iroisebleue écrit: Il a été rude avec les chevaux, il ne s'est jamais caché d'utiliser le camion du boucher. Mais au moins c'est honnête, et ce n'est pas la seule Maison Dubois qui remplit les abattoirs. Il me semble.
Pour le reste, humainement, j'ai personnellement connu quelqu'un qu'il a sorti des ronces en lui donnant deux chevaux. Ils avaient travaillé pour un même propriietaire. JP Dubois s'en sortait bien mieux, il a donné un coup de main. Il doit y avoir aussi des entraîneurs formés en partie chez lui qui peuvent dire combien il a pu les aider. Après, un humain c'est ambivalent et ce milieu n'est pas le plus vertueux que l'on connaisse. Mais manquer de remarquer le travail et l'intelligence, c'est dommage. Et écoutez dans cette interview combien il a pu mesurer le changement des courses, le tiercé et tout ce que cela a permis. Bien sûr il y eu des faits de course. C'est isolé ? Le reste...qui sommes nous...
Jean-Pierre Dubois, que je ne connais pas personnellement, dit dans son interview être issu d'une famille d'agriculteurs. Il fêtera cette année son 84ème anniversaire. Il est donc issu d'un monde que vous n'avez peut-être pas connu, dans lequel le rapport à l'animal n'est pas celui que vous connaissez et pratiquez ; et qui n'a finalement pas tellement changé. J'ai, dans mon enfance, passé pas mal de temps dans le Charollais dans une ferme exploitée par un oncle éleveur de bovins pour la boucherie, où l'on trouvait aussi, comme un peu partout à cette époque, chevaux, chèvres, moutons, cochons, lapins, etc... Si je ne les ai jamais vus, lui et sa famille, manifester d'attachement ni d'affection particulière à leurs animaux (à l'exception peut-être, des chevaux qui étaient des compagnons de travail), je ne les ai jamais vus non plus les maltraiter d'aucune manière. Paysan était et est toujours un rude métier qui ne laisse pas beaucoup de place à l'affectif (qui n'a jamais été, dans le cas dont je parle, tellement manifesté). Il ne faut donc pas juger trop sévèrement avec les préventions de citadins d'aujourd'hui, des comportements issus d'une éducation et d'un monde qui nous sont un peu ou totalement étrangers.
J'aime les chevaux et les animaux en général, je suis propriétaire d'équidé, et les images d'une grande violence que l'on peut voir parfois des maltraitances qu'on leur inflige me sont insupportables. Je ne mange JAMAIS de cheval, parce que je mange pas les copains... Mais soyons juste et rendons-nous bien compte (même si c'est dur pour notre sensibilité) que si nos campagnes sont toujours peuplées de chevaux de tous types, c'est aussi grâce à l'hippophagie et aux filières qui l'alimentent, qu'il s'agisse de l'élevage dédié, ou des courses (ne parlons pas des trafics immondes qui relèvent du code pénal). Tous ces chevaux "excédentaires" ne finissent d'ailleurs pas ainsi et contribuent à la démocratisation des sports équestres qui resteraient sans cela réservés à une toute petite élite... J'en connais personnellement quelques-uns (Maya du Lorault, Onyx de Canisy, Saphir de Carsi, Idolin Gonivière, Aquarelliste...)