Sylvain Roger

733 jours. Cela faisait plus de deux ans que l'on n'avait plus revu Sylvain Roger driver en course.

La faute à un grave accident survenu le 18 septembre 2018 à Caen, lors d'une séance de qualifcations. S'ensuit alors une période difficile, marquée par une semaine de coma et plusieurs opérations du poignet gauche pour l'entraîneur d'Enino du Pommereux. Plus récemment, le professionnel installé dans l'Orne a même subi une greffe de nerfs à cette même main, puis a dû faire de la rééducation. Et encore prendre son mal en patience pendant un temps qu'il a "trouvé long" avant de pouvoir se rasseoir dans un sulky. Dimanche à Alençon (Orne), sa longue attente a pris fin. Sylvain Roger a pu enfin driver et "prendre du plaisir"...

Dimanche à Alençon, vous avez drivé en course, ce qui ne vous était plus arrivé depuis deux ans. Comment s'est passé ce retour au sulky ?

Dans l'ensemble, ça s'est bien passé. À part que j'ai failli retomber dans ma dernière course : un cheval échappé a failli me percuter juste après le poteau d'arrivée. Mais bon, plus de peur que mal. À part ça, j'ai pris du plaisir et ça a été...

Cela faisait un gros mois que vous driviez à l'entraînement. Cette fois, c'était en compétition. Quid des sensations et des automatismes ?

La compétition est l'aboutissement du travail du matin. Je n'avais donc pas d'appréhension pour ce retour au sulky. J'ai toujours aimé courir, c'est donc avec plaisir que j'ai drivé de nouveau. Quant aux automatismes, c'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas. J'ai réussi à prendre un départ, ce qui est déjà pas mal. Tout s'est bien passé. Il n'y a pas eu de problème...

À cause de cet accident, vous avez connu de gros soucis à la main gauche. Récemment, vous avez été encore opéré et subi une greffe de nerfs. Ressentez-vous toujours des douleurs ?

Oui. J'en ai toujours mais elles sont beaucoup moins fréquentes. Elles ont diminué et se sont atténuées. Et surtout, elles sont tenables. Avant, quand j'avais vraiment mal, je ne pouvais plus rien faire. En fait, plus que des douleurs, c'est davantage un manque de force que je ressens dans la main gauche.

D'où le fait que vous privilégiez des chevaux qui ne tirent pas beaucoup ?

Oui. Il me faut des chevaux qui tirent moins. Ceux qui tirent beaucoup, je ne me sens pour l'instant pas capable de les mener.

Dimanche, pour votre retour au sulky, vous avez terminé deuxième, troisième et sixième. Comment avez-vous trouvé les sorties de vos protégés ?

Avec Derby du Dollar (sixième), j'étais un peu déçu sur le coup. Il court bien mais je m'attendais à mieux que ça. Concernant ma deuxième place avec Bonheur des Marais (cliquez ici pour revoir la course), je pense que j'aurais dû gagner mais le cheval à la corde m'a emmené toute la ligne droite le long des balustrades. Je pense qu'il aurait dû être rétrogradé mais bon, c'est comme ça... Quant au poulain (Hortensia de Larré, troisième), il court bien mais il y a encore des réglages à faire...

Dans vos boxes, vous avez également Délia du Pommereux et Enino du Pommereux qui n'ont plus été revus en course depuis le 21 juin dernier. Comment vont-ils et quel est leur programme?

"Délia" commence à retravailler plus sérieusement. Elle a eu un bon break et s'est bien reposée après avoir été au champ pendant près d'un mois. Elle paraît bien et là, on commence de nouveau à la préparer gentiment. Elle devrait courir début octobre ; je ne sais pas encore où mais, l'an passé, elle était allée à Laval. S'il y a une course similaire, on ira à Laval. Quant à "Enino", il a eu un petit virus. Il a toussé, mouché et a eu de la fièvre pendant une dizaine de jours. Là, ça va mieux. On le reverra peut-être aussi à Laval. Il faut que je regarde le programme mais si les deux peuvent faire leur rentrée là-bas, ils iront. Changer un peu de piste devrait leur faire du bien...