SOURCE PARIS TURF.COM
our un grand débat sur les courses !
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"La période d’opulence des courses qui a permis de grossir les allocations est terminée. Les courses qui n’ont trouvé comme parade que l’augmentation de l’offre n’ont pas su véritablement se renouveler et les jeunes se sont tournés vers des paris sur le sport, comme le football qui monopolise l’intérêt des médias.
Pour sauver la mise, les principaux dirigeants, ou plus précisément le Conseil d’Administration du PMU, ont modifié ses statuts en un tour de main, si l’on peut dire, et nommé à la présidence de son instance Bertrand Meheut, et à la direction exécutive Cyril Linette, qui se pare lui-même de toutes les vertus, alors que pour l’instant les paris déclinent toujours. Non seulement la spirale continue de descendre, mais la suppression des lucarnes de jeux qui plaisaient beaucoup soit aux petits parieurs (un bonus dans le quinté) soit aux fidèles turfistes (le Trio dans la course quinté et les Classic Tiercé dans les courses de bon niveau) n’a rien arrangé. Jusqu’à maintenant, la base des socioprofessionnels fait preuve d’un certain mutisme, soit par crédulité, soit par stoïcisme, sans croire pour autant au Père Noël, mais elle se montre plutôt socialement conservatrice. Un cri d’alarme et de colère vient cependant d’être poussé et publié dans la rubrique de “Paris-Turf” qui m’accueille aujourd’hui par trois personnages, au meilleur sens du terme : ils ont exprimé leur inquiétude et leur mécontentement devant la politique et la conjoncture actuelles. Guillaume Macaire, le ténor des entraîneurs d’obstacle qui n’a pourtant rien d’un révolutionnaire, Jacques Pauc, maintenant propriétaire éleveur après avoir été pronostiqueur numéro 1 à “Paris-Turf”, et Éric Bienaimé qui, pendant plusieurs décennies, a présidé la société d’Amiens et la Fédération régionale. Leur connaissance des problèmes est indéniable et pourrait déclencher un mouvement de la base, pour que soit organisé un grand débat du monde hippique du même type que ceux qui fleurissent dans tout l’Hexagone à l’initiative du président de la République lui-même.
D’ores et déjà, un site de qualité pourrait accueillir des participants nombreux de tous les secteurs de la grande famille hippique. En effet, récemment, François Bayrou, maire de Pau, qui annonçait à la presse un investissement important sur les terrains de la société locale, m’a répondu alors que je le questionnais sur ce point, “oui, je serais tout à fait d’accord pour une organisation de ce genre à Pau”. Connaissant son engagement hippique et politique, nul doute que le pari est gagnable. Sa concrétisation ne sera possible qu’avec une impulsion de toutes les branches vivantes des courses, de l’élevage, des parieurs, et des journalistes. Et aussi l’assurance que l’ordre du jour comportera tous les sujets, même les plus brûlants : par exemple le maintien ou non de la forme associative, la cession des immeubles de Boulogne ou de la rue d’Astorg pour un éventuel regroupement avec le PMU dans une maison des courses mais sans fusion des deux entités, et la vente des terrains de Saint-Cloud et d’Enghien, susceptibles d’attirer les convoitises des promoteurs immobiliers (ils valent une fortune). Les courses pourraient être alors transférées à ParisLongchamp, qu’il convient d’exploiter davantage compte tenu de l’importance de l’investissement dont il a fait l’objet, Deauville, Cabourg (pour le trot), et sans oublier bien sûr Maisons-Laffitte, dont le sauvetage deviendrait alors possible et souhaitable pour des entraîneurs et des propriétaires qui y sont très attachés.
Il ne tient qu’à tous ceux qui refusent le déclin d’imposer ce rendez-vous béarnais."
Guy de la Brosse,
directeur de “La Tribune Hippique” et correspondant de Médiapart.