était disputé sur le mile, on n'y serait pas allé, concède-t-il. Évidemment, j'aurais préféré le voir évoluer sur 3.000 mètres, mais le cheval est bien, a plu à Jos (Verbeeck) pour sa rentrée, à Ostende et, comme il n'a rien de bon à courir chez nous, on tente le coup en ayant en point de mire une prochaine course à Waregem (27 août). Une chose est sûre, il va bien se défendre.” Près d'un mois après avoir trouvé le temps long dans la ligne droite de La Capelle face aux coups de boutoir répétés du (tant) regretté Aubrion du Gers, Bold Eagle entre dans une surface de réparation qui doit lui permettre de retrouver le chemin du but. “On y va pour ça”, lâche Sébastien Guarato, dont la force de frappe pourrait lui permettre de faire aussi bien qu'il y a deux ans, Billie de Montfort, Valko Jenilat et Tony Gio - même ferré - semblant capables de monter sur le podium, échelon que vise également JMB avec Valokaja Hindo, comme il l'a confié en début de semaine à notre confrère, Bruno Jolivet. “Face à Bold Eagle, ce sera difficile, mais j'en attends un excellent comportement.” Voilà qui est dit.
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