Paris Turf - “Un intérim hivernal avec Readly Express…”
Par
Fabrice THEIL, Publié le vendredi 26 janvier 2018
Björn Goop au sulky du champion Readly Express
Depuis que Richard Westerink lui a confié son champion Timoko, deux victoires dans l'Elitloppet et une place de deuxième dans un Prix d'Amérique, le multiple Casque d'Or suédois, titulaire de plus de six mille victoires, s'est fait une place dans le peloton à Vincennes. depuis 2015, il double presque son nombre de victoires d'une année sur l'autre. Dimanche, il part à la quête du Graal au sulky de Readly Express.
• Comment abordez-vous la course de dimanche ?
Ce sera ma septième participation. Cette course est unique. Évidemment, ce sera particulier, car Readly Express est l'un des favoris. Mais j'ai l'habitude. En effet avec Timoko, il y avait aussi beaucoup d'attente, mais surtout le fils de Ready Cash a été magnifique dans son approche de l'objectif. De quoi ne pas gamberger.
• Justement quel genre de cheval est Readly Express, comparé à Timoko…
Ce ne sont pas les mêmes, mais ils ont en commun de se transformer lorsqu'ils arrivent en piste : ce sont des compétiteurs de l'extrême, des guerriers tout simplement.
• Votre présence au sulky de Readly Express a fait couler de l'encre et beaucoup parler en Suède…
C'est bien que vous me donniez la parole à ce sujet, car chez moi personne n'est venu m'en parler avant d'écrire ou de faire des commentaires pas très sympathiques.
• Vous avez aussi des chevaux de son propriétaire à l'entraînement...
C'est exact. Avec Timo Nurmos, ils se sont consultés et ont décidé que le cheval préparerait le Prix d'Amérique en France, dans l'établissement de Jean-Étienne Dubois que je loue à Mortrée, dans l'Orne. Mais surtout, il y a le fait qu’Inge Perk, la lad de Readly Express, a travaillé chez nous durant six ans avant de rejoindre Timo… N'arrivant pas en terrain inconnu, elle est un merveilleux trait d'union entre Timo, le cheval et moi. Vous savez, je supervise surtout car Timo se déplace pour le travailler. Il est d'ailleurs là depuis le début de la semaine.
• Sans cela, vous ne l'auriez pas drivé..
Je n'en sais rien. Quand Chelsea Boko, qui porte les mêmes couleurs que Readly Express, est venu en France, pareil cas de figure s'est présenté. Le cheval a été hébergé, non en Normandie, car je n'étais pas dans les lieux, mais à Grosbois. Jorma Kontio le menait en Suède et moi je l'ai drivé à Vincennes. Personne n'a trouvé à y redire à l'époque. Bon, je le reconnais, Readly Express, c'est Readly Express…
• Cela veut-il dire que Jorma Kontio lui sera de nouveau associé ?
Très certainement. En tout cas, il n'est pas fâché avec Timo Nurmos, menant toujours ses chevaux en Suède.
• Le driverez-vous dans le prochain Elitloppet ?
Non !
• Le fait que Kontio ne venait plus qu'épisodiquement en France, qu'il ne connaissait pas les autres drivers, au contraire de vous, a-t-il influencé cette décision ?
Si vous le dites… Pour clore le sujet, une chose : je ne vais pas “soulever” les montes aux autres drivers, mais si on me contacte, je discute. Mon métier, vous savez, c'est quand même d'être driver professionnel.
• Revenons à l'année passée...
J'ai partagé plus de mon temps entre la France et la Suède, ayant mis définitivement une croix sur la conquête du Casque d'Or. Douze, c'est bien. Et même s'il y a plus de réunions, je ne battrai plus mon record de 2006, année où j'ai remporté plus de cinq cents courses. Quand je l'évoque, je suis fier de moi, car à cette époque, il n'y avait qu'un programme journalier.
• Timoko : le cheval d'une vie ?
(Rires). Je ne l'espère pas, car je n'ai que 41 ans. Plus sérieusement : comment voulez-vous que je l'oublie ?
• Allons-nous vous voir plus souvent en France, d'autant que vous avez emboîté le pas en vous attachant les services d'un agent ?
Depuis le début du meeting d'hiver, sachant que je serais la majorité du temps ici, car, n'oubliez pas que je suis aussi l'entraîneur d'une trentaine de chevaux répartis sur deux sites, je travaille en collaboration avec Anthony Grueau (journaliste à Equidia). Au printemps, il aura moins de travail, car je n'abandonne pas la Suède, où j'entraîne avec mon père. De mars à octobre, c'est ma priorité, même s'il y aura des allers-retours éclairs en France.
• Des objectifs en 2018 ?
Faire mon travail du mieux possible, apprendre et apprendre, car les courses en France, notamment à Vincennes, avec ses divers parcours et ses drivers d'une formidable compétence, demandent un plus haut niveau de technicité qu'en Suède, où c'est piste de mille mètres, un point c'est tout.