Paris Turf - “Sans agent, tu es moins appelé”
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Kévin BAUDON | Publié le mercredi 26 décembre 2018
Franck Nivard
Interview Franck Nivard. L'année 2018 sera terminée dans une semaine. Les premiers bilans commencent à être annoncés, sans oublier que l'on va aborder la seconde partie du meeting, la plus importante. Celle du Prix d'Amérique, qui promet d'être explosif. Un début 2019 marqué également par un nouveau virage pour le Manchois.
Pilote de Bold Eagle et d'autres champions, Franck Nivard est évidemment l'un des chouchous des turfistes. Si 2018 a été synonyme de quelques déconvenues, l'homme va se donner toutes les chances de repartir de plus belle. Alors que le Prix d'Amérique approche, il a été observateur et acteur dimanche et nous livre ses impressions sur ces préparatoires et sur sa situation.
• Franck, dimanche, vous étiez le partenaire d'Erminig d'Oliverie dans le Critérium Continental. Comment expliquez-vous sa faute ?
Elle est tombée “sur le cul”. J'allais bien sans chercher à aller trop vite au début. D'un seul coup, elle a bouleté. Après, elle était extra... J'ai évidemment de gros regrets.
• C'était une journée d'épreuves qualificatives au Prix d'Amérique, quel est votre regard ?
Après un bon parcours, Eridan s'est imposé de belle manière dans le “Continental”. À voir s'il court la “belle”, mais il pourrait prendre une place, je pense. Dans le Prix Ténor de Baune, le cheval de Jean-Michel (Looking Superb) gagne bien. Il aura une chance... Ça fait un de plus à surveiller (rires). Il a fait un effort devant les tribunes, et même s'il a la bonne course ensuite, il a été imparable. J'ai beaucoup aimé Davidson du Pont, qui était ferré en plus.
• Pensez-vous que les “B” sont encore en position de force, avec une petite marge ?
Sur ce que j'ai vu l'autre jour, je dirais que Bélina Josselyn a un petit avantage, même si on doit encore attendre de voir les étrangers. Readly Express (que l'on devrait retrouver dans le Prix de Bourgogne) et Propulsion. Avec Bird Parker, Davidson du Pont et autres, ça fait beaucoup de postulants, et cela devrait être serré.
• Et Bold Eagle ?
Sans ennuis de parcours, il aura sa chance pour la victoire, bien sûr. Pour en revenir au Prix du Bourbonnais, sa performance était bonne. Je me suis retrouvé loin et la course n'avançait pas. Je n'étais surtout pas mécontent de sa performance. Il n'est pas rincé, il a encore la niaque. Mais je le répète, le parcours fera la différence. Les autres hivers, tout se passait à merveille, là un peu moins, c'est tout. Mais dans le Prix d'Amérique, ça va rouler tout le temps. Le mien est facile, il démarre bien.
• Encore une semaine de compétition en 2018, comment jugez-vous votre année ?
Un peu moins bonne que l'an passé (avec 176 victoires, contre 219). J'ai surtout moins drivé. Cette saison, je n'avais pas d'agent, et en province, tu es alors moins appelé. À Paris, j'ai toujours mes entraîneurs fidèles, mais sinon, ailleurs j'avais moins de réunions complètes (1.576 montes en 2017, pour l’instant 1.292 en 2018).
• Pourtant “Franck Nivard” c'est un nom et un label ?
Certes (rires), mais toutes les bonnes chances sont prises et tu te retrouves avec les seconds couteaux. Les agents anticipent les montes. Mais les résultats n'ont pas été catastrophiques, non plus.
• D'autant, que pour votre entraînement, ils ont été bons ?
Tout à fait. Nous avons gagné 38 courses (son deuxième meilleur score après 2016 en victoires (44) et gains). C'est très bien, je suis content de mon année, d'autant que je n'ai pas forcément des éléments de premier plan dans l'ensemble, à part Doberman (dix-neuf pensionnaires dans son effectif). On essaye de bien travailler et les chevaux ont répondu présent, comme ils ont pu. Même cet hiver, pour l'instant, nous avons gagné cinq courses (en seulement dix-huit tentatives).
• Vous allez donc repartir en 2019 avec un agent ?
Oui. J'ai commencé à y penser en fin de saison. À ce moment, Edith Goetz m'a contacté. On peut dire qu'elle ne s'est pas trop mal débrouillée avec Yoann (Lebourgeois)... Nous nous sommes mis d'accord, et allons commencer au 1er janvier.
• Cela signifie-t-il que vous pourriez vous relancez dans un défi ?
Le Sulky d'Or ? J'ai essayé en 2017, j'ai pris une “balle” face à Jean-Mi (rires). Sincèrement, je ne me fixe pas encore d'objectif, sauf celui de gagner le plus de courses. Après, on verra.
• En ce jour de Noël, avez-vous un cadeau pour les turfistes ?
(Du tac au tac) Bayokos Atout. Il s'est imposé dans un quinté en début de meeting et vient de terminer deuxième à Meslay-du-Maine. Il a une belle course à sa disposition le 30 décembre.